Cartographie des côtes d'auvergne
Cartographie du Vignoble des Côtes d’Auvergne par l’IFV (Institut Français de la Vigne)
Sous l’impulsion de la Fédération des Côtes d’Auvergne et de l’association des Vins Volcaniques VINORA (https://volcanic-origin.com/) qui présentait son nouveau label « Volcanic Origin », l’IFV a été mandaté pour cartographier le vignoble.
Le projet complet est expliqué ici : https://www.tikographie.fr/2024/02/08/cartographier-le-vignoble-2-2-comment-la-science-des-sols-peut-repondre-au-changement-climatique/
Les résultats seront disponibles dans quelques semaines sur la plateforme E-Terroir.
Le 24 juin 2025, Véronique Genevois et Etienne Goulet de l’IFV étaient présents à Vulcania, lors de l’événement organisé par Vinora, pour livrer le résultat de leurs recherches.
Dans quel but ?
L’objectif principal de cette étude est de comprendre les différents terroirs d’Auvergne, à la fois au niveau géologique, mais aussi pédologique (les premiers centimètres du sol) et topographique (altitude, vent…)
En fonction des résultats, une réflexion plus précise pourra être menée sur le choix des cépages, des clones et des porte-greffes, avec en ligne de mire le réchauffement climatique qui impose une remise en question.
En fonction de la quantité d’eau disponible, de la vigueur de la parcelle, de la précocité… les vignerons auront des informations essentielles sur la façon de travailler la vigne.
Le but est aussi de favoriser l’installation de nouveaux vignerons. L’objectif affiché par la Fédération des Côtes d’Auvergne est de doubler la surface de l’AOC. Pour cela, les communes sont aussi sensibilisées et intégrées dans le circuit, notamment pour un accès plus simple à la constructibilité des chais. Dans l’idéal, la Fédération pourrait obtenir des terres (en friche ou non) et ensuite les revendre aux nouveaux viticulteurs afin de simplifier les démarches administratives ou l’accès aux prêts.
Enfin, un vocabulaire commun, plus précis, devrait peu à peu s’imposer.
La Cartographie
1215 points de sondage sur 489 hectares (les terres en AOC + quelques parcelles appartenant à des particuliers ou à des mairies) ! C’est donc un travail colossal qui a été mené, parfaitement objectif, avec une précision rarement atteinte pour ce genre d'exercice. Une carte avec une échelle inférieure au 1/5000e devrait donc être disponible sous peu.
Non seulement les types de sol et de sous-sol seront disponibles, mais aussi les « quantités de sol » avant de tomber dans le sous-sol, la quantité d’eau, la vigueur, la présence ou non de carbonate de calcium (très utile pour les porte-greffes).
Le classement a été établi en fonction de :
5 grandes formations géologiques simplifiées : formation du socle géologique, dépôts sédimentaires, formations issues des édifices pépéritiques, formations volcaniques, formations superficielles-dépôts d’alluvions et de colluvions.
Ce qui a abouti à 18 « Groupes Terroir » : voir schéma.
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Puis ces groupes terroirs ont été classés en fonction de la présence ou non de carbonate de calcium (présent s’il y a du calcaire, absent si le sol est purement volcanique), en distinguant le sol et le sous-sol.
Ensuite, les sols ont été classés en fonction de leur milieu pédologique, c’est-à-dire le nombre de centimètres de « terre », l’horizon organo-minéral avant de tomber dans la roche. Ce qui permet de montrer le potentiel en eau et le potentiel vigueur de la parcelle.
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Enfin, ces groupes ont été une dernière fois divisés en fonction de l’influence volcanique, en 4 catégories (aucune influence, faible influence, forte influence et 100% volcanique). Comme on peut le voir sur le schéma, le nombre d’hectares de sols purement sédimentaires reste dominant, devant les sols à forte influence volcanique.
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Ce qui aboutit au final à « 100 Unités de Terroir ».
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En conclusion, Véronique Genevois et Etienne Goulet ont insisté sur le fait d’avoir rarement vu autant de diversité sur une aussi petite surface. Il y a parfois une hétérogénéité très forte sur une même parcelle. Très logiquement, plus on approfondit l’étude, plus on se rend compte de la complexité des sols, avec de nombreuses parcelles où volcanisme et sédimentaire se sont mélangés au fil du temps dans des proportions très variables. Pour finir, comme l’a dit Gaétan Bouvier : « Encore une raison pour le sommelier, si besoin était, de faire preuve d’humilité face à la complexité qui se cache derrière une bouteille de vin ».
Un grand merci à Véronique Genevois, Etienne Goulet et l’IFV pour ce travail remarquable.
On aboutira à des cartes comme celles-ci sur E-Terroir : ici la face nord de Corent sur le mode "influence du volcanisme", et l'on pourra switcher sur les modes "Eau", "profondeur de sol" etc....
Dégustation
Golan Heights, Gamla Galilée chardonnay 2022 : un peu d’élevage et international mais pas mal fait, aucun excès de chaleur.
Golan Heights, cab sauv 2024 ? : moins intéressant que le chardonnay.
Cristom, chardonnay 2020 Eola-Amily Hills Willamette valley 2020 : chardonnay avec du gras, à la bourguignonne, petit élevage grillé, sans excès, une bonne tension et du fond derrière.
Cristom, pinot noir Jefferson 2021 : un peu trop boisé, arrondi, élevage toasté.
(Cristom (Oregon) à Prowein
Jefferson pinot 2019 (13,5%) un peu serré, grappe entière, frais, bon, peu de bois, pur, long. Jessie 2019 un peu trop serré en l’état mais beau fruité, très frais, belle acidité, pas de bois. Eileen 2019 (13,7%) plus tannique, plus de matière, léger boisé, moins sur le fruit, taillé pour la garde, plutôt prometteur. Belle gamme.
Regoûté plus tard dans un autre contexte Jefferson 2019 semble un peu trop marqué par son boisé toasté, joli fruit, belle texture sinon.
Gavalas, Posta 2023 santorin : nez aromatique et floral, petit grillé des lies. Bouche pas très haute en alcool pour un assyrtiko majoritaire, un peu de vivacité en attaque, un peu de lies, mais finale un peu courte par rapport aux meilleurs.
Planeta : Eruzione 1614 2021 blanc carricante avec une belle tension, petit grillé des lies, sensation presque tannique en finale, grosse allonge minérale, de la tension, joli. Eruzione 1614 rouge 2020 un peu compliqué dans la série, jolie aromatique presque pinot, assez fin, déjà un début d’évolution, finale un poil lisse pour un nerello mascalese.
De Bortoli, Sol e Vento 2023 : un peu trop aromatique avec un côté muscaté, mais sinon reste frais.
Oremus, Tokaji dry manolas 2022 : très noisette, style d’élevage marqué, manque de peps.
Oremus, Tokaji Late Harvest 2020 : muscate un peu, peu d’acidité pour tokaji.
Dr. Loosen : Urziger Wurzgarten kabinett 2023 peu acide, aromatique, juste tenu par son gaz. Wehlener Sonnenuhr Spätlese 2022 très joli, tendu, joli fond minéral, salivant.
Barbeito, Rainwater 5ans, Boal 5ans et Malvoisie 5ans : jolie gamme bien maitrisée pour des jeunes Madère, avec une préférence pour le Boal, bel équilibre, finale qui noisette.
Allegria, Cinsault 2024 : nez plutôt joli, cinsault très fruité et fin, mais souris en finale.
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