Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Mon carnet Vin

25 novembre 2023

Felton Road (Nouvelle-Zélande) ****

 

Domaine de 32 hectares en biodynamie acheté par Nigel Greening à la fin des années 1990.  

 

 

Felton Road, Cornish point pinot noir 2016 (Central Otago) : (Cornish Point : 8ha sur la partie nord-est de Bannockburn, solaire, sols lœss sur granit, planté en 2000 à 4000pieds/ha, non irrigué, 250-300m d’altitude, 25% VE, 10% fûts neufs.)      Couleur sombre là aussi, un nez boisé toasté, fruits noirs, assez proche du précédent. La bouche est très ronde, peu d’acidité, tannins gommés par le bois, là aussi c’est très « international » dans le style, pas forcément une grosse longueur. C'est un peu moins toasté que Valli mais encore plus arrondi. Plusieurs participants ont apprécié Valli, bien plus que Felton il me semble. B.

 

 

 

Felton Road – Pinot noir “Bannockburn” 2011 (Central Otago - Nouvelle-Zélande) : (11mois fûts, assemblage de 3 parcelles, biodynamique). Le nez est un peu discret, mais plutôt agréable, là aussi sur un fruit assez noir pour du pinot. La bouche est vive, plus tendue que les précédents, plus fine que le Nelles, fruitée. Longueur moyenne. B+.

 

24 novembre 2023

Ceritas (Etats-Unis) ****

 

Ceritas - Pinot noir "Costalina" Sonoma Coast 2015 : (domaine de John et Phoebe  Raytek. Costalina est une entrée de gamme d’assemblage de plusieurs parcelles. Environ 15% grappes entières)

 

Couleur rubis aux reflets marrons, nez très gourmand, sur la cerise rouge un peu sucrée, façon bonbon. Bouche légère, très élégante, peu de tannins, belle matière avec une texture agréable, pas de bois ressenti, impression de rondeur grâce à une pointe de sucrosité et une acidité assez basse. On se régale, mais au second verre on se rend aussi compte que le vin manque un peu de profondeur, de minéralité et d’acidité dans le fond pour l’étendre un peu plus. Un peu moins emballé que par le Anthill Farms 2015 bu récemment, même si ça reste un joli vin, surtout pour la cuvée d'assemblage du domaine. Note : 16,5/20.

 

24 novembre 2023

Timo Mayer (Australie) ****

 

Timo Mayer - Pinot noir 2017 Yarra Valley : (cuvée Close Planted, haute densité. 50% grappe entière) couleur rubis foncé à peine brunie sur les bords, bouche très bourguignonne, fruits rouges, cerise, petite note de vendange entière florale/épicée, ronce, pointe toasté dans le fond. Bouche avec une belle matière, fraîche, sur le noyau de cerise, le végétal noble, la ronce, avec une finale à peine astringente/amère pour chipoter que j'attribue principalement à la rafle. Un pinot classe, sérieux, frais, qui peut vieillir sans problème. TB+.

 

23 novembre 2023

Etienne Bodet (Montreuil-Bellay) ***

Etienne Bodet s'est installé en 2017, d'abord avec sa femme sur le négoce spécialisé dans les bulles Herold-Bodet, puis à partir de 2020 sur son propre domaine avec le Clos Durandière. Après 3ans passés au Clos Rougeard (mais aussi Pataille, Guiberteau, Gerbais), Etienne vinifie ce clos de 1,3ha planté en 1983 sur un sol très vite calcaire, et un calcaire très dur ici, celui du Bathonien. Après un gros travail à la vigne, les vins sont élevés 2 ans dans des fûts ayant contenu la cuvée Le Bourg pour certains, entre 20-30% VE, pas d'extraction (mis à part 1 pigeage en 2020), sulfitage 10mg en cours d'élevage + 10mg à la mise.

Très beau reportage ici : https://buveurdevin.com/portfolio-item/etienne-bodet/

 

 

Etienne Bodet - Saumur rouge Clos Durandière 2020 : (premier millésime de cet ancien employé du Clos Rougeard, vin vieilli dans des fûts du Bourg. Clos d'1,3ha, planté en 1983, sols très calcaires...) Couleur sombre, noire avec des contours encore un peu violacés, nez très cabernet mûr, cassis, fruits noirs et des notes d'élevage caramel/vanille encore bien présentes. Une bouche mûre, boisée aussi, mais une bonne matière et ce qu'il faut d'acidité derrière. Finale astringente en l'état avec des tannins très serrés. Peut-être un très joli vin dans 10ans car il y a maturité/acidité/matière, mais en l'état c'est compliqué... B.

 

 

21 novembre 2023

Mullineux (Afrique du Sud) ****

 

« Moulin à eau ». Créé en 2007 par Chris et sa femme Andrea. Ils se sont rencontrés lors de stages en France (Rhône sud, Bandol, champagne). Membre de la Swartland Revolution. Achat de raisin juste sur la gamme Kloof Street.

 

 

 Mullineux, WO Swartland Granite syrah 2021 : (Granit sur la montagne de Paardeberg. 100% grappe entière, fermentation et macération longue en 500L.  Puis élevage 12mois en 500L dont 25% neufs, puis 9 mois de foudres)  Couleur très noire, nez de syrah noble, cassis, mûre, violette, graphite, élevage parfaitement intégré. La bouche a beaucoup de volume, belle acidité, noble mais encore très jeune, avec des tannins serrés en finale, beaucoup de fond et de longueur mais clairement trop jeune en l’état. Probablement un grand vin dans 10ans. TB+.

 

 

Mullineux Swartland Old Vines White 2017 : (majorité chenin + grenache blanc, clairette, viognier) gras, beurré, boisé trop marqué.

 

18 novembre 2023

Vins des Côtes d'Auvergne : Essai de synthèse et Visites de domaine

 

Vins des Côtes d'Auvergne : Essai de synthèse et Visites de domaine

 

paysage auvergne

 

 

Tout a commencé lorsque quelqu'un me demanda « Ca ressemble à quoi un Côtes d’Auvergne ? ». Je me suis alors rendu compte que j’étais incapable d’apporter une réponse précise. Bien sûr, pour les autres régions et les autres AOC, la réponse est tout aussi complexe et toujours multiple. Mais il y avait là quelque chose de différent : est-ce que je connais si bien que cela les vins de ma propre région ? Si j’ai suivi des cours, lu des bouquins, assister à des masterclass sur les grandes régions du monde, ça n’a jamais été le cas pour l’Auvergne. Est-ce que je ne connais pas mieux la Grèce, le Portugal, la Suisse... où je n’ai jamais mis les pieds, que l’Auvergne où je vis ? On se dit qu’on est dedans, que ce n’est pas loin, qu’on connait déjà, et au final on ne finit jamais le travail.

 

Je déguste des vins d’Auvergne régulièrement, je connais les vignerons que je croise souvent, les villages, le relief… Mais les dégustations sont souvent rapides, les discussions aussi, puis elles ne tournent pas toujours autour du vin à proprement parler. J’ai finalement passer peu de temps avec les vignerons chez eux et dans leurs vignes.

 

Voici ce à quoi je voudrais absolument remédier, en prenant le temps d’aller visiter tous les vignerons qui voudront bien me recevoir, avec comme point d’orgue une dégustation des meilleurs vins au printemps 2024.

 

Mais avant cela, revenons sur les bases des vins d’Auvergne, en suivant le même protocole que sur les autres régions.

 

 

 

Côtes d'Auvergne : Essai de Synthèse

carte rvf côtes d'auvergne

 

 

Le site officiel de l'AOC nous donne les chiffres suivants :

  • Superficie totale : 400 hectares sur 53 communes (80kms de long par 15 kms de large)
  • 45000 hectares vers 1895 ! (Source Le R&B n°106) 
  • Appellation AOC Côtes d’Auvergne : 267 hectares
  • IGP : 71 hectares
  • Vin de France (VSIG) : 50 hectares
  • Parcelles familiales en amateur : 50 hectares
  • 40 caves particulières et 70 apporteurs à la coopérative de Saint-Verny
  •  

L'AOC a été obtenue en 2010. Elle autorise 5 Dénominations géographiques complémentaires : Madargue, Châteaugay, Chanturgue, Boudes en rouge, et Corent en rosé uniquement.

 

Cépages : chardonnay obligatoire pour les blancs. En rouge et rosé : Gamay (50% minimum) + pinot noir comme cépage accessoire. L’INAO permet des expérimentations à hauteur de 5% de l’encépagement et 10% des assemblages. (Source RVF n°669)

 

Production : 66% de rouge, 17% rosé, 17% blanc.  Rendement max 55HL/ha (52 pour les DGC). (Source RVF n°669)

 

Climat : semi-continental. Hivers rudes, été chauds, avec une forte amplitude thermique entre le jour et la nuit (bonne maturation des baies tout en préservant de l'acidité). Les côtes d'Auvergne sont en plein "effet de Foehn" : la chaîne des Puys forme une barrière protectrice contre les pluies de l’Ouest. Précipitations moyennes à Clermont-Ferrand : 650 mm/an (faibles) et ensoleillement moyen de 2000heures/an.     

 

Géologie (Source COAM) : 

Ere primaire : création du socle ancien de granit (refroidissement du magma sous l’eau).

Eres secondaire et tertiaire : sédiments marins et détritiques qui se déposent donc du calcaire et de l'argile.

Eres tertiaire et quaternaire : plissement alpin avec soulèvement du Massif Central et création des plaines.  L’activité volcanique crée des coulées de lave et des sols de basalte. Les rivières creusent les vallées et déposent des alluvions. Dans certaines zones l’érosion ramène le granit en surface.

 

      

les unites geologiquesSource COAM

 

 

Donc des sols sédimentaires dans les plaines, argilo-calcaire, favorables au pinot noir.

Plutôt granitique ou basaltique en coteaux. favorables au gamay.

 

Le basalte a une certaine porosité, il laisse filtrer l’eau, donc moins de stress hydrique. Sa couleur noire attire le soleil d'où une meilleure maturation des baies.

 

On distingue généralement le basalte (issu d'un magma refroidi rapidement), les pépérites (lorsque le magma remonte et rencontre les eaux souterraines, il forme une roche aux grains brunâters), la pouzzolane (alvéoles rouges ou noirs issues de projection de lave) et la pierre ponce (roche volcanique très poreuse).

 

Les plus belles parcelles sont sur les coteaux (350-550m) : la pente engendre un meilleur ensoleillement et un meilleur drainage de l’eau.

 

Attention que les sols volcaniques ne sont pas majoritaires en Auvergne.

 

 

Les 5 Dénominations Géographiques du Nord au Sud (Source: Site officiel de l'AOC) :

- Madargue : (350-420m d'altitude. Gamay et pinot noir) Sol à tendance silicieux, affleurement granitique, terres blanches (calcaires) pauvres en humus.

 

- Châteaugay : (Gamay et pinot noir. Exposition Sud-Est) Sol constitué par une coulée basaltique, cendres volcaniques (pépérites) sur sol argilo-calcaire.
 

- Chanturgue : (Gamay et pinot noir) "Cantalo" en celtique signifie brillant et bien visible. Fortes pentes (plus de 25%). Flancs argilo-calcaires protégés de l'érosion par les coulées basaltiques.

 

- Corent : (Gamay et pinot noir. 400-500m d'altitude) Vignoble sur les flancs d'un volcan. Sol argilo-calcaire au sud et basaltique au nord avec des affleurements de pouzzolane.

 

- Boudes : (Gamay, pinot noir) Vaste coteau calcaire protégé à son sommet par une coulée basaltique.

 

 

 

A noter aussi l'excellent travail du Conservatoire des Cépages d'Auvergne qui abrite : • Canari Noir (Damas noir) • Chanis gris • Chatus Noir • Corbeau Noir • Epinou Noir • Gamay Bouze Noir • Gamay Fréaux Noir • Gamay Noir à jus blanc • Gouais Blanc • Grec rouge • Inconnu des roussilles (à préciser) • Limberger Noir • Mondeuse Noir • Muscat à petits grains blanc • Noir Fleurien Noir • Petite Syrah Noir • Pinot Noir • Portugais Bleu Noir • Sauvignonasse Blanc • St-Pierre Dore Blanc • Valdiguie Noir • Syrah

 

 

Bibliographie :

- RVF n°669 avril 2023

- Le Rouge et le Blanc n°106 (2012)

- Site officiel Côtes d'Auvergne.com

- Cours du COAM sur les vins d'Auvergne

- Entre les Vignes n°2 avec les Vignerons nature d’Auvergne

- Le Vignoble des Côtes d'Auvergne, une nouvelle AOC. Denis Couderc et Pierre Soissons

 

 

18 novembre 2023

Soirée mystère

1 Domaine Vaccelli - Ajaccio blanc Aja Donica 2021 : un peu jeune et sur la retenue, miellé, floral, fruits jaunes, belle texture sans être très boisé, frais, élégant, bonne acidité pour un vermentino. Prometteur, à voir s'il ne devient pas trop exubérant quand même. TB.

 

2 Gros Ch. Père & Fils - Ladoix 1er cru Les Gréchons blanc 2018 : nez toasté, encore un peu marqué par l'élevage, très chardonnay classique. La bouche garde un peu de toasté, pas très beurrée, un peu de noisette et brioche, pour la table. La finale manque un peu de tension en comparaison avec le suivant. B+.

 

3 Bouzereau - Puligny 1er cru Le Cailleret 2018 : moins toasté, un peu plus beurré, fin, élégant, finale plus minérale et plus longue. TB+.

 

4 Pierre-Henri Rougeot - Pommard Clos des roses 2021 : (sans sulfites ajoutés) Explose de fleurs et de petits fruits rouges, tout en finesse, très élégant, pas un gros volume, mais évident, beaucoup de plaisir. TB++.

 

5 L'Anglore - Véjade 2019 : dans une bonne phase, superbe nez, éclatant, bouche en finesse, jus de fruit là aussi très propre et gros plaisir immédiat. Manque un poil d'acidité en finale pour le relancer. TB+.

 

celis chauvet

 

6 Les Bérioles - IGP Val de Loire La Chabanne 2019 : (pinot noir, à St Pourçain) coloré, assez puissant et mûr pour un pinot de St Pourçain, mais du volume, de la longueur, un joli vin, que certains auraient mis plus au sud, sauf PN qui a trouvé bien sûr. TB.

 

7 Château Mazeyres - Pomerol 2018 : un Pomerol nouvelle génération, peu boisé, fruits noirs assez mûrs et gourmands avec une belle trame acidulée derrière. Beaucoup sont dans le Languedoc à l'aveugle ! Belle surprise. TB+.

 

8 Henri Chauvet - Vie Ordinaire 2022 : (pinot noir) pinot éclatant, avec des fruits rouges presque exotiques, un fond fumé, une bouche fraîche et texturé à la fois. TB++.

 

9 Cassagne & Vitailles - Les Célis Vin de France 2021 : (100% grenache) grenache rond, infusé, soyeux, ultra gourmand, fleuri, déjà superbe en l'état. Pour chipoter peut-être un peu lissé par l'élevage, un brin d'acidité en finale aurait aidé. TB+.

 

10 Xubialdea - Irouléguy blanc Ardan Harri 2020 : on ressort les blancs pour le fromage, nez un peu noisette, déjà évolué, bouche très fraîche, minérale, énergique, belle finale salivante. TB+.

 

11 Bordaxuria - Irouléguy blanc Erotik 2021 : semblait un peu plus mûr et chaleureux derrière, mais beau potentiel de garde ici. TB.

 

12 Scagliola - Brachetto d'Acqui : on termine par une petite douceur, une bulle rose légère (l'équivalent du Moscato d'Asti en rouge), sucrée, simple, qui glisse comme un bonbon. B.

 

18 novembre 2023

Valentini (Abruzzes) ****

Situé à Loreto Aprutino, l’Azienda Agricola Valentini est probablement une des plus anciennes caves des Abruzzes. Ce domaine très discret et traditionnel est devenu légendaire grâce à Edoardo Valentini (qui a vinifié de 1956 jusqu'à sa mort en 2006). Depuis son fils Paolo Francesco et son petit-fils Gabriele ont pris la relève. Si la propriété est grande, seuls 5 à 10% des raisins sont conservés pour être vinifiés en blanc (bombino bianco, un ancêtre du trebbiano), en rosé et en rouge (montepulciano). Ce sont des vins très traditionnels, quasi naturels, qui vieillissent admirablement.

 

 

 

Valentini - Trebbiano d'Abruzzes 2015 : (cépage bombino bianco, parent proche du trebbiano pour certains, cépages identiques pour d'autres) Couleur dorée, nez un peu oxydatif (noix) à l'ouverture, mais de moins en moins avec l'oxygénation, probablement fondu dans d'autres arômes. Le nez est miellé, un peu de cire, de pomme blette, beaucoup de fruits secs, pas facile à "attraper", assez changeant et intrigant, de mieux en mieux, ce qui s'en rapproche le plus est probablement un chenin un peu nature du secteur Anjou/Savennières. La bouche a une belle épaisseur, pas beaucoup d'alcool, une acidité correcte sans qu'on puisse non plus parler de vin tendu, arômes de miel, fruits secs, noisette. Finale de longueur correcte, sur une légère amertume, qui manque un peu de minéral et d'acidité à mon goût. Un vin intrigant, qui nécessite du temps, mais je dois dire que c'est une relative déception pour une première rencontre avec la légende Valentini car au final il n'y a pas eu un gros plaisir. A voir dans quelques années si ce vin censé très bien vieillir retrouve un équilibre sur les amers. TB-.

 

 

Valentini, Trebbiano d’Abruzzes 2018 : (100% bombino bianco par la légende des Abruzzes) Couleur dorée, nez marqué par les lies, grillé/fumé, avec aussi des notes citronnées, brioche, épices, floral. La bouche est aussi marquée par les lies, plutôt en finesse et tension sur ce millésime, on sent que c’est encore jeune bien sûr, mais déjà noble et distingué, avec du fond, juste un peu trop en réduction sur lies pour le moment. TB+.

 

18 novembre 2023

Clos Larrouyat (Gan) ****

 

Clos Larrouyat - Jurançon sec meteore 2019 : très clair, à peine réduit à l'ouverture, parfait au bout d'une heure, nez un peu austère, sur le citron, loin de l'exotisme ou de l'exubérance de l'appellation. Bouche tendue, nerveuse, énergique, minérale, sur le citron confit, avec une finale élancée, très longue et salivante. Un profil nouvelle génération, très droit, qui sent le terroir. A voir maintenant ce que ça donne au vieillissement. TB.

 

14 novembre 2023

Domaine des Trouillères Mikael Hyvert (Martres-de-Veyre) **

 

A la retraite de Jean-Pierre Pradier en 2017, le domaine des Trouillères a été repris par Mikael et Camille Hyvert.

 

 

Ils sont tous les deux sur le domaine désormais + un employé à temps partiel, et une vingtaine pour les vendanges.

 

Les 5,5 hectares sont situés : en grande partie autour du domaine sur le Puy de Tobize, sur la face Nord de Corent, quelques ares sur la face sud de Corent, sur le "Chemin des Martres" à Veyre Monton.

(Pour rappel la face Nord de Corent est basaltique, l'Ouest très riche en pouzzolane, l'Est et le sud très argilo-calcaires)

 

- Sur Corent gamay et pinot noir. Quelques vignes de gamay d'Auvergne datent de 1948, les autres de la fin des années 1980. Climat très frais sur Corent Nord, vendanges 1 semaine plus tard.

corent face nord

  

- Autour du domaine, les sols sont très argileux, avec quelques veines calcaires. On parle parfois de "dépotoir" car il y a aussi un peu de granit etc... Cépages gamay, pinot noir et 1,24ha de chardonnay. Des gamays de Bouze viennent d'être replantés, cépage légèrement teinturier mais qui garde une bonne acidité pour un teinturier. Du gamay St Romain vient d'être planté aussi, ainsi que du pinot noir en 2017. Les autres vignes ont une trentaine d'années. Assez solaire ici.

vignes des trouilleres

  

 

- A Veyre-Monton la parcelle est très calcaire. Moitié pinot, moitié gamay. Exposition sud-est. Solaire.

 

 

Toutes les vignes sont plantées à 5500 pieds/ha, en 2m * 0,90m. Avant elles étaient taillées en Cordon, mais Jean-Pierre les a retaillées en guyot à la fn des années 1980. Mikael continue en guyot simple ou mixte, mais toujours avec un flux de sèce de chaque côté.

 

Jean-Pierre a eu la bonne intuition de planter sur des porte-greffes vigoureux : 330EM pour les blancs, SO4, fercal..., Mikael a aussi mis des 1103 paulsen... Avant on mettait des porte-greffes faibles dans le basalte pour faire des petits rendement et des vigoureux dans l'argilo-calcaire pour faire des gros rendements. Mais avec le réchauffement climatique, la sécheresse, les sols calcaires...on se rend compte que les porte-greffes vigoureux sont mieux adaptés aujourd'hui.

 

 

Le travail à la vigne

Le domaine est cerfifié bio depuis 2009. Quelques essais de biodynamie sont en cours, notamment des préparations faites en collaboration avec Yvan Bernard avec qui Mikael échange le matériel, et les résultats.

 

Les sols sont enherbés 1 rang sur 2, travaillés 1 rang sur 2, pas trop souvent et juste en surface. Peu de travail sur le cavaillon car difficile d'accès avec les machines disponibles. Un peu de débrousailleuse, un peu de pioche si nécessaire. 

 

Une partie des vignes est tressée (les moins vigoureuses), le reste est rogné le plus tard possible.

 

Traitements le plus "légers" possibles, au soufre systématiquement contre l'oïdium, pas beaucoup de cuivre car pas beaucoup de mildiou en général. En moyenne 800gr/ha en 4 fois environ (dons loin des 4kgs autorisés). Pas mal de prêle, d'osier et d'autres plantes pour renforcer la vigne.

 

 

 

2023 : très particulier ici, deux canicules : une en août et surtout une en septembre qui a tout accéléré très vite. La vigne a souffert du manque d'eau aussi, pourtant il y a eu plus de pluie ici que dans le sud des Côtes d'Auvergne. Les vendanges ont été avancé à la dernière minute. Les raisins été mûrs 30 jours après véraison. Vers le 10 septembre +0,5° d'alcool potentiel par jour. Il a fallu aller très vite puis bien trier. Certains raisins étaient à 15,5 potentiel ! Heureusement ils pourront être assemblés avec ceux de Corent Nord beaucoup plus bas. Bien sûr avec ces degrés potentiel et des pH élevés il faut être très vigilant aux bactéries, bretts..., d'autant plus en nature. Les vins sont bien plus colorés qu'en 2022, plus puissants, plus tanniques aussi, même s'il y a très peu d'extractions ici (pas de pigeage...). Mikael s'en sort tout de même avec environ 38hL/ha contre 40-45 en moyenne ces dernières années.

 

 

Vente : 30% d'export, surtout Japon, Scandinavie, Pays-Bas, Suisse, Etats-Unis. Encore que le Japon a beaucoup stocké, ça se calme un peu. C'est une volonté de ne pas faire plus, car il y a la demande sinon...

 

 

 

Les vins

amphores et jarres

Les amphores en grès vs les petites jarres en terre cuite qui respirent beaucoup plus (idéal pour les blancs de macération notamment)

 

cuves trouilleres

 

Pas de collage, ni de filtrage, depuis 2020 volonté de faire du 0 sulfites, mais dès qu'il sent qu'il sent qu'il peut y avoir des bactéries Mikael ne s'interdit pas de mettre entre 1 et 2 gr/hL en cours d'élevage si c'est vraiment nécessaire.

 

- Annolium blanc 2023 sur cuves (70% chardo, 30% gamay travaillé en blanc pour donner du peps. Certaines années ça peut être du pinot aussi) Bon équilibre entre des chardo à 15,5 et des gamay à 11, fermentation alcoolique et malo sont déjà finies. Un blanc avec du gras à l'attaque, du volume, ça devient plus vineux en fin de bouche, sur l'amande, portée par des amers, pas spécialement chaleureux, ça a gardé une bonne acidité pour un blanc 2023.

 

- Gamay Corent Nord 2023 sur cuve (11;5%, égrappé lui. Sera sûrement assemblé) très frais mais sans être maigre ni en sous-maturité, goûte un peu comme un pinot sur des petits fruits rouges, groseille, serre un peu en finale encore mais c'est joli.

 

- Gamay des Trouillères 2023 sur amphore en grès : (13,8% Carbo. Entrera dans la cuvée Eruption. Eruption : gamays de Bouze et d'autres types de gamay proches du domaine) Coloré, un peu chaleureux, encore serré. Manque un peu d'acidité. A voir dans quelques mois.

 

- Pinot Noir Larrivas-Corent Nord Bouche à Z'oreilles 2023 sur amphore en grès : (13%. En grappe entière - 2022 était égrappé) élevages avec peu de lies chez Mikael. Ici comme dans le précédent, c'est coloré, puissant, manque un peu de fraîcheur et un peu serré encore. Mais à voir en fin d'élevage.

 

- 2022 cuve pinot léger Larrivas + petites trouillères + Veyre (tous les pinots légers et un peu de gamay. Sera la cuvée Les Zones Vignes) c'est très clair, acidulé, léger, perlant, légère volatile, frais, juteux, devrait faire un bon vin de soif dans quelques semaines.

 

- Pinot Noir 2022 de Larrivas : (égrappé, a eu 1 an d'amphore. Remis en masse en cuve) un peu plus concentré que le précédent mais garde un profil très différent des 2023, plus acidulé, plus clair, petite volatile, légère souris en finale. 

 

- Montagne de Strass 2022 rouge : (un peu de fût et un peu de jarre, assemblage 50% gamay 50% pinot que de l'argilo-calcaire. Une cuvée phare de JP Pradier qui sera peut-être arrêtée à l'avenir) Fait plus pinot que gamay, le fût ne marque pas du tout, là aussi petits fruits rouges, typé nature, volatile, cerise, tannins encore un peu serrés.

 

- Le clan sous l'arbre 2022 en bouteille : (chardonnay avec 20% de macération carbo + 80% de presse, en jarres en fûts. Sans sulfites) Couleur saumonnée, nez un peu amande, frangipane, presque un peu typé blanc de noirs. Bouche avec du gras à l'attaque, pas une grosse acidité, la finale est étirée assez loin par des tannins et des amers mais de qualité, la macération a donné un peu de peps à la finale. Plutôt joli, mais il peut surprendre, un vin de gastronomie.

 

(Non goûté dans la gamme : le rosé Courant alternatif. Le Pet' nat' rouge To Bize or not no bize 100% gamay pour le prochain - le 2023 qui sortira en 2025. Il n'y en a pas eu en 2022. Le précédent avait un peu de pinot).

 

 

Un grand merci à Mikael pour le temps accordé et surtout pour toutes ses explications à la vigne comme à la cave !

 

 

 

 

Les vieilles dégustations

Jean-Pierre Pradié (Martres de Veyre) ** - Côtes d'Auvergne "Annolium" 2012 : (100% chardonnay cuves), vif, frais et fruité (citron, poire), pas une grosse matière, simple mais très sympa. B+.

 

Jean-Pierre Pradié ** - Côtes d'Auvergne "Montagne de Strass" 2011" : (même base que le précédent, passage en fûts), vif, frais mais de la vanille du début à la fin. Moyen.

 

Domaine des Trouillères Mikael Hyvert ** - Côtes d'Auvergne Annolium rouge 2018 : (changement de propriétaire en 2015-2016, Camille et Mikaël Hyvert prennent la succession de JP Pradier, les vins changent de style devenant quasi "nature") Couleur rubis pour cet assemblage gamay/pinot, nez de fruits rouges, de poivre, bouche sur le fruit, épices, légère en alcool, fraîche, tannins un peu serrés encore en finale. Bien fait, propre sur cette cuvée, au bon rapport q/p. B+.

 

Domaine des Trouilleres Mikael Hyvert - Bouche à zoreilles pinot noir 2018 : couleur sombre, beaucoup de fruits noirs, assez mûr, fait un peu plus gamay que pinot, très juteux, petite sucrosité, gourmand, avec du fond quand même et une bonne longueur, tire sur le nature mais pas de défauts. TB.

 

14 novembre 2023

Domaines familiaux de Bourgogne 2023

Domaines familiaux de Bourgogne

 

Dégustation des 2021

 

J’ai pris beaucoup de plaisir sur ces 2021, en blanc comme en rouge, probablement plus que sur les 2019 et les 2020. Un millésime frais, avec des vins très fins, déjà accessibles, plein de fruit, peu colorés, peu concentrés. Très peu d'entre eux étaient en sous-maturité, très peu présentaient un excès d'acidité, les blancs n’étaient pas si tendus que ça (même si bien plus que 2018-2019-2020), Très peu de vins aux tannins trop serrés également, signe que ces vignerons-là ont bien géré et n'ont pas cherché à trop extraire. Par contre quelques boisés un peu moins bien absorbés que les autres années. Pas mal de producteurs qui d'habitude font des vins concentrés ont sorti des "jus de fruits" cette année-là, allant parfois peut-être un peu trop loin. Mais c'était peut-être la meilleure solution ? Parmi ceux-là, seul Dujac a vraiment fait du Dujac avec des vins sérieux, nobles, racés, 80% de grappe entière... il fallait oser, et c'est réussi !

 

Quelques notes par producteur, à prendre avec des pincettes comme toujours car ce sont des conditions de salon…

 

 

 

Raveneau

Chablis Montée de tonnerre : style un peu austère, droit, citronné, très chablisien, pas forcément beaucoup plus tendu que le 2020 l’an dernier. TB.

Chablis Butteaux : plus expressif ce jour-là, plus large, plus « argileux », petite touche de citron confit, beau volume, dans une phase éclatante. TB++.

Chablis Les Clos : il combine la largeur du précédent, avec la finale plus caillouteuse et noble du premier. Boisé déjà intégré, pas spécialement beurré. Confirme que les vins du domaine se goûtent très bien en jeunesse depuis quelques années. TB++.

raveneau

 

 

Rousseau

Gevrey : très clair, rond, facile, manque un peu d’acidité, finale un peu vanillée. B+.

Charmes-Chambertin : très clair, nez un peu plus violette et fruits noirs, un peu lacté aussi. Plus de volume en bouche avec une finale plus épicée et plus longue. TB+.

Chambertin : plus foncé, nez toasté, bouche un peu plus serrée avec une bonne acidité ici, joli fond, à attendre un peu plus. TB+.

rousseau

 

 

Roumier

Chambolle : couleur clair, nez un peu toasté, à peine réduit, bouche ronde, facile, peu tannique pour les vins du domaine, facile à boire. TB.

Morey Bussière : très clair en couleur, fruité un peu plus noir au nez cependant, pas de boisé ressenti, la finale allonge plus, avec une trame épicée, noble, un peu plus de tannins que le précédent (mais beaucoup moins que les 2020). TB+.

Bonnes Mares : très clair, très floral, pas forcément plus de volume mais plus de tension, finale un peu plus serrée et végétale, noble. TB+.

roumier

 

 

Trapet

Gevrey 1859 : (30% VE) Couleur très clair, superbe nez très griotte, noyau, petits fruits rouges, bouche très fine mais avec une belle allonge acidulée. TB+.

Gevrey Aux Combottes : (50% VE) un peu plus serré, pas forcément plus de volume, plus austère. TB.

Chambertin : (60% VE, contre près de 100% les derniers millésimes) pas un gros volume non plus, très clair, tout en finesse et en élégance, avec une belle tension et une sensation minérale en finale. TB++.

 

 

 

Mugnier

Chambolle : le village parfait, clair en couleur, bouche pleine de fruit (plutôt petits fruits rouges), tannins très fins, velours, sans être marqué par l’élevage, il y a quand même un beau volume et de la longueur. TB++.

Chambolle Amoureuses : très proche mais un peu plus de tout, la finesse absolue, de la soie, sans manquer de concentration ni de longueur pour autant. Exceptionnel.

Bonnes Mares : nez un peu poussiéreux, plus austère, pas causant ce jour-là, pas forcément un gros volume. B+.

NSG Maréchale : très différent, plus sombre, avec des tannins un peu plus marqués, une acidité un peu plus élevée aussi, plus pointu, mais noble, avec une superbe longueur. TB++.

mugnier

 

 

Leflaive

Puligny : nez un peu fermé par rapport aux suivants, mais belle bouche, tendue, citronnée. TB.

Puligny Clavoillon : très tendu, pas de gras ni de beurré, travail en autolyse, gros volume pour 2021, sacrée longueur. TB++.

Puligny Pucelles : un peu plus austère, mais une finale qui allonge encore plus, presque tannique, bien dans le style du domaine, et finalement pas si différents des 2020. TB++.

 

 

 

Marquis d’Angerville

Volnay 1er cru : (tout égrappé comme tous les ans. Mitans et Pitures ici) très très clair, très léger, maire, pas de tannins, simple. B.

Volnay 1er cru Taillepieds : très maigre voire un peu diluée, finale un peu plus longue et tendue que le précédent. B+.

Volnay 1er cru Champans : ultra clair et infusé aussi, quand même un peu plus de volume que les précédents, acidité un peu plus élevée qui allonge la finale. TB.

 

 

 

Domaine Dujac

Morey : (80% VE sur les rouges en moyenne cette année, contre 90% l’an dernier, donc presque autant. « Les rafles étaient mûres chez nous, le problème c’est aussi la proportion par rapport au jus. A 80% on ne voyait que des rafles ») Couleur plus marquée que la moyenne comme souvent chez Dujac, fruité plus « noir », notes de ronce, style sérieux, avec beaucoup d’allonge, en tension. Très noble. TB+.

Morey 1er cru : un peu plus sombre, plus serré, beau volume, plus épicé, sérieux, à attendre, mais gros potentiel. Très « Dujac ». TB++.

Clos de la Roche : proche du précédent mais avec encore plus de volume. La grande classe. TB++.

dujac

 

 

Bruno Clair

Marsannay Longeroies : (moyenne 25% grappe entière donc bien oins que les autres années) plus coloré que la moyenne, élevage toasté marqué, finale trop arrondie. B-.

Savigny La Dominode : boisé marqué aussi, finale plus longue, encore un peu serré, à attendre. B.

Bonnes-Mares : là aussi marqué par un boisé vanillé insistant. B.

 

 

 

Jean Grivot

Vosne Bossières : (tout égrappé sur les rouges, comme d’habitude) Clair en couleur, un peu de gaz, léger et fruité, facile. B+.

NSG Boudots : très clair, joli nez fruité, petits fruits rouges, assez rond, mais très gourmand, très différent des autres années. TB+.

Vosne Beaux Monts : semble plus mûr, un peu plus noir, beaucoup plus de volume, belle allonge. TB++.

Clos Vougeot : encore un petit élevage lacté, attaque plus large, mais finale quand même longue et épicée. TB+.

 

 

 

Comtes Lafon

Meursault Clos de la Barre : nez floral, un peu anisé, pas de beurré. Bouche acidulée, pas très épaisse, pas vraiment de gras, assez simple. B+.

Meursault Charmes : on saute un cap, plus gras, plus mûr, plus de volume, très léger beurré, boisé déjà intégré, la finale est plus longue, elle garde une bonne acidité. TB++.

Monthelie Les Duresses : très fin, aérien, subtil, offre beaucoup de plaisir maintenant. TB+.

Volnay Santenots milieu : semble plus chaud, un peu kirsché, un peu serré en finale. B+.

comtes lafon

 

 

 

De Montille

Racines - Santa Barbara pinot noir : clair en couleur, fruité gourmand, sur la fraise, à peine plus de sucrosité que les bourgognes, mais pas plus d’alcool, garde une bonne acidité en finale. TB+.

Pommard Pézerolles : plus clair en couleur que le Santa Barbara cette année, un peu de gaz et de réduction, semble un peu végétal derrière, pas une gros volume, belle acidité. B+.

Volnay Taillepieds : vin en tension, à peine végétal, finale qui allonge beaucoup, à peine serrée, mais noble. TB+.

Racines - Santa barbara chardonnay : floral, léger beurré, pas beaucoup d’alcool, bonne acidité mais un côté un peu trop exubérant. B+.

Chassagne-Montrachet : citronné, tendu, pas de gras, pas un gros volume, assez simple. B+.

Puligny Folatières : bien plus de volume, très tendu, marqué par les lies aussi, peu de gras, finale très longue, très minérale. TB++.

 

  

 

Alex Moreau

Chassagne rouge cardeuse : très beau fruité, fraise, pivoine, très élégant, gourmand, la bouche est bien moins serrée que sur les millésimes précédents, déjà accessible. TB+.

Chassagne blanc : assez simple, floral, citronné, pas de gras, peu boisé. B+.

Chassagne Maltroie : bien plus de volume, un peu citron confit, gourmand à l’attaque, belle finale tendue. TB++.

Chassagne blanc 2017 : très noisette, brioche, pas beaucoup de gras, semble déjà bien évolué. B+.

 

 

 

Chandon de Briailles

Savigny Les Lavières : (zéro sulfites en 2021 car « non nécessaire cette année ». 50% grappe entière, moins que les années précédentes donc) Très clair, trouble, marqué pot-pourri, pivoine, très différent des autres, plus floral, c’est joli, un peu plus serré que les autres en finale. TB+.

Pernand Ile des Vergelesses : belle souris en finale. Autant je comprends que ça puisse arriver, autant je ne comprends pas pourquoi le laisser à la dégustation…

Corton Bressandes : souris aussi, mais je ne sais pas si ça vient de ce vin ou si c’est à cause du précédent.

 

 

 

Mugneret-Gibourg

Vosne : couleur plus violacée que la moyenne, beau fruité gourmand, sucré, finale un peu boisée vanillée. B+.

NSG Chaignots : beau fruité, violet, un peu sucré, Elevage mieux intégré, finale épicée plus longue. TB.

Chambolle Feusselottes : très boisé, vanillé, très arrondi, un peu sucré, manque d’acidité. B.

Echezeaux : (15% grappe entière ici, les autres 0%) très différent, un peu plus austère, plus en tension, moins sucré, moins boisé, allonge intéressante en finale. TB+.

 

 

 

Vieux Millésimes

 

domaines familiaux de bourgogne

 

Rousseau - Gevrey Lavaux St Jacques 2017 : un peu compliqué derrière les 2021, ça fait bien sûr moins frais, un peu kirsché, lacté, épicé. B+.

Méo-Camuzet - Vosne 1er cru Les chaumes 2017 MAG : plus coloré, plus gourmand, dans le style assez rond du domaine, facile à boire, pas une grosse longueur. TB.

Roumier - Chambolle Les Cras 2018 : très sombre en couleur, très crème de cassis, confituré. B+.

Grivot - Vosne Beaux Monts 2015 : il combine un fruit noir assez mûr mais sans impression de sucrosité avec une bonne acidité, des épices, de l’allonge, une texture soyeuse. TB++.

Trapet - Chambertin 2019 : très beau sur un joli fruit rouge un peu confituré, type fraise écrasée, mais là aussi un équilibre magistral, beaucoup de longueur, ça finit frais et minéral. TB++.

Faiveley - Corton Clos des Cortons Faiveley 1998 : pour 1998 encore fringant, avec une structure tannique marquée, clairement le style Faiveley à l’ancienne, c’est noble et racé, peut encore vieillir. TB+.

Drouhin - Musigny 2011 MAG : très porté sous-bois, champignon, semble déjà bien évolué, manque un peu de fraîcheur. B+.

De Montille - Pommard Pézerolles 2010 MAG : plus fin, plus fringant que le précédent. TB.

Dujac - Gevrey Combottes 2019 MAG : fruits noirs, épices, comme le Trapet ou le Grivot, pas de sensation de sucre, gros volume, tannins fins, beaucoup d’allonge et de fraîcheur en finale. On termine fort. TB++.

 

11 novembre 2023

Granges Paquenesses - Loreline Laborde (Tourmont) ****

 

Granges Paquenesses, Côtes du Jura Chardonnay La Mamette 2016 : couleur plus claire, nez sur la pomme blette, la poire, avec des notes pâtissières, pourrait faire penser à un chenin. Bouche légère, plutôt vive et tendue, mais très courte par comparaison avec le suivant. B.

 

8 novembre 2023

Gravner (Frioul) *****

A Oslavia, dans l’appellation Collio. Climat presque méditerranéen, protégé par les Alpes, influencé par l’adriatique. Josko Gravner est l'un des fondatuers du vin orange dans le Frioul, il est désormais épaulé par sa fille Mateja. Sols de "ponca", grès sédiments, marnes et sables compacts. Sols caillouteux, bien drainés, pauvres en matière organique mais riches en éléments minéraux. Environ 6 mois de macération en amphore + 6ans en foudres. Travail en biodynamie. Sulfitage léger à la mise uniquement.

 

 

 

Goûtés à la Dive

Ribolla 2010 est un vin orange, très propre, très fin, plus précis que chez Princic et Radikon, mieux maitrisé, tannins fins, très digeste. Ribolla 2011 plus riche, plus concentré, au nez magnifique, qui devrait pouvoir très bien vieillir. Hâte de regoûter.

 

Ribolla gialla 2013 vin orange toujours très propre, complexe, fruité, épicé, pas trop tannique, long, semble plus fin et aérien que les précédents millésimes.

 

Gravner (Italie), IGT Venezia-Giulia Ribolla Gialla 2014 : (à Oslavia, dans le Collio. Légende du vin orange. 6 mois de macération suivis de 6ans d’élevage en foudres) Couleur orange aux reflets roses, nez complexe mais moyennement expressif pour un vin orange, encore tout jeune, abricot, melon, réglisse, pin, rose, touche fumée… La bouche présente des tannins fins pour une macération, sur les arômes du nez, élégant, très propre, mais presque trop, il manque un peu d’intensité, impression que le vin ne se livre pas encore totalement par rapport aux meilleures bouteilles du domaine. Le fond regoûté le lendemain à température ambiante semblait justement plus intense. TB+.

 

8 novembre 2023

Clos des Brétèches (Bellevigne en Layon) ***

Mélanie Grenouilleau et Romain Nicolas s'installent en 2021 sur 1.20ha en Anjou en parallèle de leurs job principaux (Mélanie au Domaine de la Sansonnière et Romain au domaine Terra Vita Vinum). Ils récupèrent 1.2 ha de vignes anciennement aux Deboutbertin (Achillé et Picrocholle), sur lesquelles ils réalisent 2 cuvées : Les Bélouines et les Jauges." Source : Le passeur de vin

 

Clos des Brétèches - Les Bélouines Vin de France 2021 : (chenins de 30ans, parcelle de 80 ares sols de spilites et rhyolites à Beaulieu-sur-Layon. "Pressurage direct en pressoir vertical 2000kg champenois à la ferme de la Sansonnière. Entonné directement en fûts sur lies puis mise en bouteille après assemblage en masse. Non filtré, sans intrants autre que 1g/hl de So2 volcanique à la mise. 2402 Bouteilles)   

Couleur dorée, à peine trouble, à l'ouverture petite note de réduction sur lies grillée qui part vite pour laisser sa place à un fruit mûr, citron confit, avec une volatile élevée (vinaigre blanc), un côté miellé, un peu de fruits blettes, vite exubérant. Bouche avec pas mal de gaz à l'ouverture, typée nature mais propre, juste une volatile assez élevée qui donne beaucoup de peps, c'est mûr pour 2021, très citron confit, rappelle des Labet, Lajibe etc..., l'acidité est élevée, le vin est énergique et reste bien équilibré, taux d'alcool moyen (13%). La finale est  assez longue, précise, salivante, encore très volatile/agrumes bien mûrs, quelques amers. Le lendemain ça n'a pas bougé. C'est plutôt très bon, même si en l'état la vinif prend un peu le dessus et qu'il semble être dans l'éxubérance de la jeunesse. A attendre un peu si possible. TB.

 

3 novembre 2023

François Dhumes (Orcet) **

François Dhumes a commencé dans des domaines en conventionnel avant de laisser tomber et de revenir s'installer sur sa terre natale en Auvergne pour produire du vin nature. D'abord sur 1 hectare, il se fait aider par Patrick Bouju, les Tricot... Il possède désormais 3ha sur Corent et vinifie depuis 2017 dans son nouveau chai à Orcet avec l'aide de sa compagne. Les vins sont sans sulfites avec le moins d'interventions possibles (pas de pigeages, etc...)

 

François Dhumes - Sarment Pepper 2022 : (pinot noir) Couleur rose foncé, trouble, un peu fluo. Le nez est joli, très pinot infusé végétal, pivoine, groseille, kriek. Ca se gâte en bouche, beaucoup de gaz à l'ouverture. Après secouage c'est mieux, léger, acidulé, peu tannique, frais, jus de raisin, kriek, pivoine mais très vite la souris apparaît. Au bout de 15minutes elle prend le dessus sur tout et c'est imbuvable désormais. Dommage, ça partait bien...

 

2 novembre 2023

Micaela Rubio & Aurelio Garcia - Alto Horizonte (Espagne) ***

"Alto Horizonte est un projet basé dans les villages de Navatolgordo et Villanueva de Avila, situés dans la province de Avila, sur les deux rives qui jalonnent la rivière Alberche, dans la Sierre de Gredos. Ce sont des grenaches à 1100m d'altitude en moyenne. Domaine créé en 2015 sur 6ha. 3cuvées sont produites : +altitud, alto de la Cruz et El Cerro (respectivement Vino de pueblo, vino de paraje et parcellaire)."

 

"Micaela Rubio est le projet familial de Micaela Rubio et son conjoint Aurelio García, au cœur de La Mancha, à Cuenca. Créé en 2011 sur 7,2ha aujourd'hui. lls mettent en avant le Bobal sur 3 cuvées El Reflejo, Mikaela, La Infanta. Aurelio et Micaela adoptent un style de vinification respectueux et peu interventionniste, comme ils le font dans le vignoble. Les différentes parcelles sont fermentées séparément dans cuves bois ouvertes et dans des cuves en acier inoxydable de 3 000 litres. Les rafles sont utilisées dans des proportions variables au cours des fermentations, allant de 20 % à 100% de grappes entières en fonction de la cuvée et du site du vignoble. Les niveaux de soufre sont maintenus à un minimum absolu (SO2 total inférieur ou égal à 30 ppm). Le vieillissement s’effectue dans différents types de cuves : cuves de 4 000 litres, tinajas (amphores en terre cuite), cuves en béton, barriques de 225 litres et barriques de 500 litres"

 

Interview ici : https://www.transandine.fr/rencontre-avec-aurelio-garcia-de-alto-horizonte-en-espagne/

https://www.spanishwinelover.com/learn-575-aurelio-&-micaela-bringing-refinement-to-bobal-and-other-wine-adventures

 

 

 

 

Alto Horizonte - +Altitud Sierra de Gredos 2019 : (100% grenache. Vino de pueblo donc différentes parcelles. Environ 80% grappe entière, Elevage œuf ciment et jarre) Couleur rubis foncé, nez moyennement expressif à l'ouverture de la bouteille, un peu poussiéreux, bien mieux après un tour en carafe, plutôt sur des notes de fruits rouges mais pas spécialement confiturés pour du grenache, pas mal de poivre et d'épices. La bouche est fraîche en comparaison de nos grenaches du Rhône sud, avec une bonne acidité, moins confiturée, les 14,5% d'alcool sont bien intégrés, du poivre, il y a un côté sérieux, presque austère, graphite, ceux qui sont à l'aveugle n'identifient pas le grenache, finale de longueur moyenne, encore quelques petits tannins de qualité. Pour une entrée de gamme ça peut vieillir encore sans problèmes. Il était d'ailleurs meilleur le lendemain. Un joli vin, dans un style bien moins gourmand et plus sérieux que les Comando G/Jimenez Landi, moins infusé aussi. TB.

 

 

Mikaela Rubio - El reflejo de Mikaela bobal 2019 VT Castilla Vino de pueblo : couleur sombre, nez fruits noirs, un peu d'élevage, épices, un côté garrigue. Bouche puissante, sudiste, mais qui garde une bonne acidité dans le fond, pas confite, tannins encore un brin serrés en finale, longueur moyenne. B+.

 

2 novembre 2023

Pichon Longueville Comtesse (Pauillac) ****

 

Domaine de 102 ha. Après un creux dans les années 2000, Pichon Comtesse a retrouvé son niveau, avec u style toujours sur la finesse, mais désormais plus marqué par le cabernet sauvignon qu'auparavant pour gagner en fraîcheur.

 

 

 Pichon Longueville Comtesse, Pauillac 1986 : (62% CS  35% Merlot  3%CF) Couleur sombre et tuilée, nez très tertiaire, sous-bois, humus, cuir, le fruit à du mal à sortit. C'est mieux en bouche, encore fraîche, avec une certaine austérité, noble, mais à aller chercher, manque une touche de gourmandise. TB+.

 

Pichon Comtesse - Pauillac 2007 : (GT 2013) Très beau nez, bouche fraîche, fruitée, une toute petite pointe de poivron me gêne un peu, tanins très fins. Style assez classique au niveau des arômes. Devrait être vite prêt à boire (plus que Lynch Bages 2006 bu en parallèle). TB-.

 

 

30 octobre 2023

Soirée vieux liquoreux d'anthologie

Lallier - Champagne Grand rosé Brut Grand cru : (dég 2015) champagne rosé, très gourmand, beaucoup de fruit, encore assez sucré, mais on sent que le temps en cave lui a fait du bien, la bulle s'est bien affinée, pas très long, plutôt en rondeur, mais c'est bon. TB.

 

Doisy-Daëne - Barsac 1989 : nez assez classique et plutôt joli safan, abricot, encore un peu d'élevage vanille, coco, petite touche caramel. La bouche est plus décevante, pas en forme avec un manque d'acidité évident, un peu étonnant pour le domaine d'ailleurs. B.

 

Cotnari - Cotnari Grasà SGN 1966 : (importé, et même sélectionné ici, par Dionis. Vin de moldavie Roumaine donc Nord-Est de la Roumanie. Cépage Grasa - apparenté au furmint ? et parfois aussi du cépage Tamaioasa. Certaines vignes seraient préphylloxériques) Couleur acajou, nez magnifique très figue, datte, coing, encaustique, un peu de coca, une certaine fraîcheur verveine/menthol, très complexe. La bouche est concentrée, avec une attaque sirupeuse, puis une fin de bouche qui donne l'impression d'avoir mangé une partie de ses sucres, très belle acidité, encore jeune, on le placerait plutôt sur un chenin des années 80-90. La finale est sur des amers nobles, jamais lourde, très longue. Premier gros coup de coeur de la soirée. Avec peut-être un peu plus d'émotion à la levée de l'étiquette par l'âge du vin et son histoire. Le vin c'est aussi ça. Exceptionnel.

 

cotnari

 

Landauer - Ruster Welschriesling Eiswein 1997 : celui pour lequel j'ai le moins de souvenir le lendemain, pourtant j'avais bien aimé sur le coup, mais probablement dans le milieu du tableau, avec un nez très pâte de coing, une bouche riche, sirupeuse mais une bonne acidité, beaucoup pensent à un chenin sur l'Anjou. Il souffre juste de la comparaison avec le précédent. TB+.

 

Domaine de Montgilet - Coteaux de l'Aubance Le Tertereaux 1995 : couleur acajou, nez très pruneau, caramel, la bouche est un peu lourde et plus simple que les autres. B+.

 

Château de Sàrospatak - Tokaji Aszu 6p 1993 : Couleur acajou, nez très figue, datte, cire, un peu de caramel, pâte de coing bien sûr, assez "lourd" au sens plus du tout sur le fruit frais. La bouche est magnifique, épaisse, semble avoir mangé un peu de sucres, très grosse acidité, le plus de la soirée, il arrive du coup à équilibrer son aromatique très confite, avec une finale très longue, sur de jolis amers, avec presque une touche de bois tannique. Exceptionnel.

(autre dégust : fond de Tokaji aszu Esszencia 1988 Sarospatak, sucre bien mangé, moins aérien que le 6p, même si très bon quand même.)

 

 

Clos Naudin - Vouvray moelleux reserve 1989 : (bouchon en forme, ouf !) Couleur bien plus claire, le nez est très frais et aérien, miel, thé vert, zestes d'agrumes, fuits confits aussi bien sûr, assez subtil. La bouche est aérienne, pas trop sucrée, avec une belle acidité, encore de la jeunesse, une petite touche champignon-cèpe me gêne un peu pour être parfait et je suis peut-être resté bloqué dessus. Mais sinon un très beau liquoreux, qui se dévoile petit à petit. On me souffle dans l'oreillette encore mieux le lendemain. TB++.

 

Descendientes de J Palacios - Petalos del Bierzo 2015 : petit interlude vin rouge pour faire une pause. Le nez fait plutôt penser à une syrah, lardé, violette, poivre, fruits noirs, un peu animal, c'est très joli. La bouche est assez fraîche mais par contre la finale semble trop tannique, sèche, avec beaucoup d'amertume. Trop de sucres sur les papilles probablement, même après avoir rincé un peu. Le lendemain, joli nez aussi, bouche bien moins tannique, par contre la finale a gardé un côté amer et végétal un peu gênant. B+.

 

Klein Constantia - Vin de Constance 2001 : couleur très sombre, un nez très porté coca, figue, pruneau. En bouche il y a finalement de l'acidité, mais c'est un peu dissocié ici. On ne sent pas trop le muscat, mais pour un vieux Constantia ça ne semble pas en pleine forme. Aparemment une autre bouteille du même millésime a été mise à l'évier. Celle-ci n'est pas mauvaise mais on a connu mieux. B+.

 

constance 2003

 

Patrick Baudouin - Coteaux du Layon Maria Juby 1997 : couleur très foncée, nez très pâte de coing, bouche très sirupeuse, très concentrée, beaucoup de sucre, manque d'acidité pour équilibrer tout ça. Un peu monolithique pâte de fruit aussi en comparaison du suivant. TB.

 

Patrick Baudouin - Maria Juby 2002 : couleur déjà plus claire, le nez a bien sûr de la pâte de coing, de l'abricot, du miel, mais aussi des fruits exotiques, encore un côté fruits frais, aérien. Ca se confirme en bouche, ça semble aérien, même si la texture sirupeuse nous confirme que c'est par rapport au 1997, il doit y avoir beaucoup de sucre, peu d'alcool, équilibre parfait, encore tout jeune et très long. Exceptionnel.

 

Huet - Vouvray Constance 2003 : Robe proche du précédent, le style aussi, encore tout jeune, combine pâte de coing et fruits très frais, même encore plus ici, avec de l'ananas frais, bouche encore plus aérienne, avec une finale très mandarine, un peu zestée, très longue, et très fraîche, incroyable pour 2003. Exceptionnel.

 

Un grand merci à nos hôtes pour ces bouteilles exceptionnelles. Quel honneur et quel plaisir de boire ces mythes à leur apogée - ou presque - et parfaitement conservés. Encore une fois la preuve que le temps n'a pas d'emprise sur eux. On se sent parfois bien petit...

 

Quelques remarques :

- même pour des "becs à sucres" comme nous, pas facile d'enchaîner autant de liquoreux... Les compte rendus du lendemain de mémoire sont d'habitude plus simples.

- beaucoup de notes reviennent dans tous les vins, la pâte de coing etc...

- très difficile à l'aveugle. Même en identifiant en gros le taux de sucre, le taux d'alcool (ce qui est loin d'être évident avec le jeu des équilibres) ça n'aide pas beaucoup : le chenin par exemple pouvant être moelleux, liquoreux, très liquoreux.. etc... Les terroirs sont difficiles à lire.

- l'acidité est encore une fois la clé...

- l'ordre joue beaucoup, si un vin plus aérien arrive après un vin plus sucré il s'en tire mieux etc... C'est le jeu, aucun ordre idéal ne semblait possible.

- il y a bien sûr sur ces vieux vins (un peu moins que sur des secs, certes) un facteur très aléatoire d'une bouteille à l'autre qui a plus ou moins bien vieilli.

- c'est difficile de donner un âge à ces vins. Le Cotnari 66 a été placé dans les années 80-90. Il en sera sûrement de même pour Constance dans 30ans.

- Le niveau était tout simplement exceptionnel. Pas étonnant que les liquoreux lorsqu'ils sont réussis s'en sortent toujours avec des notes au-delà des 96-97/100 un peu partout. Quand l'équilibre est là il y a alors tout, le corps, la complexité, la longueur, l'intensité, l'expressivité du nez...

 

30 octobre 2023

Château Le Puy (Saint-Cibard) ****

 

Château le puy (Vin de Mes amis)

 

Emilien 2016 : léger, fruité, un peu vert. B.

Barthélémy 2016 : nez évolué, kirsché, un peu chaud, mais bouche bien plus fraîche, confiture de fruits rouges, texture de velours, à la Tertre Roteboeuf sans le côté caramel/vanille ici, assez long. TB+.

Barthélémy 2011 : nez évolué et chaud aussi, texture de bouche superbe comme le 2016, un peu de volatile en finale. TB.

 

Château Le Puy - Emilien 2016 : pas en place sur cette bouteille. B-.

 

Château Le Puy, Vin de France « Emilien » 2017 (Francs-Côtes de Bordeaux) : Robe assez claire, nez sur les fruits rouges, pas de boisé, notes végétales, poivron vert, très typé cabernet de Loire. Bouche légère, aérienne, digeste, épurée, mais en légère sous-maturité, un peu poivron. TB-.

 

Château Le Puy Barthélémy 2003 : Couleur rubis très claire et tuilée, nez de fruits rouges, fraise sucrée, pivoine, sous-bois, très "bourguignon" finalement, bouche avec un beau volume, suave, toute en fruit, alcool assez bas (12%), très belle acidité, beaucoup de fond, à la fois largeur, longueur, profondeur, encore jeune, mais déjà complexité avec un début de tertiaire, très long, gourmand et frais à la fois. Bu à l'aveugle, le graal des Gouttes de Dieu est en effet à la hauteur du mythe. Exceptionnel.

 

30 octobre 2023

Muchada-Leclapart (Espagne) ***

Association du champenois David Leclapart et de l'Andalou Alejandro Muchada, créé vers 2016 sur 3ha à Marco de Jerez. Ils proposent des vins de terroir, non mutés et pas sous voile, à base de palomino (et un peu de moscatel). Le domaine est en biodynamie, avec un gros travail à la vigne. Vinif sans intrants juste un peu de SO2 à la mise. Les vins sont vieillis en cuve acier pour Univers+, et vieux fûts pour les autres cuvées.

 

" La plus grande parcelle (1,7 ha) s'appelle La Platera, elle se situe dans le fameux Pago Miraflores, à Sanlúcar. Un demi-hectare environ est planté de Palomino California de 20 ans, le reste, 1,2 ha, de vieilles vignes de Palomino de 60 ans. Les sols sont constitués du calcaire typique de la zone, l'albariza, sur deux mètres de profondeur, avec des galets argilo-calcaires en surface.

 

Le deuxième vignoble, toujours dans le Pago Miraflores, s'appelle Miraflores Alta, et compte 0,7 ha. Il est planté de vieux Palomino de 50 ans. Ici aussi, les sols sont constitués d'albariza (de Lentejuela), sur 2,5 m de profondeur.

 

Enfin, une parcelle de 0,9 ha à Chipiona, au lieu-dit Camino del Puerto (Pago Abugalar). Elle est plantée de vieux Muscat de plus de 40 ans, sur des sols pauvres de sable avec quelques veines d'argile." Source labuenavida.be

 

 

 

Muchada-Léclapart - Univers+ 2020 : (vina la platera pago miraflores. En cuve acier avec les jeunes vignes du domaine -20ans, à Sanlucar) Couleur légèrement dorée et trouble. Nez pas très aromatique, légèrement fruits blettes, citrique, déjà une impression de minéralité, de caillou mouillé, un peu de lies, en se réchauffant quelques fruits jaunes plus mûrs, citron confit, épices. En bouche beaucoup de gaz à l'ouverture, mais parfait après secouage, là aussi on sent une aromatique un peu "neutre" où l'on cherche à mettre le terroir en avant plus que le fruit, grosse sensation minérale et saline, crayeuse, c'est énergique, belle acidité, alcool moyen (13%), la finale est assez longue, portée par les amers et un côté umami. Clairement un vin qui n'offre pas un gros plaisir pour lui seul et qui a besoin de la table. A noter qu'il était mieux le lendemain et servi à 12-13°. Très original (même si ce genre de vin se développe en Andalousie) et donc très intéressant à découvrir. TB.