Domaine de 19ha certifié bio sur la Côte des Blancs. Des champagnes marqués par le chardonnay qui combinent crémeux/rondeur et tension.
Larmandier Bernier - Champagne Longitude Extra-Brut 1er cru en magnum : (100% chardo sur Vertus, Oger, Avize, Cramant) Couleur légèrement dorée, nez à peine beurré, crémeux, floral, fruits jaunes, assez "bourguignon" bien qu'un peu moins que le Delamotte. Bouche vive, tendue, mais en même temps grasse et beurrée, crémeuse, bulle fine. TB+.
Longitude base 2018 bien équilibré entre largeur du chardo de la côte des blancs et finale minérale, confortable et élégant. Terre de Vertus 2015 un peu plus marqué par son élevage, un peu toasté, le millésime ressort. Chemins d’Avize 2014 super blanc de blancs sur la tension et la minéralité, très fin et très long. Top.
Larmandier-Bernier, Champagne "Latitude" chardonnay Extra-Brut : (base 2018) Il combine largeur et longueur, très typé chardonnay de la Côte des Blancs, avec un léger gras en attaque (élevage sous bois + malo faite ici), la finale se retend, salivante et crayeuse. TB+.
1 Vincent Latour - Meursault 1er cru Perrières 2018 : on débute par un Meursault classique, bien fait, au nez beurré, légèrement vanillé. La bouche est grasse, épaisse, beurrée, florale, elle se retend sur la fin, finassant plus minérale et sans lourdeur. TB.
2 Bernard Millot - Puligny-Montrachet Les Corvées 2020 : on continue sur un second chardonnay, encore jeune, bien moins de gras, peu d’élevage, la bouche est sur la tension, beaucoup pensent plus à la Loire qu’à la Bourgogne d’ailleurs, encore un peu soufré, avec une finale très minérale qui allonge bien. Joli aussi, dans un style très différent. Merc Kevin ! TB.
3 Ganevat - Côtes du Jura chardonnay Les Grandes Teppes VV 2018 : couleur dorée et trouble, nez typique du domaine, fruits un peu bletts au départ, citron confit, volatile élevée. C’est surtout en bouche qu’il est intéressant, très énergique, explosif, toujours ce côté citron confit, volatile (acide acétique) qui donne encore plus de peps, fond minéral, beaucoup de longueur, finale umami, très salivante. Un Ovni, qui du coup a divisé les opinions. TB+.
4 Château Rayas - Châteauneuf-du-Pape blanc 2007 : (50% grenache blanc, 50% clairette) Couleur or avec une intensité qui vire presque au fluo, le nez s’ouvre sur des notes étonnantes de carambar, avec une impression de sucrosité gourmande, puis de la pêche, abricot, miel, fleurs blanches, complexe. La bouche est puissante, probablement élevée en alcool, gros volume, complexe, sur les arômes du nez, pas beaucoup d’acidité, avec du gras, à peine beurrée, finale très longue dans un style plus rond et réchauffant que la série de chardonnay, il appelle la table. B+.
5 Clos Rougeard - Saumur-Champigny 2014 : Couleur claire, nez qui poivronne un peu au départ, puis de plus en plus de fruits, un côté pivoine, voire pot-pourri sur la fin, de plus en plus bourguignon avec l’ouverture. La bouche est aérienne, légère, mais avec un côté soyeux, évidente, parfaite, sans le côté poivron du nez, qui peut se boire avec une facilité déconcertante. TB+.
6 De Montille - Volnay 1er cru Les Mitans 1999 : un pinot foncé, peu évolué pour un 1999, au nez légèrement kirsché, un peu de sous-bois, des fruits noirs, des épices. La bouche est très noble, mais un peu austère, tendue, avec des tannins encore présents en finale mais qui donnent beaucoup d’allonge, on sent le côté grappe entière ici. Un vrai 1999 et un vrai De Montille finalement. TB+.
7 Château Giscours - Margaux 1988 : (65% CS, 30% merlot, 5% CF) Couleur sombre et tuilée, nez fumé, chocolaté, sous-bois, champignon, fruits rouges compotés, cigare, très noble. La bouche est encore relativement jeune pour l’âge du vin, les tannins sont très fins désormais, manque peut-être d’un peu de soyeux de texture, mais très noble, frais, encore du fruit, très long. Il a fait l’unanimité, comme souvent avec les Bordeaux à point. TB.
8 Grange des Pères - IGP Hérault 2016 : (40% syrah, mourvèdre, CS, counoise) Couleur sombre, nez très « Grange » anchois, olive, garrigue, fruits noirs. Bouche qui combien intensité, puissance et fraîcheur, les tannins sont fins, dans une phase très ouverte. Délicieux. TB++.
9 Henri Bonneau - Les Rouliers Vin de France : (lot 0921) Couleur plus claire, nez plus confituré, fruits rouges presque sucrés, épices. La bouche est très ronde, suave, à l’alcool probablement élevé mais contrebalancé par une forme de sucrosité, des tannins très fins, il passe sans difficulté derrière la Grange, le style est un peu plus lisse et plus propre que les Bonneau du passé, mais toujours délicieux. TB++.
10 Joliette - Vin de France 2013 : (11 gr SR/L) Couleur ambrée, nez de caramel, cannelle, noisette, petite touche oxydative, fruits secs, pas vraiment d’ananas ou ce genre de fruits frais pour Jurançon. La bouche est sur la tension, puissante, intense, avec une très belle acidité, mais c’est un Ovni, pas beaucoup de fruits, plutôt dans le style d’un oxydatif, tendu, quasi sec, avec beaucoup de longueur. Il s’ouvre dans le verre, sur du miel, de l’encaustique, très complexe. Lui aussi, un style très particulier qui a divisé. TB+.
11 Frédéric Savart - Champagne Blanc de Blancs : (dég déc 2023. Chardonnay sur Ecueil et Trepail. 2 gr) On termine sur une note de légèreté, un blanc de blancs à la bulle très fine, très facile, élégant, dont la sucrosité fait un peu plus que 2gr, c’est gourmand en même temps. Parfait pour finir en beauté. TB.
Soirée n°2
1 Laculle Frères, Champagne Bourdon 2018 : (100% chardonnay, parcelle à Chervey, Côte des Bar. Malo faite. Elevage en cuves bois. Non dosé. Dégorgé 2023) couleur claire, nez élégant de fruits blancs, floral, pas très marqué par les lies. Bouche avec des bulles fines, sur la tension avec une jolie amertume qui donne du caractère. TB.
2 Roulot, Bourgogne aligoté 2020 : couleur claire, nez de pomme verte, citron, petite touche d'élevage grillé sur lies. Bouche peu épaisse, citronnée, tendue, rafraîchissante, longueur moyenne. Merci Céline ! TB.
3 Albert Grivault, Meursault Clos des Perrières 2020 : couleur or avec des reflets verts, nez beurré, légèrement vanillé, fruits jaunes, pointe de sucrosité gourmande. Bouche avec un joli gras à l'attaque, beurrée, encore un peu d'élevage mais la fin de bouche se retend sur une très belle acidité, sensation minérale, la finale est très longue et pas du tout pataude. Excellent vin, déjà étonnamment très accessible. TB++.
4 Rayas, Châteauneuf du Pape blanc 2012 : (50% grenache blanc, 50% clairette) Couleur or, nez évolué de cire, de miel, d'abricot, de pêche. La bouche est élégante, fruitée, miellée, du volume, peu d'élevage, avec une acidité plutôt basse, l'alcool se sent un peu en finale. B+.
5 Clos Rougeard - Saumur-Champigny 2014 : Couleur claire, nez qui poivronne un peu au départ, puis de plus en plus de fruits, un côté pivoine, voire pot-pourri sur la fin, de plus en plus bourguignon avec l’ouverture. La bouche est aérienne, légère, mais avec un côté soyeux, évidente, parfaite, sans le côté poivron du nez, qui peut se boire avec une facilité déconcertante. TB+.
6 De Montille Volnay 1er cru Mitans 1999 : un pinot foncé, peu évolué pour un 1999, au nez légèrement kirsché, un peu de sous-bois, des fruits noirs, des épices. La bouche est très noble, mais un peu austère, tendue, avec des tannins encore présents en finale mais qui donnent beaucoup d’allonge, on sent le côté grappe entière ici. Un vrai 1999 et un vrai De Montille finalement. TB+.
7 Rostaing, Côte-Rôtie La Landonne 2012 : couleur un peu tuilée évoluée déjà, nez lardé, cuir, animal. Bouche sur la tension, pas de travail sur la texture, les tannins sont plutôt fins pour un Rostaing, beaucoup de longueur et de fraîcheur, très marqué par la grappe entière. Pile à point dans ce "petit" millésime. Délicieux. Merci Olivier ! TB++.
8 Clos Venturi, Chemin de croix 2020 : (sciaccarellu Corse) Couleur grenat clair, nez éclatant dès l'ouverture, fruits des bois, framboise, cranberry, notes de pivoine, réglisse, en se réchauffant un peu garrigue et menthol. Bouche pleine de fruits et de fleurs, éclatante aussi, très fraîche, tannins fins, il se comporte mieux à l'ouverture servi un peu fais, en se réchauffant il tire sur un grenache un peu rond avec l'alcool qui ressort. La finale est très longue, toujours de la fraîcheur et de l'élégance, un peu plus épicée. Merci Arnaud ! TB++.
9 Pichon Longueville Comtesse, Pauillac 1986 : (62% CS 35% Merlot 3%CF) Couleur sombre et tuilée, nez très tertiaire, sous-bois, humus, cuir, le fruit à du mal à sortit. C'est mieux en bouche, encore fraîche, avec une certaine austérité, noble, mais à aller chercher, manque une touche de gourmandise. TB+.
10 Grange des Pères, IGP Hérault 2017 : (40% syrah, Mourv, CS, counoise) par rapport au 2016 bien plus chaleureux, chocolaté, encore un peu jeune probablement. B+.
11 Albert Mann, riesling grand cru Schlossberg L’Epicentre SGN 2018 : nez plein de fruits exotiques, miel, bouche à l'équilibre parfait, personne ne devine qu'il y a autant de sucre grâce à une superbe acidité dans le fond, c'est long et très digeste. TB++.
Bonus :
un grand Gonon rouge 2020 très sauvage, éclatant. Coche-Dury Meursault 2019 un peu trop soufré tartrique. Dauvissat Forest 2017 joli même si moins tendu que d'autres millésimes. Talbot 1986 en pleine forme presque mieux que Pichon Comtesse. Henri Magnien Gevrey VV 2021 très élégant, jus de fruit mais noble, excellent. Vincent Latour Meursault Narvaux 2021 déjà très bon combine largeur et longueur. Dagueneau silex 2014 nez très H2S qui ne sent pas très bon bouche un peu mieux minérale et tendue.
Employé du domaine Prieuré-Roch depuis 2007, Arnaud Lopez monte en parallèle son petit négoce en 2018. Il achète uniquement des raisins bio auprès d’amis qui le laissent s’occuper des vignes. Tout est vinifié grappes entières, sans intrants, sans sulfites, sans bois neuf, avec des macérations plutôt longues.
Arnaud Lopez - Pinot Noar 2022 Hautes Côtes de Nuits : couleur très claire encore un peu violine sur les contours, nez très propre et très ouvert dès l’ouverture, très fruité, marqué cerise rouge, fraise, annonce un vin croquant. La bouche présente une petite pointe de gaz à l’ouverture, très fruitée aussi, le fruit croquant annoncé par le nez est bien là, très cerise, fruit frais à peine sucré, comme peut l’être un pinot sur fût par exemple, léger en alcool (12,5%), frais. La finale est par contre étonnamment resserrée par des tannins qu’on n'attendait pas. Ils donnent un peu de caractère, d’allonge, voire une impression de profondeur à ce vin qui était un jus de fruit facile et assez simple jusque là. C’est au final un joli vin sur lequel on retourne facilement. Le lendemain, il n'a pas bougé. A voir désormais s’il peut vieillir un peu. TB.
Eric Sussman possède aujourd’hui 8ha en biodynamie, presque une ferme autosuffisante comme Littorai + des achats de raisins. Il a fait ses stages dans les années 90 chez Comte Armand puis après chez Bonny Doon. Son premier millésime à partir d’achat de raisins est 2002, d’où sa volonté de continuer cette partie « négoce ». Son domaine a été créé en 2012. Viticulture en biody, peu interventionniste en cave, souvent une part de grappe entière, volonté de faire propre, peu boisé, peu sulfité etc…
Radio Coteau, Anderson Valley Savoy Pinot noir 2016 : (30% VE, Eric Sussman vendange cette parcelle qui est aujourd’hui géré par Ted Lemon de Littorai) Couleur prononcé pour un pinot, nez très fin et élégant, encore jeune, fruité, floral, petites notes grappes entières nobles, aucun boisé ni sucrosité. Le lendemain début d'évolution sous-bois noble. Bouche en dentelle, demi-corps, tannins soyeux, rappelle le style de Littorai. Manque un poil d'acidité en finale pour l'allonger encre plus mais belle bouteille. TB+.
Lisa s’est installée en novembre 2022 à Aulhat-Flat. Elle n’est pas inconnue en Auvergne puisqu’elle vinifie les vins de négoce L’Eau qui dort à Lempdes-sur-Allagnon avec son compagnon Paul Aublet, qui lui s’occupe en parallèle du domaine Coteau Libre (visite à venir…)
Son parcours peut être écouté sur cet excellent podcast :https://podcast.ausha.co/l-invitation/2-lisa-le-postec-devenir-vigneronne. Pour résumer, après avoir fait architecture et biologie, Lisa obtient son DNO (diplôme d’œnologue). Elle est donc très bien formée à faire du vin « techno » à la base, avant de se tourner vers le nature. Elle fait plusieurs stages à l’étranger (USA, Argentine et Nouvelle-Zélande) dans des entreprises de tailles très différentes, puis en France, notamment à Bordeaux chez Montrose et d’autres, avant d'être employée chez Patrick Bouju en Auvergne.
Lisa a récupéré les vignes de Fred (Frédéric Jacob), un agriculteur qui revendait ses raisins à la coopérative. Elle possède désormais 2,2ha sur le coteau sud de la butte d’Ybois : environ 1ha de pinot gris, des gamays (60% gamay beaujolais, 40% gamays d’Auvergne) et des chardonnays. C’est un coteau solaire, à 550m d'altitude, ouvert et donc très exposé au vent. Lisa a pour projet de replanter quelques arbres. Il y aura peut-être la possibilité par la suite de planter sur la face nord ou est de la butte…
La parcelle de chardonnay est à gauche des pinots gris, légèrement en contrebas.
L’ensemble du coteau est basaltique, avec de l’argile et du calcaire également. Les sols sont un peu plus calcaires sur les chardonnays.
A noter l’excellent projet d’étude des sols financer par la Fédé, qui doit passer chez Lisa prochainement, ainsi que chez tous ceux qui en font la demande (à condition d’être en AOC Côtes d’Auvergne) :
La plupart des vignes ont été plantées par Fred, son prédécesseur. Les pinots gris sont de 2007 et 2012, les gamays beaujolais de 2007. Les gamays d’Auvergne ont entre 60 et 80ans, 1 rang sur 2 a été arraché pour que ce soit mécanisable. Tout est donc désormais en 2,20m * 1m soit environ 5000 pieds/ha. Le porte-greffe fercal est majoritaire.
Lisa a eu la chance de récupérer de très belles vignes, en bon état, par rapport à ce qu’on peut voir dans ce genre de situation. Certes il y avait tout de même un traitement systémique par an et la taille n'était pas toujours parfaite (Lisa est passée a une taille douce physiologique), mais les sols ne sont pas tassés, il y avait beaucoup de fumier déversé chaque année ce qui a donné des sols riches en matière organique, sans déficit d’azote, les rendements étaient limités autour de 35hL/ha etc… « Et Fred est toujours dans le coin prêt à aider. La transition se passe vraiment bien. »
La parcelle de pinot gris
La parcelle de gamay. Les gamays beaujolais ont souffert de la sécheresse en 2023, bien plus que les autres cépages. Les gamays d'Auvergne sont tout au fond à gauche de la photo.
La cave
Une nouvelle cuverie est en construction. Une partie des vinif du négoce L'eau qui dort sera peut-être vinifiée ici l'an prochain avant d'être élevée à Lempdes. L'isolation est en cours. "Heureusement, le département aide beaucoup les jeunes qui veulent s'installer en Côtes d'Auvergne, il faut le signaler".
La cave provisoire où sont élevés les 2023. L'idée est de tout regrouper sur un même lieu, dans la nouvelle cuverie pour l'an prochain. Les fûts sont de tailles et provenances diverses. Mais il y a pas mal de demi-muids, une majorité provient du château Couhins à Pessac où Lisa a un bon filon.
Les 2023 sur fût
Pas de SO2. Certification bio à venir. Les vins seront embouteillés sous azote, probablement au printemps pour les 3 premiers, plus tard pour le dernier.
Les clovias Gamays d'auvergne/gamays beaujolais 2023 : (Grappe entière, fûts de Couhins à Pessac) gamays encore un peu serrés, mais le froid n’aide pas, très beau fruité derrière, plutôt noir, épices, il y a un vrai fond minéral, beau potentiel.
Chez Léo Gamay/pinot gris comacéré : (1/3 gamay et 2/3 Pinot Gris, grappe entière) du coup un rouge très clair, jus de fruit, tannins très souples, mais avec un beau volume, ultra facile à boire, qui glisse tout seul, manquerait un poil d'acidité en finale pour être parfait à mon goût, mais carton assuré avec ce vin.
Les Coutayres Pinot gris 1 mois de macération : un orange qui a une couleur plutôt rose/marron étonnante, un ovni avec une macération qui ne semble finalement pas trop poussée, beau volume, tannins fins pour un orange, avec un beau fruité, pas trop d’amers en finale, très différent des oranges alsaciens. A voir en bouteille ce que ça peut donner.
Chardonnay : il reste encore 6gr de SR, l’embouteillage n’est pas prévu avant fin 2024, voire un peu plus pour lui. Chardonnay aromatique, coloré, puissant, avec un gros volume, encore un peu de sucre, pas une grosse acidité, clairement taillé pour la table, il a besoin d’un peu d’élevage encore. Prometteur.
Tous les vins sont parfaitement propres à ce stade, aucune souris, brett ou autre défaut. Aucun boisé marqué non plus. Vivement les premières bouteilles !
Un grand merci à Lisa pour l'accueil et la dégustation. Si l'aventure n'en est qu'à son début avec les tâtonnements que cela implique obligatoirement sur les lieux de vinif, le matériel etc... on sent déjà une grande maitrise. Nul doute que la formation solide en œnologie, les nombreux stages, les voyages, les rencontres variées et l'activité de négoce en parallèle ont formé cette vigneronne paradoxalement aussi jeune qu'expérimentée.
Pour l’anecdote : les vignes viennent d’être bénies par l’Archevêque de Clermont. De bon augure pour la suite !
Nouveau domaine créé en 2022 par Lisa Le Postec et Paul Aublet-Cuvelier. Paul a aussi participé avec Mathieu Fleuriet aux plantations de Coteau Libre à Saint-Privat du Dragon (Haute-Loire). En attendant ils travaillent ensemble sur du négoce, provenant d'Auvergne, de Catalogne et d'Italie, avec des raisins bio... Vinifications en vin naturel.
L'eau qui dort - L'eau des fleurs 2022 Vin de France : (100% vieux gamays, raisins achetés sur Boudes. Vinif en carbo ?) Couleur entre rouge et rosé, trouble. Joli nez, pas du tout bonbon, sur des notes d'orange sanguine, grenadine, fraise, cerise, il y a un petit côté Anglore pour cet aspect entre rouge et rosé foncé. La bouche est légère (11%), peu tannique, très fruitée et acidulée, un peu de gaz à l'ouverture, petite volatile qui donne du peps, sur l'orange sanguine, la kriek, pas une grosse longueur mais la finale est propre, acidulée. On y retourne très facilement. Pari réussi. Quelques heures après début de souris, pas grave il ne reste plus grand chose. B+.
L'eau qui dort / Coteau Libre / Paul et Lisa Le Postec (salon jus'vénil 2024)
L'eau qui dort Zeppa-O Barbera 2022 : (achat sur Monferrato, 15%) mûr et un peu fruits noirs sucrés, confits, souris en finale.
Coteau Libre 2022 prélevé sur fût : (80% syrah, 10% pinot noir, 10% gamay, un poil de chenin, vignes de 3ans sur sables granitiques, expo sud, côté Lavoûte-Chilhac) syrah très lardé, tapenade, allonge salée, presque anchois, juste une volatile un peu haute à mon goût.
Salon Nouvel Ordre
Tour de chauffe 2023(maccabeu, grenache blanc en Macération roussillon) : un nez exubérant, intense, la bouche est finalement digeste, macération pas trop poussée, pas très tannique, jolis amers, très beau vin.
Bosco 2023(90% pinot, 10% gamay à Dallet, Auvergne) : rouge clair en couleur, léger, plein de fruit, facile, digeste, parfaitement propre, glisse tout seul.
Coteau Libre 2022 : (embouteillé, pas encre commercialisé) un peu moins de volatile, moins sauvage, plus posé, tannins encore un peu serrés en finale.
Glandien - La Moiré 2022 : (aligotés de Cheilly-les-Maranges) A l'ouverture pas mal de réduction, pas une "réduction bourguignonne", mais une réduction classique qui pue le renfermé, mieux en bouche. Rien de grave, un tour de carafe et la réduction s'estompe, nez de citron, de levure, de fruits bletts, un peu floral et fenouil, l'aromatique n'est clairement pas passionnante. C'est mieux en bouche, avec une belle acidité, c'est tendu et citronné, frais, par contre pas un gros volume voire même un peu maigre. Longueur moyenne. Un vin correct, à peine mieux que L'ouverture blanc, à ne surtout pas payer plus de 20-30€. A voir sur les rouges désormais si c'est mieux... B.
Mugnier - Chambolle-Musigny Les Amoureuses 2015 : couleur très claire, nez très fruits rouges et pivoine, élégant, assez simple. Bouche toute en rondeur, ultra gourmande, rien ne dépasse, soyeuse, tannins ultra fins, facile à boire, presque une petite sucrosité, il manque un peu d'acidité par rapport aux 2015 DRC qui vont suivre. TB++.
Mugnier - Musigny 2012 : couleur plus rouillée, mais claire aussi. Un nez très différent, plus kirsché, plus cuir, presque un peu olive, lardé-fumé, un côté syrah presque. La bouche n'a pas un gros volume, mais beaucoup de noblesse, en tension, avec beaucoup d'allonge, un brin austère mais très noble, à aller chercher par rapport aux Amoureuses. Le Musigny est moins immédiat mais plus complexe. Exceptionnel.
DRC - Richebourg 2015 : couleur encore jeune et brillante, pas trop foncée pour 2015. Nez très ouvert, plein de fruits rouges et noirs, très pur, pas du tout d'élevage ressenti, de la violette, pivoine, des épices. La bouche est très gourmande, pleine de fruits, tannins soyeux, très gros volume, déjà étonnamment très approchable pour un 2015, avec une très belle acidité derrière, finale extrêmement longue. A ce moment-là on se demande comment il peut y avoir meilleur (pour un jeune vin - sans parler de la complexité aromatique des vins plus âgés donc). Exceptionnel.
DRC - La Tâche 2012 : le nez est très différent des 2015, on retrouve presque une filiation avec le Musigny 2012, un côté presque syrah, lardé, olive, réglisse, du cuir, moins floral et moins en fruit que les 2015, très noble aussi. La bouche déçoit un peu par contre, massive, musclée, très gros volume, très grosse longueur, mais probablement encore trop jeune, avec des tannins serrés, et une finale un peu chaleureuse, la fin de bouche est plus dans l'esprit nebbiolo. En comparaison avec les autres, ce n'est pas son soir. TB+.
DRC - Romanée-Conti 2015 : il sera forcément comparé au Richebourg 2015. Le nez demande un peu plus de temps pour se livrer, mais semble plus subtil encore, un peu plus floral, un peu plus sur la rose, peut-être moins épicé. La bouche est moins en volume, mais plus en longueur, avec une acidité très élevée pour un 2015 qui porte le vin encore plus loin. Toujours cette impression de finesse extrême, un style plus aérien. Là aussi c'est étonnamment très approchable pour un 2015. Il offre déjà un plaisir énorme. La finale est encore plus longue que celle du Richebourg. On en attendait beaucoup et il a répondu. Exceptionnel.
Dujac - Clos Saint Denis 2017 : couleur un peu rouillée, nez très noble de fruits noirs, cuir, épices. Bouche avec peu de volume, tannins fins, toute en tension et fraîcheur, sur les arômes du nez, très "calcaire", avec une finale de grande classe. Un vrai Dujac. TB++.
Mugneret-Gibourg - Echezeaux 2018 : couleur encore noire, nez de fruits noirs confiturés, encore pas mal d'élevage. De même en bouche, assez ronde avec de la sucrosité, tannins arrondis par l'élevage. Clairement pas encore prêt (du moins, encore plus que les autres). B+.
DRC - Vosne-Romanée 1er cru Les Petits Monts 2018 : (Premier millésime d'Alexandre Bernier à la place de Bernard Noblet, et premier millésime de cette cuvée. Auparavant les raisins étaient probablement vendus, sauf les années de Duvault-Blochet ? Vinif avec un peu moins de soufre ? Pas uniquement des barriques neuves de chez François Frères ? Difficile de savoir, le DRC communique peu sur ses "innovations") couleur rouge brillante, nez de fruits rouges confiturés, fraise écrasée, beaucoup de pivoine. Bouche très ronde, très gourmande, très fleurie, gros volume, tannins très fins, beaucoup de pureté. Le style me rappelle les nouveaux Arnoux-Lachaux, un côté un peu sudiste-grenache ou cinsault. Un délice mais il manque une petite pointe d'acidité en finale par rapport aux 2015. TB++.
Rayas - 2009 : la dernière bouteille était très alcooleuse, belle surprise ici. Un nez très Rayas même à l'ouverture de fraise écrasée et de rose, pas trop d'alcool. Toujours cette bouche avec beaucoup de rondeur, très peu de tannins, fruité très mûr, confituré, la finale manque un peu d'acidité pour que ce soit parfaitement équilibré, mais une belle bouteille, même sans une grande ouverture, à servir assez frais par contre. TB+.
Massolino - Vigna Rionda (style tradi, à Serralunga)
Salon Nebbiolo V&T
Langhe Nebbiolo 2016 : fruits rouges très juteux, le nez pinote, tannins un peu secs en finale. B+.
Barolo 2014 : beaux fruits rouges comme le précédent, plus concentré, mais finit encore plus serré. B+.
Barolo Parussi 2013 : (à Castiglione) encore plus tannique, dur à goûter. B.
Barolo Parafada 2012 : (à Serralunga, foudres) très clair, moins serré, les petits fruits rouges me rappellent Mascarello, yaourt à la fraise presque. TB++.
Barolo Margheria 2011 : (à Serralunga) très clair aussi, beau nez comme le précédent, avec un côté rose/pivoine aussi, bouche plus serré. A attendre encore un peu. TB+.
Barolo Vigna Rionda Riserva X anni 2006 : (à Serralunga) Nez plus fermé que les précédents, aromatique différente, moins sur le fruit, plus sur le cuir, les épices, tannins plus polis, plus de matière. TB++.
Barolo 2016 : un peu dur et surtout chaleureux, solaire, à voir dans le temps. B.
Barolo Margheria 2008 : beaucoup de fruit, tannins très fins, reste frais, un peu épicé, herbe coupée. Belle longueur. TB+
Dolcetto 2019 : un dolcetto sérieux avec un peu de tannins, tire sur le nebbiolo, assez complexe. TB.
Barolo del commune di la morra 2018 : ultra clair, très floral, assez peu tannique pour massolino, gourmand, fin, petite sucrosité, très 2018...TB+
Domaine réputé pour ses vins très tendus et épurés
FDGV 2015
Mikulski Meursault 2013 : pas de bois ressenti, frais et citronné, sympa. B+.
Mikulski – Meursault 1er cru Poruzots 2008 : Couleur or profond, nez sur le miel, le coing, la mirabelle, ne fait pas chardonnay, assez mûr pour le domaine mais très joli. Bouche sans aucun gras, ni beurré, sur les arômes du nez, assez droite, fraîche, bonne acidité, assez longue. TB+.
Gds jours
Bourgogne cote d’or 2022, MEURSAULTBlanc2022, MEURSAULT 1ER CRU Le PorusotBlanc2022. Trois vins bien dans le style du domaine, sur la tension, pas du tout de gras, très citronnés, longs, frais, on ne joue pas sur le volume mais il y en a suffisamment à mon goût sur ce millésime. Typiquement le genre de domaine dont le style convient bien au millésime je trouve.
Le domaine Confuron-Gindre est un historique de Vosne-Romanée, produisant sur 11ha des vins assez simples, dans un style rond, mûr, égrappé avec du bois neuf, sans grande profondeur mais à prix sages. Le fils, Edouard Confuron est appelé à prendre la relève. En attendant, il produit des vins sous son propre nom depuis 2021, en partie avec les vignes familiales, dans un style très différent : grappe entière, infusion, moins de sulfites pendant la vinification, moins de bois neuf. Son premier millésime est très prometteur.
Edouard Confuron - Bourgogne pinot noir 2021 : couleur claire, nez de noyau de cerise, pivoine, juteux. Bouche aérienne, belle tension derrière, facile et fraîche, bien moins d'élevage que la gamme confuron gindre. TB. Deuxième bouteille idem, très juteux, plein de fruit. TB.
Edouard Confuron, Gevrey Les Seuvrées 2021 : couleur claire, nez éclatant de jeune pinot (esprit sur fût), floral, petits fruits rouges, acidulé, jus de fruit, quand même du fond, une allonge minérale, très prometteur. TB+.
Confuron-Gindre (Grands jours 2022)
VOSNE-ROMANÉE 1ER CRU Les Chaumes Rouge 2020 : très marqué cassis, confiture. B-.
Tout nouveau domaine créé en 2022 par Bastien Migeon. Après un BTS viti-oeno en Bourgogne et son apprentissage chez Pierre Goigoux, Bastien a répondu a un appel d'offre lancé par la mairie pour reprendre les vignes du village vigneron historique d'Enval, non classé en AOC Côtes d'Auvergne car les vignes historiques n'étaient pas déclarées.
En parallèle de son activité d'employé viticole chez Philippe Heyraud, Bastien s'est lancé d'abord sur un fermage de près d'1 ha sur Châteaugay (cuvée Tiétà - premier millésime en 2022).
Il a ensuite récupéré en fermage plusieurs petites parcelles (environ 1,5ha en tout) sur Enval, Châteaugay, Riom et Saint-Bonnet-près-Riom (premier millésime en 2023).
Une des parcelles d'Enval, merlot à droite (les batons), gamay au centre et pinot noir à gauche. A 50cm de profondeur on tombe dans du calcaire lacustre, quelques basaltes sur le dessus. Exposition Est. Les sols viennent d'être labourés. Les vignes étaient en mauvais état mais après 2 saisons de taille, un peu d'engrais organiques et quelques "grattages" des sols, il y a une nette amélioration. Les merlots sont taillés en cordon de royat, les gamays et les pinots en guyot-poussard. Le but est de convertir le domaine en bio dès que possible.
Les plantations
En 2024 un demi-hectare de syrah sera planté sur Enval (en IGP), terroir un peu plus frais que Châteaugay, à 450m d'altitude, clones de Côte-Rôtie 471 et le nouveau clone 188. Environ 4700 pieds/ha en 2m * 0,90m dans le sens de la pente donc Nord-sud. Sols très sableux avant de tomber dans des marnes. Exposition sud. Face à nous, le versant Nord de Châteaugay et la ville de Riom à gauche.
Une nouvelle parcelle d'un demi-hectare prête à accueillir du viognier et du côt l'an prochain. Base de granit avec au-dessus du basalte et de l'argile. Exposition sud. Nous sommes juste au-dessus de la parcelle de la précédente photo et pourtant les sols sont différents. Les côt seront des massales de Touraine.
Une autre parcelle en friche devrait accueillir des massales de pinot noir de Sancerre l'an prochain et plusieurs projets de plantation sont en cours pour essayer à terme d'atteindre environ 5-6ha dans l'idéal.
La dégustation des 2023
Tous les 2023 sont 100% cuves. Année de sécheresse. Petits rendements ici aussi. Le chardonnay est déjà en bouteille, pour les rouges il faudra attendre juin-juillet environ.
chardonnay "Prima" : (sur Enval et Riom, cuve de 200L, pas de malo. Sols calcaires expo sud à Riom) Un chardonnay au nez fruité, mûr, très pêche, abricot, des accents de viognier (mais moins qu'il y a quelques semaines me dit Bastien). Bouche épaisse, concentrée, pas trop haute en alcool, grasse, acidité moyenne. Une jolie longueur. L'équilibre reste bon, mais dans un registre plus rhodanien que bourguignon.
pinot noir "Mont Oriol" : (Enval, St Bonnet terroirs proches d'Enval, et environ la moitié à Riom sur argilo-calcaires plein sud. 50% grappe entière) un pinot concentré, coloré, au nez un peu confit, caramel, une bouche puissante, solaire, (environ 14,5%) qui a encore besoin de s'affiner. Regoûté en bouteille quelques mois plus tard, il s'est effectivement affiné, il a gardé une belle fraîcheur et son côté caramel a totalement disparu.
gamay Tiétà : (à Châteaugay, 100% gamay cette année. Egrappé car rapport peau-jus compliqué. 19 hL/ha cette année) Là aussi c'est très coloré, concentré, un bon 14,5%, mais les vieux gamays d'Auvergne ont réussi à donner une belle acidité, l'équilibre est bon, les tannins sont déjà bien arrondis, il y a du corps, de la longueur, un fruit noir très mûr, le profil est plutôt languedocien. Rien à voir avec le 2022 mais c'est très bon. Regoûté en bouteille, c'est le vin le plus puissant et le plus concentré de la gamme, très bon mais à mettre en cave quelques années.
gamay-merlot Rouge-gorges : (à Enval, 40% gamay, 60% merlot et un rang de cabernet sauvignon. Merlot égrappé, 40% grappe entière sur le gamay, d'abord vinifiés séparément) On retrouve la concentration, la couleur, mais le merlot d'Enval apporte une certaine fraîcheur, une forme de végétal noble, une acidité plus haute, peut-être un peu plus de tannins aussi mais ils donnent de l'allonge. Regoûté en bouteille, c'est le vin le plus léger (12,5%) et le plus frais, un peu plus simple que les deux précédents mais aussi plus immédiat et plus facile à boire.
Le 2022
Cuvée Tiéta (= têtu) 2022 : 75% gamay d'Auvergne centenaire sur la roche, coulée volcanique, et 25% pinot noir. Exposition sud sud-ouest, pas une grosse pente. 30% de grappe entière. Elevage 25% fûts non neufs et 75% cuves fibres. Entre 35 et 40mg SO2 total.
Couleur rubis avec des contours violets, le nez sent plus le gamay que le pinot, cerise, violette, toute petite note amylique, pas d'élevage ressenti. La bouche est très fruitée, belle fraîcheur, pas du out confite pour 2022, un beau volume, l'acidité dans le fond tient bien le vin, surtout une très belle finale avec des tannins fins et racés et une impression d'allonge minérale assez longue. Très beau niveau, surtout pour un premier millésime.
Nul doute que cette dégustation en appellera beaucoup d'autres. Bien sûr, Bastien doit faire face à tous les problèmes des jeunes vignerons : vignes à remettre en état, manque de matériel et de moyen, manque de temps car il faut travailler à côté... Mais on sent un vigneron passionné, discret, travailleur mais surtout très professionnel, ayant réfléchi à tous les aspects de sa viticulture, capable de répondre à toutes nos questions avec science et humilité. Nous avons hâte de voir ce qu'il nous réserve à l'avenir.
Domaine de 12,3 ha situé à La Chapelle Vaupelteigne, à côté de Chablis. Romain a pris la suite de son père Jean-Claude. Le domaine travaille désormais en partie en biodynamie, avec des élevages plus longs, sur lies.
Bessin - Chablis 1er cru La Fourchaume 2018 : couleur or pâle, nez de fruits blancs bien mûrs, fleurs blanches, anis, semble sudiste. Bouche solaire, sudiste, manquant de fraîcheur. Le millésime s'annonce très compliqué pour les blancs. B-. Le lendemain le vin semble plus frais, plus ouvert, plus sur les fruits jaunes, bien moins lourd. A regouter dans quelques années maintenant. B+.
Bessin - Chablis VV 2019 : plutôt tendu minéral, du fruit, pas trop riche. TB.
Bessin Jean-Claude & Romain, Chablis Grand cru Valmur 2013 : (élevage cuves et fûts. Vignes dans l'envers de Valmur, la partie fraîche) Couleur dorée, nez qui semble bien mûr. La bouche semble un peu alcooleuse, manquant d'acidité. Il semble avoir vieilli un peu vite. Etrange pour cette cuvée sur ce millésime, et pas représentatif de la qualité du domaine. NN
En allant visiter Elémentaires, je me retrouvai face à une nouvelle problématique du néo-vigneron auvergnat : comment trouver des vignes ? En effet, le marché est complètement saturé, la liste d’attente de la Safer est longue comme un bras, les vignerons qui arrivent à l’âge de la retraite ont déjà retrouvé preneurs, certains coopérateurs préfèrent revendre à des céréaliers. Même le fermage est très compliqué… Il reste la solution de planter des vignes mais il faut avoir les reins solides entre le prix du défrichage, des plantations et des trois ans d’attente minimum pour les premières vendanges. Pour beaucoup, la seule solution c’est le négoce.
Landry s’est installé en Auvergne en juin 2023. Après un poste de caviste sur Lyon et un BTS viti-oeno en Bourgogne, il trouve un stage chez Jean-Marc Pillot. Il passe ensuite 3 ans chez Zind-Humbrecht, où il apprend beaucoup à la vigne comme à la cave, notamment avec le chef de culture, expert, entre autres, en biodynamie, Alexandre Guth. Il tire de là son exigence, et sa passion des grands vins blancs. Au fil des rencontres sur des salons, il trouve des vignerons prêts à lui vendre un peu de raisins bio pour commencer. Il trouve ensuite un bout de hangar en location à Pont-du-Château, petit mais parfaitement équipé, parfait en attendant de trouver des vignes et de s’installer à côté.
Les Vins
Uniquement des 2023. Embouteillage prévu dans 2 mois, début avril pour toutes les cuvées normalement. Tous les raisins sont bio. Deux cuvées de blanc ont vu une pointe de SO2, tout le reste est sans intrants mais parfaitement propre. Il y aura peut-être 10mg de SO2 à la mise en bouteille, mais à voir selon les cuvées et s’il y a possibilité ou non de faire le vide d’air à la mise. Landry a parfaitement conscience que sur un premier millésime il sera attendu au tournant, aucune déviance ne sera tolérée.
Les bouchons et les bouteilles ont déjà été commandés. « Contrairement à ce que l’on pense souvent, la majorité des problèmes de provient pas des bouchons mais du verre. C’est souvent que lorsqu’on commande des bouteilles avec un goulot de 19mm on se retrouve avec du 19,8 ou 19,9mm, si tu as un bouchon 24mm c’est foutu, il faut du 25 voire du 26, et encore si le diamètre du goulot est le même tout du long ! Là le fournisseur me garantit le diamètre d’ouverture. Pour le bouchon ce qui est important, c’est la largeur et pas la longueur. »
1 Mutinerie (1 cuve 430L et 2 fûts)
- 100% syrah sur cuve fibre. Jeunes vignes sur Chiroubles à 450m d’altitude. Vendangé début octobre. 11%. Egrappé. 7j macération : un nez très marqué syrah, lardé, violette, poivre, anchois, bouche juteuse, tannins souples, frais, facile, quand même une bonne matière et de la texture pour un vin en cuve à 11%, délicieux.
- le même sur un fût de 10ans Radoux : nez plus discret, ça syrahte moins, belle rondeur en bouche avec une finale qui garde une bonne allonge.
- le même fût des Hospices de 3 vins : boisé un peu marqué, encore plus de rondeur, celui-ci pinote clairement en l’état.
- assemblage des trois : au départ un nez discret, pas de boisé ressenti, la bouche est ronde, facile, aux tannins souples. Regoûté après une bonne heure d’aération, le nez rappelle la cuve, très syrah, la bouche explose de poivre, de lardé, de violette, elle garde une certaine rondeur à l’attaque et une allonge saline en finale. Très joli.
2 La chasse au chagrin (1 cuve)
- 100% grenache du Gard du domaine du petit oratoire en biodynamie. 60% jeunes vignes sur sablo-limoneux et 40% de VV sur loess. 12,5%. Travail en mille-feuilles : les couches de VV sont grappes entières, les jeunes vignes foulées. Pendant 13jours 15min de remontage en tout et pas de pigeage. Elevage cuve inox : grenache clair en couleur, léger, souple, jus de fruit, pivoine, fraise, grenadine, à peine amylique mais ça a plutôt tendance à s’estomper, très juteux et facile à boire, parfaitement propre. Le style me rappelle un Magnon 2022 bu la veille par exemple.
3 Monières (1cuve)
- 100% gamay sur Chiroubles cru Javernand sur granit rose, exposition est, donc parcelle assez fraîche comme tous les raisins choisis par Landry. 60% de VV et 40% jeunes vignes. 12,7%. 1 seule cuve car 100 caisses : « c’est ce que peut contenir un camion frigorifique, tout simplement ». Comme le précédent, millefeuilles de 6 couches pendant 15jours avec grappes entières sur les VV. Un gamay sérieux, un peu fermé au nez au départ, bouche avec un joli fruité mais surtout un fond graphite intéressant, finale sur la tension, belle allonge, encore un peu serrée mais noble. Regoûté après les blancs, le nez a gagné en fruit, très ouvert, très nette, finale précise toujours sur ce fond graphite. Très joli mais il va probablement demander du temps par rapport aux deux premiers.
4 L’étreinte (2 fûts)
- 100% pinot gris sur Niedermorschwihr, sous le Sommerberg, sur un fût de 7 vins, 11,8%. Un pinot gris assez rond, floral, avec un léger beurré, pas trop haut en alcool ce qui le laisse digeste, pas une grosse acidité, mais la finale a une jolie salinité.
- le même avec un bâtonnage (pH aussi autour des 3,19 avec une acidité autour de 4gr/L H2SO4). Plus citronné, plus tendu, marqué réduction sur lies un peu grillé brioché, petits amers, plus à mon goût.
5 Pluie battante (3 fûts)
- 100% chardonnay sur Chiroubles (granit). 11,6%. pH 3,52. Acidité 5,5gr H2SO4. Volatile 0,17gr H2SO4. Un peu réducteur au départ, bouche assez ronde, qui manque un peu de tension.
- le même sur un autre fût, élevé en partie sur lies de syrah. Plus de gras mais aussi une attaque un peu plus nerveuse, impression peut-être faussée de vinosité.
- 3eme fût moitié chardonnay moitié pinot gris, avec beaucoup de bourbes de pinot gris. Plus réduit, mais aussi plus vif, garde quand même du gras, amers en finale qui donnent de l’allonge.
- Assemblage final. Un assemblage utile, qui accentue les qualités et gomme un peu les défauts. Le nez est discret mais moins réduit, la bouche a réussi à garder une bonne acidité sans perdre en texture et rondeur.
6 Second souffle (4 fûts)
- chenin d’Anjou (+ quelques grappes de sauvignon) à Chanzeaux vers Rablay-sur-Layon, comme tous les blancs pressé grappes entières, grosse oxygénation des moûts avec le pressoir utilisé. Assemblage des fûts avec 1h45 d’ouverture. Nez un peu fermé, superbe bouche tendue, saline, à peine autolyse, citron confit, petite volatile qui donne du peps, rappelle clairement le style Labet, Brétèches, Grandes vignes etc…
- le même juste au moment de l’assemblage. Etonnamment encore plus ouvert et plus éclatant, juste une pointe de gaz. Délicieux. « C’est plutôt bon signe qu’il se referme à l’ouverture. Plutôt que de s’oxyder, il se protège en se refermant sur lui-même, tant mieux ! »
7 Superstition (Macération 1 amphore terre cuite 600L, fabriquée en Toscane, parois épaisses, mais quand même très poreuse, surtout dans le hangar un peu sec)
- 40% pinot gris avec 4 semaines ½ de macération + 50% sauvignon d’Anjou et pinot gris ajoutés au bout d’une semaine. Couleur plus saumonée qu’orangée, joli nez fruits exotiques, frangipane. La bouche est élégante pas très tannique, impression d’une macération légère, très bon.
- le même avec 2h30 d’ouverture. Très propre aussi, pas de trace d’oxydation.
Pour un premier millésime, les vins sont impressionnants ! Tout semble qualitatif, parfaitement maîtrisé, sans aucune déviance. J’en viens à me poser la question : est-il plus simple de faire des grands vins avec du négoce d’un peu partout en France ou avec ses propres vignes en Auvergne lorsqu’on débute ? C’est une vraie question, dont nous aurons la réponse lorsque Landry vinifiera des Côtes d’Auvergne. Souhaitons-lui bonne chance pour la suite…
Regoûté un peu après la mise en bouteille (seule la syrah a vu 1gr de SO2 à la mise, le reste sans sulfites. Mise en bouteille avec inertage à l'azote). Gros coup de cœur pour la syrah, très légère en alcool, très pure ultra juteuse. Le grenache du gard est très joli au nez il perd peu à peu son côté amylique, fin de bouche un peu fragile. Très beau gamay sur Chiroubles, sérieux, mais les vins ont en commun d'être légers en alcool, tannins souples, textures très soyeuses, sans boisé, toujours beaucoup de fraîcheur, trois vins très digestes. En blanc coup de cœur sur le chenin, très tendu, petite volatile juste ce qu'il faut, grosse longueur, superbe. Le chardonnay est un peu sur la réduction, très pierre à fusil, minéral, ne fait pas très chardonnay mais probablement dû au terroir de granit, limite sous-maturité ce qui lui va plutôt bien. Le pinot gris est sur les amers, presque des tannins, avec un beau volume, très joli mais plus austère, un vin de gastronomie. Le vin orange est le seul un peu moins bien en place ce jour là.
Elémentaires - Landry Boudot à Pont-du-Château
1 Mutinerie(100% Syrah de Chiroubles) Une syrah au nez sauvage, lardé, garrigue, poivré, thé noir, violette… qui semble annoncer un vin avec beaucoup de caractère. La bouche est étonnamment très légère (un peu moins de 11% !), très ronde, peu tannique, avec une belle texture soyeuse, très digeste et facile à boire.
2 La chasse au chagrin(100% grenache du Gard) Le grenache est très clair en couleur, avec un nez très fruité, très fraise, pivoine, un peu bonbon. La bouche est là aussi légère en alcool, toute en fruit, peu tannique, soyeuse avec une petite touche de grappe entière et de végétal noble qui étire la finale.
3 Manières(100% gamay de Chiroubles) : un gamay plus sérieux que les rouges précédents, un peu plus fermé, avec plus de matière, plus de puissance, qui va demander un peu de garde dans l’idéal, mais avec peut-être plus de fond. Un style plus sérieux, mais qui reste frais.
4 L’Etreinte(100% pinot gris d’Alsace) un nez un peu réduit, fumé, grillé, avec beaucoup de lies qui gêne un peu au départ avant de s’atténuer avec l’aération. La bouche est par contre très énergique, très saline, avec un beau volume, pas très haute en alcool pourtant, longue et salivante, avec des amers nobles en finale.
5 Pluie battante(100% chardonnay de Chiroubles) très légère réduction sur lies là aussi, mais derrière on sent un fruité presque exotique, avec des notes d’ananas de plus en plus présentes avec l’aération. La bouche est fruitée, aromatique, moins sur la tension que le pinot gris, moins long mais plus immédiat et plus gourmand.
6 Superstition(Macération. Pinot gris d’Alsace + sauvignon d’Anjou) Un vin de macération qui a surpris par sa finesse, un vin très légèrement orange, pas spécialement tannique, qui combien une aromatique fruitée, éclatante à une bouche acidulée et gourmande. Il a surpris même ceux qui jusque-là étaient réfractaires aux vins de macération.
7 Second souffle(100% chenin d’Anjou) Un chenin énergique, citronné, avec une bouche tendue, percutante, très salivante, sans manquer de volume. On termine en beauté.
+ Fond de cuve de la syrahen Magnum : Pour la science Landry nous sort quelques vins non commercialisés, le fond de la cuve avec les lies, donc très trouble pour cette syrah, dont l’aromatique est encore plus marquée garrigue et sauvage que sur le premier vin, et une bouche avec un peu plus de matière et de mâche, tout en gardant la fraîcheur, d’un niveau exceptionnel.
+ Fond de cuve du grenache : moins de différence ici, le grenache n’est pas si trouble que ça, assez proche du deuxième goûté.
Maison Glandien - L’ouverture 2022 : (aligotés à Cheilly et St Martin) Couleur claire, nez à l’ouverture floral, fleurs blanches et à peine anisé, légèrement citronné. Bouche vive, simple, peu de volume et peu de fond, mais salivante. Avec l’ouverture une toute petite pointe de volatile apparaît, fruité à peine plus mûr, sur le fond de bouteille une petite souris commence à apparaître. Décevant. B-.
Maison Leroy - Bourgogne blanc 2015 : couleur or, nez légèrement beurré, floral, aricot, pêche. Bouche avec une attaue sur le gras, quand même une bonne acidité mais fianle un peu trop sur l’alcool. B+.
Bouzereau - Meursault 1er cru Genevrieres 2018 : le nez est très vanillé, très boisé, beurré. Ca se confirme en bouche, du gras, du beurre et de la vanille, finale lourde sur l’élevage. Bizarre, j’ai goûté des 2018 chez lui bien mieux que celui-ci. B-.
Dauvissat - Petit Chablis 2017 : un Dauvissat classique, nez croûte de fromage, citron. Bouche tendue, pas un gros volume, mais très salivante, avec une finale qui claque bien, sur la « coquille d’huitre », le lendemain bien plus ouvert, plus précis, semble encore plus long. TB+.
Justine Vigne - Yoga 2022 Syrah Vin de France : (Terroir le Serret, Vaucluse, vin nature) Couleur trouble un peu violine, superbe nez poivre, violette, lardé, très pivoine aussi. Bouche fleurie, poivrée, très fruitée, éclatante, tannins fins, jus de fruit nature parfaitement maîtrisé qu reste frais, pas une grande longueur mais ça glisse tout seul. TB++.
Clos du Rouge Gorge - Cuvée spéciale 2007 vin de france : (carignan, élevage de 7ans) Couleur sombre, nez très vanille, coco, plein de bois. Bouche puissante, très boisée, massive, il y a quand même de l’acidité derrière et du fond. La finale est très boisée, avec des tannins encore serrés. Clairement à attendre. B-.
Abbatucci Monte Bianco 2021 Vin de France : Couleur claire, nez plein de fraise, grenadine, cranberry mais aussi menthol, genièvre, pivoine, très joli. Bouche superbe au départ, sur les fruits du nez, en se réchauffant on perçoit un peu d’alcool et de sucrosité, mais ça reste très bon. A boire assez frais. TB+.
Jean Gardiès - La Torre 2014 : couleur sombre, nez austère, fruits noirs, un côté végétal, m’évoque un cabernet. Bouche un peu serrée, austère, certains lui trouvent de la chaleur. Je passe à côté de ce vin. Regoûté le lendemain, un peu la même impression d’un vin serré, manquant de fruit et d’éclat. B-.
Château Musar - Blanc 1997 Vin du Liban Bekaa Valley : couleur ambrée et contours rosés, nez caramel, brioche, noisette, avec l’aération de plus en plus oxydatif. La bouche est plutôt fraîche, tendue, peu de gras, sur le caramel, le safran, la cannelle, finale un peu oxydative. Intéressant en dégustation pure, mais pas un gros plaisir. B.
Camin Larredya - Jurançon Au Capceu 2014 : couleur ambre clair, nez très Jurançon, ananas et co, mais qui sent déjà la fraîcheur, ça se confirme en bouche, équilibre magistral, pas trop de sucre, grosse longueur acidulée, jeune plein de fruits exotiques frais et du fond. TB++.
Domaine des Sablonettes - Le Vilain Canard Quintessence Coteaux du Layon Rablay 1996 : nez très pate de coing bien sûr, fond cire encaustique très noble, fruits exotiques, encore jeune. Bouche encore jeune, pâte de coing, sirupeuse, bel équilibre sucre/acide. Pour chipoter manque un poil d'acidité en finale pour être parmi les vraiment plus grands. TB+.
Domaie de 20ha environ créé au début des années 2000 par Maxime Magnon. Influencé par l'école beaujolaise (Lapierre...) les vins sont peu sulfités, souvent travaillés en carbo, sur le fruit, légers, digestes. Depuis 2021 4ha supplémentaires à Peyriac de Mer viennent compléter la gamme avec St Jacques en rouge et L'Estrade en blanc.
Maxime Magnon - Corbières blanc La Bégou 2017 : (grenaches blanc et gris) couleur claire, nez encore un peu fermentaire, pomme au four, citron, minéralité. Bouche fraîche, peu épaisse, légère, presque trop, un peu diluée, à l'aveugle on hésite entre chenin et Roussillon "nouvelle mode", semble léger en alcool, mais très frais et facile à boire. Finale de longueur moyenne, acidité salivante, on y retourne sans problème. Un vin frais et facile, mais qui me semble aller un peu trop loin dans la recherche de fraîcheur. TB-.
Maxime Magnon Bégou 2018 bien et Campagnes 2018 un poil trop solaire.
Maxime Magnon Bégou 2019 : couleur très claire, tout en tension, belle fraîcheur, floral, minéral, peu aromatique, plus d'épaisseur que sur 2017. TB.
Rozeta 2019 : très clair, petits fruits rouges infusés, gourmand, aérien, touche de sucrosité, floral. TB+.
Maxime Magnon, Corbières « Rozeta » 2019 : très clair en couleur pour Corbières, nez sur les fruits rouges un peu sucrés mais plus d’alcool et de maturité que dans le pinot, avec quelques notes amyliques. Bouche peu tannique, très fruitée, esprit grenache infusé, où on retrouve quand même un côté sudiste mûr, alcoolisé, toujours ce côté bonbon, finale de longueur moyenne. TB.
Maxime Magnon - St Jacques Vin de France 2022 : (80% grenache) léger, clair en couleur, jus de fruit, peu de tannins, grenadine, fraise, pivoine, un côté amylique, assez simple mais facile à boire et ultra digeste. TB-.
Elsa et Géraud se sont installés en Auvergne en 2023. Après un BTS viti-oeno à Mâcon et de nombreuses expériences dans toute la France (Guillot-Broux, Guillemot-Michel, Gramenon, Pierre Frick, Garrelière et d’autres exploitations plus « quantitatives »), ils ont eu l’opportunité de revenir sur les terres de Géraud plutôt que sur le Cognaçais d’Elsa et de reprendre le domaine Marc Pradier.
Ils possèdent 5ha de vignes répartis en 5 parcelles :
- Sur le puy de Marmant (Veyre-Monton) : gamay, pinot noir, chardonnay sur sols argilo-calcaires riches en argiles avec quelques pierres volcaniques.
- Sur le Puy de Tobize (Martres-de-Veyre) : gamay, pinot noir, chardonnay, exposition sud-est, sols proches de ceux de Marmant.
- Sur Corent Nord : gamays d’Auvergne, le haut de la parcelle a été planté en 1964, le bas a été planté majoritairement en 1988. Les porte-greffes sont variés ici, c’était la parcelle test de Marc Pradier. Sols de marnes calcaires + quelques basaltes, pépérites, pouzzolane et lapilli (une petite pierre formée de cendres volcaniques).
- Sur Corent Sud, 2 parcelles, une de pinot noir en haut de coteau et une de gamay (gamays beaujolais et gamays d’auvergne de 30ans environ) en allant sur l’ouest.
A noter aussi 30ares de terre vierge sur Corent sud, où le domaine pourra planter à l’avenir. Le choix du/des cépages n’est pas fixé, mais ce sera du blanc, Elsa et Géraud en possédant très peu.
Haut de la parcelle à Corent-Nord. Le Puy de Marmant est à gauche (la parcelle de Lapilli juste à droite du Puy). Les vignes du Puy de Tobize sont à droite juste au-dessus des habitations.
Les jeunes vignerons se considèrent comme chanceux d’avoir pu récupérer des vignes en Auvergne, et des vignes bio depuis 2010, bien entretenues. Ce qui ne veut pas dire qu’il y a rien à faire, loin de là. Seul l’intercep était travaillé, un labour au cheval a donc été réalisé pour éliminer le chiendent qui faisait concurrence. Des préparations à base de prêle, de la P500 et P501 ont été pulvérisées (pas de certif BioD à court terme mais pourquoi pas un jour), quelques bois de taille broyés et mis au sol, etc… Il y aura probablement des semis par la suite pour récupérer un peu plus d’azote notamment.
Les vignes sont toujours taillées en guyot simple mais désormais le bras change de côté tous les ans. On observe déjà plus de vigueur sur la plupart d'entre elles. Les jeunes plants peuvent être taillés en cordon ou en gobelet, greffés majoritairement sur porte-greffes 1103-paulsen. Les plants sont généralement des massales provenant d’un pépiniériste alsacien. Les vignes sont tressées.
La dégustation
Si à l’heure actuelle le chai est aux Martres-de-Veyre, un nouveau chai est en construction et devrait être opérationnel fin 2024 à Authezat.
Tous les 2023 sont prélevés du matin sur cuves ou sur fûts. Les trois premiers vins devraient être embouteillés au printemps 2024, les suivants l’été 2024. Lorsque ce sera possible le domaine travaillera sans intrants, sans collage ni filtration. Mais les vins doivent être propres avant tout, le domaine ne s’interdit pas une dose minime de SO2 si vraiment nécessaire. L’important est surtout pour eux de ne pas sulfiter au départ pour laisser travailler les levures indigènes. Des analyses en labo sont faites régulièrement ainsi que des observations au microscope.
- Les Gamays du bas Corent-Nord : (semi-carbo, 5jours de macération. Elevage cuve fibre. 12% parcelle la plus fraîche. 20mg de SO2 après malo ici car la volatile était trop haute) Couleur claire, jus infusé, plein de petits fruits rouges, bouche tendue, acidulée, peu épaisse, très fraîche et digeste. Regoûtée à la fin des notes poivrées sont apparues, plus complexe, impression « terroir », il y a quand même ce qu’il faut de matière pour passer en dernier. Un carton assuré cet été.
- Marmant : (70% gamay, 30% pinot noir, vignes de 25à35ans. Vendangées et élevées ensemble le 8 septembre. Macération de 9jours en grappe entière. Cuve inox. Encore 7gr de SR) porté sur les fruits noirs un peu sucrés, gourmand, aux tannins souples, assez rond et facile sur ce terroir très argileux.
- Sur La Ville : (parcelle au-dessus des Martres-Tobize. 70% pinot noir, 30% gamay, vendangés ensemble aussi, grappe entière, en cuve inox. Encore 10gr de SR. Sols proches du précédent, mais les petites baies des pinots ont un rapport jus/rafle différent des gamays. Là aussi à peine sulfité car danger de bretts) Couleur sombre, bouche un peu plus tendue par une acidité volatile plus élevée que dans le précédent, finale plus serrée, pas en place, à revoir dans quelques mois.
- Corent Sud 100% pinot noir : (vignes de 30ans environ, parcelles haute sur le coteau qui étonnamment a bien résisté à la sécheresse, 13,5%, grappe entière, fermentation en cuve inox, 10jours macération puis élevage en fûts corréziens de 228L de 2à3 vins) Joli nez très bourguignon avec un beau fruité, floral. Bouche encore un peu serrée, phase dans laquelle la finale est un peu marquée par le fût, mais très belle allonge, tannins encore un peu présents, il y a du fond, sérieux, frais pour 2023.
- Corent Sud 100% gamay les plats : (là aussi la parcelle n’a pas trop souffert de la sécheresse, vendanges au 16 septembre, 14%, gamays du beaujolais et d’auvergne de 30ans environ. Grappe entière. 10jours macération cuves inox, élevage cuve inox) Pas en place en ce moment avec une petite souris en finale, à revoir dans quelques mois.
- Gamay blanc de Noirs Corent nord : (en fûts de 15ans environ de chez Denogent + une cuve pour l’ouillage. Pressurage direct grappe entière) couleur saumonée, nez légèrement frangipane, brioche. Bouche avec du volume, vineuse, petits amers. Intéressant.
- Chardonnay : (sur Marmant et sur la ville. Pressurage direct grappe entière. Fermentation et Elevage en fût. Ouillage avec le blanc de noirs. Encore un peu de SR) Beau volume, belle texture, pas une grosse tension millésime 2023 oblige, plutôt typé Rhône nord sans être pataud non plus.
Il n’est jamais simple de tirer des conclusions d’une première dégustation de vins non finis, prélevés sur cuve/fût et en février donc servis froids. Il y a cependant des signes qui ne trompent pas : des vignes qui étaient bien entretenues et qui sont en meilleur état encore après un an seulement, de beaux terroirs avec une variété de sols et d’exposition, beaucoup de sérieux et de rigueur à la vigne comme à la cave, une grosse expérience dans plusieurs régions avec une excellente culture vin et des contacts, la volonté de faire des vins de terroir, digestes, sur la fraîcheur, natures si possible mais sans dogmatisme. Ce qui m’a le plus impressionné avec Lapilli, c’est qu’après quelques mois d’installation seulement, on sait où l’on va. Le planning a été pensé minutieusement et il est respecté. Les vins ne sortiront pas trop tôt, le chai arrive, plus tard ce seront les fûts puis les nouvelles plantations etc… Tout ça avec beaucoup de recul dans l’analyse également, sans s’interdire des changements, des adaptations en fonction des millésimes, des situations. Un domaine à suivre de très près dans les années à venir…
Lapilli
Brume 2023: (Sol : limoneux-sableux, colluvions volcaniques (pépérite, basalte) Localisation : Puy de Corent Vignes : 30 à 60 ans Exposition : nord, 15% de pente Cépages : Gamay d’Auvergne Vinification : macération semi-carbonique 5 jours grappes entières, cuve fibre, levures indigènes, non collé, sulfitage SO2 20mg/l en fin de fermentation.) Couleur claire, nez avec une toute petite volatile à l'ouverture de la bouteille, regoûté en fin de dégustation elle s'est complètement intégrée à l'ensemble, léger en alcool, frais, petits fruits rouges acidulés, bonne acidité, du peps, très facile à boire.
Lapilli Garden 2023: (Sol : argilo-calcaire, colluvions volcaniques (pépérites, basalte, pouzzolane) Localisation : Puy de Corent Vignes : 30 ans Exposition : sud, 17% de pente Cépages : Pinot Noir Vinification : macération 10 jours grappes entières, cuve inox, levures indigènes, non collé, sulfitage SO2 2g/hl en fin de fermentation, élevage 9 mois en fûts de chêne 228L.) Pinot noir sérieux, coloré, encore un peu d'élevage au nez, la bouche présente un très beau volume, fruité mûr mais bien équilibré, tannins encore présents en finale, a besoin de quelques mois encore mais un superbe potentiel, avec du fond.
Demain 2023: (Sol : argilo-calcaire, colluvions volcaniques (pépérites, basalte, pouzzolane) Localisation : Puy de Corent Vignes : 30 ans Exposition : sud-ouest, 20% de pente Cépages : Gamay d’Auvergne et Gamay Beaujolais Vinification : macération 10 jours grappes entières, cuve inox, levures indigènes, non collé, non filtré, sans SO2 ajouté.) Un gamay très foncé, sérieux, mûr, à attendre, petite souris de mise, à regoûter dans quelques mois.
Nord & Blanc 2023: (Sol : limoneux-sableux, colluvions volcaniques (pépérite, basalte) Localisation : Puy de Corent Vignes : 50 à 60 ans Exposition : nord, 15% de pente Cépages : Gamay d’Auvergne Vinification : pressurage direct, vinification en vieux fûts bourguignons de 228L, levures indigènes, non collé, sans SO2 ajouté.) Blanc légèrement saumoné, très beau nez très précis, élégant, propre, mêle agrumes, épices, fruits rouges, bouche tendue avec beaucoup de fraîcheur pour 2023, salivante, amers nobles.
Meïzou 2023 : (échantillon. Vignes sur Veyre-Monton) un échantillon qui semble un peu oxydé, à regoûter.
Rêve mieux 2023 : (échantillon, chardonnay) un chardonnay à la fois mûr et énergique, légère volatile bien intégrée, beaucoup de peps derrière la richesse du jus, long, salivant, très prometteur.
Fleur de Pente 2023 : (pinot + 30% gamay sur Tobize) coloré, assez mûr, ne pinote pas vraiment, toute petite volatile au nez, jolie bouche, propre, fruitée, juteuse, pas trop d'alcool finalement, pas une grosse acidité, tannins fins, fruits croquants, facile et efficace. B+.
La Trutruka 2022 : (gamay sur calcaire, grappe entière, à Montaigut) Beaucoup de gaz, petite volatile, sinon léger et facile
Hey So 2022 : (gamy sur granit à St Julien) grosse volatile, finale brouillonne.
VV 2022 : (egrappé, 1mois et demi d'amphore) beaucoup de gaz, de volatile, très compliqué.
Axel Domont (Savoie)
Kilometre 0 2022 : (jacquere, roussette) plutôt bien tendu, citronné, frais, à peine de volatile mais donne du peps, assez long. TB.
Flamme rouge 2022 : (négoce aussi, mondeuse + pinot noir, VE) léger, 10,9% mais pas dilué, bonne maturité, gouleyant, frais et facile, mais avec une belle allonge acidulée. TB+.
Simon Bousquet (Corent)
Koumi 2022 blanc : s'est bien retendu, frais et floral, pointe souris en finale.
Elohim 2022 : un peu plus réducteur et un peu étriqué ce jour-là par rapport à la dernière dégust
Haceldama 2022 : au contraire lui s'est mis en place, s'est affiné en bouteille, plus fruits rouges, très élégant, juteux. TB+.
Terres Bariolées (Chalus)
Chalenta 2022 : (chardo, versant est de chalus) combine un joli gras avec une belle tension, frais pour 2022, plus d'épaisseur que suquets. Petite souris en finale ce jour-là alors qu'il n'y en avait pas les semaines précédentes.
Sable de grès 2022 : (chardonnay muscaté, en macération) belle couleur orangée, joli nez pas trop aromatique pour un muscaté, même si la macération est poussée le grain de tannin reste élégant, joli vin de gastronomie.
Condamine 2022 : (gamay) pas de souris contrairement aux semaines précédentes, servi froid, un peu serré.
L'eau qui dort / Coteau Libre / Paul et Lisa Le Postec
L'eau qui dort Zeppa-O Barbera 2022 : (achat sur Monferrato, 15%) mûr et un peu fruits noirs sucrés, confits, souris en finale.
Lisa gamays d'auvergne/gamays beaujolais 2023 : (prélevé sur fût. Lisa a 2,2ha de vignes sur le coteau d'Ybois-Flat, coteau basaltique, ici 60ares, vignes de 60-80ans de gamays d'auvergne sur fercal + gamays de 2007, 550m altitude. Grappe entière, fûts de Couhins à Pessac) gamays encore un peu serrés, mais très beau fruité, épices, il y a un vrai fond minéral, beau potentiel.
Lisa gamay/pinot gris comacéré : (1/3 gamay et 2/3 PG, grappe entière) du coup un rouge très clair, jus de fruit, tannins très souples, ultra facile à boire, digeste, qui glisse tout seul, manquerait un poil d'acidité en finale pour être parfait, mais carton assuré avec ce vin. TB+.
Lisa pinot gris 1mois macération : (vignes de 2007 et 2012) un orange qui a une couleur plutôt rose/marron étonnante, un ovni avec une macération qui semble finalement pas trop poussée, sur la finesse avec un beau fruité, à voir en bouteille.
Coteau Libre 2022 prélevé sur fût : (80% syrah, 10% pinot noir, 10% gamay, un poil de chenin, vignes de 3ans sur sables granitiques, expo sud, côté Lavoute-Chilhac) syrah très lardé, tapenade, allonge salée, presque anchois, juste une volatile un peu haute à mon goût.
Viuva Gomes - Pirata da Viuva Castelao 2019 : (cépage castelao. sur la DOC Colares. Ancienne cave coopérative possédant de vieux millésimes rachetée en 1988 par la famille Baeta qui a aquis 2,5ha supplémentaire pour produire aussi ses propres vins) Couleur grenat, brillante, encore jeune. Nez de fruits rouges et noirs croquants, assez mûrs, surtout cerise noire. Bouche finalement digeste, juteuse, pas trop d'alcool (12%) et surtout une acidité élevée, pointe de salinité en finale. Me fait surtout penser à un bon petit gamay. B+.
Viuva Gomes, Colares reserva 1969 : (emb en 1973, reconditionné en 2000. 100% ramisco. 100% grappe entière. Fermenté en cuve bois puis élevage en fûts d'acajou et de châtaignier) Couleur claire et tuilée, nez très tertiaire, sous-bois, humus, café, fumé, champignon, kirsch... La bouche est encore en forme avec une belle acidité, du corps, surtout pour un vin à 11,5% d'alcool, des tannins encore présents peut-être un peu secs pour chipoter, bien sûr plus sur le tertiaire que sur le fruit frais, mais avec beaucoup de charme. TB.
Adega Regional de Colares, Colares Arenae ramisco 2014 : (Appellation qui jadis faisait 1800ha, tombée aujourd'hui à 15ha sous l'effet de la pression immobilière. Cépage 100% ramisco. Vignes franc de pied dans du sable à moins d'1km de l'océan. Elevage long en foudres de bois exotiques puis en fût et en bouteille. 50% grappe entière) Couleur rubis, le nez évoque un nebbiolo, sur la fraise, la cerise, un côté cuir, goudron. La bouche est légère en alcool, fruitée, fraîche, avec une belle acidité, en longueur, avec des tannins qui donnent de l'allonge. Très élégant. TB.
Adega de Colares - Ramisco Arenae 2012 : clair, encore jeune, sur la groseille, la griotte, acidulé, volatile légère au départ, un peu haute sur la fin de bouteille, bouche peu tannique pour ramisco, tradi, légère en alcool, fraîche, saline, presque salée même, ultra digeste. Très belle découverte. TB.
Adega de Colares - Malvasia 2019 : doré, nez de fruits mûrs, poire, miel, foin. Bouche avec une attaque légèrement vive, petit perlant, puis devient plus ronde, léger en alcool, mais pas beaucoup d'allonge, fruits mûrs et noisette, note saline, assez court, pas au niveau du rouge, mais original. B.
Domaine de 80 hectares créé en 1898 à l'Ouest-centre de la Sardaigne, spécialisé dans le Vernaccia di Oristano, un vin muté sec élevé sous voile à base du cépage vernaccia. Le domaine produit aussi des vins rouges à base de nieddera ou de cannonau et des blancs en vernaccia et vermentino.
Attilio Contini - Vernaccia di Oristano Riserva DOC 1976 "Antico Gregori" : (demi-bt. 19% vol., élevage en fûts sous voile. Ce serait le seul vin du monde pouvait monter aussi haut en alcool tout en conservant son voile car ce dernier peut attendre ici jusqu'à 10cm !) Couleur ambrée, nez expressif et subtil, complexe, mêlant des notes oxydatives de noix, noisette, voile avec beaucoup de fruits secs (figue, abricot...) mais ausside l'amande, du café, des épices. La bouche est intense, puissante, très sèche, avec beaucoup de tension, de l'acidité et un peu de volatile, toujours ce mélange d'oxydatif et de fruits secs, plutôt dans l'esprit d'un amontillado/palo cortado, avec une finale interminable. Un miracle de la nature. Exceptionnel.
Portrait complet ici : https://buveurdevin.com/portfolio-item/benoit-courault/
Benoit Courault - Vin de France empreinte 2020 : (100% chenin, sec, 1e mise, vignes sur Bonnezeaux) Couleur qui tire sur le doré, nez ouvert sur la pomme au four, la poire, un peu fermentaire, avec l'ouverture plus fruits mûrs, presque exotique, coing, miel. Bouche nerveuse, belle énergie, tendue, du volume, très peu d'élevage, aromatique bien typée chenin un peu nature, pointe volatile. Finale de bonne longueur, avec des amers marqués. TB.