Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Mon carnet Vin
8 décembre 2024

Soirées Afrique du Sud

 

Les Vins d'Afrique du Sud

 

 

L'Afrique du sud est un vignoble très solaire et sec : Stellenbosch est sur le 34e parallèle (=sud de l’Espagne). On plante donc là où le climat est méditerranéen. Les vignes sont au sud, en montagne (500-600m pour le plus haut), sur la côte atlantique et autour de False Bay où l'on trouve un vent frais surnommé le « cape doctor ».

 

 

 

 

Histoire :

17e siècle les Hollandais arrivent en Afrique du Sud. Ils plantent les premières vignes.

19e siècle (jusqu’au phylloxéra) gros développement du vignoble, grâce aux Anglais qui occupent l’Afrique du Sud.

1948-1991 : L'Apartheid freine les exportations.

Après 1991 : Reprise de exportations. Beaucoup de grandes marques. On plante beaucoup, on favorise les rouges, le volume, les cépages internationaux.

Années 2000 : Swartland Revolution grâce à Eben Sadie, Mullineux, Badenhorst, Porseleinberg.

 

 

Quelques Chiffres :

9e producteur mondial avec 92 000 hectares. (Environ taille de Bordeaux).

Aujourd’hui 55% vins blancs et 45% vins rouges. (Dans les années 1990 80% de blancs !) Etonnant pour un pays chaud.

Près de 30% des vignes ont moins de 10ans.

Consommation locale : 6,6 L moyenne /an / habitant (44 L en France). La bière est de loin n°1 en Afrique du Sud. Mais les chiffres sont en hausse. Localement on boit surtout des vins bas de gamme, mais là aussi c’est en train de changer : de plus en plus de vins Premium et des Consommateurs de mieux en mieux éduqués.

Export : Moitié d’export / Moitié conso locale. Export Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas. Grosse partie de vins en vracs (sauvignon, chenin et chardonnay en tête).

 

 

Cépages :

Chenin (19%), Cabernet Sauvignon, colombard et sauvignon (11%), le Shiraz (10%) chardonnay et pinotage (7%), merlot (6%).

Pays où est planté le plus de chenin blanc au monde. 16 827 ha en 2021.

Le cépage Pinotage ; il est unique à l'Afrique du Sud. Il a été développé en 1925 par le professeur Perold à l'université de Stellenbosch, et est un croisement entre le Pinot Noir et l'Hermitage (Cinsaut).

 

 

 

Soirée n°1

 

 

1 Chris Alheit, WO Western Cape Hereafter here chenin 2022 : (Domaine créé en 2010 de 21ha basé à Walker Bay, mais travaillant dans différentes régions, une partie en négoce et une partie en vignes personnelles. Spécialisé dans le chenin, plutôt autour du Cap. 100% chenin. Jeunes vignes du Swartland, Piekenierskloof, the Bottelary, Polkadraai, Paardeberg et Tygerberg. Pressurage grappes entières. Fermentation et élevage barriques anciennes 12 mois, puis 6 mois en cuves sur lies fines.1,6gr SR. 13,2% vol. ph 3,4)  Couleur dorée, nez de fruits exotiques et fruits jaunes, miel. La bouche est bien équilibrée entre le fruité mûr et un travail sur la fraîcheur, avec de la vivacité, pas vraiment de gras, pas trop d’alcool ni trop de volume. Belle entrée de gamme, pas très complexe mais quand même un peu de longueur, le vin reste frais, fruité, facile à boire, parfait pour commencer. TB.

 

2 Eben Sadie, WO Swartland Skerpioen 2022 (chenin, palomino) : (Créé en 2000 par Eben Sadie, après plusieurs années passées un peu partout en Europe et notamment à Terroir Al Limit. Style « européen ». Achats de raisins, sur 38 parcelles, surtout dans le Swartland, toutes en biodynamie. 50% chenin, 50% palomino Entre Dwarskerbos et Eland Bay Vignes de 1946 65ans à 2kms de l’Atlantique, 30m altitude. 2000 pieds / ha. Sols calcaires et un peu de sable. Fermentation et Elevage 1an foudres anciens acacia et chêne)  Couleur or, nez de fruits du verger mûrs, miel, acacia, touche fumée, subtil mais il pourra gagner en complexité avec le temps. La bouche présente un très beau volume, mûre, sans être alcooleuse, avec une très belle acidité qui porte le vin très loin, la finale est très longue, salivante, avec une sensation de salinité et de minéralité. TB++.

 

3 Storm, WO Hemel-en-Aarde Ridge chardonnay 2022 : (Après 12 ans chez Hamilton Russell, Hannes Storm a planté des vignes en 2008 et premier millésime du domaine en 2012. 330m alt. Vignes de 2009. Parcelle 1,1ha est. 7500 pieds /ha. Sols d’ardoise riches en argile. Elevage 8 mois en barriques françaises de 228l. 32% neuves. 10% du vin est élevé en amphore. 13% vol. 6,9 AT. pH 3,11. 3gr SR.)  Couleur or pâle, nez très chardonnay bourguignon au départ, fruits jaunes, beurré, brioché, toasté, avec l’ouverture de plus en plus ananas voire mangue qui détournent un peu de la Bourgogne car pour le reste c’est du classique. La bouche est très bien faite, classique, avec de la rondeur, du gras, du fruit mûr, et une belle acidité derrière, encore un peu d’élevage vanillé à intégrer. La longueur est là. Très beau chardonnay, auquel on peut juste reprocher de manquer un peu d’originalité. TB+.

 

 

4 Reyneke, WO Stellenbosch Reserve white 2021 (sauvignon) : (vaste domaine en biodynamie, sur le secteur de Polkadraii, à l’ouest de Stellenbosch. Elevage 80% fûts neufs)   Couleur or pâle, nez de sauvignon mûr, buis, agrumes, touche fumée, assez proche d’un joli sauvignon de Loire, pas du tout typé Nouvelle-Zélande par exemple, l’élevage est discret. La bouche est très vive en attaque, là aussi on a du mal à croire qu’il y a eu de la barrique neuve, frais, demi-corps, mais la finale retombe assez vite, l’acidité s’arrêtant en milieu de bouche, et il n’y a plus grand-chose derrière pour prendre le relais (un vin acidifié ?). Dommage car le nez et l’attaque étaient très prometteurs. TB.

 

5 Lukas Van Loggerenberg, WO Franschoek Lötter cinsault 2021 : (Créé en 2016 à Paarl, après un voyage dans la Loire au domaine de la Chevalerie notamment. Au début il ne voulait faire que du cabernet franc et du chenin, mais il y a aussi un peu de syrah et de cinsault aussi désormais. Petit domaine qui travaille sur la fraîcheur, peu interventionniste, pas de bois neuf. Vignes plantées en 1932 par Koos Lötter. Climat frais. Sols granits décomposés et grès. 100% égrappé. Elevage œuf béton. Juste sulfité à la mise. 12,5%)    Couleur grenat, soutenue pour un cinsault, le nez est très délicat, très pivoine, fruits rouges, orangette, épices, petite sucrosité gourmande. La bouche est légère en alcool, fraîche, acidulée, florale, aérienne, facile à boire, elle manque juste un peu de longueur. TB+.

 

6 Storm, WO Hemel-en-Aarde Ridge pinot noir 2020 : (cuvée avec les vignes les plus élevées, plus frais et plus tannique de Ridge) 300-350m 1,2ha Est. 7à8000 pieds/ha sur schistes argileux, planté en 2008. Egrappage, macération à froid pendant 10 jours, Elevage 11 mois en barriques françaises de 228l. 16% neuves. 13% alc. 5,6 AT. Ph 3,65. 2,8gr SR)   Couleur très claire, à peine rouillée, nez de pinot un peu fumé, qui me rappelle des expressions que nous avons déjà eu en Allemagne ou en Suisse, avec un côté viande des grisons, mais aussi kirsch, début d’évolution, sous-bois, épices, encore un peu d’élevage. Bouche avec des tannins fins, du fruit, un élevage fumé, beau volume, de la fraîcheur, des notes végétales en milieu de bouche surtout, finale assez longue, avec une belle allonge, presque un peu fumée/salée, sans lourdeur. TB+.

 

7 Eben Sadie, WO Swartland Treinspoor 2016 (tinta barroca) : (à côté de Malmesbury, à côté d’un gare ferroviaire désaffectée d’où son nom. 135m altitude. 2500 pieds / ha. Vignes de 1974 sur granit et sables. 28hL/ha. 50% VE. 30 jours de fermentation en cuves béton + 13 mois d’élevage en foudres)  Couleur rubis, un peu trouble mais peu évoluée. Très joli nez, qui fait de suite penser à du nebbiolo, avec de la rose, des fruits rouges, un côté goudron, tabac, encore tout jeune. La bouche est fraîche, pas très épaisse, mais toute en allonge, avec une finale acidulée, aux tannins qui font claquer la langue sur le palais mais sans assécher, faisant saliver, sensation saline qui donne envie d’y revenir. Belle découverte pour tout le monde. TB++.

 

8 Kanonkop, WO Stellenboesch Pinotage 2013 : (Kanonkop « coup de canon » 100ha créé en 1910 par la famille Sauer. Au pied des montagnes du Simonsberg, 10km au nord de la ville de Stellenbosch. Uniquement des cépages rouges. Pinotage = croisement du pinot et du cinsault en 1925 à l’université de Stellenbosch. Elevage 1an et demi fûts français dont environ 2/3 fûts neufs)   Couleur sombre, peu évoluée. Nez de fruits noirs, cassis, pruneau, sous-bois, élevage encore un peu marqué, épices, café, cacao. Bouche toute en rondeur, avec de la sucrosité, encore jeune, confiturée, gourmande, l’alcool est enrobé, les tannins aussi, le tout donne l’impression d’un vin fondu, gourmand, et au final digeste et presque facile à boire dans un style tout en largeur, à l’opposé du précédent. TB.

 

9 Mullineux, WO Swartland Granite syrah 2021 : (« Moulin à eau ». Créé en 2007 par Chris et sa femme Andrea. Ils se sont rencontrés lors de stages en France (Rhône sud, Bandol, champagne). Membre de la Swartland Revolution. Achat de raisin juste sur la gamme Kloof Street. Granit sur la montagne de Paardeberg. 100% grappe entière, fermentation et macération longue en 500L.  Puis élevage 12mois en 500L dont 25% neufs, puis 9 mois de foudres)  Couleur très noire, nez de syrah noble, cassis, mûre, violette, graphite, élevage parfaitement intégré. La bouche a beaucoup de volume, belle acidité, noble mais encore très jeune, avec des tannins serrés en finale, beaucoup de fond et de longueur mais clairement trop jeune en l’état. Probablement un grand vin dans 10ans. TB+.

 

 

 

Soirée n°2

 

 

1 Chris Alheit, WO Paardeberg (Swartland) Fire by night 2022 (chenin) : (à Nuwedam, Paardeberg, 300-350m alt. Sols granits décomposés. Plantées entre 1972 et 1985. Non irrigué. 2 500 Pieds / Ha, taille gobelet. Pressurage grappes entières, fermentation et élevage en barriques neutre et cuves ciment ovoïde. 12,5%) Couleur claire, nez discret, agrumes, miel, floral. La bouche est très fraîche, très minérale, très élégante, encore un peu fermée, mieux après carafage, elle manque d’un peu de volume, mais c’est long, salivant, caillouteux, très joli style, juste un peu trop austère en l’état. TB+.

 

2 Eben Sadie, WO Swartland Palladius 2021 (chenin, grenache Blanc, marsanne, roussanne, viognier, sémillon, colombard, verdellho et palomino) : (17 vignobles autour de Paardeberg, Piketberg & Santa Helena Bay planté entre 1900 et 2000 altitude et terroirs variés. Sols granits + sables et grès. vinification en amphores et cuves béton ovoïdes. Elevage 12 mois sur lies dans les mêmes contenants puis 12 mois en foudres) Couleur or, nez d’abricot, fruits blancs, miel, semble assez mûr mais sans lourdeur. La bouche est bien plus puissante que le précédent, avec un gros volume, mais aussi une grosse acidité, pas de bois, beau fruité à l’attaque plutôt gourmand pêche, abricot, la fin de bouche se retend, plus minérale, plus agrumes, très longue, salivante. Là aussi c’est encore un peu jeune probablement mais le vin se livre déjà. Très bel équilibre. TB++.

 

3 Storm, WO Hemel-en-Aarde Ridge 2022 (chardonnay) : voir soirée n°1

 

4 Lourens, WO Piekenierskloof Lua Ilse Grenache 2022 : (domaine créé en 2016 à Paarl par Franco Lourens ancien bras droit de Chris Alheit (qui a aussi travaillé chez Vasse Felix, Ramay, Matassa…) Il partage son chai avec Van Loggerenberg. Lua Ilse est le nom de sa fille, premier millésime en 2019. 100% grenache non greffé à Piekenierskloof (Swartland), élevage fûts non neufs de 500L. 25% grappe entière)  Couleur rubis, nez un peu pinot, infusé, fruits rouges, framboise, pivoine, très élégant et éclatant. La bouche est plus typée grenache, mais sans aucune lourdeur, ronde, fruité rouge sucré, peu de tannins, très floral et élégant, frais, manque juste un poil d’allonge pour être parfait, mais il offre beaucoup de plaisir en l’état. TB+.

 

5 Storm, WO Hemel-en-Aarde Ridge 2020 (pinot noir) : voir soirée n°1

 

6 Kanonkop, WO Stellenboesch Kadette pinotage 2021 : (Kadette = les seconds vins, avec du négoce et des vignes plus jeunes. Elevage 1an fûts français de 225L de 2e et 3e remplissage. Alc 14,4%, ph3,66,  SO2 total 94mg SO2 libre 44mg) Couleur sombre, nez sur les fruits noirs, le chocolat, peu de bois par rapport aux cuvées supérieures. Bouche gourmande, toute en rondeur, avec un fruité un peu sucré, ça reste assez simple mais bien réalisé techniquement pour cette entrée de gamme classique. B+.

 

7 Stark-Condé, WO Jonkershoek Valley Stellenbosch syrah 2018 : (Jonkerschoek valley sud-est de Stellenbosch. De 100à600m. Domaine créé en 1989 sur 240 ha dont 40 de vignes. Ici 3 parcelles. 98% syrah 1% roussanne 1% viognier. 10% grappe entière. Sols granit décomposé et argile. 20mois fûts chêne français 300L 10% neufs. 14%.) Une syrah très noire, au nez très cassis, mûre, un peu de violette. La bouche est très ronde, un peu sucrée, gourmande, pas très boisée par rapport aux grandes cuvées du domaine. La finale n’a pas la longueur ni le fond des précédents, mais c’est une entrée de gamme typique, bien vinifiée. B+.

 

8 Eben Sadie, WO Swartland Columella 2021 (syrah, mourvèdre, grenache, carignan, cinsault et tinta barocca) : (A Paardeberg, Kasteelbarg, Malmesbury, Piquetberg, donc altitudes et terroirs variés. Granite + ardoises, graviers. Fermentation en cuves béton ouvertes de 3300 l sous levures indigènes pendant 3 semaines. Macération post-fermentaire de 3 semaines supplémentaires avant transfert en barriques. Elevage 12 mois en barriques de chêne français (5% neuf) puis 12 mois en foudres) Couleur sombre, nez sur les fruits noirs, l’orangette, les épices, la cannelle, la violette, le pin. Bouche élégante pour un rhône blend à 14%, avec des tannins souples, peu extraits, du volume, une grosse acidité, un fruité très pur, moins épicé que le nez. C’est surtout la finale qui est intéressante, comme tous les Sadie, très fraîche, salivante, même sensation saline. C’est bien sûr trop jeune, le vin demande à gagner en complexité, mais il se livre déjà bien. TB++.

 

9 Klein Constantia, WO Constantia 2019 (muscat à petits grains) : (150ha environ, créé vers 1680. Fûts de chêne français et hongrois 500L dont 50% neufs. En Moyenne 160-170gr SR) Couleur or profond, nez exubérant, très aromatique, miel, litchi, rose, abricot. La bouche est haute en alcool (14%) pour un liquoreux, très dense, elle manque un peu d’acidité pour équilibrer le tout. B+.

 

 

 

 

Soirée n°3

 

 

1 David & Nadia, WO Swartland Plat’Bos chenin 2021 : (David et sa femme Nadia Sadie (aucun lien avec Eben Sadie) ont fondé leur domaine à Siebritskloof dans la montagne de Paardeberg, au cœur du Swartland en 2010. Viticulture bio. 50% domaine/50% négoce. Plat’Bos : Parcellaire, le plus frais du domaine. David & Nadia gèrent la vigne depuis 2013. 1,8ha, bio, sols de granite. Vignes de 1981, vendanges en 3 fois, début février. Vendages précoces. Expo nord. Elevage veux fûts. 11,5% vol)  Couleur claire, nez un peu fermé, agrumes, poire, zestes citron vert. Bouche légère en alcool, tendue, peu de volume, très épurée, presque un peu trop, sensation minérale intéressante, très fraîche, semble un peu bloquée. L’équilibre est intéressant, mais un peu jeune. Ne se livre pas complètement. Assez proche du Fire by night de C. Alheit. TB.

 

2 Eben Sadie, WO Swartland Skerpioen 2022 (50% chenin, 50% palomino) : voir soirée n°1

 

3 Thorne & Daughters, WO Swartland Paper Kite 2021 (95% sémillon blanc, 5% sémillon gris) : (En 2008, à leur retour en Afrique du Sud, John rejoint le domaine Thelema puis Iona mais il rêve de lancer son propre négoce. C'est chose faite en 2012, tout en travaillant en parallèle avec ses amis Chris Alheit et Finlayson. Achat de raisins et fermages dans plusieurs secteurs. Basé à Bot River, False Bay. Paper Kite : Vignes de 1963 sur Paardeberg (Swartland), vieux fûts 500-600L Stockinger. Sur granite. 12,9%vol. ph 3,24.)    Couleur dorée, nez grillé, marqué par les lies, derrière du miel, fruits jaunes, coing. La bouche est bien équilibrée, mûre, avec du volume, peu de bois, belle acidité dans le fond, toujours marquée par les lies. La finale manque un peu de longueur et de fond par rapport aux deux précédents. TB-.

 

4 Duncan Savage, WO Western Cape Savage white 2022 (75% sauvignon blanc, 25% sémillon) : (Ancien winemaker de Cape Point vineyard, il monte en parallèle son négoce en 2011, s’agrandit peu à peu, et vole désormais de ses propres ailes. Tout est encore en achat de raisins. Son chai est à Salt River, au Cap, mais les raisins viennent de plusieurs régions. Style sur la finesse et la fraîcheur. White : raisins de Stellenbosch, the Overberg and Villiersdorp. Pressé grappe entière, 10mois fûts français de 500L dont 20% neufs)  Couleur claire, nez marqué par le sauvignon au départ, buis, agrumes, sans excès de sous-maturité ni de surmaturité, très « ligérien ». La bouche est un peu différente, très beau volume, énergique, pêche, miel, cire, un léger gras sans être marqué par le bois, finale longue, salivante. TB+.

 

 

5 Donovan Rall, WO Western Cape cinsault 2022 : (ancien assistant d’Eben Sadie, il crée son domaine en 2008. Vinif peu interventionniste. 15ha environ. Swartland. Cinsault : Raisins de Darling, et un peu Swartland. 80à100% grappes entières, élevage en cuves béton pendant 6 mois. 12,5%. Vignes de 1952 et 1982) Couleur claire, nez plein de fruit, fraise, framboise, petite sucrosité, un peu bonbon primeur encore, épices, garrigue. Bouche très légère, peu de tannins, glisse tout seul, pas très complexe, mais très efficace, une entrée de gamme parfaitement réalisée, pleine de fruit et de fraîcheur. TB.

 

6 Duncan Savage, WO Darling Thief in the night 2022 (grenache) : (grenache à Piekenierskloof, même parcelle que la cuvée Soldaat d’Eben Sadie. 20% grappe entière, Elevage foudre. Vignoble en altitude, sur grès. 13%.) Couleur rubis, nez éclatant, plein de fraise écrasée, pivoine, poivre. La bouche est très gourmande, fruitée, tannins souples, plus de volume que le cinsault de Rall, le côté poivré/épicé apporte un surcroit de complexité à ce jus de fruit, ça reste très frais et en plus il y a une certaine longueur. Coup de cœur unanime. TB++.

 

7 Storm, WO Hemel-en-Aarde Ridge 2020 (pinot noir) : voir soirée n°1

 

8 Damascene, WO Swartland syrah 2021 : (créé en 2019 par Jean Smit et David Curl, après un passage en Californie, chez Stéphane Ogier, chez Badenhorst puis plusieurs années chez Boekenhoutskloof. . Basé à Elgin. Raisins du Swartland, Cederberg et Stellenbosch. Style « rhodanien ». Swartland : 3 parcelles, granit, schiste et argile, majorité schiste. 11mois cuves bois 2000L. Environ 70% VE)  Couleur sombre, nez élégant mais qu’il faut aller chercher, fruits noirs, violette, zan, graphite. Bouche tendue, fraîche, un peu fermée, austère, mais très noble, beaucoup de finesse, on sent qu’on a voulu privilégier la fraîcheur ici. Manque de gourmandise dans la série par comparaison, mais un style intéressant, très fin et frais pour le Swartland. Il a divisé l’assemblée. TB.

 

9 Lismore, WO Cape South Coast syrah 2017 : (En 2000, Samantha O'Keefe quitte sa Californie pour venir vivre en Afrique du Sud. Elle déniche une ferme à Greyton, un village isolé entouré de montagnes (dans la région de l'Overberg au nord de Walker Bay) et décide d'y planter des vignes (elle est la seule à le faire dans cet endroit). Premier millésime en 2008. Syrah 2017 : (30 % de fruits Greyton plantés sur des sols de schiste lourd (schiste décomposé) sans irrigation, et de 70 % de fruits Elgin sur des sols de grès et de schiste.) Fermentation avec 40% grappes entières en cuves à l'air libre et avec 60% égrappées en cuves bois de 5000 litres. Elevage sur 9 mois en vieilles cuves de 3000 litres.)   Couleur plus claire que le précédent, à peine évoluée, nez plus animal, surtout au départ, plus mûr, plus marqué fruits rouges, il me rappelle du sangiovese par exemple, pas très typé syrah en tout cas. Superbe bouche, plus puissante que le précédent, plus de volume, de gourmandise, fruité très pur, grosse acidité dans le fond qui équilibre le tout, grain de tannins fins et belle longueur. Très joli, dans un style Bruello tradi je trouve. A point. TB+.

 

Bonus Faury Saint-Joseph Les ribaudes 2022 : couleur sombre contours violets, encore jeune. Nez de fruits noirs confiturés, léger lardé, olive. Bouche avec beaucoup de volume, des tannins encore présents même s’ils sont de qualité, épicé, pas forcément très haut en alcool mais une sensation de richesse, de maturité très élevée, avec un fruité confituré. Bu à l’aveugle derrière les deux syrahs sud-africaines, personne ne pense à la France et évoque un climat bien plus solaire que celui de l’Afrique du Sud… Comme quoi le style « old world vs new world » est bel et bien démodé.

 

10 Eben Sadie, WO Swartland Treinspoor 2022 (tinta barroca) : couleur rubis foncé, superbe nez très élégant de pivoine, mûre, framboise, fruité très pur, très floral aussi, éclatant. La bouche, comme sur le 2016, pourrait faire penser à un nebbiolo, mais avec un peu moins d’alcool, pas beaucoup de corps, mais beaucoup de pureté, de tension, quelques petits tannins qui donnent beaucoup d’allonge, toujours cette finale très acidulée, saline, qui donne envie d’y retourner sans cesse. Un vin d’esthète, déjà délicieux. TB++.

 

 

 

Conclusion

Les participants ont été bluffé du niveau global des vins, lors des trois soirées. Il faut bien sûr être prudent : il s’agissait là des meilleurs producteurs du pays, très bien sélectionnés par nos importateurs en France. On ne peut donc pas vraiment dire que les vins étaient représentatifs de ce qui est produit globalement dans le pays.

 

Ce qui a frappé en premier, c’est la fraîcheur. Aucun vin n’était lourd. Quasiment aucun ne dépassait les 14%, avec une moyenne plutôt autour des 13% et des taux d’acidité globalement élevés. Il faut croire que la viticulture est parfaitement adaptée à ce climat solaire, d’autant plus que la majorité des vins provenait du Swartland, sans irrigation ni acidification. Les cépages, les clones/massales, les porte-greffes, les densités, les rendements, l’effeuillage… semblent parfaitement maîtrisés chez cette nouvelle génération de vignerons sud-africains. Il y aurait probablement beaucoup de leçons à en tirer pour nos vignobles du sud de la France…

 

Si l’on doit vraiment trouver à redire, les vins n’ont dans l’ensemble pas paru très originaux. Tout était très propre, techniquement bien maîtrisé, pas particulièrement d’excès de bois, mais dans des styles connus, que l’on pourrait qualifier « d’européen ». Bien sûr, les cépages utilisés ne permettent pas la même originalité qu’en Grèce ou au Portugal.

 

Les prix ont paru intéressants, allant de 30 à 70€ (un peu plus pour les grandes cuvées de Sadie) il n’y a donc aucune entrée de gamme bon marché ni aucun vin complètement inaccessible. Tous les vins de cette fourchette étaient au niveau des vins français de la même gamme de prix selon tous les participants.

Il y a donc de l’optimisme à avoir sur les vins sud-africains. Certes, ici aussi les conditions climatiques sont de plus en plus compliqués (peu d’eau, des orages rares mais de plus en plus violents…) mais cette génération qui a seulement une dizaine d’années d’expérience, progresse à une vitesse fulgurante.

 

Commentaires