SOMMAIRE
Les Vins par région/pays
Les autres alcools
Soirée Allemagne n°1
1 David & Charlotte Beck, HuesWii pinot noir 2020 Baden : (Domaine de 2ha créé en 2015 à Jechtingen, biodynamie. Juste un peu sulfité à la mise si besoin. Sols lœss et volcaniques sur plusieurs parcelles ici. Majorité de grappe entière, élevage en vieux fûts) Très belle entrée de gamme, pinot sur le fruit, juteux, gourmand, frais, tannins fins, pas le plus complexe, mais gros plaisir. TB+.
2 Daniel Twardowski, Pinot Noix Ardoise 2018 Moselle : (3,5ha sur le grand cru Höfberg, Expo sud, sur le Dhron, sols d’ardoises rouges. Premier millésime en 2011 avec des massales de pinot bourguignon. 30-40% grappe entière, 10-20% fûts neufs environ) Couleur un peu plus claire que le précédent, nez plus bourguignon, mêlant, fraise, cerise, ronce, à des notes légères d’élevage vanillé, toasté qui ne dominent pas. Bouche à laquelle certains ont reproché une acidité un peu trop élevée, quelques amers également, un côté un peu froid et austère mais noble et frais, élevage bien intégré en bouche. Différent des 2016 et 2017 qui semblaient plus en rondeur et « sucrosité ». TB.
3 Keller, Weissburgunder & chardonnay 2023 (AP 07) Rheinhessen : (cuvée d’entrée de gamme de la légende allemande du riesling sec. Plusieurs parcelles, majorité d’argilo-calcaire. 60% pinot blanc 40% chardonnay environ. Elevage 2/3 en cuves et 1/3 vieux fûts) Couleur claire, nez citronné, floral, petite touche abricot. Bouche très fraîche, pas beaucoup de corps ni d’alcool, pas de gras, en tension et en fraîcheur, parfait pour réveiller les papilles. TB.
4 Falkenstein, Sonnenberg riesling kabinett trocken 2022 (AP 09 Munny) Sarre : (sur ardoises grises, foudre de 1000L, le numéro 9 surnommé Munny. 10,5% vol. Ramassé « kabinett » mais presque tout fermente et finit sec ou quasi. Le domaine n’est pas membre du VdP, il n’a donc pas les mêmes règles) Couleur très claire, nez un peu pétrole, citron, un peu plus de fruits avec ouverture. Bouche laser, très droite, cristalline, ciselée, probablement 5-6gr de sucres qui l’empêchent d’être austère, finale très « minérale », salivante, surtout ultra digeste. Coup de cœur unanime. TB+.
5 Peter Lauer, Kupp GG riesling 2021 (AP 18) Sarre : (à 5kms du précédent, GG = grand cru sec, le Kupp du village d’Ayl ici, style plus opulent. 13% vol. Elevage foudres. Malo faite en général chez Lauer. Bio aussi) Couleur plus dorée, nez plus fruits exotiques, ananas, miel, moins de pétrole. Bouche avec plus de volume, moins d’acidité, probablement plus complexe mais forcément moins digeste que le précédent. Très bien fait, dans un style opposé. Chacun a eu sa préférence. TB+.
6 Schäfer-Fröhlich, Schiefergestein Bockenauer riesling trocken 2020 (AP 13) Nahe : (jeunes vignes du grand cru Felseneck, qui ont désormais 20-30ans tout de même, sols d’ardoises, un peu de volcanisme pas loin. Elevage foudre, sans malo) Couleur claire, nez un peu pétrole, citron vert, très « riesling », bouche très droite, beau volume, noble, austère, citron, pétrole, classique, efficace, encore jeune, beau niveau, surtout pour une entrée de gamme. TB.
7 Georg Breuer, Berg Rottland riesling 2017 (AP 05) Rheingau : (légende des vins secs du Rheingau, grand cru sec sur les bords du Rhin. Plein sud. Sols ardoises avec quartzite, graviers et lœss. En foudres. Pas de malo) Couleur dorée, nez avec un début d’évolution très noble sur la cire, petite touche miellée, pétrole léger, beaux fruits jaunes, mirabelle, le plus « alsacien » pour certains. Bouche qui combine volume, fraîcheur et tension, aromatique noble et complexe, même un peu de gourmandise avec probablement 5gr de sucres résiduels bien intégrés, semble à point mais le sera pour encore trop longtemps. Très grand vin. TB++.
8 Max Kilburg, Ohligsberg riesling kabinett 2017 (AP 18) Moselle : (jeune vigneron formé chez Julian Haart, premier millésime en 2015. Parcelle grand cru. Schistes gris bleu et quartzite, expo ouest-sud-ouest) Couleur or, joli nez avec un peu d’évolution déjà. Bouche digeste car très légère en alcool, sucres autour des 50gr, manque un poil d’acidité pour être parfait. TB.
Bonus
Egon Müller, Scharzhofberger spätlese riesling 1990 (AP 16) Sarre : Couleur or profond, nez très complexe et changeant, encaustique, menthol, eucalyptus, plantes de montagne, fruits secs, très frais. La bouche a mangé pas mal de se sucres, elle goûte presque demi-sec désormais, plutôt en demi-corps au départ avec un bel équilibre sur les amers, puis elle gagne en volume avec une petite touche presque beurrée sur le fond de verre, très noble, digeste, frais et gourmand, un très grand vin pour tout le monde, même à l’aveugle. Merci Michel ! Exceptionnel.
Fritz Haag, Brauneberger Juffer auslese riesling Goldkapsel 2007 (AP 22) Moselle : Couleur or, nez très miel, coing, abricot, fruits exotiques, pâte de fruit, très joli. Beau volume en bouche, sirupeuse, très légère en alcool (7,5%), un joli vin mais qui a un peu de mal à passer derrière le Egon Müller, qui manque probablement d’un peu d’acidité aussi. Merci Bertrand ! TB.
Soirée n°2 Allemagne
1 Julius Höfflin, pinot noir Vulkanstoff 2022 Baden : (18ha en bio sur le Kaiserstuhl, à Bötzingen. Le fils Julius est revenu au domaine après 2015. 50% grappes entières, macération courte en infusion, puis élevage en barriques non neuves 18 mois. 21 mg/l de SO² total) Couleur très claire, nez très élégant, très floral, petits fruits rouges acidulés, bouche légère, fraîche, manque un peu de volume, mais très facile à boire. TB.
2 David & Charlotte Beck, pinot noir Eichert 2020 Baden : (parcellaire, Vignes de 1982 et 1984 sur téphrites (volcanique), 100% grappes entières, macérations 20 jours, élevage 22 mois barriques françaises 228L, non soutiré, non collé, non filtré) Plus coloré que le précédent, nez très bourguignon qui pinote, beaucoup de fruit, élevage subtil dans le fond. Bouche qui attaque avec de la rondeur, de la gourmandise, une belle texture, puis qui se retend sur la finale avec une belle allonge. Un grand pinot, déjà prêt à boire. TB++.
3 Keller, Weissburgunder & chardonnay 2023 (AP 07) Rheinhessen : comme la semaine précédente, une entrée de gamme sur la fraîcheur, salivante, avec un petit grillé des lies cette fois-ci, ainsi que des notes qui rappellent l’ananas au fur et à mesure que le vin prend l’air et se réchauffe. TB.
4 Julian Haart, Mosel riesling 2021 (AP 02) Moselle : Robe très claire, nez un peu réduit à l’ouverture, puis très citronné, fumé. Bouche très droite, minérale, citronnée, qui manque un peu de volume. Entrée de gamme assez simple, mais fraîche et digeste. B+.
5 Wittmann, Morstein GG riesling 2019 (AP 19) Rheinhessen : Couleur or, nez riche, fruits jaunes, cédrat, thé vert, eucalyptus, complexe. Bouche opulente à l’attaque, fruité mûr, très camomille, miel, tilleul, fruits jaunes, finale avec une bonne acidité et des amers zestés de citron vert marqués qui appellent la table. Gros vin, encore un peu jeune dans l’idéal. TB+.
6 Georg Breuer, Berg Roseneck riesling 2017 (AP 07) Rheingau : comme la semaine précédente, peut-être la bouteille de la soirée, moins d’opulence que le Wittmann, plus de tension, prêt à boire aujourd’hui, même s’il y a aussi un gros potentiel de garde, début d’évolution noble sur la cire (moins que le Berg Rottland), il combine fruité, minéalité, volume et longueur, très grand riesling. TB++.
7 Schäfer-Frohlich, Felseneck riesling kabinett 2020 (AP 24) Nahe : (8%. 50gr SR) robe très claire, nez un peu réduit, fumé, citronné, bouche tranchante, très droite, fraîche, grosse sensation minérale, très digeste et salivant. TB.
8 Emrich-Schönleber, Frühlingsplätzchen riesling auslese 2019 (AP 19) Nahe : (8%, 120gr SR) Couleur dorée, nez très fruits exotiques, ananas, coing, mangue, miel. Bouche ultra digeste et fraîche avec peu d’alcool et une belle acidité dans le fond, la magie des sucres allemands. TB+.
Bonus
Lena Macht, Sekt Mythos Réserve 2020 Brut Nature Rheinhessen : méthode traditionnelle avec pinot noir, chardonnay, pinot meunier, très champenois dans l’esprit, avec une vendange mûre, une attaque crémeuse, plutôt typée joli blanc de blancs, une bulle très fine et une finale salivante. Très belle bulle. TB+.
Loire Volcanique 2025
Superbe organisation, le lieu (Château de la Rivière), le repas, la soirée, les visites de domaine etc.. Bravo à tous !
B. Montel : Bourrassol rouge 2023 coloré, fruits noirs, encore un peu serré mais bon potentiel, pour la garde sur ce millésimé solaire.
Chemins de l’arkose : Pet’ Nat’ 54-55 rosé 2023 joli fruité, bulle peut-être un peu grosse, mais frais et gourmand.
Richard Tournayre : rosé 2023 peu d’acidité. Rouge mûr 24 et 23, Courbes 24 et 23, entrelacés 22 et Côt 23, tout assez simple, des 24 plus en fraîcheur bien sûr, pas beaucoup de fond dans les vins, le Côt un peu serré mais le plus intéressant probablement.
P. Heyraud : 4 rouges, Pendants d’oreille 23, L’étroit chemin 23, Reflets 23 et pinot VV 23. L’étroit chemin était le plus intéressant, vinifié par Bastien Migeon, syrah d’auvergne ou Damas noir (Goigoux est venu prélevé ici), bien lardé, violette, avec de la fraîcheur, pas trop d’alcool.
Clos de Breuilly : très belle bulle Blanc de Noirs 2021 (gamay, pinot) 3ans sur lattes, vineuse et tendue à la fois. Barnabooth blanc 2023 un peu trop sur l’élevage, gras, manque un peu de tension. Saint-Pourçain rouge 2022 joli fruité, gourmand, juteux, tannins fins, très bon. Barnabooth rouge 2022 idem, beau fruité, juteux, fin, un peu plus de fond encore.
Billaud-Chambon : Saint-Pourçain blanc 2023 (chardo, tressallier, 90% fût. 25mg SO2 total) pas trop marqué par le bois, léger gras à l’attaque, a gardé une bonne acidité pour 2023, joli. Saint-Pourçain rouge 23 (60% Pn, 40% gamay. 100% égrappé. En 820L fait sur mesure. 40mg SO2 total. Vinif intégral, donc FA et macération en fût, pour aller chercher des esters différents, qui exacerbent le fruit. Pour aller chercher aussi une micro-oxygénation pendant la macération pour assouplir les tannins et gagner en rondeur.) Couleur assez claire, joli nez plein de fruit, framboise, petite touche vanillé légère. Bouche avec de la rondeur, beau fruité, boisé léger déjà bien intégré, très fin et gourmand. Très prometteur pour un premier millésime.
Nebout : tradition, mal garnie, séduction, harmonie, tous en rouge et 2023. Seul le dernier, Harmonie, est sorti un peu du lot, gamay facile et juteux.
Jallet-Sadot : rouges très simples (mais pas chers), à l’ancienne avec un peu trop d’élevage sur la grande cuvée. Idem en blanc avec un bon rapport q/p sur les vignes centenaires.
Terres d’ocre : Instant T blanc 23 manque un peu de peps. Tressalier 23 très joli avec tension et fruité. Gavroches 2023 un léger élevage maîtrisé donne un peu de confort à l’attaque, finale saline/umam, longue, un des blancs du salon. Champ carré 21 comme à son habitude fait chenin, sur la poire, belle tension. Instant T rouge 23 du plaisir, fruité, infusé, fin. Le Gamay facile et juteux. Pinot Noir 23 toujours ce style très floral, infusé, serre à peine en finale, jolie longueur. Ardelles 22 un peu sur l’élevage encore. Très belle gamme, aujourd’hui très cohérente, sans défauts.
Jean Wambergue : tressallier galtas 24 siple mais frais. 2 âges chardo manque d’acidité. Rouge clos tillard gamay 23 joli fruité, fin, floral, très bon. Point gamay 22 manque de finesse. St Pourçain rouge 24 compliqué en l’état.
Conservatoire St Pourçain : Blanc 2021 encore un peu sur l’élevage avec pas mal de gras mais il y a du fond et de la tension. Blanc 2022 moins d’élevage et moins de gras mais un peu mou. Blanc 2023 plus floral et pomme granny, encore jeune, bien moins d’élevage, un peu plus de fond que 2022.
Sérol : Pourquoi faire sans blanc ? Parcellaire de chenin et macération qui ont progressé, manquent encore un poil de tension et de peps. Oudan rouge superbe gamay infusé, frais, et fin. Perdrizière rajoute un peu d’allonge et de longueur, très salivant, superbe. Le même en amphore moins réducteur que par le passé, fruité très pur, floral, très beau également. Bravo.
Reniteo : Pourpre 2024 très joli plein de fruit, frais. Liger 2023 très réducteur plus compliqué. Part des lionnes 2023 très confit. Aves 2023 sur l’élevage, trop marqué en l’état.
La Madone : Diorite 2024 léger, floral, joli gamay sur le fruit. La Madone 2024 un peu plus mûr, un peu plus long et épicé. Joli.
Salon A bicyclette
Alta Alella (proche de Barcelone)
AA Pansa blancac 2023 (pansa lanca = xarello) : léger, vif, peu de volume, simple.
AUS Tallarol 2022 : (en nature, œuf béton) propre, plus de tension, fond minéral (granit) présent, bien.
Lopez de Heredia (Rioja)
Vina Cubillo 2016 : clair en couleur, joli nez fruits rouges, mais finale bien serrée.
Vina Bosconia 2013 : plus d’acidité et plus de longueur, tannins plus fins, légère sensation boisée ici.
Vina Tondonia Reserva 2012 : (75% tempranillo, grenache, mazuelo, graciano) Clair, très joli nez fruits rouges, un peu bourguignon, bouche juteuse, tannins fins, belle allonge, très propre, pas de bois ressenti, frais, très joli. Une belle gamme avec de la finesse, déjà accessible, des vins bien plus « cleans » et faciles que dans mon souvenir.
Vina Gravonia blanc 2016 : style léger oxydatif, brioché, fruits secs, bien équilibré.
Equipo Navazos (xeres)
Navazos Niepoort 2022 : léger voile, un petit côté colle, pas l’intensité des mutés.
Bota n°113 de Manzanilla : un peu austère au départ, très sec et oxy, mais tout arrive en finale, intensité et longueur énorme, ultra umami.
Pepe Raventos & Vincent Pastorello
Vinya dell Coll 2022 : nez fermé, simple, bouche fraîche, brioche, lies, bien.
Suertes del Marques
Vidonia 2022 (listan blanco) : léger fumé, belle autolyse classe, grillé des lies, citron, surtout grosse allonge très umami, salivante, top.
7 fuentes rouge 2021 : très fumé, réduit, compliqué.
Vina de Martin – Rodriguez Vazquez
Os Pasas Escolma blanc 2019 : marqué poire, manque un peu de tension ce jour-là.
A torna escolma rouge 2019 : (brancellao, caino, ferrol…) nez un peu réduit, teinturier, superbe bouche très juteuse, fraîche, belle allonge.
Quinta da Muradella
Alanda blanc 2021 : floral, austère, un peu compliqué.
Gorvia 2019 : (dona blanca) un peu austère aussi, mais jolis amers qui allongent la finale, avec du fond.
Antoine Graillot & Raul Perez
Encinas Mencia 2022 : un peu serré, simple.
Encinas La Rata 2022 mencia : très serré
Alain Graillot & Domaine des Ouled Thaleb
Tandem syrah 2023 : syrah épicée, un peu de sucrosité, mais seulement 13,5, très rond, et facile d’accès.
Place of Changing Winds (Australie)
Between two mountains pinot noir 2022 : pinot un peu sucré, orangette.
Syrah n°2 2022 : très belle syrah, lardée, pas trop d’élevage, tannins fins, gourmande, mais sans sucrosité, déjà accessible, beau potentiel.
Littorai
Sonoma Coast pinot noir 2022 : juteux, frais, fin, peu de bois, déjà très accessible, superbe.
Cerise vineyard pinot noir 2022 : joli nez, mais bouche avec encore pas mal d’élevage, plus de volume et de tannins, clairement à attendre.
Arnot-Roberts
Chardonnay Watson Ranch 2021 : peu de fûts, pas d’ananas ici par rapport à ma dernière dégust, fin, léger, un peu court.
Gamay El Dorado Vineyard 2023 : clair en couleur, très juteux, petits fruits, pivoine, tannins fins, frais, gourmand, glisse tout seul.
Rosanna Sandri
Barbera d’Alba Baccara 2022 : sucré, cassis, classique.
Orto di Venezia
Orto di Venezia 2021 (malvoisie istrienne, vermentino, fiano) : style un peu oxydatif, en tension, un Ovni, intéressant et déroutant plus que vraiment bon.
2015 en Magnum : fait presque aussi jeune que le 2021, il y a de l’oxy aussi, austère, droit, puis très belle finale, très longue, très saline, umami, appelle la table, très intéressant.
Azores Wine Co.
Verdelho o original 2023 : nez un peu trop aromatique, bouche fraîche, saline.
Arinto dos Acores 2023 : plus citronné avec de petits amers.
Terrantez do Pico 2023 : un peu plus de gras et de volume, finale sensation iodée intéressante, bel équilibre gras/tension, là où il manquait un peu de volume aux précédents.
Arinto dos Açores solera : (5 millésimes, début en 2018) fait encore jeune, beaucoup de grillé des lies, brioche, intéressant.
Canada do Monte 2021 : très porté autolyse, grillé des lies, très long et très umami.
Vinha Centenaria 2021 : le fût se sent un peu plus (1/3 fût 2/3 cuve pourtant, comme le précédent) plus de gras, touche beurrée, on retrouve la salinité finale intéressante.
Vinha dos utras 2022 : combine gras/texture et tension, grosse intensité finale salivante, bois déjà bien intégré, équilibre magistral.
Thomas Jefferson (Vin fortifié 10ans) : un muté oxydatif, très intéressant, nez de voile façon fino, bouche un peu plus proche d’un madère sercial sec, noisette, fruits secs, oxydatif noble, très long et intense.
Antonio Maçanita
Letra F 2023 : (65 cépages rouges + 10% blanc) clair en couleur, ultra juteux et frais, fruits rouges un peu sucrés, garrigue, grenadine, pivoine, un côté sciaccarellu corse/grenache infusé/pinot noir, léger en alcool gourmand et ultra digeste à la fois. Superbe.
Os Caniveis 2022 : (17 cépages) un letra F aussi, parcellaire, très fin, assez clair en couleur, proche d’un sciaccarellu corse mais à 13,5% d’alcool, encore plus de fond que le précédent, superbe.
Letra A Touria Nacional 2022 : noir, plus chaud, puissant, un peu serré, jolie aromatique thym lavande.
Luis Seabra
Xisto Illimitado blanc 2023 : nez très aromatique, mis bouche fraîche et salivante.
Granito cru alvarinho 2022 : aromatique aussi, plus de gras, finale un peu plus lourde ici.
Xisto Cru blanc 2022 : (70% rabigato) combine joli gras et tension, petits amers en finale, assez long. TB.
Textura Wines – Marcelo Araujo
Pretexto blanc 2022 : (encruzado, bical) sur la vivacité, frais, bon.
Textura de Estrela 2021 : (encruzado, bical, sercial, un peu de fût ici) joli gras à l’attaque, le fût ne se sent pas trop, jolie longueur.
PURA 2022 : (encruzado et vieilles vignes) jolie texture, plus d’allonge que le précédent, petits amers, très bon.
Pretexto rouge 2021 : (jaen, tinta roriz, touriga nacional, alfrocheiro) simple, léger, fruité, très efficace
Textura da estrela 2020 : frais, juteux, mais serré.
Tinta Pinheira 2022 textura de estrela : couleur très claire, un côté pinot au nez, bouche avec encore un peu d’élevage, beaux petits fruits rouges, tannins qui serrent un peu la finale mais qui allongent aussi, belle découverte.
Pura 2020 : (baga, jaen, alfrocheiro…) de la fraîcheur, mais beaucoup de tannins.
Radford Dale
Vinum blanc 2022 : manque un poil de tension, simple.
Renaissance 2022 chenin : joli gras, belle texture, élevage déjà bien intégré, belle allonge, reste frais.
Mullineux
Kloof street chenin 2023 : très gras, glycérol, fruits jaunes mûrs mais très gourmand il y a de l’acidité, belle entrée de gamme, dans un style un peu opposé à Sécateurs.
Old vines white 2023 : (chenin, sémillon et rhône blend) finale un peu boisée vanillée, sinon belle attaque avec du gras.
Single terroir chenin schist 2023 : du gras, belle allonge, style mûr, mais il y a de l’acidité, bosé mieux intégré que dans le précédent.
Leeu Passant
Franschhoek semillon 2022 : travaillé sur lies, petit grillé, tout en tension, pas de gras, presque tannique, intéressant.
Badenhorst
Sécateurs chenin blanc 2024 : (un peu de négoce sur cette cuvée) léger, facile, sur la poire surtout, pas de fruité mûr ici mais pas de grosse acidité non plus.
Grensloos 2023 chenin : joli gras, plus de fruits jaunes, plus mûr, plus de fond, joli.
Family White 2021 : (cépages rhône et chenin) pas trop lourd pour un rhône blend en partie, mais bien sûr moins d’acidité que le précédent.
Raaigras 2023 grenache : rouge infusé, beau fruité, floral, petite sucrosité, gourmand, pas trop d’alcool et assez long.
Bonus de Raffi Gabeyan, quel plaisir de rencontrer M. Afrique du Sud, l’importateur au moins au départ de presque tous les grands domaines du pays
Puffeney, Arbois Trousseau Bérangères 2008 : nez de vieux pinot très noble, bouche avec un peu plus de tannins qu’un pinot mais la grande classe aussi, pile à point. Top.
Les Blancs
Kusuda, riesling 2023 Martinborough : (style qui par le passé était un peu plus « sec-tendre », à la Néozélandaise) Vignes de 1998, en cuves. Nez pêche, agrumes, pas de pétrole, élégant. Bouche complètement sèche ici, pure, traçante, demi-corps, très fraîche, avec beaucoup de peps, sensation saline, extraits secs présents, presque petits tannins, beaucoup d’allonge, quand même un peu de fruit, pas trop austère, petits amers en finale. Superbe et déjà très accessible en l’état. TB++.
Ott, Der Ott Grüner 2023 : Le seul qui fait un peu « Grüner » de la série, avec un peu de rotundone, nez aromatique, fruits mûrs, céréales, pas de gaz en bouche, digeste, frais, sur le fruit, en se réchauffant un peu anisé/solaire. Une bonne entrée de gamme, mais un bon cran en-dessous des parcellaires 2021. TB.
Ott, Spiegel grüner 2021 : (comme tous les vins de Ott, oxydation des moûts et derrière travail plutôt en réduction. Légère macération, du phénolique, des extraits secs, assez peu débourbé. Moins de sulfites que la moyenne Autriche/Allemagne. Malo qui se fait sur certains foudres. Elevage Stockinger) Léger beurré au nez sur cette cuvée, petite touche bourguignonne, il a besoin d’un peu d’air, pas le plus ouvert ni le plus aromatique, mais très belle texture, on sent la patte Stockinger, finale longue avec de beaux petits amers. TB+.
Ott, Rosenberg 2021 : (sols de loess, plus prfonds, et expo sud) A la fois plus dense et plus acide, petite pointe de gaz sur celui-ci, très salin, beaucoup d’extraits secs, pas du tout d’exotisme, très long. TB++.
Ott, Stein 2021 : (sols de gneiss) un poil plus fermé, un peu moins concentré mais encore plus d’allonge, très salin, très frais, très salivant, beaucoup d’allonge, pamplemousse, goûte un peu riesling. Petits amers nobles. Grandiose aussi. TB++.
R. Palacios, Louro godello 2023 Valdeorras : (granit et sable dans la vallée de Bibei, 10% treixadura aussi) Couleur plus soutenue que les gruner, nez pêche, abricot, un peu exotique, floral, aromatique, on se dit que ça risque d’être mûr, mais la bouche reste fraîche, il y a du peps, c’est fruité, facile, bonne entrée de gamme. B+.
R. Palacios, As Sortes Godello 2022 : (godello, en 500L) Nez beaucoup moins exubérant, pêche, agrumes, caillou, petite note beurrée d’élevage qu’on n’a pas en bouche, Superbe bouche, presque tannique, ultra salivante, grosse allonge, beaucoup de fraîcheur et de sensation de profondeur minéral, saline et salivante, aussi du thé vert, chlorophylle, pamplemousse, du volume mais pas vraiment de gras, très long. TB++.
Birichino, Yount Mill Vineyard Sémillon 2021 Napa : (cuves et fûts) nez beurré et grillé, bouche qui n’a pas beaucoup d’alcool, mais peu d’acidité, du gras, vite écœurant. B-.
Riccitelli, Old Vine Semillon 2023 Rio Negro Patagonie : (alto vallée, vignes des années 60, 150m alt. Sols alluvions, limons. Le plus précis et le plus ouvert des millésimes en jeunesse, avant il fallait beaucoup de temps) Couleur or pâle, brillante, nez ouvert, floral, miellé, cire, fruits jaunes, un peu aromatique. Bouche très fraîche et très droite, du peps, de la tension, reprend les arômes du nez mais en plus citronné, ici aussi il y a des extraits secs, une texture presque un peu tannique, des petits amers, salin et salivant aussi, très long. Déjà accessible. TB++.
Mount Pleasant, Lovedale semillon 2018 Hunter Valley : (vignes de 1946, sables et sédiments. Elevage cuve) Nez sur le grillé des lies, puis très sémillon de la Hunter miellé, beaucoup de cire, début d’évolution noble, pollen. Bouche très fraîche, peu d’alcool, pas beaucoup de corps, mais une belle allonge, toujours la réduction sur lies, la cire, en se réchauffant fruits presque exotiques, un côté « vieux Pessac » nous dit Manuel Peyrondet. TB+.
Les Rouges
G. Negri Langhe Nebbiolo 2022 : clair, toujours ce style élégant, fruits rouges et floral, mais tannins encore serrés pour la cuvée, à attendre un peu.
G. Negri Barolo Tartufaia 2021 : super nez fraise, rose, grosse acidité en bouche, presque salin, on sent le millésime frais, mais c’est mûr, superbe fruité, grosse allonge, longueur énorme, tannins qui restent assez fins pour du nebbiolo sur cette cuvée, déjà accessible et délicieux. TB++.
Negri, Barolo Serradenari 2021 : un peu plus mûr et chaud, petite réduction grillée, plus de volume mais aussi plus serré, joli fond mais à attendre.
Negri, Marassio 2021 : couleur claire, fruité un peu plus noir que le précédent (mais ça reste du Negri), réduction grillée encore un peu présente, là aussi joli fond mais tannins encore serrés, peut-être un peu moins car plus de volume, un peu plus de fond et d’acidité que le précédent, beau potentiel.
Margherita Otto, Langhe Nebbiolo 2022 : (domaine créé dans les années 2010 par Allan Manley, un américain passionné de vin, passé chez Altare puis longtemps chez Bartolo Mascarello. Vignes sur Serralunga et Monforte. Tradi) Un peu plus coloré, plus mûr, plus fruits noirs, plus de volume en bouche, là aussi les tannins sont encore serrés, à attendre, mais vraiment proche d’un Barolo.
Margherita Otto, Barolo 2020 : (vigna rionda, ginestra, vignane, coste di rose) Plus coloré que les Giulia, nez plus « Barolo », goudron, fraise, pivoine, petite touche de volatile parfaitement intégrée dans l’ensemble. Bouche où on sent le millésime plus chaud que 2021, sans excès, plus de volume et de maturité, tannins plus enrobés du coup, c’est accessible en l’état et très noble. TB++.
Riccitelli, Suelos calcareos cab franc 2021 Gualtallary : (1450m alt. Elevage fûts) Nez cassis, graphite, très cabernet, un peu austère, frais, touche végétale sans aller trop loin, bouche très juteuse et fraîche, avec de la mâche, grosse longueur salivante, qui fait claquer le palais, presque crayeuse, très sapide. TB+.
Riccitelli, Vinedos de Montana Cabernet Franc 2020 Chacayes & Campo de Los Andes : plus mûr avec une petite sucrosité mais sans excès, un peu plus flatteur, fruits noirs, juteux, avec des petits tannins aussi, mais moins d’acidité et d’allonge.
Riccitelli, Suelos calcareos malbec Gualtallary 2020 : (1450m alt. Fûts. Un peu de semi-carbo ?) Pas trop sombre pour un malbec contours violets, petite réduction, fruits noirs, menthol, violette. Bouche pas trop tannique pour un malbec, aucune sucrosité nouveau monde, mais manque un peu d’acidité derrière les cabernets.
Riccitelli, Viejos Vinedos en Pie Franco malbec 2020 Las Compuertas y Vistalba : (vignes de 1908, 1920 et 1940) foncé, nez fruits noirs, violette, un peu plus de fond et d’acidité, mûr mais sans excès ni sucrosité, pas beaucoup d’alcool, élevage bien intégré, tannins bien enrobés. « Du volume sans dureté » dit Jérémy Cuckierman. TB.
Riccitelli, Republica del Malbec 2020 Las Compuertas, Mendoza : (1100m, franc de pied) Ouverte à l’avance, couleur sombre, nez cassis, réglisse, grosse acidité derrière les deux précédents, pas d’élevage ressenti, très floral, beaucoup d’allonge, juteux, très frais, un peu goudron, réglisse, l’impression d’avoir les avantages des cabernets francs avec l’acidité et la « jutosité » mais sans le côté végétal. TB++.
Dirk Niepoort
Aujourd’hui moitié porto/moitié vin environ alors qu’au départ 95% porto. Environ 100ha en propriété + 200 parcelles en achat à de petits viticulteurs locaux, principalement sur des vieilles vignes complantées.
Style qui s’est affiné au fil du temps. Dans les années 90’ vins puissants et extraits, Dirk n’avait rien contre la finesse, mais il ne savait pas comment faire, ne connaissant que l’école Napa au départ. Il a appris la finesse après de nombreux voyages dans le monde entier et de nombreuses dégustations. « Ça prend du temps » dit-il.
La plupart des fûts sont des François Frères.
Redoma branco assemblage 2023 : (8mois d’élevage). Nez agrumes, pamplemousse, un peu de lies, bouche fraîche, petits amers, pas beaucoup de corps, mais très digeste et sapide.
Redoma Branco Reserva 2023 : (12mois de fûts, là aussi une quinzaine de cépages environ complantées) Nez plus beurré, encore un peu d’élevage, bouche grasse, boisée, la malo n’a pas été faite ici, il y a quand même de l’acidité derrière, mais élevage encore trop présent, à attendre.
Tiara 2022 : (assemblage de cépages aussi, foudres puis inox, 600m alt sur granit, « mon riesling » dit Dirk) nez marqué par les lies, grillé, autolyse, très belle bouche très tendue, fraîche, énergique, citronnée, très umami en finale. TB+.
Coche 2018 : (premier mill en 2012. Malo faite ici. 12mois fûts + 6 mois inox. Toujours un travail d’oxydation du moût pour faire tomber les oxydases – enzymes qui catalysent les éléments oxydants - et ainsi protéger le vin d’une oxydation future. Ensuite un élevage réducteur. Surtout ne pas sulfiter le moût C’était la méthode Coche-Dury déjà et bien d’autres. Méthode paradoxale sur le papier mais qui évite les prémox notamment) Nez grillé, beurré, très bourguignon, bouche grasse, encore un peu de bois, beurrée, pas trop d’alcool, il y a de l’acidité à l’attaque, mais la finale manque un peu de relance et se termine surtout sur le beurre. B+.
Projectos Bastardo Douro 2020 : (trousseau) Couleur ultra claire, très beau nez, fraise, orange, campari, floralité de la grappe entière, bouche aux tannins très fins, petite sucrosité gourmande, pas une grosse acidité mais ne tombe pas dans la lourdeur non plus, pas trop d’alcool, le millésime solaire a été bien géré, finale quand même longue et du volume, pas juste un jus de fruit, il combine élégance, gourmandise et complexité. TB++.
Redoma tinto 2019 : (tinta amarela un cépage austère, de terroir et environ 40autres. Vieux foudres. Vignes au nord, environ moitié de grappes entières, juste des remontages au seau) Assez clair en couleur (bien plus foncé que le trousseau bien sûr), très beau fruité, pur, belle acidité, il m’évoque un joli gamay, juteux, un peu de mâche, sensation terroir, caillouteux.
Batuta 2021 : (pas de grappe entière, environ 2 mois de macération du coup ! 5% cépages teinturiers dans l’assemblage) Couleur violette, primeur, très floral, frais, grosse acidité, pas mal de tannins, tout en allonge, grosse sensation minérale, caillouteuse, finale de nebbiolo plutôt très jolie, pas du tout consensuel, mais très intéressant. A voir au vieillissement.
Charme 2022 : (raisins entiers mais macérations très courtes de 3jours en lagares, beaucoup d’extraction pendant ces 3 jours mais phase aqueuse, sans alcool donc on ne sort pas le végétal) très clair, infusé, brillant. Nez un peu fermé, un peu amande, floral, petits fruits rouges, fraise écrasée. Bouche avec beaucoup d’acidité, très salivant, beaucoup de longueur, très floral, épices du souk, assez long avec des petits tannins, le style est joli, bien plus fin que par le passé. Je serai très curieux de voir comment celui-ci va vieillir. TB+.
Charme 2014 : marqué par l’amande, un peu d’oxy, vieux et chaleureux, sous-bois, prune, tabac, épices, un côté vieux Châteauneuf, avec moins d’alcool probablement, mais il manque de fraîcheur.
Niepoort Redoma 2006 en 5L ? : style un peu vieux bordeaux, moins convaincant que les jeunes vins.
Niepoort Moscatel 20ans : (un 2000, muté. 20ans d’élevage oxy) Nez de joli oxydatif avec de l’abricot sec, de l’orange, pas du tout typé muscat, bouche plutôt joli, manque juste un poil d’acidité.
Les Bonus
Grosset, Polish Hill riesling 2022 : très beau riesling, sec, très droit, salivant, sans manque de volume, moins de fruit que Kusuda par exemple, un peu plus pétrole. TB+.
Dog Point, Section 94 Malborough 2018 : sauvignon avec du fond, pas spécialement exotique, plutôt du grillé, mais l’élevage m’a semblé trop marqué.
Birichino Zinfandel : (millésime ?) zinfandel qui reste assez frais et pas trop confit, mais moins intéressant que le cinsault u le mourvèdre du domaine. B.
Cave des Amandiers, Fendant 2023 : nez classique de fendant, floral, bouche plus intéressante, joli peps, belle allonge.
Riccitelli, Semillon 2019 en Mag : assez proche du 2023, dans une très belle phase, nez encore plus sur la cire, léger miellé, floral, fruits blancs. Bouche avec du peps, du volume, de l’allonge, petits amers, très noble.
Petrakopoulos Muscat de Céphalonie 2022 ½ bt : (passerillage, 14%) Nez pas trop aromatique pur un muscat, bouche riche, concentrée, assez complexe et pas trop muscatée, manque un poil d’acidité pour équilibrer le tout. B.
Visite de la Brasserie Mosaïque à Riotord (Haute-Loire)
Si le nombre de vignerons qui s’installent en Auvergne est en pleine explosion, il en va de même pour les brasseries artisanales. Parmi celles-ci, une à particulièrement retenu mon attention : la Brasserie Mosaïque, créée début 2022 par Or Zagury, à Riotord, pour sa démarche locale et naturelle, pour sa philosophie et ses convictions, tout autant que pour la qualité de ses produits.
Rencontrer Or et sa brasserie c’est une expérience qui ne peut vous laisser indifférent, une expérience percutante dont vous ne sortez pas indemne, qui vous fait réfléchir sur la place de l’homme dans la nature et son rapport au temps, qui remet en question tout ce en quoi vous croyiez et qui bouleverse votre existence.
Dans son passé, Or a beaucoup voyagé, il connait les plantes, les fruits, les animaux, les montagnes et les rivières, dans de nombreux pays. Il a beaucoup expérimenté aussi, « J’ai fait fermenter tout ce que je pouvais » me dit-il. Il a été équithérapeute, mais aussi conseiller en œnologie et viticulture pour un grand groupe d’importation de vin. Son rôle était de dénicher de petits domaines travaillant plus « proprement », mais aussi de guider les domaines déjà partenaires vers une viticulture durable ainsi que de les aider dans leur gestion des fermentations en levures indigènes. Mais le monde du vin ne lui permettait pas d’aller jusqu’au bout du « naturel », il a donc été le chercher dans la bière de fermentation spontanée.
« La nature est circulaire, la vigne est rectiligne ! » me dit-il, ou plutôt elle est devenue culturelle, au sens où elle est transformée par l’homme. Le « nature » ce n’est pas une question de sulfites/pas sulfites, c’est d’abord une question de viticulture. Lorsque l’on plante un pied tous les mètres en suivant une ligne tracée au laser, on est déjà sorti du naturel. Si en plus on lui coupe la tête tous les ans, si on le greffe, car c’est un pied sujet à maladie qui va donc nécessiter de nombreux traitements chimiques (au mieux soufre et cuivre) et qui a une espérance de vie relativement limitée, peut-on encore parler de « vin naturel » ?
L’objectif ultime de Brasserie Mosaïque est justement d’être au plus proche du « nature », tout en ayant la plus basse consommation possible en électricité et en eau.
Tout commence ici, à plus de 1000m d’altitude, en Haute-Loire, même si l’Ardèche n’est pas très loin. Si Or a choisi cette montagne, c’est pour sa source d’eau, non traitée, et possédant un ph bas, un peu en-dessous de 6, l’idéal pour brasser.
La visite de la Brasserie Mosaïque se poursuit par les composts, point de départ (ou point d’arrivée ?) du cycle naturel. Ici, il n’y a pas de déchets.
Ensuite, place aux levures. Celles-ci sont ramassées à côté de la brasserie, sur des troncs d’arbre, des fleurs, des fruits, etc… Ce sont de très vieilles variétés de levure, qui assurent des fermentations parfaites. Elles sont ensuite développées et si le résultat est satisfaisant, multipliées et stockées au frigo, parfois plusieurs années. C'est ensuite "au feeling" que Or choisit ses levures pour chaque batch, mais il commence à voir un peu mieux désormais ce que chaque type de levure peut apporter. "C'est avant tout une question de saison" me dit-il. Les levures dépendent notamment des populations d'insectes, ce ne sont pas les mêmes au printemps qu'à l'automne, il y a clairement une saisonnalité, facteur clé de ses bières.
Tout est bio : les malts proviennent de Malt'in Pott dans le Rhône-Alpes et les houblons du paysan allemand Eissmann. Cependant, des houblons viennent d'être plantées près de la rivière à côté de la Brasserie : on devrait être sur du 100% local à partir de 2027.
La dégustation
Bière vermentino, mirabelle... sur cuve inox : beaucoup de fruit, vif, entre prune et abricot, déjà très bon.
Bière avec des pinots noirs de Daniel Sage sur amphore : là aussi déjà très bon, plus vineuse, beaucoup de peps.
Bière 10 types de malt, fruits rouges, fleurs de fenouil sur céramique : celle-ci est vraiment dingue, rooibos, caramel, sucre brun, fenouil au nez. Bouche plus sèche, anisée, fruits rouges, thé, va permettre de très beaux accords à table.
Les 3 bières sont en cours de première fermentation, avec un peu de gaz donc. Contrairement au vin où il est difficile de goûter pendant la fermentation alcoolique, ici tout est délicieux et semble déjà bon à être embouteillé ! Bien sûr, tout sera embouteillé avec juste un peu de sucre pour la seconde fermentation en bouteille (ou plus rarement la 1e fermentation peut se finir en bouteille).
On trouve ici divers contenants, notamment des amphores en terre cuite de Ligurie et des œufs en céramique de chez Clayver, les mêmes que chez Arnoux-Lachaux par exemple. Le brassage des lies prend ici tout son sens, tant elles jouent un rôle primordial.
En bouteille (quasiment tout est base 2023)
Toutes les bières gagnent à être ouvertes à l’avance. Elles ont toutes une excellente tenue à l’air sur plusieurs jours sans aucun risque de déviance. Et toutes gagnent à vieillir quelques années supplémentaires en cave.
Ce sont principalement des bases 2023, avec des élevages de 2à8 mois + plusieurs mois en bouteille avant commercialisation. Dans l’idéal, Or aimerait prolonger encore plus le temps de vieillissement « sur lattes ». Un des problèmes du vin naturel est de commercialiser trop tôt. Pierre Overnoy le disait, "pour faire du nature, il faut du temps". Il faut laisser travailler les levures, puis les lies. On ne peut pas accélérer le temps de la nature sans chimie.
Toutes les bières sont sèches, contrairement à la plupart des bières qui contiennent 5-10 grammes de SR. L’effervescence est légèrement moins forte que dans la majorité des bières, par contre elle ne faiblit pas avec les années en bouteille. Aucune bière ne dépasse les 3% d’alcool, pour garder un milieu entièrement levurien et non bactérien, ce qui évite toute déviance bactérienne type souris etc… Bien qu’à 3%, les bières sont étonnantes de densité grâce au travail des lies, ce qui renforce aussi la saveur umami des finales, salivantes et appétentes. Elles ne manquent jamais de peps grâce à leur acidité élevée, avec parfois une petite touche aigre (comme une sorte de volatile) mais qui reste toujours bien intégrée dans le fond. Elles sont du coup très digestes. Bien sûr, aucune filtration ni pasteurisation.
La gamme "classique"
Into the Wild : (malt d'orge, malt de blé et flocons de 5 céréales. Houblons allemands. Levures de raisins, pruniers, groseille et tronc de chêne. 2 mois de fermentation + 2 mois de fermentation en bouteille. Elevage dame-jeanne, fût de chêne, fût de châtaignier, amphore en grès) Couleur or, à prendre comme une porte d'entrée de la gamme, avec un travail "presque uniquement" sur les levures, pour voir ce qu'elles apportent. Bière légère, un peu maigre peut-être par rapport au reste de la gamme, mais fraîche, citronnée, avec une belle acidité, plutôt une bière de soif, pour l'été, ou pour accompagner des légumes crus. Après 24-48h d’ouverture elle gagne en fruité et en gourmandise sans perdre en vivacité.
Life is like a box of chocolate, you never knox what you're gonna get : (malts, avoine, seigle, houblons. Levures sur fleurs de pêcher, groseille maquereau, tronc de bouleau. 2 mois de fermentation en terre cuite et fût de chêne + 2 mois en bouteille) Couleur brun-orange, nez un peu plus "mûr", sur l'orange, les agrumes confits, le côté céréales est un peu moins marqué. Bouche avec beaucoup de peps et de fraîcheur, petite touche "sour", sur l'orange confite, notes caramélisées, avec plus de corps et de longueur que la précédente, quelques jolis amers en finale.
Knockin’ on heaven’s door : (10 types de malts + macération à froid de 2 malts torréfiés, houblons. Levures sur fleur de griottes, fleur de prunier, groseille à maquereau verte. 2 mois de fermentation en terre cuite et fût de chêne + 2 mois de fermentation en bouteille) Couleur plus ambrée, nez où l'on sent le côté torréfié, caramélisé, rooibos. Bouche sur le café, le chocolat, avec plus de corps, mais sans lourdeur, rien à voir avec un stout, beaucoup d'acidité ici, même s'il y en a probablement moins que dans la précédente, avec l'ouverture les agrumes ressortent. Plus hivernale, elle appelle la table (balsamique, plats avec sauce soja, sirop d'érable... un peu les mêmes accords qu'avec un madère sec).
Et la gamme plus "expérimentale"
Ready or not here I come You can’t hide : (malts, avoine, pommes, coing, houblons. Levures de marc de roussanne, viognier. 6 mois de fermentation et de macération avec les fruits en fûts et inox + 4 mois en bouteilles) Influence des fruits pas trop marquée ici, bière qui semble avoir moins d'acidité que les précédentes, base qui semble un peu plus torréfiée, un style où on sent la rondeur de la roussanne, peut-être plus facile d’accès, moins percutant.
It’s something unpredictable but in the end It’s right : (sarrasin, houblon, cerise. Sans gluten. Levures sur lies de baco, gamay, grenache, syrah. 3 mois de fermentation et de macération avec les cerises et les lies en grès, dame-jeanne et fût de chêne + 4 mois de fermentation en bouteille) Couleur brune, nez très marqué par le sarrasin, très céréalier, avec un côté toasté et torréfié aussi, cerise confite. Comme souvent chez Mosaïque, si le nez est plutôt gourmand, la bouche surprend par sa vivacité et sa sécheresse, ce qui renforce le côté percutant, toujours sur le sarrazin avec quelques amers et des cerises griottes. Là aussi, à mettre à table.
Lemon Tree Ancienne version : (malt, avoine, pomme, coing, safran, fleurs de sauge ananas, houblons, lies de viognier et pinot blanc. Elevage en fût de chenin. 6 mois de fermentation et macération avec les fruits et les plantes + 4 mois en bouteille) Couleur or, nez fruité, très abricot, pêche, épices. Bouche très vive, punchy, fraîche, désaltérante, avec une grosse longueur salivante.
Lemon Tree version coing : (petit changement de recette sur ce nouveau batch avec beaucoup plus de coing) La couleur est bien plus sombre, le nez moins punchy-agrumes, mais plus mûr, pâte de coing, rooibos, caramel. Bouche bien sèche, un peu moins punchy que l'ancienne version, plus marquée fruits confits, plus hivernale.
Country road takes me home : (malts, houblons et cépages hybrides non déterminées. Levures des raisins hybrides. Macération carbonique de grappe entière pendant 3 jours. 8 mois de fermentation et macération en grès + 3 mois de fermentation en bouteille) Une version un peu plus facile d'accès que celle de l'an dernier qui était plus punchy et un peu plus aigre, plus vineuse aussi, celle-ci semble un peu plus sage en l'état, mais à voir dans un an... Son caractère vineux plus marqué que sur les autres devraient permettre des accords différents.
Down to the River (rivière) : (malts, houblons + 70 fruits et plantes de bord de rivière. Levures sur fleurs de griottiers et prunes vertes. 6 mois fermentation et macération en fût + 4 mois en bouteille) Couleur qui tire sur le marron, très beau nez, expressif et complexe, plein de mélisse, cannelle, plantes de Montagne (évoque une rivière en altitude), menthol, miel. Bouche avec beaucoup de peps et une très jolie texture, très dense et intense pour 3%, beaucoup de longueur, acidulée, plus sur la fraîcheur des plantes, que l’attaque qui est plus miellée. Grandiose ! La version "Montagne" bue il y a quelques mois était beaucoup plus marquée chartreuse, origan etc... avec les mêmes qualités de bouche. Le comparatif s'annonce exceptionnel dans quelques années !
Cherry blossom girl : (levures de fleurs de griottes. Divers malts et houblons. Cuve de moût de bière en refroidissement sous le griottier en face de la brasserie pendant 24h. 1e fermentation en fût de chenin d’Anjou pendant 8 mois + 2 mois de fermentation en bouteille) Couleur blonde, nez très floral et céréalier, plus "neutre" que River. Superbe bouche avec une sorte de rondeur miellée à l'attaque, cire, fleurs, puis l'acidité arrive en fin de bouche pour étirer la finale avec beaucoup d'umami.
Cidre 2024 : (4 variétés de pomme. Vieilli en fût de pinot noir d’Henri Chauvet) Couleur rose foncé un peu fluo et trouble en l’état, nez étrange de bonbon, voire malabar, on s’attend à du sucre. La bouche est sèche, percutante, amère, très légère en alcool aussi. Déroutant.
Hydromel : (avec des lies de vin, en cours de fermentation) c'est le seul qui ne se goûte pas très bien en l'état, un hydromel à 2%, mais c'est normal sur du miel me dit Or, il faut toujours beaucoup plus de temps pour que ça fermente, il faut juste être patient.
Un essai est en cours de fermentation de riz en collaboration avec des brasseurs de saké japonais !
Attention qu’ici chaque batch est unique, en fonction des levures, des plantes ou des fruits disponibles. Il est donc tout à fait possible de tomber sur une version différente ayant pourtant la même étiquette ! Il est impossible de demander à la nature d’être identique, elle est en perpétuelle mouvement.
Etiquettes par Moshe Kassirer, certifiés éco-responsables, comme les bouteilles.
Et si Or avait tout compris, s’il avait trouvé le moyen d’obtenir tous les avantages du vin naturel sans les défauts potentiels ? Ou est-ce un tort de ma part de vouloir comparer ce monde des fermentations spontanées à l’univers du vin. Me voilà complètement déboussolé. Dans quelques heures je dois reprendre les dégustations, et je me demande bien comment est-ce que je vais pouvoir faire après cette rencontre…
Into the wild : (malt d'orge, malt de lé et flocons de 5 céréales. Houblons allemands. Levures de raisins, pruniers, groseille, tronc de chêne. 2 mois de fermentation + 2 mois de fermentation en bouteille. Elevage dame-jeanne, fût de chêne, fût de chataignier, amphore en grès) A prendre comme une porte d'entrée de la gamme, avec un travail "uniquement" sur les levures, pour voir ce qu'elles apportent. Bière légère, un peu maigre peut-être par rapport au reste de la gamme, mas fraiche, citronnée, levurée, avec une belle acidité, plutôt une bière de soif, pour l'été, u pour accompagner des légumes crus.
Ready or not here I come you can't hide : (malts, avoine, pommes, coing, houblons. Levures de marc de roussanne, viognier. 6 mois de fermentation et de macération avec les fruits en fûts et inox + 4 mois en bouteilles) Influence des fruits pas trop marquée ici, bière qui semble avoir moins d'acidité que la précédente, base qui semble un peu plus torréfiée.
All that I can see is just a yellow lemon tree : (malt, avoine, pomme, coing, safran, fleurs de sauge ananas, houblons, lies de viognier et pinot blanc. Elevage en fût de chenin. 6 mois de fermentation et macération avec les fruits et les plantes + 4 mois en bouteille) Bien plus fruitée que la précédente, beaucoup de peps ici, petite touche aigre bien intégrée qui rajoute du peps, plus de volume, et beaucoup de longueur.
Country roads Take me home : (2022 pour celui-ci, les autres étaient des 2023. Un an de plus en bouteille. Macération carbonique de carignan en grappes entières puis la bière est ajouté pendant la carbo. 8 mois de fermentation et macération en tout + 3 mois de seconde fermentation en bouteille.) Couleur rouge claire, nez entre bière et vin, griotte, petits fruits rouges acidulés. Bouche qui a plus de texture que les autres, on sent que l'année en bouteille a été bénéfique, il faudrait toutes les garder dans l'idéal, semble plus posée, bulle présente mais plus arrondie par le volume de la bière, la finale reste acidulée, très fraîche et pure, sur les fruits rouges. Impression de vin nature, mais levurien et non bactérien, qui ne pourra jamais avoir de déviance même après une très longue ouverture. Bravo !
Down to the River : (version Montagne, près de 70 plantes et fruits !) Un nez incroyable rappelant la chartreuse, la gentiane, la verveine, un côté épicé marqué aussi. La bouche est sur les arômes du nez, beau volume, toujours des bulles fines, de la fraîcheur, très digeste, complexe et long.
Mosaique - All that I can see is just a yellow lemon tree : (version de 2021 ou 2022 ? recette différente de 2023 en tout cas) fermentation spontanée à 3% avec fruit et finish en fût de vin, toute en tension et en acidité, avec du peps, de la fraîcheur, de la longueur, très facile à boire, réveille les papilles. TB++.
Soirées A la recherche de l'umami
La conférence de Gabriel Lepousez, docteur en neurobiologie et membre de l’Institut Pasteur, en février 2022, a révolutionné le monde de la dégustation. Cette dernière est disponible ici : https://www.larvf.com/qu-est-ce-que-la-salinite-dans-le-vin,4781056.asp. Partant du fait qu’il n’y a pas de sel/sodium dans le vin (ou en tout cas pas à un seuil détectable par notre salive), ni d'iode (sauf bromophénol en cas de défaut) ce que nous décrivons comme de la salinité, est en fait autre chose : de l’umami. Ce qui signifie que cette salinité ne provient pas du tout du sol, que ce n’est pas une forme « minéralité » puisée par la plante, mais qu’elle provient plutôt de méthodes de vinifications.
A voir aussi : Arte – Les Pouvoirs secrets du goût, sur le lien entre les saveurs et l'évolution de l'espèce.
L’umami c’est la 5e saveur (après acide, amer, salé, sucré), démontrée dans les années 1990 en France, mais bien avant au Japon. On le traduit souvent par « savoureux », c’est une sensation qui se produit plutôt en fin de bouche, une sorte de rondeur grasse et saline, persistante, enveloppante (alors que le sel est asséchant) qui fait saliver et donne envie d’y revenir. Ce sont ces trois pôles que nous avons cherché dans les fins de bouche des vins (enveloppant-salin-salivant).
L’umami provient des acides aminés, que l’on trouve majoritairement dans les protéines. C’est principalement le glutamate (dont on enrichit aujourd’hui de nombreux aliments…), mais aussi les nucléotides et l’acide succinique.
On trouve l’umami dans des composés riches en protéines, mais pour cela il faut « casser les briques de protéines », ce qui va être le cas dès qu’il y a maturation, fermentation… Ce sont donc les fromages affinés (vieux comté, vieux parmesan), les viandes et charcuteries type vieux jambon cru, les bouillons qui mijotent longtemps que ce soit à base de viande ou poisson, la sauce soja qui est fermentée… On en trouve aussi dans le lait maternel, d’où le côté épais et appétant.
L'umami dans le vin
Dans le vin, pour qu’il y ait de l’umami il faut :
- Des levures : autolyse des lies, en cuves, en fûts ou même en bouteille (« les méthodes champenoises »).
- Le déficit d’azote des sols pauvres (granits…) entraîne des fermentations longues lors desquelles les levures vont fabriquer de l’acide succinique.
L’umami fonctionne par synergie : il y a un coefficient multiplicateur s’il y a à la fois des nucléotides et du glutamate. De même un vin umami + un met umami (champagne et huître par exemple) fait synergie.
Interrogé sur le seuil de perception de l'umami, Gabriel Lepousez nous a donné les chiffres suivants : 50-100mg/L pour le glutamate dans l'eau et 0,3g/L pour le succinique dans l'eau. Or certaines boissons dépassent largement ce seuil, montant à plus de 200mg/L en glutamate et 2g/L en succinique. Ce sont en premier les sakés, puis les champagnes, puis les bières et enfin les vins non effervescents. Mais le chercheur nous a bien alerté sur le fait que nous aurons une perception bien plus importante si nous avons un vin avec un peu d'umami, un peu d'acide succinique voire un peu de nucléotide que si nous avions uniquement du glutamate en grande quantité.
Enfin, il faut savoir que le seuil de sensibilité entre 2 personnes est assez faible, contrairement à l’amertume ou à l’odorat par exemple. L’umami est bien plus universel.
Soirée Umami n°1
1 Alessandra Divella (Lombardie), Blanc de Blancs Spumante Dosaggio Zero 2019 (100% chardonnay) : Couleur déjà dorée, nez de fruits jaunes et fruits secs, petite touche d’oxydation ménagée, encore que ce soit léger pour un vin de Divella qui en plus de liqueur de tirage contient quelques fûts sous voile (façon Selosse). La bouche est magnifique, mûre, pourtant non dosée, avec du volume, des bulles fines et une sensation très umami en finale, de loin plus que tous les autres vins. Accord parfait avec un vieux parmesan. TB++.
2 Nanclares y Prieto (Galice), Rias Baixas Dandelion 2023 (100% albarino) : une robe claire, un nez sur la pêche, voire même ananas avec l’ouverture, bouche fraîche et tendue, plus sur les agrumes, on sent l’élevage sur lies à la texture mais aussi à la finale où le caractère umami est bien présent et fait saliver. TB.
3 Jérôme Bretaudeau, Muscadet Gaïa 2022 (100% melon de bourgogne) : couleur un peu plus dorée, nez qui au départ fait un peu chardonnay en autolyse avec une touche allumette. La bouche est à la fois énergique et avec un beau volume, plus de gras que dans le vin précédent, on sent la malo, elle se retend sur la fin avec une sensation saline/umami présente, peut-être un peu moins que sur le Nanclares, mais peut-être plus enrobée par le gras du vin. TB.
4 Kinryo, Saké Junmai Ginjo Setouchi Olive 2021 : un saké fruité, muscaté avec ce type de levures ramassées sur des oliviers. La bouche est presque huileuse derrière les vins, un peu de sucre, très peu d’acidité, les 15% d’alcool se sentent bien en comparaison. Il y a la sensation enveloppante mais pas forcément la salivation ni le côté appétant ici.
5 Sérol, Côte Roannaise Pedrizière 2023 (100% gamay) : Couleur grenat, légèrement violette sur les bords. Nez plein de fruits mais aussi de poivre et de violette. La bouche est légère en alcool, fruitée, florale, poivrée, avec une vraie sensation terroir dans le fond, belle allonge saline/umami, un peu moins que sur les blancs mais probablement le plus marqué des rouges. Très bon accord avec un vieux jambon corse. TB+.
6 Henri Chauvet, Vie Ordinaire pinot noir (à Boudes) 2022 : un pinot clair et très trouble, pointe de gaz à l’ouverture, très beau nez très fraise écrasée, pivoine, pot-pourri, bouche légère en alcool, pas de tannins, beaucoup de fruit, éclatante et évidente, par contre le côté umami n’est pas vraiment présent. J’étais sûr de l’avoir senti sur ses gamays du coteau volcanique, je voulais savoir ce qu’il en était du pinot noir… Comme quoi, certains cépages semblent peut-être plus propices. TB+.
7 Abbatucci, Faustine 2023 (Ajaccio) : (100% sciaccarellu sur granit) Couleur claire, nez de grenadine, fraise écrasée, orangette, bouche avec beaucoup de gourmandise, un peu confiturée, peu de tannins, les 15% ne se sentent pas. Par contre pas vraiment d’umami sur cette bouteille, nous avions déjà eu par le passé des sensations de salinité sur les vins du domaine que ce soit sur les vignes pulvérisées à l’eau de mer ou non. TB.
8 David Reynaud, Cornas Rebelle 2021 : (100% syrah) une syrah sur granit colorée, au nez classique, pur, de violette, lardé, fruits noirs, olives. Bouche en fraîcheur (12,5%) et en finesse, noble et élégante, avec une finale où la sensation saline/umami est bien présente. TB+.
9 Barbeito, Madère Boal Reserva 5ans (100% boal) : un jeune Madère parfaitement réalisé, avec un bel équilibre entre sucrosité et acidité, un peu d’oxydatif mais aussi du fruit, gourmand, sans être lourd, la finale est très clairement umami. Accord parfait avec une vieille mimolette. TB+.
Soirée umami n°2
1 Divella (Lomardie), Blanc de Noirs Spumante Dosaggio zero 2017 (100% pinot noir. 48 mois sur lattes) : Un blanc de noirs sans austérité, à la matière mûre, bulle fine, avec une légère oxydation ménagée mais pas si poussée que ça, surtout très umami sur la finale. Ca commence bien. Toujours un accord réussi sur le parmesan. TB++.
2 Phelan Farm (Californie), Brij Albarino 2023 Santa Barbara County (100% albarino) : (domaine conseillé par Rajat Parr, achat de raisins en biodynamie sur cette cuvée. Elevage sur lies) Couleur or et trouble, nez un peu nature, fermentaire, pomme, levure, citron confit. Très belle bouche surtout, qui attaque très droite, citronnée, précise, aucun exotisme pour un albarino, elle finit très salivante, le côté enveloppant arrive sur la fin de bouche, c'est très appétant. Clairement en plein dans le thème pour tout le monde. TB+.
3 Tolpddle (Tasmanie), Coal River valley chardonnay 2022 : (sols silice et grès) chardonnay travaillé sur lies avec un tiers de fûts neufs, très bourguignon dans l'esprit, très porté allumette et autolyse à l'ouverture. Bouche fraîche, elle acidité, toujours ce côté grillé des lies, léger beurré en se réchauffant, c'est long et salivant, encore jeune, un peu plus soufré que le précédent. Il y a de l'umami mais un peu moins. TB.
4 Sérol, Côte Roannaise Pedrizière 2023 (100% gamay) : Couleur grenat, légèrement violette sur les bords. Nez plein de fruits mais aussi de poivre et de violette. La bouche est légère en alcool, fruitée, florale, poivrée, avec une vraie sensation terroir dans le fond, belle allonge saline/umami, un peu moins que sur les blancs mais le plus marqué des rouges avec Piedrasassi. Très bon accord avec un vieux jambon corse. TB+.
5 Piedrasassi, Santa Barbara County syrah 2021 : (domaine de Rajat Parr et Sashi Moorman) une syrah qui n'est pas sur granit ici, mais travaillée sur la fraîcheur, sulfitée à la mise uniquement, sans bois neuf, à la couleur sombre, au nez très syrah de lard fumé, d'olives noires voire d'anchois. Une bouche fraîche, avec une belle acidité, pas très tannique, à la limite de la sous-maturité pour certains, mais qui semble très saline et umami, poivrée aussi, très salivante, bien marquée par les olives noires. Encore plus umami que le Cornas de David Reynaud. TB+.
6 Sant’Armettu, Vin de Corse Sartène L’Ermite 2022 (100% sciaccarellu) : (granit. 9 mois foudres) Couleur très claire, nez de grenadine, fraise, pivoine, beaucoup d'épices, badiane, bouche assez ronde, petite sensation de sucrosité, peu de tannins, très gourmande, les 15% ne se sentent pas du tout, beaucoup de charme, mais pas très umami. TB+.
7 Brasserie Mosaïque, Country roads take me home 2022 : (Macération carbonique de carignan en grappes entières puis la bière est ajouté pendant la carbo. 8 mois de fermentation et macération en tout + 3 mois de seconde fermentation en bouteille + 1an en bouteille) Couleur rose trouble, nez un peu réduit à l'ouverture, puis sur le pamplemousse rose, groseille, pivoine, cerise aigre. Bouche avec beaucoup de peps, très légère, 3%, sans manquer de corps, acidulée, légèrement aigre, la finale est bien salivante. Si le style très percutant a beaucoup fait parler, le finale est clairement umami.
8 Arcana, Semillon 2021 Valle del Itata : (premier millésime avec de l'oxydatif) Un sémillon original, qui se goûte un peu comme un Fino sur ce millésime, petite touche oxydative légère, floral, légèrement miellé, frais, avec une certaine salinité. Un peu moins umami que le suivant ou que le Phelan Farm cependant. B+.
9 Marius Perron, Château-Chalon Vigne aux dames 1978 : une légende du vin jaune, couleur or profond, nez pas si oxydatif que ça. Comme parfois sur les vins jaunes la dimension noix des premières années s'est fondue dans des notes complexes de safran, d'abricot sec, d'épices, de miel, de cire, de café, d'orange confite, c'est très élégant pour un vin jaune, encore fringuant. A l'ouverture on peut lui reprocher un petit manque d'intensité, le lendemain à température plus élevée il a retrouvé sa fougue. Pour le coup, l'umami est bien présent en finale, salin et très enveloppant. Une grande bouteille. Merci Michel ! TB++.
Bonus : Terrebrune Bandol blanc 2019 joli nez aromatique, pêche, abricot, buis, miel, la bouche n'est pas lourde, en finesse pour un Bandol blanc, mais sans avoir l'allonge saline des précédents. B+.. Château Caillou Sauternes cuvée Prestige 2002 joli liquoreux pas trop pour finir, TB. Brasserie Mosaïque Down to the River Montagne 2023 très belle bière aux notes de verveine, chartreuse, épices de montagne avec beaucoup de fraîcheur et de peps, mais n'a pas semblé très umami..
Conclusion
Les vins effervescents étaient clairement marqués par l’umami, les blancs à peine moins. C’était moins évident sur certains rouges.
La soirée a permis de poser de nombreuses questions. Les vins blancs proches de la mer ou de l’océan toujours décrits comme salins le sont-ils vraiment ou est-ce seulement un raccourci de l’esprit ? Est-ce qu’ils sont souvent travaillés sur lies ? Travaillés dans le but de s’accorder avec des fruits de mer riches en umami ?
Et inversement, peut-on considérer que d’autres données renforcent la sensation umami ? Est-ce que la barrique trop présente ou la surmaturité peuvent "couper" la sensation umami ? Est-ce que l’acide tartrique élevé qui fait également saliver peut créer une sorte de confusion avec l’umami ? Est-ce que la fraîcheur des vins en climat méditerranéen/océanique peut jouer aussi ? Certains cépages sont-ils plus propices (la syrah avec son côté olive noir voir anchois, la petite arvine avec sa dimension clairement salée pour le coup ?)
Par exemple les Manzanilla de Sanlucar, toujours décrites comme plus salines que les Fino de Jerez ou ceux de Montilla-Moriles (eux en cépage PX) le sont-elles réellement ? Est-ce uniquement de l’umami ? Un climat plus frais ? Une façon différente de travailler les vinifications ? Ou un combo cépage/acidité/alcool plus bas…. ?
Domaine de 15ha repris par les fils en 2015. Vins vinifiés sans intrants, légèrement sulfités à la mise, vinifiés sur lies longtemps, en grands contenants.
Robert Denogent - Les sardines 2021 22 mois Macon-villages : (12,5%, non colé, non filtré, 20mg à la mise) Couleur or et trouble, nez très citron, à peine pomme blett en se réchauffant, un peu de lies aussi. Bouche très droite, laser, énergique, citronnée, réveille les papilles, finale très salivante et umami où on sent les lies. On y retourne et la bouteille se vie très vite. En se réchauffant, le vin perd un peu de peps et il perd de son intérêt qui n'est clairement pas l'aromatique mais la fraîcheur, mais peu importe il ne reste plus grand chose. TB.
Créé en 2021 par Aurélie Parla et Julien Maublanc. 5 hectares en biodynamie, vinif en nature, conseillé par Ganevat à leur début.
Domaine La Grapp'A, La Pierre 2022 savagnin Vin de France : (plantation de 1974 sur la commune de Buvilly exposée Nord à 410m. Marnes grises du Lias. Elevage 2ans en 400L)
Couleur or et trouble, nez très "nature-jurassien" qui rappelle de suite les Overnoy-Kagami-Ganevat... avec de l'autolyse sésame grillé, pop-corn, du citron confit, des fruits secs, la petite volatile bien intégrée, c'est diablement efficace et bien maîtrisé. La bouche a pas mal de gaz à l'ouverture, énergique, dense, mûre, pourtant seulement 12,5% sur l'étiquette, sur les arômes du nez, un peu épicée aussi, fin de bouche sur de petits amers, de l'umami, finale légèrement brouillonne pour chipoter. On sent qu'il faut pas trop traîner à boire la bouteille (mais faut quand même dégazer un peu). Pour un second millésime c'est très convaincant, si jamais ils arrivent à prolonger encore un peu plus les élevages etc... ça pourrait même devenir grand. TB+.
Domaine créé en 2020 par les allemands Niko et Svenja Meyer. Environ 1000 bouteilles sur le premier millésime et 5000 maintenant. Deux aligotés, un chardonnay sont produits en blanc, deux Côte de nuits et un Savigny en rouge.
Savigny-les-Beaune rouge Les Planchots de la Champagne 2022 : (15% grappe entière, ce qui est rare pour le domaine qui égrappe plus souvent à 100%) Couleur rubis, brillante. Nez éclatant, fruits rouges un peu sucrés type cerise, floral, vanille. Bouche gourmande, avec beaucoup de fruit, assez légère en alcool, toute en rondeur, élevage vanillé encore bien présent. La finale est assez courte, arrondie par l'élevage, elle manque d'allonge et d'acidité à mon goût. B.
L’ether créatif (Marina et Dede Santos à Nevy-sur-Seille), Divergent Vin de France 2022 : (gamay du Jura, sans sulfites ajoutés) Couleur très claire, nez qui fait plus poulsard que gamay, petits fruits rouges, groseille, pivoine, épices. Bouche légère, peu tannique, facile, fraîche, simple, mais très plaisante, propre, finale un peu acidulée et épicée. Très plaisant. TB.
Domaine de 1,5ha pour le moment, premier millésime en 2020. Née en Allemagne Philine Isabelle a fait ses études à Mannheim, puis ses stages chez Burklin-Wolf, Heinrich, puis Fenocchio. Elle se lie ensuite d’amitié avec Marta Rinaldi et travaille quelques temps au domaine, dont elle va s’inspirer. Travail en bio, tradi, peu interventionniste.
Philine Isabelle, Dolcetto d’Alba 2021 : (vinifié chez Rinaldi)couleur grenat, nez assez classique de dolcetto, sur les fruits noirs type mûre, légèrement floral (violette), aucun boisé ressenti. Bouche juteuse, fruitée, avec une bonne acidité, demi-corps, quelques petits tannins, longueur moyenne. C'est plutôt bien fait mais sans sortir du lot par rapport aux bons producteurs du coin. A ne pas payer trop cher donc pour ce domaine déjà très recherché sur la toile. B+.
Aries a été créé par Paul Boeuf en 2020. Après avoir travaillé chez Boisset, Drouhin France et Oregon, puis plusieurs années chez Roulot et Chacra, il devient maître de chai chez JR Germanier. Il commence son petit projet personnel en 2020, avec un travail en bio, biodynamie, peu interventionniste, sur la finesse.
Aries, Argali syrah AOC Valais 2021 : (vinifié chez JR Germanier. Parcelle La Bernerey, située sur Conthey. Elevage fûts non neufs de 228 et 400L. 13,5%) Robe plutôt claire pour une syrah, le nez demande un peu de temps pour s'ouvrir, très subtil et élégant, aucun boisé ni surmaturité ici, des fruits rouges et noirs, pivoine, légèrement lardé. Ce jour-là c'est la bouche qui m'a impressionné, pas un gros volume, mais beaucoup d'allonge, grain de tannins très fin, sans bois, sensation minérale caillouteuse et surtout très salivant, avec une acidité élevée, toujours un beau fruité, du floral, un peu de lardé, finale très saline et appétente. Le lendemain toute petite touche de volatile qui apparait dans le fond. Imaginez un Thierry Allemand des grands jours à 13,5% d'alcool ! Gros coup de cœur pour une première rencontre. TB++.
Jeune vigneron qui vient de reprendre 1,2ha du domaine familial Geierslay (qui devrait prendre petit à petit plus de surface) après avoir fini ses études chez son ami Julia Haart.
Max Kilburg, Ohligsberg riesling trocken 2023 : (AP27) Couleur claire, nez encore un peu aromatique à l'ouverture, fruits blancs assez mûrs, eucalyptus, notes classiques de riesling terpènes/pétrole dans le fond. Très belle bouche, très énergique, sèche, minérale, très caillouteuse, tout en étant mûre et avec un beau volume, grosse longueur salivante, sensation minérale marquée, presque des petits tannins, beaucoup d'allonge. Très beau riesling, bien né, avec un gros potentiel de garde. TB++.
Max Kilburg, Ohligsberg riesling kabinett 2017 (AP 18) Moselle : (jeune vigneron formé chez Julian Haart, premier millésime en 2015. Parcelle grand cru. Schistes gris bleu et quartzite, expo ouest-sud-ouest) Couleur or, joli nez avec un peu d’évolution déjà. Bouche digeste car très légère en alcool, sucres autour des 50gr, manque un poil d’acidité pour être parfait. TB.
Domaine créé en 2022, sur 14ha par Lionel et Pauline Hupolox. Certifié bio, pratiques biodynamiques. Lionel s'est reconverti après une carrière dans le conseil et le digital. Il a fais ses stages chez Ogereau, Bellivière et Terre de l'élu.
Domaine des Grouas - Les Onglés Anjou blanc 2022 : Couleur or pâle, nez assez classique de chenin sur la poire, le coing, l'acacia, la tarte aux pommes. Bouche qui à l'ouverture manque un tout petit peu d'intensité, un poil diluée, par contre c'est frais pour 2022, peu d'alcool (12,5%), sans manquer de maturité pour autant. Le soir le vin a pris un peu de volume avec l'aération, c'est assez long, salivant, il me manque toujours un peu d'intensité et de peps pour être parfait. Mais pour un premier millésime c'est prometteur. TB.
Jean-Baptiste Boudier, après des expériences viticoles en France dans des domaines renommés (Haut-Brion, Gauby, Rossignol, Vieux Télégraphe) et en Nouvelle-Zélande, s'est installé à Pernand-Vergelesses en 2015, sur 3 hectares.
JB Boudier, Savigny-les-Beaune 2023 : (2/3 peuillets, 1/3 Ez Connardizes. Bas de coteau, pas de VE en 2023. Elevage 20% fûts neufs 1an) Couleur soutenue pour un pinot, nez avec un beau fruité cerise, mûre. Bouche sur le fruit, gourmande, aux tannins soyeux, pas d’élevage ressenti, c’est juteux, reste frais pour le millésime, on sent la largeur des bas de coteaux argileux, pas de grosse allonge ici, mais très efficace, semble déjà prêt à boire. TB.
Jean-Baptiste Boudier, Aloxe-Corton Les combes 2023 : couleur soutenue également, nez plus complexe, fruité, floral, petite touche d’élevage déjà bien intégrée. Très belle bouche, juteuse, gourmande, tannins fins, déjà très accessible en l’état, avec aussi du potentiel de garde, reste frais pour 2023, très belle longueur, un coup de cœur unanime. TB++.
Margherita Otto, Langhe Nebbiolo 2022 : (domaine créé dans les années 2010 par Allan Manley, un américain passionné de vin, passé chez Altare puis longtemps chez Bartolo Mascarello. Vignes sur Serralunga et Monforte. Tradi) Un peu plus coloré, plus mûr, plus fruits noirs, plus de volume en bouche, là aussi les tannins sont encore serrés, à attendre, mais vraiment proche d’un Barolo.
Margherita Otto, Barolo 2020 : (vigna rionda, ginestra, vignane, coste di rose) Plus coloré que les Giulia, nez plus « Barolo », goudron, fraise, pivoine, petite touche de volatile parfaitement intégrée dans l’ensemble. Bouche où on sent le millésime plus chaud que 2021, sans excès, plus de volume et de maturité, tannins plus enrobés du coup, c’est accessible en l’état et très noble. TB++.
Micro-négoce créé en 2022 par Vincent Quenard, originaire de Savoie, puis passé chez Trapet et En Belles Lies. Achat de raisins, mais les vendanges sont faites par le domaine.
Maison Altisolis - Maranges rouge 2022 : (petite proportion de VE, macération 3 semaines en cuves bois, puis élevage 1an en fûts de 4à5vins) Couleur assez sombre, nez plutôt orienté fruits noirs pour un pinot, assez simple. Bouche fraiche, peu d'élevage, peu d'alcool pour 2022, un peu austère, avec des tannins qui serrent encore un peu la finale. Ca manque un peu d'élégance et de gourmandise, et pas forcément une grosse profondeur pour compenser. Aucun défaut sinon, plutôt précis. B.
Jean-Benoît Goulabert. Créé en 2020 dans le hameau de Combret, près de Villefort, à l'est du département de la Lozère, à 850 m d'altitude. Spécialisé dans les cépages hybrides.
Chamounet : Loulou macération de Floréal 2023 (13,4%) Couleur orange foncée, trouble, nez sur l’abricot, le melon, un côté un peu exotique/litchi façon bière IPA. Bouche où on sent une macération assez poussée, aromatique, tannins présents, il y a du volume, manque un peu d’acidité et de peps à mon goût, mais sinon c’est plutôt bien fait, à réserver aux amateurs de vins oranges natures funky tout de même. B+.
A la Fraîche 2023 : (artaban + 20% syrah) Couleur violine, nez très primeur, cerise, bonbon. Bouche jus de fruit, légère en alcool, peu de tanins, juteuse, facile, simple, il faut boire la bouteille assez vite, la volatile prend vite de l'ampleur et finit par dominer le vin. B.
Travail en bio à l'ouest de Reims, sur 2,3ha depuis 2021, après des expériences chez Julien Guillot, Tarlant et David Léclapart.
Leclere-Minard - Coteaux Champenois blanc Le Chemin des Roses 2020 : (meunier, parcelle à Courmas, vallée de l'Ardre plantée en 1970. Elevage fûts et demi-muids, non collé, non filtré) Couleur or, à peine saumonée, nez de blanc de noirs, fruits rouges, pomme, brioche. La bouche combine volume, vinosité et tension, bien sûr très compliquée à trouver pour ceux qui étaient à l'aveugle. Quand on le sait il y a clairement le côté joli champagne sans bulles, avec une finale crayeuse qui allonge bien. Très intéressant. TB+.