Jeune domaine repris par 3 frères en 2012, commençant avec 1 hectare et atteignant aujourd'hui 30 hectares. Ils ont désormais trouvé leur style : des vins peu sulfités (la malo peut donc être faite), très secs, avec des macérations longues, des élevages sur lies poussés, des acidités très élevés.
Seckinger - riesling Deidesheimer Kieselberg Wurzelecht Große Lage 2021 : (les plus vieilles vignes du domaine, 60 à 70ans, non greffées, sur un haut plateau à Deidesheim. Sols de grès rouges et cailloux. En 2021 petits rendements avec des raisins mûrs et un taux d'acidité élevé. Le domaine a décidé de faire 1 journée de macération et un élevage sur lies poussé. Elevage vieux fûts. 12% vol) Couleur or, nez un peu réduit à l'ouverture, il a besoin d'un coup de carafe. Il s'ouvre sur de légères notes grillées/lies, très citron, zeste, pas de pétrole, fruits secs, brioche. La bouche est énergique, tendue, avec un beau volume mais l'impression reste plutôt celle d'un vin en longueur, très sec, austère, zesté, citronné, avec des amers très marqués, une impression presque tannique, c'est encore trop jeune, long, salivant, mais des amers un peu gênants tant ils sont poussés. Il y a clairement du vin, un joli exercice de style, mais pas un gros plaisir en l'état.
C'était déjà mieux le lendemain et le surlendemain le vin fait bien plus évolué, un peu miellé, beurré, tout en restant énergique en bouche, avec juste ce qu'il faut d'élevage sur lies grillé, les amers ne gênent plus en finale. A regoûter dans quelques années maintenant. TB.
Pas grand monde n'a trouvé le riesling à l'aveugle, encore moins avec l'ouverture. L'élevage poussé sur lies a plutôt conduit sur un chardonnay bourguignon.
Domaine de 20ha créé en 2012 par l'entrepreneur autrichien Karl Egger, à Radda in Chianti. Il rencontre Sean O'Callaghan, ll Guercio, "le borgne", winemaker anglais ayant fait ses classes chez Diel, Riecine... Karl Egger donne carte blanche à Sean O'Callaghan et lui procure une grande cave parfaitement équipée : cuves modernes, fûts de différentes tailles, etc... La vigne est travaillée en bio, en partie en biodynamie, chaque cuvée a son contenant spécifique. Le style global est axé sur la finesse et la fraîcheur, avec comme paroxysme la cuvée Il Guercio.
Tenuta di Carleone - Il Guercio IGT Toscana 2021 : (parcelle "Mello" à Gaiole in Chianti, 700m altitude, 100% sangiovese avec 20% grappe entière. Elevage cuves béton. 13,5% vol. ph 3,55. AT 6,25gr. SO2 Total 50mg) Couleur très claire, on voit de suite le style en infusion de la cuvée, nez à peine réduit à l'ouverture (meilleur le lendemain), entre pinot et cabernet franc au début, petits fruits rouges, pivoine, pointe végétale. La bouche a un fruité éclatant, très florale, tannins fins, pas un gros volume, acidité élevée, sensation de vin un peu jus de fruit mais en longueur, très élégant. Longueur moyenne, mais une finale fraîche, acidulée, très digeste. Très joli style, qui dénote dans le paysage du Chianti. TB+.
JB Hardy - Fief de Chaintre Muscadet 2022 : encore un poil fermentaire, citronné, quand même de la rondeur et une belle texture, petits amers nobles en finale, manque un poil de tension. B+. Regoûté quelques mois plus tard, beaucoup de gaz, nez aromatique floral, anisé, bouche qui manque de tension, B-.
Clos de Lozangère 2022 : un cran au-dessus, un poil plus mûr et en même temps plus énergique, plus long, plus de tension, un peu moins d'amers, aussi taillé pour un peu plus de garde même si c'est déjà accessible, gamme peu sulfitée mais très propre, très joli. TB+. Regoûté plus tard, énormément de gaz à l'ouverture, nez un peu mûr, fleurs blanches, mais superbe en bouche, tendu, énergique, avec un beau volume, finale précise et salivante. TB+.
1 Vino Gross (Slovénie), Iglic furmint 2019 : (Jeune domaine créé par Maria et Michael Gross (autrichiens) dans le village de Gorca, région de Haloze, à l’est de la Slovénie. Terrasses argilo-calcaire en pente. Clones de furmint achetés à Szepsy en 2008. 350-400m altitude. Elevage 12 mois gros fûts + 4 mois cuve inox. 13%. 60% vignes ont 13ans 40% 38ans) Couleur or, nez un peu typé riesling, résine, hydrocarbure, citron confit, miel. Bouche avec un peu de gaz à l’ouverture, mais sinon ne semble pas spécialement nature, très droite, énergique, sensations minérales et salines, très citron confit, quelques fruits plus mûrs avec l’ouverture, pas une grosse complexité aromatique mais une finale impressionnante de longueur et d’intensité, semble encore tout jeune. L’équilibre est parfait. Ça commence fort. TB++.
2 Camin Larredya, Jurançon sec Costa Blanca 2021 : (côte calcaire. 75% petit manseng, 15% camaralet 15% lauzet. Elevage œuf en grès) Couleur or nez, nez d’abord sur la poire puis de plus en plus sur les fruits exotiques, acacia. Bouche avec une certaine gourmandise, fruits exotiques frais, presque une impression d’un peu de sucre, mais aussi une grosse acidité, des amers très nobles, semble déjà à point, très complexe, très long et salivant. Tout s’équilibre parfaitement, les 14% ne se sentent que par le volume en bouche, finale interminable. TB++.
3 Takahiko (Japon), Nana Tsu Mori pinot noir 2018 : (île d’Hokkaïdo. Ville de Yoichi. 4,5ha environ. Nana tsu mori = les 7 forets car 7 types d’arbre sur le domaine. Takahiko Soga a créé le domaine en 2010, Microbiologiste à Tokyo puis il a travaillé sur le domaine Coco Farm Winery, il a ensuite voyagé en Bourgogne et Jura. Planté à 3000 pieds/ha seulement sur des sols de graves et de sables reposant sur un substrat volcanique. Beaucoup de neige en hiver, ce qui protège du gel, puis des étés chauds et secs. Vendanges fin-octobre. Travail en grappe entière, fermentations en cuves, au froid, avec inertage CO2. Puis élevage en barriques françaises dont 10% neuves. Très peu de sulfites) Couleur très claire, nez incroyable de rose, pot-pourri, petits fruits, tendance nature au sens éclatant, d'une grande pureté, il me rappelle Bizot, les Horées ou autres très grands bourgognes. La bouche est un peu en-dessous, légère, un poil maigre, acidulé, trait végétal, facile à boire, mais manque une pointe de maturité pour être très grand. TB++.
4 Passopisciaro (Sicile), Etna Contrada Rampante 2018 : (100% nerello mascalese, parcellaire le plus en altitude du domaine, à Castiglione sur le versant Nord de l’Etna. Vignes centenaires. Elevage vieux foudres) Couleur claire et à peine rouillée, façon nebbiolo. Nez bourguignon de petits fruits rouges, floral, mais aussi une petite touche fumée et réglissée. Bouche qui présente peu de corps, légère en alcool sur ce millésime compliqué, finale sur de petits tannins serrés et salivants, mais plutôt fins pour un jeune Passopiciaro. C’est très bon, mais ce n’est pas la plus belle bouteille du domaine. TB+.
5 Ernst Triebaumer (Autriche), Burgenland Blaufränkisch ried Mariental 2015 : (100% blaufränkisch, à Rust, sur le lac de Neusiedl. Sols calcaires. Elevage en 500L) Couleur noire, nez solaire, café, fruits noirs, tabac, lardé, végétal noble, encore un peu d’élevage, entre syrah cabernet et tempranillo. La bouche qui s’annonçait très riche présente finalement une certaine forme de finesse, avec des tannins enrobés, une bonne acidité derrière le café et les fruits noirs, déjà un début d’évolution sous-bois. Bien fait, dans un style plus traditionnel que les autres vins du jour. TB.
6 Abbatucci, Monte Mare 2022 : (100% sciaccarellu. Vignes pulvérisées à l’eau de mer. Elevage demi-muids et œuf béton) Couleur rubis brillante, nez très confiture de fraise, grenadine, épices exotiques, badiane. Bouche toute en rondeur, 15% d’alcool qui ne se sentent pas du tout, plein de fruits rouges sucrés, texture soyeuse, la finale reste fraîche et saline. Plus de corps que la cuvée Faustine, plus frais et aérien que le cuvée Monte Bianco même si on ressent clairement un air de famille. TB++.
7 Bodega Cerron (Espagne), Jumilla El Cerrico 2016 : (100% airen. Vignes préphylloxériques à 900m d’altitude. Fermentation en jarres en terre cuite. Elevage en fûts de 500L puis en cuves) Couleur dorée, nez grillé, beurré, très bourguignon au départ, des fruits plus mûrs dans le fond. Bouche légère en alcool (12%) pour le sud de l’Espagne, acidité basse, sur les arômes du nez, manque un peu d’intensité et de tension dans la série. TB-.
8 Gravner (Italie), IGT Venezia-Giulia Ribolla Gialla 2014 : (à Oslavia, dans le Collio. Légende du vin orange. 6 mois de macération suivis de 6ans d’élevage en foudres) Couleur orange aux reflets roses, nez complexe mais moyennement expressif pour un vin orange, encore tout jeune, abricot, melon, réglisse, pin, rose, touche fumée… La bouche présente des tannins fins pour une macération, sur les arômes du nez, élégant, très propre, mais presque trop, il manque un peu d’intensité, impression que le vin ne se livre pas encore totalement par rapport aux meilleures bouteilles du domaine. Le fond regoûté le lendemain à température ambiante semblait justement plus intense. TB+.
9 Brännland (Suède), Iscider 2023 : cidre de glace suédois, tranquille même s’il y a un léger perlant, environ 170gr de SR, 9,5% d’alcool, très aérien, frais, rafraîchissant grâce à son acidité très élevée. Superbe équilibre. TB++.
10 D&B Milutinovic (Serbie), Ausbruch 2001 : (Sila, Petra et Pinot blanc, enrichi avec menthe, aubépine etc… 16,5%) Une curiosité pour finir, un liquoreux encore jeune très marqué par la menthe et une impression de plantes médicinales qui donnent de la fraîcheur. Un OVNI. Merci Bertrand pour la découverte.
Soirée n°2
Thibaud Boudignon, Savennières Clos de la Hutte Franc de pied 2020 : (élevage en wine globe) Couleur claire, nez assez simple et aromatique, pêche, agrumes, floral, trait végétal. Bouche légère en alcool, vive et fruitée, demi-corps, assez simple en l’état, beaucoup de finesse mais presque trop peut-être, longueur moyenne. Petite déception à la levée de la chaussette, c’est bon, mais les fans du producteur et du Clos de la Hutte classique en attendaient plus. TB.
Dagueneau, Pouilly-fumé Intouchables 2019 : (fié gris ou sauvignon gris) Cuvée très particulière de Dagueneau, avec une couleur à peine saumonée, le nez est sur les agrumes, les fruits rouges, notes fumées, pas spécialement marqué sauvignon. La bouche est magnifique, puissante en alcool (14%) mais cela se ressent uniquement dans l’intensité du vin, c’est mûr, avec du corps, pas d’élevage ressenti, et surtout une très grosse acidité qui équilibre le tout, finale très longue, salivante. Très beau vin. TB++.
Kusuda (Nouvelle-Zélande), Martinborough syrah 2019 : (Saleyard vineyard 1,1ha à 40m altitude. Vignes de 1992. Rendements 20hl/ha. Sols alluvionnaires argiles, graves. 10% VE. Préfermentaire à froid. Elevage 22mois en fûts dont 29% fûts neufs. 1905 bouteilles) Couleur sombre, nez marqué syrah, poivré, fruits noirs, légèrement animal, violette. La bouche est très fine, avec des tannins soyeux, légère en alcool, l’aromatique est sauvage comme au nez, mais le vin semble très fin en même temps, facile à boire, encore un peu d’élevage, beaucoup de rondeur, mais pas de sucrosité. Joli vin, mais très différent de la dernière bouteille bue qui faisait un peu cinsault en comparaison. TB+.
Cassagne et Vitailles, Les Crouzets 2021 : (100% grenache, Languedoc-Montpeyroux. Issue d’une parcelle âgée de 50 ans, sol de graves argileuses) Couleur très claire, infusée, magnifique nez de fruits rouges un peu sucrés, pivoine, pétales de rose, pur, éclatant. La bouche est très fine, toute en fruit et en fleur, avec une touche de gourmandise à peine sucrée, mais sans lourdeur. Il y a quand même du volume, un toucher de bouche soyeux et de la longueur. Sublime. Exceptionnel.
Justine Vigne, Vin de France Yoga 2022 : (Lieu-dit Le Serret, Vaucluse. Vignes de 1986 et 1978. Sols sable argile calcaire et gypse. Grappe entière. Vinifié sans sulfites en cuve puis élevage en jarre) Couleur sombre, nez sauvage de tapenade, olive, notes animales, violette, peu de doute sur la syrah. La bouche réussit à garder beaucoup d’éclat, du fruit, de la fraîcheur, des tannins très fins, semble déjà prête à boire. Attention toutefois un vin à dégazer, mais à ne pas trop aérer non plus. TB+.
Kutch, Sonoma Coast Bohan vineyard pinot noir 2021 : (achat de raisins à la famille Bohan qui fournit aussi Failla, Flowers, Sandlands, Arnot Roberts. 400m altitude. 4,5kms de l’océan. Vignes de 1972. Sols de grès, sable avec un peu d’argile « Goldridge ». 50% VE, fûts non neufs.) Couleur assez sombre pour un pinot, nez très fin et délicat, sur la cerise rouge principalement, très typé pinot, même s’il n’est pas encore parfaitement ouvert. La bouche est très belle, pinot à la fois fin et sérieux, fruité, acidulé, encore un peu de tannins mais de qualité, il demande un peu de temps, encore un peu jeune, mais beaucoup de fond et un équilibre parfait, sans aucune sucrosité, pas du tout « nouveau monde » là aussi. TB+.
Valentini, Trebbiano d’Abruzzes 2018 : (100% bombino bianco par la légende des Abruzzes) Couleur dorée, nez marqué par les lies, grillé/fumé, avec aussi des notes citronnées, brioche, épices, floral. La bouche est aussi marquée par les lies, plutôt en finesse et tension sur ce millésime, on sent que c’est encore jeune bien sûr, mais déjà noble et distingué, avec du fond, juste un peu trop en réduction sur lies pour le moment. TB+.
Bonus :
Charles Dufour, Liqueur de Comptoir Mistelle L2010 : le nez sent clairement le marc, pas de doute possible sur la mistelle (Vin de Liqueur), joli fruité, beaucoup de mirabelle surtout, touche d’amande, brioche. Bouche avec pas mal de sucres, l’alcool est bien intégré, l’équilibre est bon, c’est très gourmand, pas trop lourd, très bien fait. TB.
Le Nid, Moulin à Vent 2018 : bouchon
Clos de Gat, Chardonnay Judean Hills 2016 : chardonnay déjà bien évolué, miellé, tertiaire, beurré, élevage poussé mais désormais intégré, mais la bouche a gardé une belle acidité, pas de lourdeur ni de sucrosité, plutôt bien fait. B+.
Calem, Porto Vintage 1985 : Couleur sombre, un vintage encore tout jeune, puissant, qui n’a pas encore mangé ses sucres, intense, long, et chaleureux. TB.
Fleury, Champagne Blanc de Noirs : champagne vineux, bulle fine, mûre, marqué pinot noir, peu dosé (3gr) sans tomber non plus dans l’austérité. TB.
Les vins japonais connaissent un essor considérable depuis quelques années. Même si le vin existe depuis longtemps au pays du soleil levant, on peut considérer qu’il est en train de renaître depuis 4-5ans. Le nombre de producteurs est désormais tut proche des 300 ! Le premier salon des vins japonais a eu lieu à Beaune l’an dernier. Le domaine De Montille commence à produire sur l’île d’Hokkaido depuis 2016. Pascaline Lepeltier a publié un article dans la RVF « Vu d’ailleurs : Hokkaido, terre promise du vin japonais »…
L’histoire des vins japonais et sa viticulture sont résumés ici par exemple :
Etudier le vin japonais, c’est avant tout s’intéresser à une viticulture habituée à l’humidité et donc à la lutte contre le mildiou et l’oïdium. Les japonais ont trouvé des parades comme les « filets », les « parapluies », la densité de plantation très basse, les cépages résistants… Il va falloir regarder cela avec attention pour voir ce qui est adaptable en Europe où la pression des maladies cryptogamiques n’a jamais été aussi forte qu’en 2024.
Takahiko Soga
Sur l'île d’Hokkaïdo au Nord. Ville de Yoichi. 4,5ha environ. Nana tsu mori = les 7 forets car 7 types d’arbre sur le domaine. Takahiko Soga a créé le domaine en 2010, Microbiologiste à Tokyo puis il a travaillé sur le domaine Coco Farm Winery, il a ensuite voyagé en Bourgogne et Jura. Planté à 3000 pieds/ha seulement sur des sols de graves et de sables reposant sur un substrat volcanique. Beaucoup de neige en hiver, ce qui protège du gel, puis des étés chauds et secs. Vendanges fin-octobre. Travail en grappe entière, fermentations en cuves, au froid, avec inertage CO2. Puis élevage en barriques françaises dont 10% neuves. Très peu de sulfites)
Takahiko (Japon), Nana Tsu Mori pinot noir 2018 : Couleur très claire, nez incroyable de rose, pot-pourri, petits fruits, tendance nature au sens éclatant, d'une grande pureté, il me rappelle Bizot, les Horées ou autres très grands bourgognes. La bouche est un peu en-dessous, légère, un poil maigre, acidulé, trait végétal, facile à boire, mais manque une pointe de maturité pour être très grand. TB++.
Coco Farm & Winery
né en 1968 à Ashikaga, dans la préfecture de Tochigi. La cave a d’abord été créée pour que les personnes souffrant d’handicaps intellectuels puissent montrer leurs capacités et s’épanouir autrement. Les plantations de Muscat de Bailey A puis de Riesling lion (croisement de riesling et de koshu sanjaku) ont eu lieu autour de 1970. L’entreprise Coco Farm & Winery n’a obtenu sa licence pour produire du vin qu’en 1984.
En 1989 le californien Bruce Gutlove rejoint l’équipe, dont il est encore le directeur aujourd’hui. Les vins sont encore en partie faits par des personnes handicapées, dans le respect du vivant, de la nature, et sans aucune pression lucrative.
Les cinq vignobles de la cave sont situés à Ashikaga et Sano, dans le sud de la préfecture de Tochigi. La superficie totale des vignobles est d'environ 6 ha. En incluant les champs privés à Hokkaido et Yamagata, la superficie totale est d'environ 20 ha. De plus, ils travaillent avec des producteurs sous contrat à Hokkaido, Yamagata, Nagano, Yamanashi, Gunma, Saitama et Tochigi.
Les vignobles d'Ashikaga sont constitués de schiste, un loam de 20 à 100 cm d'épaisseur mélangé à du gravier et composé de roches clastiques, de chert, de basalte. Ces roches dates principalement du Jurassique.
Les précipitations annuelles sont de 1100-1300 mm ; la saison la plus humide s'étend de mi-juin à mi-juillet, ainsi que de mi-septembre à mi-octobre. La température moyenne annuelle est de 15,1°C. L'hiver de taille est marqué par un vent fort et soufflant en rafales.
La pente moyenne est de 38°. Les pentes supérieures sont raides (42°). Cela permet un bon drainage, et l'exposition sud-ouest et l'ensoleillement offrent des conditions favorables aux raisins.
En plus du Muscat de Bailey et du riesling Lion on trouve le Petit Manseng, le Norton, le Tannat, le Vignoles et l'Albariño.
Les vinifications sont toujours en levures indigènes et le moins interventionniste possible.
10R (« Toaru ») Winery : à Hokkaido, Lieu de vinification partagé par plusieurs producteurs, dirigé par Bruce Gutlove.
Hokkaido Pinot noir série Coco Toaru 2021 : (14% vol. Raisins d’Hokkaido appartenant à la famille Kimura, vinifiés à la Toaru Winery par Bruce Gutlove et son équipe. 100% pinot noir. Parcelle en forte pente exposition ouest, sols d’argiles rouges. 2021 a été un millésime très solaire. Vendanges du 27 au 30 octobre. 85 % des raisins récoltés ont été égrappés et 15 % ont été placés en cuve en grappes entières pour une courte fermentation avec des levures indigènes à des températures modérées. Après la fermentation, le vin a été doucement pressé, soutiré et transféré dans des fûts de chêne français. Après 14 mois dans ces fûts, le vin a été soutiré à nouveau pour l'assemblage. Non collé et non filtré, avec une petite quantité de sulfites ajoutée juste avant la mise.
Robe rubis, claire, nez expressif, engageant dès l’ouverture, qui pinote sur des fruits rouges légèrement sucrés, confiture de fraise, framboise, cerise, touche de pivoine. Bouche toute en rondeur, avec du volume, une petite sucrosité, l’alcool (14%) ne se sent que par le corps et la rondeur du vin, texture soyeuse, on est donc dans un esprit pinot noir du nouveau monde, avec une impression solaire pour Hokkaido. La finale garde juste une petite acidité dans le fond qui l’empêche d’être lourde, la longueur est bonne. Très gourmand et très bien fait. Le lendemain, petite touche de volatile en bouche mais légère, quelques notes pot-pourri au nez, la finale est restée précise. Très belle découverte. TB+.
Coco Farm & Winery, Petit Manseng 2020 : (100% petit manseng. 11,5% vol. Vignes proches du domaine à Ashikaga. Climat chaud et humide. Suite à un voyage en Europe dans les années 1990 il s’est avéré que le cépage le plus propice était le petit manseng qui pousse au pied des Pyrénées. Des vignes ont été plantées en 2006. Les raisins entiers ont été pressés délicatement et placés dans des cuves en acier inoxydable pendant quatre à cinq jours à environ 18°C pour préserver les arômes des raisins, puis transférés dans des fûts de chêne pendant environ 10 jours à trois mois pour fermenter avec des levures sauvages et pour favoriser la fermentation malolactique avec des bactéries lactiques sauvages. Une partie des raisins a été égrappée à la main et fermentée pendant environ trois semaines. Le vin a ensuite été élevé en fûts de chêne pendant 8 à 9 mois, soutiré et mis en bouteille non collé et non filtré. Léger sulfitage à la mise.
Couleur dorée, beaucoup de gaz à l’ouverture. Le nez est sur le citron confit, petite touche volatile, un peu pêche, abricot, ananas derrière. La bouche est très légère en alcool (11,5%), maigre, vive à l’attaque mais surtout grâce au gaz car pas très acide sur la suite, avec peu de longueur, toujours citron confit, petite volatile, plus façon Anjou nature que Manseng pour caricaturer. Ca se boit facilement, car c’est frais, mais c’est court et sans grande intensité. B.
Fujimaru Winery
Fujimaru Winery est un domaine viticole urbain créé en 2010 avec deux sites, l’un à Osaka et l’autre à Tokyo et sa propre ferme à Osaka. Après l’obtention d’une première parcelle, les viticulteurs du coin ne cessaient de demander à Tomofumi Fujimaru de reprendre ou de vinifier leurs vignes, dans un contexte où une grande partie d’entre elles finissaient par être abandonnées. C'est pourquoi, en 2015, une cave de négoce a été créée à Kiyosumi-Shirakawa, à Tokyo.
Fujimaru visite personnellement les exploitations, rencontrent les producteurs et utilisent autant que possible des raisins cultivés sans utiliser d'herbicides, de fongicides ou d'autres pesticides artificiels.
Dans leur propre ferme à Osaka, on cultive principalement du Delaware, une variété vraiment unique à Osaka. Environ un tiers du vin produit à Osaka est issu du Delaware (hybride provenant du Nors-Est des Etats-Unis). Le cépage donne des vins simples, caractérisés par une acidité légère et rafraîchissante.
Les vins sont vinifiés en Centre-ville. Vinifications en levures indigènes, le plus naturellement possible. Avec une volonté de transmettre à la génération suivante.
Muscat Bailey A 2020 : (cépage hybride créé au Japon en 1927, issu du croisement entre le Bailey (un hybride américain) et le Muscat de Hambourg. On le retrouve aussi a Brésil et en Corée du Sud. Résistant au mildiou et au botrytis, il est aussi parfois utilisé en raisin de table). Vin 100% Muscat Bailey A à Nabari, préfecture de Mie, vignes d’une cinquantaine d’années, vinifié à Osaka. Les raisins ont été égrappés et écrasés, et fermentés naturellement dans des cuves de résine ouvertes à basse température contrôlée, puis élevage 9 mois fûts de chêne français.
Robe grenat, joli nez fruité, floral, très marqué cerise rouge, framboise. Bouche un peu plus compliquée, légère en alcool (12%), tannins souples, mais une acidité en milieu de bouche un peu trop marquée, aucun caractère foxé, longueur moyenne. Un style plutôt léger, frais, facile à boire. Très propre à l’ouverture. Mais le lendemain parti en souris. B-.
Domaine Tetta
Domaine viticole de 8ha situé à Tetta, au sud de Niimi, dans la préfecture d'Okayama. Planté en 2009 sur des terres abandonnées, vinifié depuis 2016. Plateau karstique calcaire (et un peu d’argiles rouges) à une altitude de 400 à 600 m. Beaucoup de raisins de tables et de cépages expérimentaux. Le reste est en Muscat Bailey A, Cabernet Franc, Merlot, Pinot Noir, Chardonnay, Sauvignon, Riesling, Pinot Gris et Chenin. Ils utilisent la culture sous abri avec du vinyle couvert, ce qui est très rare dans le monde. De cette façon, les raisins peuvent pousser dans un environnement sain, ce qui réduit également l'utilisation de pesticides. Vinif le plus naturelles possibles là aussi.
Tetta, Cabernet Franc 2022 : (14%. 1529 bouteilles produites. Vignes entre 6 et 10 ans, vendangées manuellement entre fin novembre et début décembre. Les raisins égrappés ont été transférés en cuves inox sans foulage. Macération de 32 à 36 jours avec pigeage. Elevage en fûts de chêne français anciens pendant 5 mois.)
Couleur grenat, nez qui semble très sucré, crème de cassis, bonbon, chimique et une touche pas très nette derrière. Ca se confirme en bouche, sucré, lourd, pas d’acidité, un peu de gaz, très écœurant, pas du tout typé cabernet franc. Moyen.
Nagomi Vineyards
Géré par Toshihiro et Kazumi Ike, à Tomi, préfecture de Nagano, sur envron 2,5ha. Début en 2013 avec des raisins de cuves puis premier millésime en 2019. Ils ont appris à vinifier à la cave locale Villa d’Est (créée en 2004). Sols argileux, légère pente, en altitude. Vinifications douces (on travaille au maximum par gravité plutôt qu’avec des pompes) et naturelles ici aussi.
Nagomi Vineyards, pinot noir MC 2021 : (12%, 100 bouteilles produites. Pente exposée au sud-ouest et sol argileux. Le Pinot Noir a été placé dans des cuves avec des grappes entières et a subi une macération carbonique pendant environ deux semaines. Après le pressurage, fermentation principale en fûts, suivie d'un an de vieillissement en fûts) Couleur très claire un peu rouillée, façon poulsard. Le nez me fait aussi penser à un poulsard tendance nature, jus de fruits rouges acidulés, épices, pelure d’oignon, réglisse, trait végétal. Bouche légère en alcool, une texture assez ronde et agréable avec des tannins insensibles, frais, et facile à boire, simple, pas très long, mais c’est plutôt bon. Belle tenue à l’air sur deux jours. B+.
Domaine Ito
Domaine de Takashi Ito à Okazaki, préfecture de Aichi. Ce dernier a commencé la viticulture en 2014 et la vinification en 2019. Il a appris à faire du vin à l’université de Yamanashi puis il a notamment continué sa formation chez Coco Farm & Winery et Funky château de Nagano. Le vignoble est situé dans un coin d'un quartier résidentiel calme dans la partie nord d'Okazaki. Il reçoit la lumière du soleil du lever au coucher du soleil, dispose de larges ouvertures pour une bonne ventilation et des sols sablo-graveleux bien drainés. Il cultive le Kyoho Shine Muscat, le Queen Nina et le Muscat Bailey A et le Delaware (aussi vendu comme raisin de table). Viticulture sans pesticides ni insecticides. Vinifications sans intrants, juste un peu de sulfites à la mise si nécessaire.
Domaine Ito, Hanamusubi Delaware 2023 : (11% vol. 290 bouteilles produites. cépage 100% Delaware, un hybride originaire d’Amérique du Nord. Les raisins ont été égrappés, foulés, pressés et fermentés dans des cuves en acier inoxydable. Le vin a ensuite été transféré dans de vieux fûts de chêne où il a vieilli pendant cinq mois.)
Couleur or-orangé trouble, ça me semble clairement être un vin de macération. Le nez est sur l’ananas, puis avec l’ouverture mangue, papaye, fruits surmûris, riz fermenté, très original. La bouche est originale aussi, intéressante, seulement 11% d’alcool, mais épaisse, fruits exotiques, petite acidité, légère macération avec des petits tannins et une légère amertume. Ça s’équilibre plutôt bien, le fait qu’il y ait peu d’alcool le maintient digeste, pas très long, il faut trouver le bon accord à table, peut-être avec du sucré-salé. Bonne tenue à l’air sur deux jours. B+.
Kusuda, Riesling 2017 (Wairarapa-Martinborough) : (Domaine d’environ 5 hectares créé en 2001 à Martinborough par Hiroyuki Kusuda né en 1964. Il a notamment vécu en Allemagne. Il produit aussi un pinot et une syrah. Riesling sur une parcelle louée Boulders vineyard à Martinborough. 12% vol. 4,5gr SR.) Couleur claire, nez expressif, sur la pêche, les agrumes, très petite pointe pétrole et résine dans le fond. Bouche très élégante, très « clean », avec une bonne acidité, bien équilibrée par une petite touche sucrée, fruité, minéral, facilement lisible. Bonne longueur sur les zestes d’agrumes. Très élégant et facile à boire. Presque trop « maitrisé » pour certains. TB+.
Kusuda Syrah 2019 Martinborough : couleur claire pour un syrah, nez de fruits rouges, garrigue, pinède, un côté grenadine, orangette, pointe bonbon, ressemble à un cinsault ou sciaccarellu. Bouche en dentelle, ronde, tannins soyeux, jus de fruit mais avec du volume, légère en alcool, sent la préfermentaire à froid avec ce taux d'alcool bas et ce côté un peu lisse bonbon, technique, pointe lactique, mais sans aller trop loin non plus, on ne reconnait pas vraiment la syrah, la finale garde une belle fraîcheur, c'est très digeste et très facile à boire, me rappelle plutôt des vins comme Améthyste d'Hauvette, évident, très maîtrisé. TB++.
Kusuda pinot noir 2020 : pinot noir assez classique, sérieux, frais, typé bourguignon, pas beaucoup d'élevage ressenti, noble, encore jeune, qui a besoin de temps au niveau aromatique, les tannins sont fins, ls 14% insensibles, noble, moins infusé que la syrah, avec un gros potentiel d'amélioration. A regoûter dans 5ans. TB+.
Kusuda (Nouvelle-Zélande), Martinborough syrah 2019 : (Saleyard vineyard 1,1ha à 40m altitude. Vignes de 1992. Rendements 20hl/ha. Sols alluvionnaires argiles, graves. 10% VE. Préfermentaire à froid. Elevage 22mois en fûts dont 29% fûts neufs. 1905 bouteilles) Couleur sombre, nez marqué syrah, poivré, fruits noirs, légèrement animal, violette. La bouche est très fine, avec des tannins soyeux, légère en alcool, l’aromatique est sauvage comme au nez, mais le vin semble très fin en même temps, facile à boire, encore un peu d’élevage, beaucoup de rondeur, mais pas de sucrosité. Joli vin, mais très différent de la dernière bouteille bue qui faisait un peu cinsault en comparaison. TB+.
Kusuda, riesling 2023 Martinborough : (style qui par le passé était un peu plus « sec-tendre », à la Néozélandaise) Vignes de 1998, en cuves. Nez pêche, agrumes, pas de pétrole, élégant. Bouche complètement sèche ici, pure, traçante, demi-corps, très fraîche, avec beaucoup de peps, sensation saline, extraits secs présents, presque petits tannins, beaucoup d’allonge, quand même un peu de fruit, pas trop austère, petits amers en finale. Superbe et déjà très accessible en l’état. TB++.
Aldinger, Sekt Brut Nature 2017 : (38% chardo, pinot noir, pinot meunier. Dég juillet 2023) Couleur or, plus doré que le Bollinger PN VZ 16 bu en parallèle, nez de brioche, fruits jaunes, pain grillé. Bouche avec une bulle à peine moins fine que le Bollinger, plus marquée par les lies, semble un peu plus évoluée, briochée, plus mûr, presque plus dosé (alors que c’est l’inverse), belle finale, peut-être un peu plus sur la salinité que l’amertume ici. Très beau duel. TB+.
Domaine familial de 14ha créé en 1970, repris par Hannes Schuster en 2007, certifié bio. Le domaine se situe dans le Burgenland (à l'ouest du lac de Neusiedl, à côté de Rust) et travaille le Blaufränkisch, le Saint-Laurent, le grüner et le furmint. Depuis l'arrivée de Hannes, les vins sont bio, en levures indigènes, avec une recherche permanente d'expression du terroir et de pureté.
Rosi Schuster - Furmint Burgenland 2023 : (12,5% vol. deuxième millésime de cette cuvée car le furmint a été planté à partir de 2016, sur différent sols pour étudier où il s'en sort le mieux) Couleur or pâle, nez aromatique, expressif, agrumes, zestes, un peu résine, fleurs blanches, anisé, pas d'élevage. La bouche a une grosse acidité, mais surtout sur la première partie, léger en alcool, demi-corps, impression de minéralité, très citronnée, zestée, anisée, finale avec de petits amers, sensation tannique et saline. L'équilibre est intéressant pour ce vin qui a beaucoup de peps, mais l'aromatique en l'état est un peu entêtante. Le lendemain, le vin a bien changé, plus en rondeur, plus miellé, abricot, l'attaque a gardé du peps, ça manque un peu de longueur et d'allonge mais je le préfère ainsi. A regoûter dans quelques années désormais. B+.
A Itata (plutôt au sud du pays), Arcana, dirigé par Alberto Barra, est un projet viticole qui vise à préserver un trésor : des vignes de sémillon plantées il y a 150 ans à Coelemu, sur des sols granitiques et quartzés. Né du concept de « wine coworking » imaginé par François Massoc, Arcana bénéficie d’un espace de travail collaboratif situé à Quillón, dans la région de Nublé. Ce chai permet aux vignerons passionnés de développer leurs projets en partageant des ressources et des savoir-faire.
Arcana - Sémillon 2020 DO Valle del Itata : (Elevage 11 mois sur lies, fûts français. 13,5%) Couleur or, nez avec un léger grillé de lies, mais surtout du miel, de l'abricot, acacia. Bouche avec un beau volume, bien équilibrée par une belle acidité, semble prêt à boire. TB.
Arcana, Semillon 2021 Valle del Itata : (premier millésime avec de l'oxydatif) Un sémillon original, qui se goûte un peu comme un Fino sur ce millésime, petite touche oxydative légère, floral, légèrement miellé, frais, avec une certaine salinité. Un peu moins umami que le suivant ou que le Phelan Farm cependant. B+.
Casas de Bucamelu ** - Pinot Noir fosiles 2020 : (Rocas de Santo Domingo, DO Leyda Valley) Robe claire, nez de fruits rouges confits, bouche ronde, 13,5%, pas de tannins, pas beaucoup d'acidité, belle texture avec du volume, pas vraiment de bois pourtant, facile, pas très long mais gourmand. B+.
Divella est située à Gussago, aux confins orientaux de la zone de Franciacorta (mais Alessandra refuse d'entrer dans l'appellation), où la morphologie des sols est d’origine ancienne avec une composition mixte de calcaire, de fossiles et d’argile. Le reste de la région est principalement sablonneux et limoneux.
Alessandra Divella s'est installé en 2012, elle a commencé avec 0,5 ha et possède aujourd'hui environ 4,5ha. Elle n'a pas vraiment appris l'œnologie, mais elle est s'est formée lors de ses nombreux voyages, dont quelques-uns en champagne.
Le travail est en levures indigènes, sans soufre, sans dosage, temps sur lattes assez longs. Les élevages se font en cuves ciment et vieux fûts 9 mois. Comme chez Selosse ceux-ci ne sont pas ouillés, il peut parfois y avoir du voile mais pas toujours.
Alessandra Divella - Blanc de Blancs Spumante Metodo Classico Dosaggio Zero : (T21-09/223) Couleur cuivrée, le nez fait évolué dans le bon sens, mûr, avec une jolie oxydation ménagée, brioché, grillé, fruits secs, citron confit, miel, complexe. La bouche est impressionnante, matière mûre, grosse tension, mais surtout grosse salinité, ultra umami, à la Selosse, avec une oxydation maîtrisée, parfaitement propre et précise, une finale ultra salivante, très longue. Par le plus grand des hasards, le même jour un Selosse 2012 semblait trop oxydatif à côté, moins plaisant, et un Guiborat semblait très dur. Superbe bouteille donc, dans un style unique dans le région, qui par contre n'est pas du tout consensuel. TB++.
Alessandra Divella (Lombardie), Blanc de Blancs Spumante Dosaggio Zero 2019 (100% chardonnay) : Couleur déjà dorée, nez de fruits jaunes et fruits secs, petite touche d’oxydation ménagée, encore que ce soit léger pour un vin de Divella qui en plus de liqueur de tirage contient quelques fûts sous voile (façon Selosse). La bouche est magnifique, mûre, pourtant non dosée, avec du volume, des bulles fines et une sensation très umami en finale, de loin plus que tous les autres vins. Accord parfait avec un vieux parmesan. TB++.
Divella (Lomardie), Blanc de Noirs Spumante Dosaggio zero 2017 (100% pinot noir. 48 mois sur lattes) : Un blanc de noirs sans austérité, à la matière mûre, bulle fine, avec une légère oxydation ménagée mais pas si poussée que ça, surtout très umami sur la finale. Ca commence bien. Toujours un accord réussi sur le parmesan. TB++.
"Jérôme François s'est installé à Ostheim en 2014. Le jeune charpentier n'a pas résisté à l'appel de la vigne et a créé son domaine en partant de quelques arpents du grand-père et de la grange du grand-oncle! Le garçon travaille ses vignes en biodynamie, pas de tracteur mais deux chevaux, qui effectuent les labours. Jérôme est associé depuis 2020 avec Morgane Stoquert. 6ha aujourd'hui" Cave pur Jus
Grange de l'Oncle Charles - Le chemin d'à côté 2023 : (100% riesling, sur granit. Fûts non neufs 12mois sur lies, non collé, non filtré, très légèrement sulfité à la mise. 13%) Couleur dorée, nez exubérant dès l'ouverture, miel, tilleul, jasmin, rose, fruits jaunes mûrs. La bouche combine volume et tension, déjà accessible, propre et précise, avec une bonne longueur et un côté salivant. L'équilibre est joli. Par contre l'aromatique exubérante et notamment ce côté rose devient un peu lassant sur le second verre. Le vin me rappelle clairement le 2023 de Hunter/Mc Kirdy bu récemment, qui n'était pas du tout typé riesling non plus. Une interprétation intéressante du cépage, dans un style "nature" maîtrisé, mûr, malo faite. Je me demande ce que ça va donner avec quelques années de bouteille par contre. TB-.
Le sud-ouest est un vignoble immense, qui comporte des AOC, des sols, des cépages, et donc des vins, très variés. En rouge, Cahors (cépage malbec) et Madiran (cépage tannat) dominent, donnant des vins puissants, mais d'autres appellations proposent des vins intéressants comme les Côtes du Marmandais d'Elian Da Ros. En blanc sec, Jurançon, mais aussi Irouléguy au Pays basque ou encore Bergerac, ne font pas forcément partie des AOC les plus recherchées des amateurs, pourtant les meilleurs vignerons produisent des vins de qualité, qui peuvent très bien vieillir sur Jurançon comme l'a montré le Clos Joliette. C'est peut-être pour ses blancs liquoreux que le sud-ouest vaut le détour, à Monbazillac, où le cépage principal est le sémillon (les vins se rapprochant donc de ceux de Sauternes), à Jurançon avec son très exotique petit manseng, mais aussi sur des appellations moins connues comme Pacherenc-du-vic-bilh, Gaillac (chez Plageoles, Rotier, Escausses...) ou encore Saussignac.
Mito Inoue s'est installé en Auvergne vers 2009 sur son domaine de 0,86 ha, avec des vignes sur Ludesse et Corgoul. Ancienne élève des beaux-arts, puis employée chez Cave Taillevent à Tokyo, Mito Inoue est tombée amoureuse du vin naturel. Après de nombreux stages, c'est Pierre Beauger, à Montaigut lui aussi, qui va lui permettre de prendre son envol.
Mito Inoue, Résonance 2019 : (gamay. Jusqu'en 2018 les vignes étaient toutes à Ludesse. A partir de 2019 une nouvelle parcelle de gamay à Vic-le-Comte entre aussi dans cette cuvée. Bouchage capsule bière) Couleur grenat, trouble. A l'ouverture, légère réduction animale mais qui disparait assez vite, le nez est très marqué pomme rouge, cidre, notes végétales façon cabernet, un peu fumé. La bouche fait clairement penser à un (bon) cidre fermier sans le gaz, façon Cidrerie du Vulcain un peu, très sèche, petits tannins, notes de pommes fermentées, foin. Dès que quelqu'un évoque le cidre, impossible de penser à autre chose. Pas de gros défauts, pas vraiment de volatile, ni de souris, mais très original. Il y a une bonne acidité, pas très haut en alcool, le vin est intrigant, avec un côté digeste, facile à boire en grignotant. Il divise l'assemblée, pour certains c'est un OVNI mais intéressant à goûter, pour d'autres ça ne fait pas gamay, ça ne fait même pas vin. Personne n'a vraiment tort... Le lendemain le fond part en souris. En tout cas ça n'a laissé personne indifférent. B-.
Le Languedoc est « le Nouveau Monde de la France, la scène de bonnes idées nouvelles et d’attentes de plus en plus exigeantes » (Atlas Mondial du Vin). Il s’agit en effet d’une région immense, où les jeunes vignerons peuvent facilement trouver de la place et innover dans chaque couleur, avec des cépages variés. La région bénéficie à la fois de la chaleur et du soleil méditerranéens mais aussi d’une certaine fraîcheur au pied des montagnes. La partie orientale est dominée par l’appellation AOP Languedoc, qui remplace l’AOC Coteaux du Languedoc depuis 2006 (mais les vignerons ont jusqu’à 2017 pour changer leurs étiquettes) suivie du nom de ses « crus » : Pic St Loup, Terrasses du Larzac, Montpeyroux, Pézenas (jusqu'à ce que Terrasses du Larzac obtienne sa propre AOC en 2014 et Pic St Loup en 2016)… La partie occidentale bénéficie aussi de la fraîcheur de l’Atlantique, on peut d’ailleurs y trouver des cépages bordelais, à Cabardès par exemple. Les appellations intéressantes sont nombreuses : Corbières, Saint-Chinian, Faugères, Fitou, Minervois, Limoux… Toutes peuvent présenter d’excellents rapport q/p. L’avenir du vin français est probablement ici, si le réchauffement climatique est bien géré.
Si le Roussillon peut présenter lui aussi d’excellents vins rouges et blancs dans l’esprit de ceux du Languedoc, son intérêt majeur réside peut-être dans la production de vins doux naturels, des vins qui comme les portos sont mutés à l’eau-de-vie pour stopper la fermentation et conserver les sucres résiduels. Comme les portos ils peuvent connaître un vieillissement non oxydatif pour être bus jeunes et sur le fruit, ou oxydatif et ce sont alors des vins de longue garde aux arômes de noix et de fruits secs. Les grands Banyuls et Maury sont des vins mésestimés, vendus à des prix bien peu élevés par rapport à leur qualité.
Domaine familial de 10ha repris en 2007 par Stéphanie Fumoso puis en 2018 par son fils Paul Fumoso. Le domaine est divisé en 23 parcelles sur des secteurs et sols variés. Les vins sont certifiés bio, travaillés en infusion, en grappe entière, élevés généralement en foudres, parmi les plus fins de l'appellation.
Gour de Chaulé, Gigondas Tradition 1871 2022 : (80% grenache + syrah, mourvèdre) Couleur assez sombre pour le domaine, nez classique de fruits rouges confits principalement, très marqué grenache. Bouche avec un peu de gaz au départ, mais ça part vite, assez classique, chaude, puissante, tannins encore un peu serrés. La finesse qui fait la réputation du domaine n'est pas au rendez-vous. Rien de mauvais, on a ce qu'on attend d'un Gigondas (surtout en 2022), mais ce n'est pas ce que j'étais venu chercher personnellement. B.
Domaine d'environ 6ha créé en 2016 par Pauline Mourrain et Laurent Troubat suite à la reprise du château Tour Grise de Philippe Gourdon sur le Puy Notre Dame. Travail en bio, vinifs peu interventionnistes. Les rouges sont infusés (grolleau, pineau d'aunis) et les blancs combinent maturité et tension.
Domaine de l'Austral - Saumur blanc Treillaujeard 2022 : (grosse cuvée de blanc du domaine. Parcellaire, 100% chenin d'une quarantaine d'années sur la Cerisaie, exposition Nord, sols calcaires principalement. Elevage 1an jarres en terre cuite. 15mg SO2 total) Couleur or, joli nez dès l'ouverture bien typé chenin, avec de la maturité, poire, miel, fruits jaunes, mirabelle, pas du tout typé nature. La bouche est riche, belle matière, mûre, poire, miel, acacia, bonne acidité à l'attaque et en milieu de bouche, la finale est par contre sur des amers un peu trop marqués, l'alcool prend le dessus sur ce millésime solaire, il manque un peu de salivation. Mais ça semble aussi un peu jeune, à voir ce que ça va donner dans quelques années. B+.
Le domaine des Féréol a été créé par Mathieu Lauliac en 2023. Mathieu vinifie en parallèle les vins des Jardins de Babylone. Il a récupéré 1,5ha face au Clos Joliette et au restaurant Mont Riant. Sol argilo-limoneux-sableux avec un sous sol de poudingue. Travail en bio. 70% gros manseng + petit manseng. Elevage 2/3 fût 225L non neufs et 1/3 amphore. Juste un peu de sulfites à la mise.
Domaine des Féréol, Jurançon sec Françoise 2023 : Couleur or pâle, nez expressif et très beau dès l'ouverture, toute petite touche ananas fruits exotiques mais absolument rien d'exubérant, poire, acacia, coing frais. La bouche est énergique et parfaitement équilibrée avec une belle matière et un léger gras, sans qu'on ne ressente de notes boisées, les 14% ne se sentent absolument pas, aromatique proche du nez mais encore moins exotique, on est presque plus proche du chenin que du manseng. Finale longue, très fraîche, salivante, petits zestes. Le lendemain le vin fait très chenin, avec un peu plus de poire, pomme au four, brioche, presque une toute petite sucrosité en bouche avec des notes de poire amandines, à peine moins énergique, je l'avais préféré la veille. A J+2 le vin est encore bien là, parfaitement en place, un peu plus de fruits surmûris, coing, abricot, je retrouve le peps du premier jour, un peu plus d'amers en finale, c'est toujours excellent. Vraiment d'un niveau exceptionnel pour un premier millésime, avec beaucoup de fond, et pas du tout variétal. Bravo ! Vivement la suite ! TB++.
Premier millésime en 2021 pour ce domaine repris par Franck Soulayrol, sur le lac Salagou. Franck est le petit neveu de Laurent et Bernard Vaillé auprès desquels il a eu l'occasion de faire plusieurs stages. Il a repris à son père 6ha de grenache, mourvèdre, un peu de sangiovese... Elevage de 2 ans en fûts, cépage par cépage avant assemblage dans une seule cuvée. A suivre de près tant le premier millésime est prometteur.
Oratoire Saint Jean d'Aureilhan, IGP Pays d'Hérault - Coteaux du Salagou 2021 : Couleur rouge foncé, nez assez classique, sudiste, fruits rouges confiturés, fruits noirs, épices, petite touche vanillée. Bouche plus intéressante que le nez, surtout impressionnante par son rondeur, sa texture de velours, avec beaucoup de gourmandise, marquée par des fruits rouges sucrés principalement, puis garrigue, l'alcool ne se sent pas du tout, le vin a réussi à garder une belle acidité dans le fond, qui lui donne une bonne fraîcheur et l'empêche de devenir pataud. Pour chipoter, la finale est un peu marquée par l'élevage, vanille, un peu sucrée, à attendre un peu pour qu'il finisse de se fondre. Pour un premier millésime c'est une belle réussite en tout cas. TB+.
« Los locos » (les fous) c’est le surnom que se sont donnés un groupe d’amis, venus d’horizons différents. De leur rencontre au cours d’un voyage au Chili en 2017 est née Masintïn, une petite « maison » artisanale qui donne une autre image des vins chiliens. Sa raison d’être : faire revivre un patrimoine oublié dans des régions en marge, passionnantes et singulières, Itata et Maule, sous la forme de vieilles vignes en gobelet, non irriguées, de cinsault et de carignan, travaillées à l’ancienne (à la main et au cheval). Diego Urra est la pierre angulaire du projet : diplômé en viticulture et œnologie, c’est le « Prince Pruning » et le « King Compost » de l’équipe. Passionné de taille et de microbiologie des sols, il parcourt les vignobles, repère les plus belles parcelles et noue des relations fortes avec les vignerons. Ces vieilles vignes affichent plus de 70 ans et les raisins possèdent une concentration qui se suffit à elle-même. La vinification et l’élevage sont à leur service : levures indigènes, macération douce et vieillissement en cuves béton, vieux fûts et amphores. Il en tire des vins sincères, différents, très purs dans leur expression du fruit. Une révélation pour Tim Atkin (MW) qui leur a décerné le titre de « best of Chili » 2022." South World Wines
Masintin ** - cinsault 2020 (Vallée d'Itata) : cinsault un peu trop mûr, orangette, un peu de sucrosité. B.
"Du « wine coworking », c’est la belle idée de François Massoc qui met à la disposition de vignerons prometteurs et engagés un espace de travail commun, sorte de chai collaboratif situé sur la commune de Quillón (Nublé), et qui donne à chacun sa chance. A une condition cependant : « la production de vins de grande qualité, à taille humaine, qui reconnaissent l’origine et l’identité de la matière première ». C’est le cas de deux de ses protégés, Arcana et Co Pa, Co Pa Wines dont la gamme s’articule autour du torrontel, du cinsault, et de vignes (non irriguées) de païs, âgées de 150 ans issues des coteaux de granitiques de Ránquil." South World Wines
Co Pa ** - cinsault 2019 (Itata) : cinsault au nez assez mûr, fruits rouges sucrés, un peu orangette, la bouche a moins de sucrosité que le Masintin, un peu plus de tannins et d'acidité qui lui font du bien. B+.
Jeune domaine de 7,5ha créé en 2014 par Grégory et Delphine Viennois. Grégory est en parallèle consultant dans une démarche "holistique" sans dogmatisme pour de nombreux autres domaines : Champagne Marie Demets, Domaine de la Pâturie, Laroche... Les blancs du domaine sont à la fois mûrs et tendus. Les Irancy rouges sur la fraîcheur, avec un style différent sur la cuvée Version Libre. Un des domaines les plus passionnants du secteur.
Domaine de la Chapelle - Irancy Version Libre 2022 : (sans soufre. Sur 3 Climats, 100% pinot noir à 7 700 pieds/ha. 50% grappe entière. Elevage fûts de 2à5 vins) Couleur sombre pour un pinot, contours violets façon gamay, le nez est propre et expressif dès l'ouverture, cassis, mûre, violette, c'est joli même si ça ne fait pas pinot. La bouche est mûre, ronde, très gourmande, peu tannique, beau volume, sans excès de confit et garde de la fraîcheur dans le fond, parfaitement propre et maîtrisé, longueur moyenne sur un fruit noir acidulé. Assez différente des autres Irancy donc, mais c'est bon. TB.
Maison de La Chapelle
Aligoté 22 sympa, classique, frais. Chablis 2023 aromatique mais quand même du peps en bouche. Montmains 23 (butteaux et forets) noisette un peu, B. Mont de milieu 2023 plus de volume, mais garde une finale saline. Fourchaumes 23 nez un peu toasté, bouche qui reste assez tendue pour fourchaumes. Irancy 23 (7 parcelles, 30% VE) frais et fin très bon, peut-être le meilleur ce jour-là. BeauxMonts 2023 un peu trop mûr. Les Batardes 2023 (plus calcaire) pinot infusé, plus de grappe entière, plus floral, très joli. Version Libre 23 trop mûr, très cassis. Les 2022 Irancy Beaux Monts et Batardes idem mais en plus chauds et plus lourds, plus serrés aussi.