Giuseppe Rinaldi (Piémont) *****
Depuis le décès de Beppe Rinaldi en 2018, ce sont ses filles Marta et Carlotta, déjà présentes à ses côtés depuis quelques années, qui gèrent le domaine avec brio. Historiquement le domaine produisait deux barolos, Cannubi San Lorenzo-Ravera et le plus délicat Brunate-Le Coste. Mais ces cuvées ont été renommés avec la nouvelle loi à partir du millésime 2010 en "Tre Tine" (Cannubi San Lorenzo, Ravera, une partie de Le Coste) et Brunate (qui comprend probablement quelques raisins de Le Coste également). Ce sont des vins traditionnels, taillés pour la garde, assez durs et tanniques avec parfois de la volatile, pas toujours très nets mais plaine de charme du temps de Beppe. Ils sont désormais plus "propres", légèrement plus fins et accessibles en jeunesse avec l'influence de Marta et Carlotta, mais ils ont su garder leur identité, leur complexité et leur profondeur.
Giuseppe Rinaldi - Barolo Tre Tine 2012 : (Cannubi San Lorenzo - Ravera - Le Coste) Couleur classique pour du nebbiolo, rubis avec des contours tuilés. Nez à peine réduit à l'ouverture de la bouteille, mais très bien après 3-4h de carafe, très élégant et surtout très évolutif, difficile à "attraper", d'abord sur la cerise, la prune rouge, une étape avec du menthol et le côté "goudron" du Barolo, puis de plus en plus sur la rose et la fraise avec l'ouverture et le réchauffement. La bouche suit l'aromatique du nez avec peu d'épaisseur mais beaucoup de tension, grosse acidité sans qu'elle soit dérangeante, encore quelques tannins surtout lorsque le vin est servi trop froid, mais déjà très civilisés pour 2012 avec une température de service un peu plus élevée et en mangeant. La finale est très longue, majoritairement sur la rose, la fraise, le menthol. Un Barolo de grande classe, bien sûr encore très loin de son apogée, mais déjà abordable. Note : 18/20.
Dolcetto d’Alba 2018 : tous les vins du domaine sont goûtés en début de salon, donc à l’ouverture de la bouteille et un peu froid. Ceci-dit aucune réduction ou volatile, tout était bien en place. Le Dolcetto est léger, fruité, juteux, avec une finale poivrée un peu étonnante sur du Dolcetto qui l’allonge. TB.
Langhe Freisa 2018 : petits fruits rouges acidulés, encore plus poivré et réglissé, peu épais, en longueur. TB.
Barbera d’Alba 2018 : fruit beaucoup plus mûr, plus de puissance, fruits noirs un peu confiturés, mais avec une très belle acidité dans le fond, beau grain de tannins, déjà excellent en l’état. TB+.
Barolo Tre Tine 2015 : on revient à une couleur très claire, petits fruits rouges, rose, peu d’épaisseur, tout en longueur, tendu, minéral, tannins fins pour un si jeune Barolo, tout en élégance et en fraîcheur pour un 2015. Un futur grand, mais on se fait déjà plaisir. TB++.
Rinaldi - Langhe nebbiolo 2016 : couleur très claire, fraise, fruits rouges juteux, pinote au départ, finale longue et serrée du nebbiolo. TB+.
G. Rinaldi - Langhe Nebbiolo 2016 : (14%. 100% nebbiolo) Couleur un peu plus foncée que les deux précédents, à peine rouillée. Le nez fait très nebbiolo (quand on sait…) fruit, floral, cuir/goudron… Bouche en tension, très pure là aussi, clairement tradi, avec ces petits tannins qui donnent beaucoup d’allonge, acidité élevée. Je l’avais juste trouvé un peu plus éclatant il y a 1 an. TB+.
Rinaldi – Barbera d’Alba 2018 : barbera toute en finesse, claire en couleur, beaucoup de fraîcheur, toute en fruit. TB.
G. Rinaldi, Barolo Tre Tine 2016 : (à Barolo, parcelles Le Coste, Cannubi San Lorenzo et Ravera) Couleur moyenne, à l’ouverture le nez est joli, avec de la rose, de la griotte, petite volatile au départ, balsamique, la bouche semble plutôt bien équilibrée et assez fine, mais la volatile ne cesse de prendre de la place, jusqu’à prendre même toute la place, le fond de verre ne semble pas très propre même. C’est la déception du soir pour moi. B.