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Mon carnet Vin
23 septembre 2023

Soirée Chablis

Soirées Chablis

carte chablis

La plupart des informations suivantes proviennent de l'excellent site monocépage.com : http://monocepage.com/concept-des-chablis/

 

Située au Nord de la Bourgogne, dans l'Yonne, l'AOC Chablis bénéficie d'un climat très froid et humide. L'AOC Chablis a été aggrandie au fil du temps, jusqu'à atteindre 6800 hectares (103 en Grands crus, 735 en Premiers crus, 4400 en Chablis ! et "seulement" 1550 en Petit chablis).

Chablis est une AOC très "mécanisée", avec un bon espacement entre les rangs (densité à 5 500 pieds/ha minimum), des vignes palissées taillées le plus souvent en guyot double (14 yeux par pieds maximum), des rendements autorisés élevés (60hL/ha en Chablis avec un butoir poussé à 70hL certaines années, 54hL/ha butoir à 64 en Grand cru) et un taux d'alcool minimum autorisé très bas (10° en Chablis, 11° en Grand cru). La chaptalisation y est bien sûr autorisée.

 

Géologie

roche chablis

Deux types de roches composent les sols chablisiens : le calcaire du Barrois de l'ère Portlandienne (en haut) et le fameux calcaire à exogyra virgula "fossiles d'huîtres" de l'ère Kimméridgienne. La première repose sur la seconde en suivant une pente de 2à3%. Si bien qu'au sud de l'AOC on trouve principalement du kimméridgien, au nord de l'AOC du Portlandien. Quant au secteur central (celui des premiers crus et grands crus), la vigne est plantée dans du Portlandien allant de 35cm à 1m environ, avec en-dessous une roche mère kimméridgienne. Or, nous savons aujourd'hui que ce sont bien dans les premières dizaines de centimètres que tout se joue : "Une autre idée reçue doit être mise en perspective : l'origine des nutriments dont le cep a besoin. Dans la roche mère les minéraux ne sont pas immédiatement disponibles pour les racines... Le microbiote et le complexe argilo-humique jouent alors un rôle clé dans le biodisponible de ces éléments pour la plante. Ce dernier est un peu le coffre-fort" (Mille Vignes, Pascaline Lepeltier). Bref, la légende du chablis kimméridgien est en bonne partie usurpée.

 

D'où provient alors ce fameux arôme "coquille d'huître" toujours associé à Chablis ? D'abord, de notre cerveau, car nous avons été conditionné depuis de nombreuses années à appeler un certain arôme "coquille d'huître". Mais conditionné par quoi/qui ? Il faut bien comprendre que sur cette grande AOC, l'INAO a longtemps eu beaucoup de vin à vendre, ce qui était loin d'être évident à une époque où les vins étaient très acides, maigres, en sous-maturité, parfois sans malo... Si le Muscadet avait pour lui la proximité de la mer pour l'accord huître/citron, le Chablis devait trouver une justification pour cet accord facile. Avec ces petits fossiles dans le sous-sol, l'accord sur le "pont aromatique" était une aubaine. Et voilà qu'on forme les futurs vignerons, les sommeliers, les consommateurs... à cette légende pendant que l'on vend sur toutes les tables parisiennes puis du monde entier du Chablis avec les douzaines d'huîtres. Demandez à un Raveneau si ses belles cuvées s'accordent bien avec l'huître ! Sancerre, par exemple, tout aussi kimméridgien n'a pas pu bénéficier de la même "typicité de son AOC" (heureusement, le silex fera bien l'affaire !). Ensuite, comprenons bien aussi que le goût particulier que l'on trouve parfois à Chablis commuément appelé "coquille d'huître" n'est guère étonnant pour un chardonnay sur climat froid, dans un sol calcaire, donc issu de sédiments marins...

Heureusement pour la qualité des vins de Chablis, dans les années 1980, deux domaines précurseurs, Raveneau et Dauvissat, ont eu l'ambition de montrer que de grands vins pouvaient être issus de ces terroirs, à condition de limiter les rendements, de vendanger à la main, de travailler les sols, de rallonger les élevages, de passer les vins en fûts, de faire les malos... Ils sont désormais suivis par une nouvelle génération de vignerons très talentueux.

 

Les expositions

 Ce n'est donc pas vraiment la géologie qui distingue les différentes parcelles du centre du village (attention tout de même aux différences géologiques entre les bas et hauts de coteaux), mais plutôt les expositions. Ce qui ne veut pas dire qu'un climat possède une homogénéité dans son exposition ici (voir le cas de Valmur par exemple). Globalement, la rive droite du Serein est exposée Ouest Sud-Ouest et bénéficie donc du soleil chaleureux du soir, alors que la rive gauche orientée Est Sud-Est bénéficie de la lumière plus fraîche du matin. Les grands crus sont donc en règle générale plus solaires et plus opulents que les premiers crus de la rive gauche. Les vallées possèdent souvent un "adroit" et un "envers", l'envers étant souvent trop dans l'ombre et "déclassé en simple" Chablis.

chablis expositions

 

 

 Soirée n°1

1 Moreau Christian & Fabien, Chablis 1er cru Vaillons 2017 : (assemblage de plusieurs climats du regroupement Vaillons. Elevage cuves et fûts) Couleur or pâle, joli nez, classique, fruits jaunes, notes minérales, floral. Bouche qui combine un léger gras confortable à l'attaque puis s'étire ensuite grâce à une belle acidité sur des des notes d'agrumes, avec une finale assez longue et salivante. On commence très bien. TB.

vaillons et montmains

 

2 Vocoret Yvon & Laurent, Chablis 1er cru Fourchaume 2017 : (élevage cuves. Vignes sur Fourchaume même) Couleur qui tire sur le doré, nez plus mûr que le précédent, presque sur la mangue, la goyave, on sent le terroir plus solaire. La bouche est un peu plus simple avec moins de fond et de longueur. B.

 

3 Grossot Corinne & Jean-Pierre, Chablis 1er cru Mont de Milieu 2017 : (élevage cuves) Couleur or pâle, nez proche du Vaillon de Moreau, fruits jaunes... Bouche plus en tension, un peu moins de gras à l'attaque, semble du coup un peu plus minéral, jolie longueur pour un premier cru. TB.

 

4 Dauvissat Vincent, Chablis 2012 : (élevage fûts) Couleur guère plus évoluée, nez très minéral, la fameuse "coquille d'huître", un peu croûte de fromage, miel. Bouche toute en tension, encore jeune, énergique, pas un gros volume, mais une finale vraiment salivante, qui porte le vin très loin, très digeste et très fraîche, impressionnante pour le niveau d'appellation. Un vin pile à point, pas le plus complexe, mais celui qui offre le plus de plaisir. TB++.

 

5 Raveneau Bernard & Jean-Marie, Chablis 1er cru Butteaux 2016 : (élevage fûts) Couleur un peu plus dorée, nez un peu plus mûr, petite touche d'élevage, plus jeune. Bouche avec plus de volume, léger gras à l'attaque, plus d'opulence, plus de complexité, la trame minérale est bien là dans le fond, beaucoup de longueur, encore un peu trop jeune dans l'idéal, comme souvent avec Raveneau, mais la densité est impressionnante. A peine moins de plasir immédiat que le Dauvissat mais plus de potentiel. TB++.

 

6 Pattes Loup (Thomas Pico), Chablis 1er cru Butteaux Mise Tardive 2018 : (élevage demi-muis puis cuves) couleur plus foncée, qui tire sur le doré, plus trouble aussi. Nez très typé "nature", réduction sur lies, volatile haute, citron confit, poires mûres, notes de malt/whisky. Bouche très énergique pour 2018, avec du volume, des fruits mûrs, du citron confit, portée loin par une volatile élevée. Un style très différent des autres, on adore ou on déteste. TB-.

 

7 Bessin Jean-Claude & Romain, Chablis Grand cru Valmur 2013 : (élevage cuves et fûts. Vignes dans l'envers de Valmur, la partie fraîche) Couleur dorée, nez qui semble bien mûr. La bouche semble un peu alcooleuse, manquant d'acidité. Il semble avoir vieilli un peu vite. Etrange pour cette cuvée sur ce millésime, et pas représentatif de la qualité du domaine. NN

valmur chablis

 

8 Droin Jean-Paul & Benoît, Chablis Grand cru Les Clos 2013 : (élevage cuves et fûts) Couleur encore assez claire pour un 2013, très joli nez, à peine fumé/grillé, miellé, fruité. Bouche qui combine un beau volume et des notes minérales, longue et tendue, où on sent plus la fraîcheur de 2013 que l'opulence des Clos. Très belle bouteille pour finir les blancs. TB+.

 

9 Lavantureux Roland, Bourgogne Epineuil rouge Les Fauconniers 2020 : Couleur rubis, nez sur la framboise et la pivoine à l'ouverture, puis de plus en plus de fumé voire tabac et cendre, de poivre, de notes animales. Bouche plus sur le fruit que le nez, très juteuse, tannins fins, gourmande et très digeste. On termine bien avec ce joli rouge. TB.

Chablis dauvissat raveneau

 

 

Soirée n°2

1 Piuze Patrick, Chablis 1er cru Vaillons Les Minots 2021 : couleur or pâle, nez avec un joli fruité et qui semble gourmand pour un 2021, la bouche combine ce fruité avec beaucoup de minéralité et de tension, c'est long et déjà bien en place, très salivant. Ca commence fort. TB+.

 

2 Domaine de l’Enclos (Romain & Damien Bouchard), Chablis 1er cru Montmains 2017 : Bien plus coloré, nez plus mûr, pommes au four, ananas. La bouche est plus puissante (1,5% de plus), plus opulente, moins de finesse, mais elle garde une bonne acidité. C'est bon, dans un style opposé au précédent. B+.

 

3 Droin Jean-Paul & Benoît, Chablis 1er cru Montée de Tonnerre 2018 : On revient à une couleur plus claire, un nez plus végétal, presque des notes de buis, agrumes, citron. Bouche minérale, avec un beau volume, qui manque un peu d'acidité sur la finale. B.

 

4 Pattes Loup (Thomas Pico), Chablis 1er cru Butteaux Mise Tardive 2018 : couleur plus foncée, qui tire sur le doré, plus trouble aussi. Nez très typé "nature", réduction sur lies, volatile haute, citron confit, poires mûres, notes de malt/whisky. Bouche très énergique pour 2018, avec du volume, des fruits mûrs, du citron confit, portée loin par une volatile élevée. Un style très différent des autres, on adore ou on déteste. TB-.

 

5 Dauvissat Vincent, Chablis 1er cru Vaillons 2014 : couleur dorée, nez très complexe, croûte de fromage à l'ouverture, mousseron, caillou, puis du fruit, presque de l'ananas. Bouche très tendue, sans enrobage, très minérale, salivante, avec une finale qui claque d'une longueur exceptionnelle. TB++.

 

6 Raveneau Bernard & Jean-Marie, Chablis 1er cru Forêt 2014 : couleur assez proche, un nez un peu plus simple, encore sur le fruit, une touche de miel, de beurre, de caillou. Bouche avec plus de rondeur, un peu plus puissante et opulente, un peu d'élevage, mais là aussi beaucoup de longueur, très belle acidité avec du volume autour, à peine moins salivant en finale, on sent qu'il peut encore vieillir très longtemps. TB+.

 

7 Bessin Jean-Claude & Romain, Chablis Grand cru Valmur 2013 : couleur qui tire sur l'ambrée, nez très évolué de fruits très mûrs et presque une petite touche oxydative. C'est beaucoup mieux en bouche où le vin a gardé une bonne acidité. Ca reste nénamoins étrange pour cette cuvée sur ce millésime, et pas représentatif de la qualité du domaine. NN

 

8 William Fèvre, Chablis Grand cru Vaudésir 2008 : couleur bien plus claire que le précédent, nez relativement simple, sur un fruit mûr et miellé. Bouche par contre de grande qualité qui combine volume, tension, pureté, avec une finale très minérale, encore en pleine forme. TB+.

 

9 Lavantureux Roland, Bourgogne Epineuil Les Fauconniers 2020 : Couleur rubis, nez sur la framboise et la pivoine à l'ouverture, puis de plus en plus de fumé, de poivre, de notes animales. Bouche plus sur le fruit que le nez, très juteuse, tannins fins, gourmande et très digeste. Avec l'aération les notes fumées, de tabac voire de cendrier prenent de plus en plus de place. B+.

chablis 2

 

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