Ganevat (Rotalier) *****
"Fanfan" Ganevat est revenu dans le Jura en 1998, reprenant un domaine de 13 hectares + une structure de négoce depuis quelques années. Grâce à un gros travail en biodynamie, ses vins "natures" (même s'il ne le revendique pas particulièrement) issus de faibles rendements, élevés longuement sont parmi les plus complexes, les plus profonds et les plus énergiques du monde. Ils combinent largeur et longueur, minéralité, salinité, parfois une petite touche grillée. Les rouges sont légèrement en dessous des blancs, et les cuvées de négoce pas encore aussi abouties.
Jean-François Ganevat - Côtes du Jura Les Vignes de mon père 2003 : (100% savagnin ouillé, élevage 130 mois en demi-muids de 600L, sans ajout de sulfites, sols de marnes bleues) Couleur entre or pâle et or, nez très expressif avec beaucoup de pierre-à-fusil, trop à mon goût, dans le fond des notes d'orange confites, de confiture d'abricot, fleurs blanches. La bouche est bien mieux que le nez, éxubérante, impressionnante, elle manque peut-être d'un peu de finesse du coup, avec un volume énorme, des notes grillées plus discrètes, beaucoup d'agrumes et de fruits jaunes confiturés, on a même l'impression de quelques grammes de sucres résiduels, il y a une bonne acidité qui maintient l'équilibre, mais j'aurais aimé encore plus de tension pour face à cette matière, aucun signe d'évolution, c'est encore tout jeune. La finale est très longue, plus citronnée, un peu saline et mentholée. Un vin hors norme, à goûter, qui m'a mis une grande claque sur les premières gorgées, mais que j'ai trouvé un peu écoeurant dès le deuxième verre. TB-.
Ganevat - Sul Q 2008 : (assemblage d'anciens cépages jurassiens, vendangé début décembre 2008, 11% vol) couleur or profond, reflets oranges. Nez légèrement marqué par la colle et le vernis à l'ouverture mais ça s'améliore avec l'aération, puis un peu de café, de noix, des abricots secs, de la pâte de fruit (coing, rhubarbe, orange). Bouche légèrement sirupeuse, mais peut-être moins que d'autres millésimes d'après certains CR, sucrée (dans les 150-200gr ?) mais avec une aromatique qui fait penser à un oloroso, de la noix (de plus en plus avec l'aération), des fruits secs (abricot, figue...), toujours une petite pointe de colle, grosse acidité qui le rend dangereusement buvable surtout qu'il semble léger en alcool. Belle longueur, la finale est fraîche, sur la noix, les fruits secs, quelques épices. Très bon liquoreux, original, dont le point fort est la fraîcheur, mais je ne le mettrais pas dans mon top 10. Note : 17,5/20.
Ganevat - Côtes du Jura "Chamois de Paradis" 2011 : (100% chardonnay, ouillé) couleur or pâle, nez moyennement expressif, minéral, citronné, fruits jaunes, quelques notes florales, léger beurré, pas de bois ressenti. En bouche l'attaque est vive, bonne acidité, beaucoup de fraîcheur, pas très grasse, on retrouve les arômes du nez, très fruitée. La finale n'est pas exceptionnellement longue mais elle est minérale, citronnée et saline, elle fait saliver et donne envie d'y retourner. La bouteille ne fait pas un pli. Excellent vin pourtant très jeune encore, qui peut faire penser à un Chablis par sa minéralité saline. Note : 17,5/20.
Joli reportage ici : http://www.wineterroirs.com/2010/11/jf_ganevat_jura.html
Ganevat (Angers 2020)
Kopin blanc 2017 (chardo, riesling, savagnin) correct, Les cèdres chardonnay 2016 tendu avec une pointe oxydative. On montera d’un gros cran avec les cuvées domaines. Grandes teppes chardonnay 2016 à la fois beurré et tendu. Top. Chalasses VV chardonnay 2016 très tendu, du gras, petite touche oxydative très légère, longueur immense, très salin, grand blanc. Chalasses VV Savagnin 2016 à peine plus oxydatif, grand aussi, mais moins le coup de cœur que le précédent. Rouge T’en veux encore 2018 (pinot noir et gris) réduit, compliqué. Jaja du fred 2018 idem. Pinot noir grandes teppes 2018 toasté, réduit.
Jaja du Fred rouge 2018 : en bouteille, nature mais propre, sur le fruit, juteux. B+.
Ganevat, Côtes du Jura Chardonnay-Savagnin Orégane 2016 : couleur dorée, nez citronné, floral, à peine grillé, fruits jaunes, tout en nuances mais très complexe. Bouche à la fois large et très longue, énergique, minérale, interminable. La bouteille de la soirée. TB++.
Ganevat, Vin de France Sul Q : (vin paillé, 2010, assemblage de vieux cépages jurassiens) Couleur entre ambrée et orange, trouble, très beau nez, sur le coing, la tarte tatin, le cidre de glace, la confiture d'abricot, bouche parfaitement équilibré avec à la fois beaucoup de sucre et beaucoup d'acidité, reste au final très digeste. Parfait pour finir. Merci Fred ! TB+.
Le Nez dans le Vert 2021
Poulsard Chalasses VV 2020, en cours d’élevage, volatile, souris… Pinot noir Julien 2020 perlant mais déjà mieux en place sinon. Trousseau plein sud 2020 plus puissant, plus solaire, concentré, acidité assez haute, encore quelques tannins, prometteur. On passe au cran supérieur sur les blancs : chardo En varron 2018 en cours d’élevage aussi, brioché, citronné, très énergique, salin, top. TB+. Marguerite melon queue rouge 2018 petit trait oxydatif, assez long et tendu, à peine moins emballé mais c’est bon. Savagnin en billat 2018, revient à moins oxydatif, large, amers nobles, presque tannique, finit très long. Top. Savagnin champ bernard 2016 assez beurré et gras, finit plus sur les agrumes, manque un peu d’énergie par rapport aux 2018, il finit de digérer son élevage. Bon aussi.
Ganevat - Chalasses chardonnay 2018 : bien dans le style domaine, nature propre, très énergique, long, déjà accessible. TB++.
Ganevat - Côtes du Jura chardonnay Les Grandes Teppes VV 2018 : couleur dorée et trouble, nez typique du domaine, fruits un peu bletts au départ, citron confit, volatile élevée. C’est surtout en bouche qu’il est intéressant, très énergique, explosif, toujours ce côté citron confit, volatile (acide acétique) qui donne encore plus de peps, fond minéral, beaucoup de longueur, finale umami, très salivante. Un Ovni, qui du coup a divisé les opinions. TB+.