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Mon carnet Vin

14 juin 2024

JM Sélèque (Pierry) ****

Jean-Marc Sélèque est revenu au domaine familial de 9ha (environ moitié rouge moitié blanc) en 2008. Depuis les champagnes ne cessent de progresser, avec divers types d'élevage, diverses méthodes, mais toujours beaucoup de tension, de minéralité et souvent une certaine vinosité.

 

 

 

 Sélèque, Coteaux champenois blanc 1er cru Dizy 2021 : (chardonnay) Couleur claire, nez très beurré, encore un peu d’élevage. La bouche est assez grasse et arrondie pour un coteaux champenois 2021, mais la finale se retend avec une sensation plus crayeuse et minérale. TB-.

 

JM Sélèque - Solescence : superbe entrée de gamme, à peine briochée, du volume, du fruit, à peine dosé, juste ce qu'il faut. TB+.

 

JM Sélèque - Quintette : bien fait aussi, plus sérieux, mais pas vraiment au-dessus du précédent en l'état. TB+.

 

JM Sélèque, Champagne « Quintette » chardonnay Extra-Brut : (base 2018) champagne très minéral, sur la tension, peu de dosage mais bien équilibrée par une matière mûre, finale très longue, crayeuse, avec un bon potentiel de garde. TB+.

 

JM Sélèque Soliste Pinot meunier 2016 : très beau pinot, sur la tension, très crayeux, salin, un peu amande, fruits rouges, rappelle rilly la montagne de bereche par exemple, bulle fine, très long. TB++.

 

JM Sélèque, Soliste chardonnay 1er cru Pierry Les Tartières et les Porgeons 2016 : (100% chardonnay. Dég 01/2021. Elevage fût. Dosage 3gr) Couleur bien plus claire, nez très élégant, fruits blancs, floral, encore jeune. Bouche toute en finesse et élégance, attaque avec un peu de confort mais très vite tout en tension et en minéralité, sans austérité, bulle très fine, pousse loin. TB++.

 

JM Sélèque, Soliste Meunier 1er cru Pierry Les Gouttes d’or 2016 : (100% pinot meunier. Elevage fût. Dég. 03/2021. Dosage 2gr) Couleur saumonnée, nez petits fruits rouges sympa, bouche qui souffre de l'ordre de service derrière le Bérêche, semble plus maigre et moins mûr. Après quelques minutes mieux, tendu, frais, assez long. TB+

 

 

Sollescence base 21 encore un peu fermé, mais beau potentiel. Quintette base 20 un peu plus mûr sur cette base. Meunier Soliste 2018 plus mûr que 2016, moins le coup de coeur ce jour-là même si tout est maitrisé. Des champ de gastronomie, à attendre un peu.

 

14 juin 2024

Salon Nouvel Ordre

 

Lapilli

Brume 2023 : (Sol : limoneux-sableux, colluvions volcaniques (pépérite, basalte)  Localisation : Puy de Corent  Vignes : 30 à 60 ans  Exposition : nord, 15% de pente  Cépages : Gamay d’Auvergne  Vinification : macération semi-carbonique 5 jours grappes entières, cuve fibre, levures indigènes, non collé, sulfitage SO2 20mg/l en fin de fermentation.)   Couleur claire, nez avec une toute petite volatile à l'ouverture de la bouteille, regoûté en fin de dégustation elle s'est complètement intégrée à l'ensemble, léger en alcool, frais, petits fruits rouges acidulés, bonne acidité, du peps, très facile à boire.


Lapilli Garden 2023 : (Sol : argilo-calcaire, colluvions volcaniques (pépérites, basalte, pouzzolane) Localisation : Puy de Corent  Vignes : 30 ans  Exposition : sud, 17% de pente  Cépages : Pinot Noir  Vinification : macération 10 jours grappes entières, cuve inox, levures indigènes, non collé, sulfitage SO2 2g/hl en fin de fermentation, élevage 9 mois en fûts de chêne 228L.) Pinot noir sérieux, coloré, encore un peu d'élevage au nez, la bouche présente un très beau volume, fruité mûr mais bien équilibré, tannins encore présents en finale, a besoin de quelques mois encore mais un superbe potentiel, avec du fond. 


Demain 2023 : (Sol : argilo-calcaire, colluvions volcaniques (pépérites, basalte, pouzzolane)  Localisation : Puy de Corent  Vignes : 30 ans   Exposition : sud-ouest, 20% de pente   Cépages : Gamay d’Auvergne et Gamay Beaujolais     Vinification : macération 10 jours grappes entières, cuve inox, levures indigènes, non collé, non filtré, sans SO2 ajouté.) Un gamay très foncé, sérieux, mûr, à attendre, petite souris de mise, à regoûter dans quelques mois.


Nord & Blanc 2023 : (Sol : limoneux-sableux, colluvions volcaniques (pépérite, basalte)  Localisation : Puy de Corent  Vignes : 50 à 60 ans   Exposition : nord, 15% de pente   Cépages : Gamay d’Auvergne   Vinification : pressurage direct, vinification en vieux fûts bourguignons de 228L, levures indigènes, non collé, sans SO2 ajouté.) Blanc légèrement saumoné, très beau nez très précis, élégant, propre, mêle agrumes, épices, fruits rouges, bouche tendue avec beaucoup de fraîcheur pour 2023, salivante, amers nobles. 

 

 

L'Eau qui dort (négoce de Lisa et Paul)
 

Tour de chauffe 2023 (maccabeu, grenache blanc en Macération roussillon) : un nez exubérant, intense, la bouche est finalement digeste, macération pas trop poussée, pas très tannique, jolis amers, très beau vin.

Bosco 2023 (90% pinot, 10% gamay à Dallet, Auvergne) : rouge clair en couleur, léger, plein de fruit, facile, digeste, parfaitement propre, glisse tout seul.

+ Lisa Le Postec gamay/pinot gris 2023 : prélevé sur fût, moins sur le fruit que lors de la dernière dégustation, plus sérieux mais aussi un peu plus long et plus terroir.

+ Coteau Libre 2022 :  : (embouteillé, pas encore commercialisé) un peu moins de volatile qu'il y a 3 mois, moins sauvage, plus posé, tannins encore un peu serrés en finale. Ca prend forme !

 

 

L'Arbre Blanc

(domaine repris par les danois Jacob et Julie en novembre 2023 avec le stock. Les vins suivants ont été prélevés sur fût, mise en bouteille bientôt...)

Blanc 2021 : un blanc encore tout jeune, mais déjà bien en place, pas du tout d'oxydation, très frais, beau volume, petits amers.

Macération 2022 : très belle macération à venir, plus rose qu'orange, avec beaucoup de finesse.

Rouge 2022 : (sera probablement les Grandes Orgues sur ce millésime très fin) Couleur claire, nez avec une volatile marquée, bouche très fumée, tannins fins, la volatile est bien intégrée, beau volume et très belle acidité, ça allonge loin en finissant fumé et poivré. Joli.

 

 

Permapinard

(Des hybrides + des coings, pommes à cidre... viennent d'être plantés dans le sud-est de la Haute-Loire. En attendant quelques vins de négoce. Le premier vrai millésime sera probablement pour 2025...)

Un sot dans la mare 2021 : (merlot/marselan) plutôt assez fin et frais, épicé, propre, sympa.

Couche après couche 2022 : (viognier et carignan, en millefeuilles) un rouge très poivré, exubérant, un ovni, intéressant à goûter. Les vins sont propres et bien fait, maintenant reste à stabiliser, trouver une cohérence et une régularité dans les cuvées qui vont sortir.

 

 

Vins vrais - Eric Durif

(à Egliseneuve-près-Billom. Quelques vignes en propriété et du négoce)

Un blanc 2022 à base de viognier et de gamay coloré, orangé, fruité, simple mais bon. Tamus 2022 blanc à base de gamay en presse direct, souris ce jour-là. Vidance 2022 viognier en macération + sauvignon et gamay superbe vin orange au nez fruité un peu exubérant, mais une bouche fine, précise, fruitée. Un rouge 2022 carignan/cab franc de fronton/gamay d'auvergne simple mais bon. Pas eu le temps de faire les bulles...

 

 

 

Belly Wine Experiment

(vins de négoce, le domaine cherche des vignes en Auvergne)

La Pinya blanc pet nat 2022 compliqué, petite souris. Grisou rosé 2021 pet nat joli dans un style vineux, épicé, bien fait. Grenache des Corbières 2023 rouge un grenache léger, un peu amylique, peut-être encore un peu de sucres résiduels, simple.

 

 

 

Nicolas Mathieu - Chanteuges

Une gamme difficile à lire. Mais une cuvée Feng Shui 2023 à base d'hybrides (plantet et ?) superbe, à la fois légère en alcool, fruité, épicé, digeste. Les cuvées en vinifera ou assemblage hybrides/vinifera moins intéressantes.

 

 

 

Ribeyre Pourpre

(Des vignes seront plantés en 2025 à Villeneuve d'Allier, à côté de Saint-Ilpize. Pinots noir et gris, gamay, chenin, chardo syrah et autres. Vins de négoce en attendant)

Encorneta 2023 : (plus trop sûr du nom, des gamays achetés au domaine de Gergovie, vigne à La Roche Blanche) un vin mûr qui sent un peu la carbo, simple, manque un poil de précision sur la finale, mais pas de défauts majeurs. On attend surtout les premiers jus domaine.

 

 

Terres Bariolées

Nouvelle dégustation, rapide cette fois-ci, des vins de Claire et Edo. Chalenta chardonnay 2022 s'est bien mis en place, gros volume, garde de la fraîcheur aromatique très porté amande. Le pet nat rosé Frizzette 2022 est moins marqué souris qu'il y a 6 mois. En rouge La Condamine gamay 2022 est un peu serré et légèrement réducteur en ce moment. Superbe rouge Chirouzes pinot noir 2022, prélevé fond de cuve ici, pinot infusé, juteux très élégant, bombe de fruit et de fleur mais avec du fond et de la tension, sans être maigre. Délicieux.

 

12 juin 2024

Pernot-Alvina (Puligny) *** et Maison A&S (Nantoux) ***

Pernot Alvina a repris le domaine de son père Paul Pernot en 2017

 

 

Pernot Alvina - Saint-Romain blanc 2022 : Couleur or pâle, nez bourguignon avec un léger beurré, fruits jaunes, vanille, mais aussi quelques notes plus sudistes comme du fenouil. Bouche assez ronde, avec un léger gras, pas très haute en alcool, mais manque un peu d'acidité et d'énergie, reste assez simple et de longueur moyenne. A final un vin facile à boire, plutôt au niveau d'un bourgogne régional, où on sent le millésime solaire par le manque de peps. B+.

 

 

 

 

 

Maison A&S a été créé en 2018 par deux jeunes passionnés, Alexandre (qui a travaillé comme chef de cave chez T. Liger-Belair) et Pierre-Alexandre (qui a été ouvrier agricole chez Comtes Lafon). Une partie en négoce, une partie en domaine et quelques plantations de vignes en cours.

 

 

Maison A&S - Hautes Côtes de Beaune rouge 2021 : (vignes plantées en 1960 à Mandelot. Egrappé. Sulfitage à la mise uniquement) Couleur très claire, nez assez simple mais joli de framboise et petits fruits rouges acidulés. Boche légère, peu de volume, peu de tannins, sur la fraîcheur, acidulée, pas très longue mais facile à boire, bien typé 2021 sans qu'il n'y ait spécialement de sous-maturité. C'est bon mais comme souvent avec ces jeunes micro-négoces tarifé un peu trop cher. B+.

 

11 juin 2024

Belema - Yann Pernuit (Ayse) ***

Domaine Belema de Yann Pernuit, ancien élève de Dominique Belluard et à la tête du Château de Mérande pendant plusieurs années. Premier millésime en 2022.  Domaine de 2,5ha qui a directement fait son entrée dans le guide vert RVF avec 1 étoile.

 

 

Belema Yann Pernuit, Imago 2022 Savoie : (gringet, à Ayse) Couleur or pâle et trouble. A l'ouverture le nez est principalement sur la pomme blette, puis des notes florales (chèvrefeuille), citron, poire, anis, petite touche fumée, pourrait faire penser à un chenin. La bouche a beaucoup de gaz à l'ouverture, on secoue énergiquement, on retrouve le côté pomme blette, on sent une vinification en nature avec une impression de déjà vu, il y a peu d'alcool (12%), une matière mûre, au départ ça semble énergique, mais après quelques heures dès que le gaz est totalement parti, la finale manque de relance, on reste sur une impression de vin assez court, qui manque un peu de précision. Le lendemain, c'est encore un peu moins bien. Par contre pas de défaut de type souris ou autre même après deux jours. Bref, je me suis un peu ennuyé sur cette première rencontre avec le domaine. B.

 

 

10 juin 2024

Guiborat (Cramant) ***

Domaine de 8 hectares à Cramant. Style tendu, en malo souvent bloquée, donnant des champagnes parfois un peu stricts.

 

 

Guiborat - Prisme 2015 Blanc de blancs Grand cru Extra Brut : (pas de malo) couleur claire, nez de chardonnay peu élevé avec noisette fruits blancs. Bouche qui se veut assez droite et tendue, mais austère, avec des amers un peu trop marqués (effet 2015 ?) manquant un peu de minéral dans le fond, bulle un peu grosse. B+.

 

Prisme 2017 : trés joli nez, très typé chardo, pas mal de temps sur lattes, début brioche noisette. Attaque vive, élégante, mais finale un peu dure, toujours ce style malo bloquée, très droit, crayeux, mais manquant un peu de confort. B+.

 

9 juin 2024

Beaujolais

Le Beaujolais souffre d'une mauvaise réputation à cause du beaujolais nouveau (qui comme tous les vins peut aussi être bon si on choisit bien le producteur) mais la région présente des vins intéressants, à tarif encore très raisonnable. Ici, même si on trouve quelques beaujolais blancs en chardonnay, le gamay est roi. Il est plutôt puissant sur Morgon et Moulin-à-Vent, léger sur Fleurie pour les meilleures appellations. Mais la plupart des producteurs proposent des cuvées légères et sur le fruit, à boire rapidement et des cuvées plus tanniques avec un élevage en fût plus long destinées à la garde ("James" chez Burgaud, "Morgon VV" chez Bouland, "Impénitents" chez Desvignes, "3.14" chez Foillard, "VV de Grenériers" chez Janin" ou encore les "Vignes centenaires" récemment acquises par Thibault Liger-Belair...)

 

beaujolais

 

 

Principaux producteurs :

**** BoulandBurgaudDesjourneysDesvignes, LapierreLiger-Belair.

 

*** Bachelards, Berne, Chênes, ChamonardChignardClos de la Roilette, Descombes & fils, Dupré-Goujon, Dutraive JL et Justin, J. Foillard, A. FoillardJanin, Lafarge-Vial, Le Nid, Les BertrandMarrans, Mee Godard, Métras & fils, Mont JolyTerres dorées, ThillardonThivinValmaVernusVissoux.

 

** Andrey, Balagny, Boillot, Bonne Tonne, Canailles, Chasselay, Château de PizayChâteau des Jacques, Château du MàV, Chemarin, Clos bateau, clos sauvage, Clos de Mez, Clos du fiefCôtes de la Molière, CottonCrêt de Bine, David LargeDebize, DelienneDomaine de Fa, DufaitreFessy, GagetGauthier, Grosse PierreGuigner, Hoppenot, JambonLabruyère, Lardy Yohan, Martray, Métrat, Michal, Moriers, Nugues, Obora, Piron, Rampon, Rottiers, SantéSéléné, Sunier, Testard, Tourniers...

 

BarbeletCharvetChèvre bleueRoche St Martin, SavoyeYs...

 

7 juin 2024

Soirée club n°10

 

 

 

Julien Meyer, Crémant d’Alsace 2013 : joli nez, bouche qui manque un peu de tension et finale un peu brouillonne. B.


Aleph Wines (Albacete), Gravas de Baldovar 2016 : (100% merseguera) couleur un peu fluo ! léger en alcool pour ce vin de montagne, beau fruité mûr, manque un peu d'allonge. Me rappelle les xarello d’Enric Soler. B+.


Envinate, Palo Blanco 2020 : (listan blanco) mon meilleur blanc du domaine, énergique, dense, frais, salin, très porté élevage en autolyse, il faut aimer. TB+.


Fazenda Agricola Augalevada, Mercenario 2021 blanco : (treixadura, albarino, torrontes, palomino) blanc de Galice très légèrement oxy (élevage sous voile court), tout en tension et salinité, finale umami, très chouette ! TB+.


Bordaxuria, Irouléguy blanc 2022 : riche sur ce millésime, personne n'a reconnu le manseng, un peu pataud. B-.


Giachino, Persan 2019 : très beau fruité qui rappelle gamay/mondeuse, puis du poivre, cassis, reste assez léger en alcool et frais, encore un peu de tannins mais nobles, joli. TB.


Yarra Yering, Underhill shiraz 2016 : encore un peu d'élevage et petite sucrosité, il y a du fond derrière, juste un peu jeune, à attendre sereinement. TB-.


Dalrymple, Tasmanie Pinot Noir 2017 : pinot clair, mais un peu sucré, tannins lisses, pas le fond du précédent pour le rattraper, gourmand mais peut vite tomber sur l'écœurant. B+.
 

Vodopivec, Solo MM 2018 Venezia-Giulia : (sous-région Corso, proche de Trieste, cépage, Vitovska, 6mois macération en amphores + 30 mois foudres) très clair pour 6 mois de macération, un côté très fin, élégant, mais presque trop propre, bel équilibre mais un peu jeune et fermé, ne semble pas tout livrer ce soir là. A réessayer avec quelques années de plus. TB.


Alfredo Maestro (Ségovie), La Cosa The Thing 2022 : bu le 2017 récemment après recherche ! Même esprit, pâte de coing, sirupeux, très sucré, un peu fou-fou, avec une pointe de perlant, un peu de vol, tout s'équilibre bien, à boire à petites doses mais très intéressant. TB.
 

Hill Farmstead, Nonconformist 03 : (1an en fût, avec du miel) joli nez typé lambic, attaque percutante, mais finale un peu trop arrondie par l'ajout de miel. TB- .


Clos Cancaillau, Jurançon creme de tête 1990 : a mangé pas mal de sucres, pas une grosse acidité, l'alcool ressort, mais l'ordre n'a pas dû l'aider. B.

 

6 juin 2024

Nicolas Barbou (Oisly) ****

Jeune domaine (créé en 2020 ?) de cet ancien stagiaire de Jean-Yves Bizot. Ses parents possédant le domaine des Corbillères, Nicolas Barbou n'a pas eu de difficultés à trouver quelques ares de vignes pour laisser s'exprimer son talent avec une recherche de qualité extrême sur une petite surface.

 

 

Nicolas Barbou Touraine Oisly Utopie Creative 2021 : (sauvignon), couleur or pâle, nez qui ne sent pas du tout le sauvignon, fruits blancs, floral, assez mûr, début fruits exotiques en se réchauffant. Gros volume en bouche, léger beurré, un peu d'élevage mais déjà bien intégré pour 2021, garde une bonne acidité même s'il ne joue pas sur le registre de la tension, aromatique encore assez simple qui gagnera avec le temps, mais l'équilibre est là. Cependant le lendemain, le vin manquait un poil de tension, il s'est mieux comporté à l'ouverture où il semblait plus énergique. Belle découverte. Un style intéressant et un vin prometteur. Comme toujours à condition de ne pas payer trop cher pour ce vin licorne. TB.

 

3 juin 2024

Ramilo wines (Portugal) ****

 

En 2013, les frères Nuno et Pedro Ramilo (4e génération) ont décidé de reformer le domaine originel. Ils possèdent aujourd'hui une vingtaine d'hectares sur la Casal do Ramilo, entre Sintra et Mafra, dans la Lizandro Valley. Mais ils possèdent surtout 2ha dans l'appellation Colares, la Quinta do Cameijo, au sud-ouest de la Casal do Ramilo. Comme sur toute l'appellation Colares les vignes sont en franc de pied, malvoisie pour le blanc, ramisco pour le rouge et le rosé. Travail en bio.

 

 

Ramilo - Vinhas Velhas tinto 2020 : (Vinho regional de Lisbonne. cépage castelao, vignes de 40ans, élevage cuves et vieux fûts) Couleur grenat, nez un peu réduit au départ, touche végétale, très typé cabernet franc, encore plus en bouche avec le même type de fruité, une bonne fraîcheur, avec de l'acidité, peu d'alcool (12,5%). Avec l'ouverture, la réduction s'estompe, le fruité passe devant, mûre, framboise, juteux, croquant, les tannins restent assez fins, juste un brin de rusticité, me fait toujours penser à un cabernet franc un peu "canaille". B+.

 

2 juin 2024

Justine Vigne (Richerenches) ***

Petit domaine de 4,5ha aujourd'hui dans le Vaucluse, créé en 2017. Inspirée par Alex Podolinsky ou dans une moindre mesure par Philippe Viret, Justine Vigne travail en biodynamie avec un intérêt particulier pour la vie des sols (le but idéal est de parvenir à des sols auto-fertiles) et pour la cosmoculture. En cave vinifications très douces, le plus proche du nature possible sans s'interdire une petite dose de SO2 par exemple si nécessaire, et une partie (peut-être tous à l'avenir) des élevages en qvevri géorgiennes.

 

 

 

Justine Vigne, Diamantes 2023 : (40% villard noir, 60% cinsault et petit verdot. Macération carbonique, élevage qvevri pour le villard, cuve pour les autres. Le villard noir est un hybride descendant du chancellor et du subéreux)  Couleur claire et un peu trouble, très beau nez très propre, épicé, orange sanguine, cuir, fruits rouges confiturés. Bouche avec cette aromatique sudiste mais un équilibre plutôt nord, peu d'alcool ressenti, belle fraîcheur, mais aussi un toucher de bouche soyeux, sans aucune note boisée, un côté sauvage et éclatant, très épicé, finale longue, suave, sans être lourde. Un vin très orignal mais parfaitement maîtrisé, un coup de cœur. TB++. Deuxième bouteille qui présente beaucoup de gaz à l'ouverture, volatile un peu haute, le soir début de souris. B-.

 

Ultreïa 2022 : (grenache et cinsault de 1971 en qvevri) couleur claire et trouble, un peu fluo. Nez joli à l'ouverture, très floral, fraise, groseille, framboise, pointe volatile, kriek mais sans aller trop loin. Bouche avec de la fraîcheur, des tannins présents mais bien intégrés, qui allongent la finale, les 14,5% ne se sentent pas du tout, la volatile contribue à donner du peps. Par contre au bout de 2h la souris arrive, il faut boire très vite...la fin finit malheureusement à l'évier. Là aussi on passe pas loin du grand vin, frustrant. B.

 

Justine Vigne - Yoga 2022 Syrah Vin de France : (Terroir le Serret, Vaucluse, vin nature) Couleur trouble un peu violine, superbe nez poivre, violette, lardé, très pivoine aussi. Bouche fleurie, poivrée, très fruitée, éclatante, tannins fins, jus de fruit nature parfaitement maîtrisé qui reste frais, pas une grande longueur mais ça glisse tout seul. TB++.

 

Justine Vigne, Vin de France Yoga 2022 : (Lieu-dit Le Serret, Vaucluse. Vignes de 1986 et 1978. Sols sable argile calcaire et gypse. Grappe entière. Vinifié sans sulfites en cuve puis élevage en jarre) Couleur sombre, nez sauvage de tapenade, olive, notes animales, violette, peu de doute sur la syrah. La bouche réussit à garder beaucoup d’éclat, du fruit, de la fraîcheur, des tannins très fins, semble déjà prête à boire. Attention toutefois un vin à dégazer, mais à ne pas trop aérer non plus. TB+.

 

1 juin 2024

Maison Gautheron d'Anost (Dijon) ***

Domaine créé en 2020 par Bastien Gautheron, provisoirement installé à Meursault en attendant la nouvelle cuverie à Dijon. Une partie de vignes en propriété autour de Savigny et une partie en négoce. Ancien élève d’Olivier Leflaive puis de PH Rougeot, le style des vins s’inspire plutôt de ce dernier avec des vinifications peu interventionnistes et peu de bois neuf.

 

 

 

Maison Gautheron d’Anost, Marsannay Au Quartier 2021 : (zone « champ perdrix » en haut de coteau) Couleur rubis assez classique, nez expressif très joli dès l'ouverture, épicé, ronce, très floral, fruits rouges et noirs frais. Bouche légèrement perlante à l'ouverture, ça part très vite avec un coup de carafe, ensuite bonne tenue à l'air et même meilleur le lendemain, on retrouve le côté sauvage du nez, épicé, ronce, fruité, floral, pas de bois ressenti, tannins fins, finale légèrement végétale comme pouvait laisser présager le départ, avec une petite pointe d'amertume. On sent le millésime frais. Personnellement j'ai bien aimé ce trait végétal qui est à mon sens bien intégré dans l'ensemble et ne va pas trop loin, il était un peu trop marqué pour d'autres autour de la table. TB.

 

28 mai 2024

Jessica Litaud (Vergisson) ****

Domaine familial repris en 2018 par Jessica, après des stages chez Guffens et Ganevat et une longue expérience à l'étranger. Travail en bio sur un peu plus de 2ha, vinifications peu interventionnistes.

 

 

Jessica Litaud, Saint-Véran Les Pommards 2021 : Couleur dorée, nez mûr, ananas, citron confit, touche beurrée, miel, floral. La bouche combine cette maturité étonnante pour 2021 avec la fraîcheur du millésime, 12% d'alcool, sans manquer de volume, léger gras et en même temps belle acidité, finale un peu plus sur le citron confit, salivante, petits amers. Au final un très joli vin, marqué Maconnais plus que 2021 mais à l'équilibre parfait enter richesse et fraîcheur, volume et tension. Excellent à l'ouverture (petite touche de gaz), le lendemain je le trouve à peine trop riche. TB+.

 

27 mai 2024

Soirées Vins d'Auvergne


Soirées Vins d'Auvergne

 

 

Une introduction exhaustive ainsi que les comptes rendus de nos visites chez les vignerons des Côtes d’Auvergne sont disponibles ici :

Les visites en Auvergne

 

 

 

 

Pour bien comprendre les différences avec l’AOC Sant-Pourçain, voici quelques éléments de comparaison :

 

L’AOC Saint-Pourçain fait environ 600 hectares répartis sur 19 communes et 20kms de long contre 400 hectares sur 53 communes et 80 kms de long pour l’AOC Côtes d’Auvergne qui est donc plus étalée et encore plus hétérogène.

 

On compte une vingtaine de producteurs à Saint-Pourçain contre une petite cinquantaine dans les Côtes d’Auvergne, où les exploitations sont donc en moyenne bien plus petites.

 

Le climat est aussi bien différent, beaucoup plus chaud et sec dans les Côtes d’Auvergne protégées par les Monts du Sancy (effet de Foehn). Il y a en moyenne 200mm/an de pluie supplémentaire à Saint-Pourçain. Cela explique en partie la meilleure réussite des blancs à Saint-Pourçain et les expérimentations comme les blancs de noirs, les vins de macération ou les nouveaux cépages plantés dans les Côtes d’Auvergne.

 

L’encépagement est différent également avec la présence du Tressallier à Saint-Pourçain et l’arrivée de nouveaux cépages plus sudistes comme la syrah en IGP Puy-de-Dôme par exemple.

 

Enfin, les sols sont eux aussi en partie différents : on trouve du granite, de l’argilo-calcaire et du sable dans les deux appellations mais les sols volcaniques à proprement parler ne se trouvent qu’à certains endroits des Côtes d’Auvergne.

 

 

 

 

 

Soirée Auvergne n°1

 

 

1 Terres Bariolées, Côtes d’Auvergne Les Suquets 2022 (100% chardonnay, à Chalus) : couleur or pâle un peu trouble, nez un peu fermentaire, levure, poire, agrumes. La bouche est assez simple, manquant un peu d’énergie et de tension sur ce millésime solaire dans le Puy-de-Dôme. Un vin qui se goûtait mieux il y a 6 mois finalement. B.

 

2 Les Bérioles, Vin de France Autochtone 2021 (100% tressallier, à Cesset) : Couleur or, nez sur les agrumes, floral, à peine miellé, début d’évolution que l’on a senti avec l’ouverture vers des fruits plus exotiques. La bouche combine un très beau volume à une belle tension, aussi long que large, il s’est bien ouvert lui qui était un peu austère il y a un an, avec du fruit et aussi une sensation de minéralité sur la fin de bouche, finale très longue et salivante. Déjà excellent en l’état et un grand vin dans un an ou deux qui a fait l’unanimité. TB++.

 

3 Grosbot-Barbara, Vin de France Clos Jacques Chevallier 2018 (75% chardonnay + tressallier, pinot gris, à Cesset) : Couleur or pâle, nez déjà bien évolué, peut-être un peu trop pour 2018, avec un côté beurre rance. La bouche est très jolie, grasse et beurrée mais elle a aussi gardé une bonne fraîcheur et de la longueur. Un peu frustrant au final, la bouteille a probablement évolué un peu trop vite et se goûtait beaucoup mieux il y a un an ou deux. Le vin reste plutôt bon, mais pas au niveau espéré. B-.

 

4 Bastien Migeon, Côtes d’Auvergne Châteaugay Tiétà 2022 (75% gamay, 25% pinot noir) : couleur assez claire pour un gamay majoritaire, un nez plein de fruit et de pivoine, cerise, framboise. La bouche attaque avec ce joli fruité, puis elle se durcit sur la finale, sur des notes « volcaniques » de cendre et de fumée qui étaient plus discrètes il y a quelques mois. Le terroir est en train de ressortir, il apporte une certaine complexité mais a un peu trop resserré le vin peut-être. Ça reste d’un très bon niveau, surtout pour un premier millésime. B+.

 

5 Clos de Breuilly, Saint-Pourçain Barnabooth 2021 (60% pinot noir + gamay, à Cesset) : Couleur rubis foncé, nez plus classique de pinot à la bourguignonne, fruits noirs et rouges, à peine d’élevage mais déjà bien intégré. La bouche combine fruité, finesse des tannins, texture soyeuse, fraîcheur et une belle longueur, dans un style qui rappelle clairement la Côte de Nuits. Un style très différent du précédent, avec probablement plus de potentiel de garde ici. Il a fait l’unanimité lui aussi lors des deux soirées. TB+.

 

6 Henri Chauvet, Côtes d’Auvergne Boudes Abrupts 2022 (100% gamay) : couleur grenat, à peine trouble, le nez est parfaitement propre dès l’ouverture, profond, on hésiterait entre gamay et syrah sur cette cuvée, un peu lardé, mais surtout fumé, avec des fruits noirs, de la violette, des notes racinaires, de la ronce. La bouche semble à la fois aérienne, légère en alcool, avec une belle texture soyeuse sans être boisé, mais aussi avec du corps, des arômes très nobles de grappe entière, beaucoup de fraîcheur, et surtout une finale qui allonge loin, très saline et très umami. Pour chipoter, l’aromatique en bouche est un peu discrète, plus qu’à sa sortie en tout cas, le vin est encore un peu jeune dans l’idéal même si tout le monde l’a trouvé superbe. Il a encore un gros potentiel de garde. TB++.

 

7 Renards des Côtes, Vin de France Cheire de Poule 2022 (100% gamay, à Sayat) : dès l’ouverture de cette bouteille c’est très marqué vernis à ongle (acétate d’éthyle) et encore pire avec l’ouverture, le vin ne sera pas bu.

 

8 Miolanne, IGP Puy-de-Dôme syrah 2022 (100% syrah, à Neschers) : couleur très sombre, nez très marqué syrah, violette, fruits noirs, lardé, semble annoncer un vin puissant. Mais la bouche est finalement légère, aérienne, avec des tannins très souples, très facile à boire, avec une belle fraîcheur, tout en gardant une aromatique de belle syrah très pure. Très joli. TB+.

 

9 Benoît Montel, IGP Puy-de-Dôme Sang des volcans 2020 (100% syrah, à St Bonnet-près-Riom) : couleur très sombre aussi, un nez sur les fruits noirs, le cacao, petite touche d’élevage vanillé. La bouche est légèrement plus puissante et plus dense que le précédent, l’élevage fût a bien arrondi les tannins, un style plus civilisé et plus en rondeur, la finale a quand même gardé une bonne acidité qui donne une allonge bienvenue. Jolie syrah là aussi, qui profite bien de ses deux ans de plus en bouteille. TB.

 

10  Coteau Libre, Coteau rouge 2022 (80% syrah + gamay, pinot à Saint-Privat du Dragon) : une bouteille prélevée en cours d’élevage, couleur très sombre, un nez très typé syrah du Rhône, très lardé, un peu sanguin, violette, anchois, olive, toute petite volatile. Bouche plus puissante que les précédents, mais aussi un peu plus d’allonge avec à la fois plus d’acidité et de tannins, moins de rondeur, plus de salinité aussi, un côté umami en finale, très salivant. Pour des vignes plantées en 2020 tout le monde s’est accordé à dire qu’il y avait un vrai terroir et un style à part. Très intéressant. TB+.

 

11 Annie Sauvat, Vin de France Syrius 2018 : (Vin de paille, 100% gamay à Boudes) : couleur framboise, nez très purée de fraise, fruits rouges, un peu vineux. Bouche avec un bel équilibre, pas trop sucrée, une bonne acidité, beaucoup de fruit, reste assez frais et digeste. Parfait pour finir. Merci Seb ! TB.

 

 

 

 

 

Soirée Auvergne n°2

 

 

1 Jean Wambergue, IGP Val de Loire-Allier Initial Tressallier 2022 (100% tressallier, à Saulcet) Couleur claire, nez sur le citron, les agrumes, à peine floral. Bouche vive, tendue, traçante, légère en alcool, citronnée, belle acidité qui réveille les papilles, sensation minérale et bonne longueur. Jean a choisi de ne pas faire la malo, peut-être un bon choix en 2022. Parfait pour débuter et mettre en appétit. TB.

 

2 Grosbot-Barbara, Saint-Pourçain Les Maltotes 2022 (50% chardonnay, 50% tressallier, à Montord) Un style complètement opposé, couleur plus marquée, nez beurré, encore jeune, sur des notes d’élevage vanille, coco, fruité plus mûr. La bouche est ronde, grasse, ample, boisée, mais heureusement l’acidité du tressallier s’impose en fin de bouche empêchant le vin de tomber dans la lourdeur en l’étirant juste ce qu’il faut. Un vin de gastronomie, qui séduit toujours l’assemblée. B+.

 

3 Les Bérioles, Vin de France Intrépide 2017 (100% chardonnay, à Cesset) Jean nous a ressorti un 2017 pour l’occasion, couleur bien dorée, nez très bourguignon, floral, fruits jaunes, beurré. En bouche l’attaque est grasse, large, encore en pleine forme, très vite l’acidité plus élevée que dans le vin précédent étire le vin, qui finit un peu plus austère mais plus long, sur des amers nobles. Très joli vin aussi, qui a l’avantage d’être à son apogée. TB+.

 

4 Terres bariolées, Vin de France Sables de grès 2022 (100% chardonnay muscaté en macération, à Chalus) Couleur entre ambre et orange, plutôt limpide (sauf le fond de bouteille). Joli nez, exubérant, légèrement marqué par la rose, mais aussi, abricot, pêche, miel, semble proche d’un beau nez de liquoreux. La bouche est bien sûr sèche, sur des arômes de fruits secs et de fruits confits, de la rose, quelques tannins et quelques amers mais très fins pour ce vin orange qui reste accessible, complexe, avec beaucoup de peps. Par rapport au chardonnay de la semaine précédente qui manquait un peu de tension on voit là tout l’intérêt de la macération : aller chercher l’équilibre sur les amers et les tannins pour compenser le manque d’acidité. C’est réussi ! Bien sûr c’était un OVNI pour beaucoup ce soir-là, il a donc divisé l’assemblée. TB.

 

5 Simon Bousquet, Vin de France Héloïm 2022 (80% gamay, 20% chardonnay, à Corent) On commence par la nouvelle mode du blouge (mélange de blanc et de rouge). La couleur est entre rose et rouge, un nez un peu réduit qui a besoin de temps, animal, puis il s’ouvre sur des fruits rouges acidulés et des notes de rose. La bouche est très légère, peu de corps, mais une belle acidité, très fraiche, un petit vin d’apéritif qui glisse tout seul, une aromatique de pinot sur un équilibre de vin blanc. B+.

 

6 Terres d’Ocre, Vin de France Les Cailloux Pinot noir 2022 (100% pinot noir, à Châtel-de-Neuvre) Couleur framboise, nez plein de petits fruits rouges, éclatant, gourmand, marqué par la grappe entière aussi, clairement floral, pas très loin du côté bonbon mais il s’arrête juste où il faut. Bouche infusée, très pure, toute en fruit, acidulée, florale, toute en élégance, longueur moyenne mais on y retourne très facilement. (A carafer ou secouer un peu car il y a une pointe de gaz à l’ouverture - mais personne ne l’a senti du coup). TB+.

 

7 Clos de Breuilly, Saint-Pourçain Barnabooth 2021 (60% pinot noir, 40% gamay, à Cesset) Couleur rubis foncé, nez plus classique de pinot à la bourguignonne, fruits noirs et rouges, à peine d’élevage mais déjà bien intégré. La bouche combine fruité, finesse des tannins, texture soyeuse, fraîcheur et une belle longueur, dans un style qui rappelle clairement la Côte de Nuits. Un style très différent du précédent, avec probablement plus de potentiel de garde ici. Il a fait l’unanimité lui aussi lors des deux soirées. TB+.

 

8 Henri Chauvet, Côtes d’Auvergne Boudes Abrupts 2022 (100% gamay, à Boudes) : couleur grenat, à peine trouble, le nez est parfaitement propre dès l’ouverture, profond, on hésiterait entre gamay et syrah sur cette cuvée, un peu lardé, mais surtout fumé, avec des fruits noirs, de la violette, des notes racinaires, de la ronce. La bouche semble à la fois aérienne, légère en alcool, avec une belle texture soyeuse sans être boisé, mais aussi avec du corps, des arômes très nobles de grappe entière, beaucoup de fraîcheur, et surtout une finale qui allonge loin, très saline et très umami. Pour chipoter, l’aromatique en bouche est un peu discrète, plus qu’à sa sortie en tout cas, le vin est encore un peu jeune dans l’idéal même si tout le monde l’a trouvé superbe. Il a encore un gros potentiel de garde. TB++.

 

9 Les Chemins de l’Arkose, Vin de France Les terrasses 2022 (100% syrah, à Montpeyroux) : couleur claire pour une syrah, nez à peine réduit à l’ouverture au nez puis il s’ouvre sur des fruits noirs, un peu lardé. Bouche légère, facile à boire, peu d’alcool (12%), avec des tannins fins, très digeste, manque juste un peu de longueur dans cette série. On voit en tout cas clairement l’intérêt de la syrah en Auvergne, aujourd’hui très bien adaptée sur nos coteaux exposés sud. TB.

 

10 Miolanne, IGP Puy-de-Dôme Syrah 2022 (100% syrah, à Neschers) : couleur très sombre, nez très marqué syrah, violette, fruits noirs, lardé, semble annoncer un vin puissant. Mais la bouche est finalement légère, aérienne, avec des tannins très souples, très facile à boire, avec une belle fraîcheur, tout en gardant une aromatique de belle syrah très pure. Très joli. TB+.

 

11 Les Chemins de l’Arkose, Vin de France 54-55 (100% plantet ou 54-55, pet’nat’ rosé, à Montpeyroux) : un pet’ nat’ à base d’hybrides. A ouvrir 1-2h à l’avance ou à carafer car la bulle est très présente à l’ouverture et pas de soucis, couleur rose foncé trouble, nez gourmand fraise, framboise, bouche légère, facile, simple mais efficace, impression d’une toute petite sucrosité. Parfait pour finir sur une note rafraîchissante. B+.

 

+ un petit bonus de Thaïlande Granmonte Bussaba 2023 vendange tardive de chenin, muscat, sémillon, verdelho (7mois en fûts français) un liquoreux léger en alcool 9%, probablement pas mal de sucre, pas beaucoup d’acidité, exubérant sur le muscat, la banane, le bonbon, tout à fait correct. On s’attendait à bien pire. Merci pour la découverte Vincent. B+.

 

 

 

Désolé auprès des producteurs dont nous n’avions plus rien en stock ou dont les premiers vins ne sont pas encore tout à fait sortis, et que nous aurions pourtant beaucoup aimé faire goûter… Nous comptons bien y remédier l’an prochain.
 

27 mai 2024

Bordeaux

Longtemps considéré avec la Bourgogne comme la meilleure région viticole de France, le Bordelais est sur le déclin chez les amateurs de vin depuis quelques années. La principale raison reste les tarifs qui ont atteint des sommes stratosphériques pour les châteaux les plus réputés. La seconde raison, qui elle touche moins la Bourgogne, est l'émergence des vins modernes, "parkerisés" c'est-à-dire au boisé trop marqué. Mais on ne le dira jamais assez, les grands Bordeaux sont des vins à attendre longtemps pour en profiter pleinement. Ils peuvent alors être magiques lorsque le terroir repasse devant l'élevage, et sans équivalents dans le monde. Mais le Bordelais c'est aussi, des centaines de petits producteurs, qui ont de plus en plus de mal à exister derrière les grandes propriétés, mais vendant des vins parfois très fruités à des prix attractifs, sur les appellations Côtes de Bourg et Blaye par exemple.

 

La région se divise en quatre grands secteurs, la rive gauche ou Médoc, terre où le cabernet sauvignon domine sur des sols majoritairement composés de graves. La rive droite ou Libournais, zone du merlot sur des sols plus argileux donnant des vins un peu plus fin en général. Plus au sud, se trouve la région des Graves, qui porte le nom de son type de sol, produisant des vins rouges parfois proches des vins du Médoc mais aussi des vins blancs intéressants à base de sauvignon. Encore plus au sud, le Sauternais est un secteur de vins liquoreux, à majorité de sémillon, donnant de grands vins de garde au goût de miel et de fruits jaunes, généralement un peu plus fins à Barsac qu'à Sauternes.

 

Les classements sont complexes car différents, le Médoc a conservé son classement de 1855 en fonction du prix des bouteilles à l'époque. Les Saint-Emilions entrent dans un autre classement avec des grands crus classés A, B ou seulement "grands crus", et "révisable" tous les 10ans en fonction de la qualité des vins, ce qui entraîne toujours des recours en justice. Les Pomerols ne sont pas classés. Les Graves ont leur propre classement depuis les années 1950 et les vins du Sauternais depuis 1855.

 

 

bordeaux ima

 

 

Principaux producteurs :

 

 

Rive Gauche

***** Lafite RotschildLatour, Léoville Las CasesMargauxMouton-RothschildPontet-Canet.

 

**** Bel Air Marquis d'AligreBeychevelle, Branaire-Ducru, Brane-Cantenac, Calon-Ségur, Cos d’Estournel, Ducru-Beaucaillou, Giscours, Gruaud Larose, Lagrange, Léoville Barton, Léoville Poyferré, Lynch-BagesMontrose, Palmer, Pichon Longueville Baron, Pichon Longueville ComtesseRauzan-Ségla, Uchida.

 

*** Armailhac, Batailley, Boyd-Cantenac, Cantenac-Brown, Chasse-Spleen, Clerc Milon, Clos Dufourg, Cornélie, Dufort-Vivens, Duhart-Milon, Ferrière, Gloria, Grand-Puy-Lacoste, Haut Bages Libéral, Haut-Marbuzet, Issan, Jaugaret, Jaugueyron, Kirwan, Lascombes, Les Eyrins, Malescot St-Exupéry, Marquis de Terme, Pez, Poujeaux, Prieuré-Lichine, Saint-Pierre, Sociando-Mallet, Talbot.

 

** Agassac, Belle-vue, Camensac, Cantemerle, Clarke, ClauzetCloserie des Moussis, Cordet, Cos Labory, Croix dompierre, Croizet-Bages, Dauzac, Desmirail, Fourcas-Dupré, Fourcas-Hosten, Haut-Batailley, Haut-Beauséjour, Haut Condissas, La Lagune, Labégorce, Labégorce Zédé, Lafon-Rochet, Langoa Barton, Meyney, Monbrison, Montbousquet, Ormes de Pez, Pédesclaux, Peyrabon, Phélan Ségur, Planquette, PotensacRauzan-Gassies, Reignac, Rollan de By, Siran, Tertre, Tour CarnetTour haut caussan, Trigadeuil

 

* Château des graviers, Clément Saint Jean, Gaudin, GreysacLéo de Prades, LousteauneufPoitevin, Tour de Mons...

 

 

Rive Droite

***** Ausone, Cheval Blanc, Figeac, Lafleur, Le Pin, PetrusVieux Château Certan.

 

**** Angélus, Beau-séjour Bécot, Beauséjour HDL, Canon, Canon la gaffelière, Clos Fourtet, Gombaude-Guillot, L'Eglise Clinet, L’Evangile, La Conseillante, La Mondotte, Larcis-Ducasse, Le Gay, Le Puy, MazeyresPavie-MacquinTertre de la mouleyre, Tertre Roteboeuf/Cambes/Aurage/Martet, Trotanoy, Trotte Vieille, Troplong Mondot, Valandraud.

 

*** Arrosée, Belair-Monange, Bellevue Mondotte, Champ des Treilles, Clinet, Clos Puy Arnaud, Clos St Martin, Domaine de l’A, Franc Mayne, Galouchey, Gazin, Guadet, Hosanna, Jardins d'Edina, Jean Faure, La Clotte, La Gaffelière, La rose figeac, La Violette, La Fleur-Pétrus, Latour à Pomerol, Le CalicéMondésir Gazin, Nénin, Pavie, Pavie Decesse, Petit village, Ponty, Rochebelle, RougetThienpont (Ganivelle, Clos Fontaine, Robin)Tire Pé

 

** AiguilheBeauregard, Bonnet, Bon Pasteur, Bourgneuf, Bouscat, Brandeau, Carbonneau, Clémence, Clos Badon, Clos du Beau Père, Clos des Litanies, Croix Toulifaut, Cru MonplaisirDestieux, Feytit-Clinet, Fleur Cardinale, Fleur Haut Gaussens, Fombrauge, Fonroque, Fougas Maldoror, Fourcas Hosten, Grand corbin despagneGrand Corbin, Haut Corbin, Hostens-Picant, La DominiqueLa GaspardeLa Rame, LarozeLarmandeLe Castelot, Mangot, Marjosse, Mondésir, Paul Barre, Plain-PointRol Valentin, SarpeSoutard, Tertre Daugay, Trois Petiotes, Vieux château mazerat, Vray croix de gay…

 

* Annereaux, Canteloup, Clos les Hauts Martins, Daugay, Daniel Mouty, Gachet, Grand ParcGraves d'Ardonneau, Haut Tuquet, Lalande de TayacLa Piecelle, Laroche Joubert, Rose St Georges, Saint Amand, Trapaud...

 

 

Graves

***** Haut-BrionMission Haut-Brion.

 

**** Carmes-Haut-Brion, ChevalierHaut-Bailly.

 

*** CarbonnieuxClos 19bis, Fieuzal, Floridène, Haut-BergeyLarrivet Haut-Brion, Latour-Martillac, Liber Pater, Malartic-LagravièreOlivier, Pape ClémentRespide-Médeville, Smith Haut-Lafitte

 

** Bouscaut, Cazebonne, Couhins-Lurton, Haut-LagrangeHaut Vigneau, La Garde, La Louvière, Les Fougères, Lespault Martillac, Peyrat, Rouillac, SolitudeVilla Bel-Air

 

* BellefontLéhoul, Lionne, LusseauMamin, Mancède...

 

 

Sauternais

***** ClimensYquem.

 

**** Clos Haut-Peyraguey, Coutet, Cru Barréjats, Doisy-Daëne, Fargues, GiletteGuiraud, Nairac, Rayne VigneauRieussec, Rousset-Peyraguey, SuduirautTour blanche.

 

*** Alliance, Caillou, Clos 19bis, Closiot-Guffens, Doisy-Védrines, Haut-Bergeron, Lafaurie-Peyraguey, les Justices, Myrat, Raymond-LafonSigalas Rabaud, Trillon.

 

** Bastor-Lamontagne, Cantegril, Château d'Anna, D'ArcheFilhot, Rabaud-Promis

 

21 mai 2024

Visite au domaine Les Grands pans à Saint-Sandoux

 

Visite au domaine Les Grands Pans à Saint-Sandoux

 

 

Corinne et Jean-Marie Bonny, passionnés de vin depuis longtemps, ont réalisé leur rêve : devenir vigneron. Ne trouvant pas de parcelle idéale à reprendre, ils ont fini par planter eux-mêmes des vignes ; un choix qui demande beaucoup de temps, d’argent et d’énergie mais c’était le seul moyen d’obtenir le résultat dont ils avaient toujours rêvé.

En 2017, la mairie de Saint-Sandoux leur propose une parcelle en friche depuis au moins la seconde guerre mondiale, d’un peu plus d’1 hectare, à Saint-Sandoux, de l’autre côté de l’autoroute, face à Veyre-Monton et à Corent, juste au-dessus de la parcelle de blanc de leurs amis de l’Arbre Blanc.

 

 

   Le travail a été colossal entre le défrichage, le nettoyage, l'amendement, l'engrais vert, le labour, les plantations. Détails et photos sur le site du domaine https://grandspans.fr/notre-histoire/

 

 

En 2019 la parcelle est enfin plantée, 5500 plants (dans l’idéal 6000 bouteilles les années où tout ira bien) 2/3 de pinot noir sur la gauche, 1/3 savagnin sur la droite. Jean-Marie est un grand amateur de vins du Jura, des vins jaunes mais pas uniquement. Les sols argilo-calcaires ici sont adéquats pour le savagnin, le climat aussi, et ça peut être une bonne réponse au manque d’acidité des derniers millésimes. Comme il y a beaucoup de calcaire actif, la vigne a été greffée sur fercal. Les pinots sont des massales avec une grande diversité génétique, idem pour les savagnins sélectionnés chez le pépiniériste Guillaume dans le Jura. Tout est taillé guyot-poussard.

 

D'après le site du domaine : «  La taille Guyot-Poussard que nous tentons de mettre en place est une forme de taille douce. Les coupes annuelles doivent être ordonnées de telle sorte que les plaies de taille aient des surfaces réduites et soient situées sur la face supérieure des rameaux. En dehors de cette zone, le bois est sain et sans plaie. La sève circule alors librement. En outre, deux bras sont construits, la baguette portant les fruits est ainsi alternée chaque année. Chaque plant étant différent, cette taille est très chronophage, mais passionnante. Heureusement, Caroline du domaine de l’arbre blanc nous conseille et nous corrige patiemment. L’ambition est évidemment de mettre en place une vigne vigoureuse et de limiter le dépérissement des pieds. » 

 

 

La parcelle est très pentue, exposée sud très légèrement à l’est, solaire, très lumineuse le matin, protégée des vents d’Ouest. Ici, il n’a pas gelé en 2024 contrairement à tout le sud de Clermont, probablement grâce à ce soleil très matinal, peut-être aussi grâce aux haies et au fait de ne pas être trop bas dans la plaine. L’autre avantage ici c’est que la pression des maladies fongiques est faible, il y a peu de vignes autour, pour le moment 2 à 3 traitements par an suffisent.

 

 

Le travail à la vigne est bio, certifié. Jean-Marie est un passionné de biodiversité : il y a des haies autour de la parcelle, des composts sont réalisés en bas de la parcelle, les couverts végétaux sont déjà magnifiques après 4ans, avec beaucoup d’avoine, des coquelicots… Pas de labour, piochage de l’intercep. La vigne est palissée très haute pour avoir à la fois de la photosynthèse et le maximum d’ombre. Ebourgeonnage sévère sur ces jeunes vignes. Le savagnin se comporte très bien pour le moment, « il cherche toujours à monter, il est plus simple à gérer que le pinot qui a toujours besoin d’être redressé lui ». D’ailleurs tous les manquants sont replantés en savagnin, Jean-Marie regrette presque de ne pas en avoir planté un peu plus…

 

 

La Cave

Direction Veyre-Monton, dans le garage pour le moment. Mais un bâtiment est en construction à Saint-Sandoux pour l’avenir.

L’hygiène est parfaite, Jean-Marie y accorde beaucoup d’importance, nécessaire lorsqu’on travaille en nature.

Les raisins rentrent très tôt des vendanges, c’est l’avantage de travailler sur une petite surface. Sur une année chaude comme 2023, tout était rentré à 10h. Peu de vignerons peuvent se le permettre. C’est pour cette raison que le domaine n’a pas vraiment prévu de s’agrandir…

Tout passe dans le petit pressoir vertical, « c’est pratique parce qu’on voit ce qu’on fait, et parce que les jus traversent les rafles, ils sont en quelque sorte filtrés ».

 

Il y a ensuite un inertage dans la carboglace et tout part dans des cuves inox. Les blancs sont sur lies, il n’y a pas de bourbes en sortie de pressoir pour le moment.

Les rouges sont travaillés grappe entière, une sorte de semi-carbo avec une macération préfermentaire. Les jus de goutte vont dans une cuve et les jus de presse dans l’autre.

A l’heure actuelle les 2023 sont encore dans les cuves, ils attendent la mise en bouteille des 2022 en juin pour prendre leur place dans les fûts non neufs de chez Olivier Leflaive où Jean-Marie a un peu travaillé. Ce sont donc des élevages longs. « Ça c’est l’avantage d’être tous les deux doubles-actifs avec Corinne, quand tu n’as pas la pression financière et que tu peux te permettre de prendre le temps, ça change tout. Il faut le reconnaître, c’est une chance que nous avons ».

Tout est en levures indigènes, avec des pieds de cuve (sauf le cas du vin de voile), pour le moment aucun vin n’a eu besoin d’être sulfité que ce soit les 2022 ou les 2023. Le rouge 2022 verra probablement 10mg à la mise, mais ce sera décidé en fonction des analyses au labo.

Les levures du savagnin sous voile ont été sélectionnées avec l’INRA où Jean-Marie a ses entrées puisqu’il y travaille. Mais en faisant des essais sur des petites dames-jeannes on se rend compte que le savagnin même en Auvergne fait spontanément du voile !

Tout est embouteillé avec vide d’air, bouchons liège de qualité, dans l’optique d’une bonne garde.

 

 

Les 2022 sur fût

 

Tout est là !

 

228L de blanc, 300L de rouge et un fût de vin jaune qui sera mis en bouteille dans 2-3ans probablement (non goûté car difficile de toucher à un vin de voile en cours d’élevage). Il devrait y avoir le double de bouteilles en 2023 et on espère le triple en 2024.

Pas vraiment de volatile à l’analyse, pourtant le vigneron n’y est pas complètement hostile lorsqu’elle s’intègre bien dans l’équilibre du vin.

 

Résonance Savagnin 2022 : couleur or pâle, un nez un peu sur la retenue en l’état, il ne laisse pas présager d’une telle bouche. L’attaque est énergique, très bien équilibrée entre une matière dense, surtout pour d’aussi jeune vigne, et une acidité élevée. Les 14% d’alcool ne se sentent que par le volume et l’intensité pendant que le pH très bas (2,9 en 2022 ! il y aura environ 3,1 en 2023) équilibre le vin, le porte très loin, sur une finale saline très longue. Le profil rappelle clairement de beaux savagnins ouillés du Jura, comme les Notes bleues par exemple. C’est parfaitement propre. Déjà un des plus jolis blancs d’Auvergne dès le premier millésime. Bien sûr c’est un vin de gastronomie, qui avec de telles « mensurations » n’est probablement pas fait pour tout le monde. Il faut clairement aimer la tension. Mais l’élevage long l’a quand même bien patiné. J’ai hâte de le revoir avec quelques années et aussi de voir le 2023.

 

Magnétique Pinot noir 2022 : un peu le contraire du précédent, un pinot clair en couleur, léger (entre 12,5 et 13%), acidulé, aux tannins souples, qui n’est pas maigre pour autant, mais très digeste, sur la griotte, la groseille, avec aussi une note fumée bien présente, typique des 2022 apparemment puisqu’on retrouve la même chez l’Arbre Blanc sur ce millésime-là. Pour le moment les deux s’équilibrent bien. Il va être important que le fumé ne prenne pas trop les devants par rapport au fruit je pense. Un pinot élégant, frais, qui devrait s’aborder facilement en jeunesse.

 

 

Un grand merci à Jean-Marie pour la visite. Je venais au départ pour la curiosité de goûter les premiers savagnins d’Auvergne, et force est de constater que c’est une vraie réussite. Le pinot est lui aussi très intéressant sur cette très belle parcelle parfaitement « jardinée ». Mais le savagnin par son originalité, et surtout les pH qu’il peut donner aux vins tout en gardant volume et longueur m’a semblé ce jour-là la meilleure réponse au réchauffement climatique qui est le grand problème des blancs d’Auvergne à l’heure actuelle.

 

Le savagnin : l’avenir de l’Auvergne ? Et pourquoi pas ? Il me semble en tout cas bien mieux adapté que le chardonnay !

 

20 mai 2024

Soirée 1964

 

Exceptionnelle soirée 1964 pour les 60ans de Michel. Un grand moment de convivialité. On ne te remerciera jamais assez de ta générosité.

Des vins à maturité et du partage, ça fait du bien de revenir à l'essence du vin. 

 

M'occupant d'une partie du service, je ne suis pas à l'aveugle contrairement aux convives, Michel est lui en semi-aveugle (il connait les vins mais pas l'ordre de service)

 

 

 

Apéro

Champagne Pierre Deville Primitif Magnum : (Grand cru Verzy, 80% pinot noir, base 2020) Très joli Champagne, nouvelle génération, non collé très légèrement sulfité, très propre, pinot noir à la bulle très fine, patiné par le fût, mûr sans être très dosé, bien marqué pinot frangipane, il combine fraîcheur et gourmandise, déjà prêt à boire. Parfait pour commencer.

 

 

Début des hostilités

Moet & Chandon, Champagne Brut Imperial 1964 : couleur ambrée, encore un peu de bulles à l'ouverture mais qui partent bien sûr assez vite. Tout le monde tourne le vin dans son verre par réflexe, nous laissons faire pour ne pas influencer la dégustation à l'aveugle et personne n'a pensé Champagne ! Le nez est clairement sur l'oxydatif et très marmelade d'orange, abricot aussi. La bouche est intéressante, il y a beaucoup d'oxydatif mais aussi de la fraîcheur, un peu de fruit, une bonne longueur un peu saline. Le sucre a été bien mangé on ne le sent plus mais il devait y en avoir pas mal au départ pour qu'il tienne comme ça. Tout le monde est perdu entre le Jura, le Roussillon etc... Très intéressant.

 

Louis Affre, Montrachet 1964 : là vu la couleur, le bouchon tout effrité, le niveau on n'y croit pas trop. Michel a été joueur. Le nez est très beurre rance, caramel, un peu noix, il semble un peu vieux. La bouche n'a pas une grosse acidité, mais elle n'est pas oxydée, grasse, beurrée, caramélisée, assez puissante, de longueur moyenne, pas un grand vin mais on s'attendait à tellement pire que c'est une bonne surprise.

 

Remoissenet, Corton-Bressandes 1964 : un peu pareil pour celui-ci, on ne s'attend pas à un grand vin, des petits morceaux de bouchon sont tombés. Le premier nez est poussiéreux, mais avec l'aération il reprend vie, très humus, sous-bois, kirsch, pruneau, là aussi la bouche a gardé du volume, un peu de fraîcheur, le côté poussiéreux gêne un peu mais il y a de la longueur, la bouche est mieux que le nez, c'est intéressant aussi.

 

 

 

Maintenant que les bouteilles à gros risque sont passées, les choses sérieuses commencent !!!

On ne le répétera jamais assez : Bordeaux quand ça a 60ans c'est vraiment magique, même sur un millésime qui sur le papier n'était pas censé tenir aussi longtemps.

 

 

Série de 3 vins 

 

Château Beauregard, Pomerol 1964 : robe assez claire et tuilée, classique pour son âge, dans un style fin et élégant, sur les fruits rouges, le sous-bois. L'aération dans le verre lui fait même du bien, enlevant sa petite touche poussiéreuse du départ, le fruité ressort encore plus, il y a une belle allonge acidulée, c'est très digeste, tannins complètement fondus. Beaucoup de plaisir sur ce vin personnellement.

 

Château Laroze, Saint-Emilion 1964 : un peu plus sombre, un peu plus sur des fruits noirs, plus de café, de cacao, moins d'acidité, plus de rondeur, peut-être un peu plus jeune. Très joli vin qui a globalement été le préféré de la série, mais personnellement j'ai préféré le précédent. En tout cas quel niveau pour des châteaux qui ne font pas partie des plus connus sur des vins de 60ans !

 

Château Angélus, Saint-Emilion 1964 : bouchonné, dommage…

 

 

 

Nouvelle série de 3 vins, (les deux premiers sont servis en parallèle, le dernier seul)

 

Château Léoville-Poyferré, Saint Julien 1964 : la couleur est assez claire et tuilée par rapport aux suivants, il semble assez fin, sur du tertiaire et des fruits rouges, élégant, frais, à son apogée. Aucune note poivron sur les trois vins. Superbe. Ca sent la grande série !

 

Château Montrose, Saint-Estèphe 1964 : Montrose est plus foncé, plus sur les fruits noirs, plus noble et distingué mais aussi plus austère, il faut aller le chercher un peu, il en a encore sous la pédale, encore quelques tannins mais de qualité, la longueur et la fraîcheur sont vraiment incroyables.

 

Château Latour, Pauillac 1964 : plutôt dans l’esprit du Montrose, là aussi c’est encore très jeune, encore plus que Montrose, sur de beaux fruits noirs légèrement confiturés, une impression un peu minéral graphite, le tertiaire est très léger et apporte juste ce qu’il faut de complexité. Il devance les précédents surtout par sa texture de velours, un beau volume et un grain de tannin très fin. On était sur du très haut juste avant, là on est au summum. Unanimité autour de la table, un très grand vin.

 

 

Paire servie avec le bleu. On change l’ordre attendu pour déstabiliser un peu Michel…

Barros, Porto Colheita 1964 : (emb 2017) Couleur ambre clair, nez subtil de fruits à coque, datte, figue... La bouche est sucrée, gourmande, assez ronde, sans tomber dans la pataud non plus, l'accord avec le bleu fonctionne très bien. Par contre il ne faut pas trop le comparer avec la Madère bien sûr plus acide et moins sucré. C'est un très joli Porto, par très oxydatif pour un si vieux colheita.

 

Justino’s, Madère Boal 1964 : Couleur assez proche, nez très café, noisette, un peu moins de fruit. Bouche plus tendue, moins sucrée, plus d’acidité, plus saline en finale, encore beaucoup plus longue, sur le café et la noix et beaucoup d'umami. L'accord sur le bleu n'est pas très bon, là aussi on le sirote pour lui-même. Un vin qui bien sûr a un peu plus divisé que le précédent, trop "intense" pour certains, moi j'adore !

 

 

Petite pause puis une paire sur le comté

Fruitière Vinicole des Producteurs de Château-Chalon, Château-Chalon 1964 : (ancien nom de la Fruitière de Voiteur) un jaune classique, qui manque un peu d'intensité par rapport aux meilleurs. Par contre il semble bien meilleur sur le comté. La salinité du comté fait ressortir la salinité du Château-Chalon. Est-ce l'effet "multiplicateur" de l'umami ?

 

Toro Albala Marques de Poley, Palo Cortado Montilla-Moriles 1964 : (cépage PX, emb 2018) On précise bien de boire celui-ci après, beaucoup plus d'intensité ici, on passe de 14 à 22% d'alcool, ça se sent, encore jeune, puissant, très sec, très salin, très fruits secs, la longueur est immense. L'accord avec le comté ne marche pas très bien par contre. Pas grave on finit le fromage et on le boit seul, il se suffit à lui-même. Certains ont un peu de mal avec la puissance de ce vin et son acidité très haute. Moi je trouve ça grandiose !

 

 

 

 

Série en deux temps sur du chocolat peu puis un peu plus sucré avec un rouge puis deux VDN

 

Bertani, Amarone recioto della valpolicella classico sup 1964 : (emb en 1983, 3,6gr SR) La couleur est très sombre, le nez fait très jeune, très cassis, mûre, pas du tout d'évolution, on dirait un jeune Valpolicella ou un jeune vin du sud, avec une toute petite touche de sucrosité. Je ne suis pas expert des vieux Amarone, mais ça ne correspond pas du tout à ce que j'attendais, j'ai souvenir de Bertani des années 2000 plus clair en couleur, plus café, un peu d'oxydation. 1964 est le grand millésime du coin, les vins ont bien tenu soi-disant, mais quand même... Le bouchon Bertani fait pourtant vieux et légèrement imbibé. Michel a une seconde bouteille dans sa cave, il pourra peut-être nous en dire plus dans quelques temps, mais là je suis un peu dubitatif. Si quelqu'un a déjà bu ce vin je suis preneur d'avis...   Du coup Michel ouvre la seconde bouteille une semaine plus tard, rien à voir, couleur rouillée, nez café, kirsch, notes oxy. Bouche toute en tension, très droite, grosse acidité, un peu d'amertume, puissante, un peu serrée, finale immense, très saline, l'impression d'une finale de palo cortado/amontillado, oxydative mais noble et très racée. Il a divisé. J'ai pour ma part beaucoup aimé, et je retrouve la patte Bertani cette fois-ci.

 

Templers Mas de la Serra, Banyuls Grand cru demi-sec 1964 : a un peu souffert de la comparaison, m'a semblé assez rond, sucré pour un demi-sec, manquant d'acidité et de longueur dans cette soirée de haut niveau.

 

Cazes, Rivesaltes 1964 : (muté 2 sep 1964, mis en foudre 30 mars 1965, mis en bt en 2022) Ayant déjà bu plusieurs Cazes des années 70 qui étaient tous bons mais pas exceptionnels, je ne l'attendais peut-être pas à ce niveau-là et Michel non plus. Superbe Rivesaltes qui rivalise en intensité et en longueur avec le Madère ou la Palo Cortado (même si ce dernier est plus sec donc assez différent) qui sont pourtant un peu plus hauts en alcool, la finale est immense, là aussi sur une sensation saline qui va très bien avec le chocolat, magnifique avec une petite touche caramel et fleur de sel. D'ailleurs je ne sais plus si c'était dans le vin, le dessert ou dans les deux !

 

 

Bonus surprise ouverte à la débottée par l’un des invités :

 

Château d’Yquem, Sauternes 1989 : Couleur or profond, nez assez classique, jeune, de miel, safran, fruits jaunes. La bouche trouve son équilibre sur les amers plus que sur l’acidité, on sent le millésime assez solaire. C’est excellent mais un poil plus d’acidité lui aurait permis d’être grand. Bon derrière les VDN, je suppose que je n'ai plus les papilles bien en place. Ceux qui sont à l'aveugle le trouvent sublime en tout cas.

 

Yvan Auban, Bas-Armagnac 1964 : (emb 2023) On termine tranquillement avec un fond d’Armagnac, au nez subtil, léger boisé, fruits secs, prunes…, avec une petite touche sucrée gourmande. La bouche est punchy, sèche, peut-être un peu trop marquée par le long vieillissement, ça aurait pu être sorti du fût 10ans plus tôt, mais ça marche très bien pour finir.

 

 

 

Encore Bon Anniversaire et grand merci Michel ! Voilà 60ans fêtés dignement.

 

Quel beau métier lorsqu'il permet de vivre ce genre de moments et de faire d'aussi belles rencontres !

 

 

13 mai 2024

Maison Raday (Romery) ***

Maison Raday est un micro-négoce créé en 2018 par Valentin Tribaut à Romery (début vallée de la Marne), le cousin d'Aurélien Lurquin. Deux cuvées (environ 1500 bts chacune sont produites avec des raisins achetés à Aurélien Lurquin et Régis Poissinet)

 

 

Maison Raday - Champagne Rimosa Ripa Brut Nature : (parcelle Les Crayères du Levant à Romery travaillée par Aurélien Lurquin. 50% chardo 50% pinot noir. 10mois fûts + 3ans bouteille. Tirage juin 2019 Dég juin 2022. 12% vol. 1562bts produites)

Couleur or pâle, le nez fait plutôt chardonnay, léger beurré, agrumes, citron confit, pointe de volatile. Bouche sur la tension, jeune, citronnée, "nouvelle génération" ramassé mûr sans qu'il y ait besoin de dosage, pas d'austérité, pâtiné par l'élevage fût sans être spécialement boisé niveau aromatique, bulle très fine, probablement moins que 5,5bars de pression. Avec l'aération la volatile se sent un peu plus, elle fait plutôt du bien ici, donne du peps, de l'allonge, masque l'aromatique un peu discrète, la finale est longue, sur le citron confit, crayeuse. Joli champagne de vigneron. Souvent vendu un peu cher peut-être, on paye bien évidemment aussi la rareté. TB.

 

13 mai 2024

Visite au Chlo d’Auzit à Molompize

 

Visite au Chlo d’Auzit à Molompize

 

 

Les Palhàs (les terrasses) du Cantal ont ressuscité à la fin des années 1990 grâce à Gilles Monier (premier millésime début des années 2000) puis Stéphan Elzière et Pierre Chabasseur.

Depuis Vincent Legrand qui vient de reprendre une partie des vignes de Gilles Monier et Chloé Chassang-Itier les ont rejoint.

Chloé est une « régionale de l’étape » puisque son mari Florian Itier cultive des pommes et des légumes dans le secteur, et qu’elle possède elle-même des champs de céréales (peut-être un whisky un jour !)

 

Après ses études à Beaune et un stage chez Gilles Monier, elle a eu l’opportunité de reprendre les vignes et le stock de Simon Chabasseur, qui ne souhaitait plus continuer. Elle a ainsi créé le Chlo d’Auzit en 2022, chemin d’Auzit à Molompize.

Elle possède désormais 3,5ha sur le coteau historique des Palhàs à Massiac, 0,5 ha qui ont été plantés en 2020 à Molompize et environ autant à Pierrefort plus au sud (des altesses plantées en 2022 à 900m d’altitude).

Les vignes ici sont généralement exposés au sud, sur des sols de gneiss avec quelques schistes, à  500 mètres d’altitude en moyenne, avec un pic à 900m à Pierrefort. Le climat y est à la fois très continental et légèrement montagnard, très froid en hiver, sec et chaud les après-midi d’été mais avec une grande amplitude thermique : les nuits y sont fraîches ce qui permet de préserver de bonnes acidités. Le vent bien présent préserve plus qu’ailleurs des maladies cryptogamiques (seulement 3-4 traitements en 2023 par exemple), par contre le gel y est fréquent en avril. Les vendanges se font généralement fin septembre, un peu après celles des Côtes d’Auvergne.

 

Les vins sortent ici en IGP Comté Tolosan (une vaste IGP étendue sur 12 départements), avec l’éventuelle mention « Cantal ». Face aux complications administratives, les échantillons devant être envoyés à Toulouse par exemple, Chloé sortira tout en Vin de France à partir de 2023, ce qui permettra en plus de sortir quelques cuvées de rouge qui ne sont pas parties en malo.

 

 

Parcelle défrichée et plantée en 2020, sur des Palhàs historiques, le long de la nationale à Molompize. La route puis l’Alagnon sont juste dans notre dos. La parcelle est clôturée pour éviter le gibier. Cépages : altesse, pinot gris, chardonnay, gamay, pinot noir, syrah. Un peu moins de 5000 pieds/ha, plants de la pépinière Vullien en Savoie, pas de massales, greffés sur du 3309-Couderc. Pas de certification recherchée, mais le travail est bio, avec un accent mis sur le bien-être des plantes, une sorte de phytothérapie empirique. Comme on peut le voir il y a eu désherbage en 2023 (pour éviter la concurrence avec l’herbe sur ce millésime où l’eau a beaucoup manqué) car Chloé a dû faire dans la précipitation mais pour la bonne cause puisqu’elle est devenue maman en juillet ! Pas toujours simple de tout concilier lorsqu’on travaille seule à la vigne une grande partie de l’année.

 

 

Un pied de baco, peut-être un projet à venir…

 

 

Comme on peut le voir, le gel est passé par là en 2024, comme dans tout le Sud de l’Auvergne. La perte est estimée à un peu plus de 90%...

 

 

Parcelle historique des Palhàs, à l’entrée de Massiac le long de l’autoroute.

 

 

 

La dégustation

 

Le chai est dans un ancien corps de ferme à côté de la maison de Chloé et Florian, de l’autre côté de l’Alagnon, parfaitement équipé avec un étage pour les vinifications et un sous-sol pour le stockage.

 

Les rouges sont égrappés (les rafles ont du mal à mûrir ici), avec des vinifications douces, peu d’extraction, une majorité en cuves fibre, en levures indigènes, légèrement sulfités. Filtration tangentielle sur les 2023 (pas sur les 2022). Mise en bouteille avec vide d’air.

 

Chardonnay 2022 : (10% fûts usagés, 90% cuves) chardonnay clair en couleur, nez aromatique, floral. Bouche légère en alcool (12%), fruitée, florale, vive à l’attaque, qui termine assez simple et court, mais digeste et facile à boire.

 

Gamay 2022 : (100% cuve. Vignes du coteau historique) gamay clair en couleur, léger aussi (12%), nez de fruits rouges et poivre, bouche légère, fruitée, acidulée, légèrement poivrée, pas un gros volume, mais fraîche et digeste, avec un peu plus d’allonge et de fond que le chardonnay.

 

Syrah 2023 : (100% cuve. Vignes de 2020. Mis en bouteille il y a quelques semaines mais ne sera commercialisé qu’après quelques mois de repos en bouteille comme tous les 2023) Couleur assez claire pour une syrah, encore violacée sur les contours. Nez de mûre, cerise, poivre, violette, typique d’une syrah fraîche. Bouche légère en alcool (dans les 12% aussi, les autres cépages sont montés plus haut en 2023 par contre), pas très épaisse, là aussi très fraîche, acidulée, tannins souples, digeste et facile à boire, prometteur pour des jeunes vignes.

 

 

Un grand merci à Chloé pour la visite et la dégustation

 

10 mai 2024

Elise Bougy (Les Mesneux) ****

Vigneronne, et aussi agente commerciale depuis 2014, Elise Bougy possède environ 3ha, une partie proche du domaine aux Mesneux au pied de la montagne de Reims et l'autre partie dans la Côte des Blancs. Ce sont des champagnes nouvelle génération, mûrs, patinés par l'élevage bois, malo faite, non bloqués par trop de sulfites, moins de pression... Il ne leur manque plus qu'un peu plus de temps sur lattes.

 

 

Elise Bougy - Champagne Mont chainqueux 1er cru Mesneux Blanc de noirs : (pinots, base 2019 dég nov 2021) Couleur à peine saumonée, nez expressif, typé pinot avec fruits rouges, amande, cannelle. Bouche à la bulle très fine (pas sûr qu'il y ait 5,5bar là-dedans...), très élégante, tendue et minérale tout en gardant un joli fruité et des épices. C'est en plus assez long et gourmand. Une première réussie. TB+.

 

10 mai 2024

Les Orchidées sauvages (Montmurat) **

Domaine créé en 2016 par Sébastien Lavaurs à Montmurat, tout au sud du Cantal, proche de Figeac et du Lot. Près de 4ha en biodynamie, nature ou quasi. Coteaux sud principalement argilo-calcaires à 380m d'altitude. Cépages tannat, CF, CS, merlot et quelques hybrides (chambourcin, villard, seibel). En 2023 plantations de chenin, romorantin, solaris.

 

Les 2023 viennent d'être mis en bouteille (en avril) :

 

Croix de Bois Croix de Fer 2023 : (négoce, fait avec Pauline Broqua. Cuves fibres chez Sébastien, demi-muids chez Pauline) fer servadou, léger, juteux, plein de fruit, nature très propre, quand même une texture travaillée, soyeuse, sans boisé, joli.

 

Prélude 2023 : (60% hybrides villard chambourcin seibel, 40% tannat) : couleur sombre et violacée, nez de fruits noirs, violette, gourmand, épices aussi. Attaque étonnante, très fraîche et juteuse, PH à 3,2 ! attaque comme un vin blanc, ravive les papilles, plein de fruit, la finale revient un peu plus sur les arômes du tannat, un peu plus classique. Original et très bon. Sans soufre et parfaitement propre aussi.

 

Terre Happy 2023 : (60% CS et 40% CF en semi-carbo pour le CF cette année-là. Vignes plantées en 2017) beau jus, noir, concentré, mais sans avoir beaucoup d'alcool, belle acidité derrière, très joli fruité, serre à peine en finale mais c'est bon.

 

Terre Happy 2022 : (cabernet franc égrappé ici, voit le vieux fût) plus serré, moins sur le fruit, moins à mon goût que le 2023.

 

Le vin qui fait danser les vaches 2023 : (merlot) coloré, nez à peine oxydé, un peu compoté pruneau, finale un peu serrée, moins à mon goût que les précédents.

 

Une gamme intéressante au final, pas une seule souris. Des vins bien faits, originaux, avec une vraie démarche écologique.

 

 

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