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Mon carnet Vin
1 décembre 2012

Grand Tasting 2012

Grand Tasting Bettane et Desseauve décembre 2012 Carrousel du Louvre.

 

gtast



Après un long voyage Clermont-Colombes pour aller chercher Chris, on arrive finalement à 11h à l'entrée où on retrouve Vincent ; la journée peut commencer (le temps de passer au vestiaire, de prendre un verre contre caution...). Face au nombre impressionnant de producteurs et à la qualité des vins présents, mieux vaut avoir un plan de bataille, heureusement j'avais eu le temps de potasser le sujet sur le net avant de partir.

Pour commencer, le lieu était vraiment très bien, beaucoup de place en général, pas tant de monde que ça, on n'a jamais fait la queue très longtemps. L'organisation m'a semblé bien meilleure qu'au dernier salon RVF, ou qu'aux Whisky Live en général.

Blancs secs :

William Fèvre : un peu de fraîcheur pour commencer, Chablis 1er Cru Montmains 2010, classique frais minéral et citronné, une belle entrée en matière. On passe au niveau au-dessus avec Chablis GC Les Preuses 2009, plus beurré, plus de matière, plus d'agrumes, puis à peu près du même niveau Chablis GC Bougros Côte Bouguerots 2009, nez plus fermé, moins beurré que le précédent, mais plus puissant en bouche et beaucoup d'agrumes aussi. Très bon niveau général.

Elena Walch
: DOC Alto Adige Pinot Gris castel ringberg 2011, un peu gras et trop boisé à mon goût. DOC Alto Adige Gewurtz Kastelaz 2011, Vincent dit de suite "on dirait une IPA", le litchi est présent autant au nez qu'en bouche, des notes florales bien marqués aussi, très original (même si on reconnaît bien le Gewurz) et vraiment excellent. Enfin Alto Adige Beyond the Clouds 2010 (chardonnay), la grosse cuvée du domaine, sûrement un peu jeune encore, c'est très gras, beaucoup de matière mais on a du mal à sentir autre chose que le bois et la vanille pour le moment.


Franz Haas : IGT Vigneti delle dolomiti Manna 2010 (mélange de riesling, sauvignon, chardonnay et autres), un coup de coeur pour moi, c'est très fruité (mandarine, litchi), Vincent a senti de la fraise je crois, très long en bouche.

Lis Neris (Frioul) : Gris Pinot Gris 2010 vanillé, gras, très "Bourgogne", puis le même en 2007, bien meilleur, plus ouvert, très gras, beaucoup de matière et une finale très longue. L'accueil était pas très sympa par contre, dire que mettre la photo de Giorgio Armani ne fait pas prétentieux mais correspond seulement à la philosophie du domaine ça fait un peu.... prétentieux !

Ronco del Gelso (Frioul) : Sot Lis Rivis Pinot Gris 2011 et Friulano 2011 moyens, trop boisés pour moi, le Malvasia 2011 était par contre très bon, frais et minéral

Chevalier : Pessac-Léognan blanc 2005, peut-être le vin de la journée, un superbe nez très complexe, fruité, frais, végétal... une bouche vive et explosive mais qui ne s'arrête jamais, une matière et une finale énorme, une vraie tuerie.

Fieuzal : Pessac blanc 2008, des notes un peu plus grillées que dans le précédent, un peu plus gras et plus frais, mais un peu moins de longueur et de complexité, c'est excellent là aussi.

Carbonnieux
: Pessac blanc 2010, vin bien trop jeune, fermé, qui n'offre pas grand chose à l'heure actuelle, moins de matière que les précédents, moins de longueur.


De belles découvertes donc, comme souvent en salon je trouve qu'on prend plus de plaisir avec les blancs, qui se livrent bien plus vites, souvent prêts à boire jeunes, et puis le palais est plus frais en début de journée.

Bourgognes rouges

Frédéric Magnien : Morey St Denis 1C Clos Sorbé Frédéric Magnien 2010, Chambolle 1C Charmes F. Magnien 2010, Chambolle 1C Sentiers Michel Magnien 2010, Charmes Chambertin F. Magnien 2010, Clos de la Roche M. Magnien 2010. Les 5 vins sont bien trop jeunes, assez fermés, sur les fruits rouges acides, peu de longueur en plus, seul le Charmes Chambertin était plus tannique et avait un peu plus de matière.

Domaine des Perdrix
: NsG 2008, assez ouvert, kirsché, assez léger pour un NsG, Bien. NsG 1C Aux Perdrix 2009, nez encore fermé, plus puissant, plus épicé et plus tannique que le précédent, bonne longueur, B+.


Charlopin-Parizot : Gevrey VV 2008, nez vraiment cramé, très puissant, j'ai trouvé ça presque imbuvable ! Et c'était le seul rouge du domaine ce jour là.

Trapet
: Gevrey 2010, un vin assez léger, sur le fruit, déjà agréable à boire. Bien. Chambertin GC 2010, encore fermé, avec un beau fruité, une pointe d'épices en plus que le précédent, plus de matière, assez léger. Bien+.


Louis Jadot (et Château des Jacques) : MàV Rochegrès 2010, très fermé, assez plat pour le moment. MàV 1997, original, sur un fruit très cuit, mais manque de fraîcheur, pas mon style. Clos de Vougeot 2007 : fermé aussi, rien de très emballant.

Chanson P&F
: Beaune 1C Clos des Fèves 2009, enfin un Bourgogne rouge plaisant à boire, ouvert, très fruité, avec une pointe d'épices, de la matière, de la puissance mai des tannins très soyeux, belle longueur. TB.


Bouchard P&F : Volnay Caillerets Ancienne cuvée Carnot 2010, un peu fermé au nez, mais un fruité intéressant en bouche. Bien. Puis le Bourgogne de la journée beaune 1C Grèves Vigne de l'enfant Jésus 2009, le petit Jésus s'est fait attendre (le temps d'aller chercher une nouvelle bouteille), puis il est enfin arrivé, avec un superbe équilibre entre puissance et finesse, beaucoup de matière, de la complexité, une finale très longue, et nous avons tous dit "Jésus, reviens!"

A part chez Bouchard et chez Chanson, les Bourgogne ont un peu déçu, bien trop jeunes pour la plupart, mais les domaines se sont donnés pour règle (à qqs exceptions près) de faire goûter leurs nouveautés. A moins d'être un grand spécialiste, il me semble impossible de savoir vraiment ce que le vin va devenir dans quelques années. Le problème va continuer avec les Bordeaux...

Après une pause sandwich assez courte, et un petit échange de samples avec Flo (merci beaucoup au passage) qui nous a expliqué le coup de la cloche, on repart sur le Bordeaux pour commencer. Finalement on a passé quasiment tout l’après-midi sur les Bordeaux, mais comment éliminer un des domaines suivants quand on ne les a jamais essayés ?

Bordeaux

Figeac : St Emilion 2008, cadenassé à triple tour, difficile de sentir quelque chose à l’heure actuelle, vraiment pas en place. St Emilion 2004, fait encore très jeune, puissant, sur les fruits noirs, avec un peu d’épices et une finale assez longue. C’est assez convaincant, on a envie de le regoûter dans quelques années.

Canon : St Emilion 2008, plus ouvert que Figeac 2008, avec un très beau fruité, une belle longueur, il fait beaucoup plus envie du coup, même si lui aussi est encore trop jeune.

Rauzan-Ségla : Margaux 2004, le nez est sympa, l’entrée en bouche aussi mais ça tombe assez vite, la finale est trop courte, il lui manque un peu de corps et de tannins pour structurer le tout. Ca manque un peu de puissance à mon goût, le problème va se répéter sur plusieurs Margaux et plusieurs 2004.

Boyd-Cantenac : Margaux 1999, on apprécie l’initiative d’emmener un vin prêt à boire même si ce n’est pas un grand millésime. On a enfin un peu de tertiaire (tabac, cacao…) Tout en finesse, un peu trop même, il manque un peu de corps et de finale, comme le Rauzan-Ségla.

Brane-Cantenac : Margaux 2008, très moyen, manque de puissance et de longueur. Margaux 2009, bien meilleur, sur des fruits cuits, bel équilibre entre la puissance et des tannins soyeux, très long. TBien.

Lascombes : Margaux 2006, j’ai moins de souvenir de celui-là, assez classique de mémoire, plutôt bien mais encore trop jeune.

Pape-Clément : Pessac 2007, encore fermé au nez, un peu jeune, la bouche est puissante, avec une belle matière déjà et une finale très longue. Là aussi on a envie de voir ce qu’il dira dans 5ans au moins.

Talbot : St Julien 2009, nez très fermé, bon équilibre puissance/finesse, assez long. Bien.

Lagrange : St Julien 2008, très fermé, aucun plaisir à l’heure actuelle, c’est dur de prédire ce qu’il va devenir. 2006, très bien même s’il fait encore tout jeune, la bouche a une grosse matière, beaucoup de tannins mais qui sont agréables, beau fruité, très grosse finale. TBien. 2004, plus ouvert, mais ça manque un peu de corps et de finale, c’est bien mais le 2006 est au-dessus.

Beychevelle : St Julien 2009, tout est là, fruité très mûr, fraîcheur, grosse matière, parfait équilibre puissance/finesse, tannins soyeux et longueur. Un coup de cœur pour moi.

Emportés par notre élan on ne peut résister aux vins suivants sur le même stand, Kirwan 2005, et Latour-Martillac 2005, deux bons vins, encore jeunes, plutôt en finesse pour le Kirwan, un peu plus de tannins et de puissance pour Latour-Martillac.

Je laisse Chris et Vincent goûter un Smith Haut Laffite Pessac rouge 2003 en magnum, et un porto de chez Graham’s aussi je crois pour Vincent, puis on retourne à l’étage.

Langoa-Barton : St Julien 2007, plutôt moyen, il a un côté assez gênant en bouche que je n’ai pas réussi à décrire.

Léoville-Barton : St Julien 2004, bien mieux que le précédent, encore très jeune, mais il a une belle puissance et une bonne finale. Bien, surtout pour un 2004.

Cos d’Estournel : St Estèphe 2007, nez fermé, mais bonne matière et bonne finale, à suivre. Bien.

Pendant que j’essaye en vain de me faire servir un verre chez Daumas-Gassac, Vincent et Chris font une halte pour goûter les Madiran du château Montus-Bouscassé. Puis on enchaîne…

Rhône

JL Colombo : Cornas Terres brûlées 2010, le nez a un côté grillé qui me gêne beaucoup, en bouche je trouve des notes briochées et de pain grillée comme dans un champagne, ça ne me plaît pas, contrairement à Chris. J’ai préféré le suivant, Cornas La Louvée 2010, plus frais, plus puissant, plus de longueur à mon avis.

Delas : nous n’avons pas pu nous empêcher de changer notre plan en voyant un vin blanc qui n’était pas annoncé dans le livret, Condrieu Clos Boucher 2011, nez très ouvert, fruité (abricot), floral, bouche assez grasse, belle matière, déjà prêt à boire. TBien, mais peut-être que le fait de boire quelque chose de frais à ce moment de la journée a joué. Puis il me semble que c’est à ce moment qu’on nous a avoué qu’on allait nous faire boire un vin qu’il ne faut absolument pas boire pour le moment ! On nous sert alors un Hermitage Domaine des tourettes 2010, très léger pour un Hermitage, très fruité et facile à boire, pas d’une grande complexité, presque un vin de soif. Puis Hermitage Bessards 2007, vin bien trop jeune, qui sent surtout le poivron vert au nez comme en bouche, un peu comme un Jamet 2007 que j’ai bu récemment.

Chapoutier : Ermitage Pavillon 2007, le nez est fermé, c’est trop jeune, bouche plutôt classique, puissante, épicée, avec des tannins souples, bonne matière et bonne longueur. Bien.

On laisse Vincent sur les Champagne d’André Jacquart, puis plus tard sur les vins d’alsace de Deiss, et on descend un peu plus au sud…

Sud-Est

Clos des fées : La cloche sonne, on est juste à côté c’est l’occasion où jamais de goûter La Petite sibérie 2002 (Côtes du Roussillon village), un vin qui m’a semblé plutôt léger, en finesse, très gourmand et très facile à boire, encore très jeune, avec une très bonne longueur. Ca ne m’a pas semblé très complexe, mais j’avoue qu’à partir de là mon palais commençait à fatiguer un peu. TBien.

Pibarnon : Bandol 2008, le nez est un peu grillé c’est assez déplaisant, mais la bouche est bien mieux, très gourmande, sur les fruits cuits mais tout en restant assez fraiche, on ne sent presque pas les tannins en entrée de bouche mais beaucoup en finale. Bien.

Nous retrouvons ensuite Vincent qui nous avait laissé pour goûter les Champagne d’André Jacquart je crois, puis un vin d’Alsace de chez Marcel Deiss.

Italie

Poggio di Sotto : Brunello di Montalcino 2007, le nez est fermé, mais la bouche est très convaincante, très puissante, un peu sucrée, gourmande, sur des fruits confits, d’une longueur incroyable. TBien.

Petrolo : Galatrona 2010, (100% merlot) vin fermé, assez plat pour le moment, on sent surtout le bois.

Luciano Sandrone : Nebbiolo d’Alba, Valmaggiore 2010, un très bon vin de soif, très fruité et avec du corps en même temps, déjà prêt, très plaisant. Barolo Le Vigne 2008, vin fermé, trop jeune, assez puissant, on ne prend pas de plaisir en l’état.

Malvirà : Roero Riserva Renesio 2007, (100% nebbiolo), le nez est expressif, très fruité, la bouche est puissante, avec des tannins soyeux, des fruits compotés, belle finale. TBien.

Planeta : Santa Cecilia DOC Noto 2008 (100% Nero d’Avola), vin légèrement sucré, très fin, avec une belle matière, de la longueur, on a envie d’y retourner. TBien.

Juste pour finir, Domaine de l’A Côtes de Castillon 2009, ouvert, gourmand, sucré, fruit mûrs, belle longueur. Tbien.

Au final, une superbe journée, de bons vins (aucun n’a été servi trop chaud contrairement au salon RVF), le verre Riedel m’a bien plu, juste quelques regrets de n’avoir pu goûter le Clos de Tart, Valandraud et Krug a priori non présents, La Gaffelière (bouteille finie), Lynch Bages (pas vu), et St Jean de Bébian, Jaboulet, L’Arrosée, Vie di Romans, San Leonardo, Colle Massari, Grattamacco, Suduiraut… (pas le temps) mais on en a fait largement assez je crois. En tout cas c’est à refaire, pourquoi pas l’an prochain ?

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